TG #5 ► la remise de prix

J'avais hésité à aller directement vers Roxanna, mais je n'avais tellement aucune idée de quoi lui dire, puisqu'on passait notre temps à nous engueuler, je m'étais donc stoppée près d'Alex pour lui demander ce qu'il avait gagné. Mais je vis Rox me faire un signe de la main avant de s'éloigner, me laissant à la regarder partir. « J'crois que Roxanna veut passer un moment avec toi mais j'suis pas sûr.. » me dit Alex en souriant. Mes yeux étaient toujours rivés sur elle ; je n'étais pas franchement convaincue de ce qu'il avançait mais fuck it, j'allais aller la voir quand même. « J'vais aller lui parler, on s'voit tout à l'heure ? » De toutes façons, il avait l'air d'être pas mal occupé. Je l'embrassai rapidement et m'éloignai pour me rapprocher du bar, arrivant près de ma meilleure amie. J'attrapai un verre de JägerBomb et le portai à mes lèvres avant de me tourner vers elle avec un sourire léger. « Il est encore pour ma pomme, » dis-je en secouant le trophée que je venais de récupérer. Lamentable comme début de conversation, mais tant pis.

Quasiment tous les noms avaient été donnés, on touchait au but. Le Doyen s'approcha de nouveau du micro, un large sourire aux lèvres. Nous allons attaquer la catégorie du meilleur et du pire professeur... Il jette un oeil à ses collègues, tous d'admirables professeurs méritant tous leur poste d'enseignants à Harvard. J'appelle WILLIAM CARTER dans le rôle du pire professeur, et JAMES-WILLIAM THOMAS dans le rôle du meilleur enseignant ! Il applaudit très fort ses deux collègues, curieux de leurs discour, puis se racle la gorge pour continuer. Le mangeur de rateaux a changé cette année. Elle n'a pas eu beaucoup de chances avec les hommes, la plus malchanceuse en amour selon vous est donc JUNE DI VAIO, et nous lui souhaitons que ça s'arrange pour l'année prochaine ! Dans l'award de la moins stylée, vous vous êtes difficilement mis d'accord, mais c'est finalement le nom de CERCEÏ-RAE LAWRENCE qui s'est démarqué. Je suis sûr que tu es superbe ce soir, viens donc montrer à tous ces jaloux comme ils ont tort ! Retournant son papier, il sourit en voyant un égalité. Justement, nous allons parler de l'award de la plus belle, qui est décerné à deux filles ce soir puisque vous n'avez pas su les départager. J'invite donc POPPY-TWILL SILVER ET ANASTASIYA KATAÏEVA à venir me rejoindre sur scène !

Après avoir retrouvé Jackie en dehors de la scène, Cody suivit le reste de la cérémonie assez serein suite aux prix qu'il avait gagné. Il ne connaissait guère les gens qui étaient montés sur scène par la suite. Soudain, un prénom parvint jusqu'à ses oreilles, celui de la vice-présidente Lowell, June. Wow, sympathique cette remise de prix, comme si June avait envie de se rappeler tout ça. Puis, enfin, Cerceï gagna un prix. Attendez, celui de la moins stylée ? C'est une blague ou quoi ? Choqué, il tourna la tête vers sa meilleure amie et alla la voir. Il lui murmura ; « N'y vas pas, ça sert à rien, tu vaux mieux que ça. » De toute façon, dès qu'une fille sortait des normes, elle était tout de suite stigmatisée. Harvard, ça fonctionnait comme ça. D'un coup, Cody n'applaudissait plus. Il était très content pour les gagnants, mais il ne supportait pas ces Razzies limite cruels envers ses amies.

REMISE DES PRIX

Cerceï au milieu de la fausse aux lions.

Du foutage de gueule. Je ne suis pas envieuse, je ne suis pas rageuse, je ne confirme qu'une idée que je m'étais faite sur tout cela. Ce sont bien les mêmes personnes qui recevaient un prix. Quel bonheur de voir cela ! Ironie du sors. Je suis fière pour les gens que je connaisse, mais tellement d'étudiant méritait un prix, mais c'est ainsi. Sous le regard de Cody, je ne sais pas pourquoi je fais cela, en faite, c'est terriblement du surfait tout ça, ça en donne mal à l'estomac. Je ne voulais aucun prix, je ne désirais même pas être ici, bien fringué, tachant de rentrer dans le moule. Il n'y a pas de moule dans ce bas monde, que des exceptions. Mais je reçois un prix, celui de la moins bien fringué. Et puis quoi encore ? Du foutage de gueule fois 10000. Cody me conseille de ne pas y aller. Je ne devrais pas et pourtant... je suis prise d'un élan de folie, tant pis si monsieur le doyen n'apprécie pas mon geste, encore moins les autres étudiants. Je m'approche de l'estrade attrapant le micro, commençant un discours. BORDEL DE MERDE CECE qu'est ce que tu fous ? *folie folie douce...* « à tous les hypocrites, fils et filles à papa, à tous les drogués, les faux culs et les achetés, voyez ce que vous êtes, l'arché type du jeune adulte américain qui vote pour ses concitoyens, les gens qu'on connait, les plus beaux, les plus populaires, bravo à vous ! et dire que vous voulez changer le monde, allez vous faire *** ! Moi je dis oui à la différence, à l'exception, à ceux qu'on ne voit pas qui sont là, présent, vivant. Je suis mal fringué parce que grosse ? Vous n'avez rien compris. Vive les autres ! A bon entendeur.» Finissais-je follement avant de rendre le micro à doyen lui laissant le razzie entre les mains préfèrent l'embrasser sur la bouche ah ah. J'emmerde alors les gens. Mais je file rapidement avant de me faire réprimander, huer ou bien même détestée. Maintenant, je dois vraiment me cacher, laissant mon coeur se reposer dans ma poitrine, tant les palpitations sont fortes.

Foutue fierté. J'avais préféré faire un simple signe rapide à Billie avant de me diriger vers le bar, prenant une vodka pomme tout en surveillant toujours du coin de l'oeil la remise des prix. Je venais d'attraper mon verre, que je distinguais la silhouette de Billie juste à côté de moi, qui m'adressa un sourire léger après avoir attrapé son verre également. « Il est encore pour ma pomme, » Difficile de ne pas rire légèrement, tout en répondant après avoir bu une rapide gorgée de mon verre. « J'vais pas dire que tu le mérites pas, ça serait mentir. » Je haussais une épaule, sachant pertinemment que ma meilleure amie était une incorrigible maladroite. « Et j'sais pas si t'es au courant, mais on dit souvent jamais deux sans trois. » Je haussais les sourcils d'un air subjectif, avant d'écouter le discours de la dénommée Cerceï, élue la moins stylée ? Seriously ? Moi j'la trouvais canon dans sa robe bleue, elle s'foutait sacrément bien en valeur pour une femme ronde. Foutus préjugés. Alors que certains semblaient choqués, outrés, et tout le toutim, moi je portait une main à ma bouche pour la siffler d'encouragement. « TU GÈRES MISS LAWRENCE ! » Hurlais-je en riant. Non, je ne la connaissais pas. Mais son discours m'avait bien plu.

« Non, je pense que j'ai assez perdu mon temps comme ça, pas toi ? » Je l'as voyais chauffer sur place, comme si sa seule envie sur le moment était de me réduire en un minuscule grain de riz pour m'écraser par la suite. Nous arrivions à créer l'un pour l'autre une haine qui nous déplaçais visiblement à un point inimaginable. « Idem. » Dis-je avec un air renfrogné ; les sourcils froncés et le nez retroussé. Je l'a regardais partir en ayant soudainement une véritable envie de clope pour me détendre, et pour surtout garder ma légendaire zenitude. Regardant Alexys, un dernier moment, je préférai ne pas lui faire part de mon humeur colérique et prit la direction de la sortie pour me ressourcer dehors, là où personne ne m'emmerderai.


OUT

"J'vais aller lui parler, on s'voit tout à l'heure ?" Je hochais la tête "Yep !" et on s'embrassait rapidement avant de séparer nos chemins. Alors que j'allais de l'autre côté du bar pour rejoindre Zippora, j'entendais le discours d'une jeune femme, Cercei, qui m'interpellait et finalement, je la voyais rouler une pelle au Doyen. Forcément, les deux bras en l'air, je venais la féliciter en sifflant. "YOUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUU !" gueulais-je en rigolant avant de finalement m'en aller.

Cody refusait que Cerceï aille chercher ce prix. Il se disait qu'elle prenait le risque d'être proie aux moqueries, il n'avait pas envie de voir sa meilleure amie dans une situation aussi désagréable. Et elle monta. Putain. Cody préparait ses mains, dans le cas où il devrait se boucher les oreilles pour ne pas entendre les huées des quelques abrutis. À sa grande surprise, Cece osa … TOUT. Même si le discours n'était pas mal en soit, ce qu'il retint fut bien évidemment la galoche au Doyen. Oh. My. God. Qu'est-ce qu'on avait foutu de sa meilleure amie ? Vade retro Satanaaaaas. Cerceï était possédée ! « OUHOUHOUUUUUH. » Non, ce n'était pas une alarme de bagnole, mais bien les cris d'acclamations de Bleeker qui s'était levé de son siège et qui frappait dans ses mains à s'en déchirer les paumes. Quand elle descendit de l'estrade, il se précipita sur elle ; « VIENS ICI QUE JE T'EXORCISE ! » Il n'arrivait pas à croire qu'elle venait de faire ça et, putain, il était fier d'elle. Dur de passer après Lawrence. Cody votait pour faire d'elle la mascotte de Harvard.

J’avais fini par me mettre à l’écart, les prix défilaient. Certains étaient m’héritant et d’autres beaucoup moins. Je suivais furtivement la cérémonie. Mon regard vagabondait dans la pièce, Cody s’était approché avec Cerceï. Le Doyen annonça une nouvelle fournée de nouveau gagnant. Je n’applaudissais pas, c’était quoi ce bordel . Cerceï la moins bien fringué. Je me mis à soupirer. Les razzis n’avaient aucun sens et aucune moralité. Je regardais la jeune brune de loin, remonté elle partit chercher son razzie. J’affichais un sourire, j’admirais beaucoup Cerceï. Elle avait du courage et j’adorais ça. Elle valait bien mieux que plusieurs pinbèches réunis. Sa sortie fut encore plus extraordinaire. Elle venait d’embrasser le doyen. Je ne put retenir un rire et applaudis machinalement. Je repris mon chemin vers Cerceï et Cody que j’avais abandonné pendant plusieurs minutes. « Bordel c’est définitivement toi la reine de la soirée ! » je me mis à rire et lui fis : « alors il l’embrasse bien le doyen » lui fis-je en rigolant avec un petit sourire au coin.

J'approchais Roxanna tout doucement, pas encore vraiment certaine que le signe qu'elle m'avait fait était réellement une invitation à venir lui parler. Et finalement, prenant mon courage à deux mains ou laissant tout simplement mon cerveau de côté l'espace de quelques secondes, j'arrivais vers elle sans faire la fière. « J'vais pas dire que tu le mérites pas, ça serait mentir. » Tout en regardant le fond de mon verre, j'esquissai un sourire sans chercher à la contredire. « Et j'sais pas si t'es au courant, mais on dit souvent jamais deux sans trois. » Je grimaçai un peu, refusant de croire que je recevrais encore ce prix l'an prochain. Il fallait bien que ça s'arrête un jour. « Fais pas trop la maligne non plus, parce que t'es pas la fille la plus adroite qui existe. » i.e. elle pourrait tout aussi bien le recevoir que moi, avec un peu de chance. Je l'entendis alors crier et je me retournai pour apercevoir une demoiselle que je ne connaissais pas sur la scène, qui recevait un razzie loin d'être sympathique. Je levai les yeux au ciel, blasée de voir un prix autant destiné à blesser être distribué. J'étais bien contente de pas avoir pris part à ça. Enfin je me retournai face au comptoir, les deux mains posées à plat dessus et cherchant encore une once de courage en moi. Sans attendre, j'attrapai mon verre que je terminai d'une traite avant de le reposer un peu bruyamment sur le comptoir. « Alors, t'es venue avec quelqu'un ce soir ? » C'était pathétique, c'était comme si je ne savais plus du tout comment m'adresser simplement à ma meilleure amie sans avoir l'air d'une débile.