(billander) 'tow' married life doesn't seem to be that hard

15/03/2013

C'était déjà le troisième jour qu'on passait à la Nouvelle-Orléans et avec Billie, nous n'avions pas encore eu de moment juste tous les deux. Enfin si, on avait pu profiter hier soir à l'hôtel quand nous avions travaillé en cuisines mais il y avait Jude avec nous. Évidemment, on a eu la nuit pour tous les deux. Sauf que bon, le lendemain, j'ai passé du temps avec des Mathers pour trainer dans la ville, en apprendre plus sur les cultures locales et réviser ensuite un peu. Du coup, j'me suis dit qu'on devait passer un peu de temps ensemble, en tant que mari et femme, loin des yeux des Harvardiens pour qu'on profite de la ville juste tous les deux. Et c'était ce que nous avons fait. Main dans la main, on arpentait le Quartier Français, laissant nos pas nous mener où ils voulaient. Pas de destination prédéfinie, non, c'était elle et moi et les rues de la Nouvelle-Orléans. La musique nous enrobait si bien que je me dandinais un peu. Je l'admets, j'ai un petit coup dans le nez et j'ai du prendre un rail - un tout petit, le seul de la journée - avant de lever les voiles de l'hôtel. "Danse avec moi !" disais-je à ma femme, attrapant son autre main, me retrouvant alors face à elle pour commencer à bouger mes hanches sur le rythme de la musique, sourire sur les lèvres.

(Rhys Ackerman)

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”

Déjà trois jours que nous étions ici et je devais avouer que la Louisiane était officiellement entrée dans mes endroits préférés. Il y avait New York, il y avait l'Irlande et maintenant la Nouvelle Orléans. C'était beau, c'était vivant et c'était une sacrée bouffée d'air frais. J'avais longuement hésité à venir parce que ce voyage durait une semaine et ça nous faisait presque deux semaines loin de Cambridge. Il était difficile de rester loin si longtemps quand on savait que les recherches nous attendaient là-bas. Mais c'était un voyage pour aider des gens et je pense qu'en ce moment, on en avait besoin tous les deux. On se baladait dans le quartier français depuis un petit moment déjà, bon sang, qu'est-ce que c'était beau. Toutes ces couleurs, ces balcons aux barrières en fer forgé, l'ambiance festive. C'était drôle de voir quelque chose de Français avec une influence aussi hispanique. Pas besoin de voiture dans ce genre d'endroit, marcher était un véritable plaisir donc c'était ce qu'on avait décidé de faire avec Alex. « Danse avec moi ! » me dit-il, apportant un large sourire sur mon visage. Je le regardai bouger sur la musique jazzy qui nous parvenait, il y avait beaucoup de monde dans la rue, mais on avait déjà croisé plusieurs personnes qui dansaient donc ça devait être monnaie courante. Et dans le cas contraire, tant pis ! Je commençai à suivre son rythme en bougeant aussi mes hanches et mes pieds sur le tempo plutôt dynamique. « J'risque de t'écraser les pieds, » Peut-être pas, mais c'était une possibilité à envisager.

15/03/2013

Ce que j'aimais sûrement le plus ici, c'était l'ambiance festive omniprésente. Même si Mardi Gras n'était plus d'actualité, il était évident que l'air jazzy et un peu soul restait tout de même là. C'était un peu un monde différent avec des cultures différentes et c'était ce que j'aimais. On n'était pas obligé de rester bloqué sur une façon de vivre, au contraire. On pouvait tout aussi bien tenter de se lâcher dans un monde différent du nôtre. Et c'était ce que je faisais ce soir, en compagnie de ma femme. Nous portions nos alliances et, sans se préoccuper des autres, nous menions notre petite soirée rien que tous les deux. On marchait alors dans le Quartier Français, nous laissant bercer par la musique qui était diffusée. Et puis quand elle changea pour une qui bougeait, je n'ai pas pu m'empêcher de me mettre face à elle, attrapant sa seconde main, pour commencer à bouger sur le rythme de la musique, lui demandant de danser avec moi. "J'risque de t'écraser les pieds" Sourire sur les lèvres, je haussais les épaules. A vrai dire, je m'en fichais de mes pieds là, je voulais juste danser avec elle. Alors continuant de la regarder, je venais coller mon front au sien, gardant toujours le rythme de la musique dans la peau. "Tu sais quoi ? Je m'en fiche." Je déposais mes lèvres sur les siennes et puis je me redressais, continuant de bouger avec elle en plein milieu de la rue.

(Rhys Ackerman)

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”

Au sein du quartier Français, je me sentais à ma place. Je parlais couramment la langue donc dès que des phrases qui n'étaient pas en anglais surgissaient d'un peu n'importe où, je comprenais ce qui se disait. Ça changeait radicalement de quand on avait été à Punta Cana, où même commander de la nourriture était un calvaire parce que je ne parlais pas un mot d'espagnol. Mais le français, je maîtrisais entièrement. C'était à la fois dépaysant et en même temps ça me rappelait ces voyages en France avec mon père. Le truc qui ne faisait pas très frenchie, c'était cette ambiance musicale constante dans les rues, qui rappelait plus les pays latinos. D'ailleurs, Alex et moi étions actuellement en train de profiter de cette ambiance, dansant tous les deux en plein milieu de la rue. Je le prévins que je risquais de lui marcher sur les pieds, parce que c'était une possibilité assez immense avec moi. Mais sourire sur les lèvres, il colla son front au mien en me disant : « Tu sais quoi ? Je m'en fiche. » Ses lèvres passèrent sur les miennes et je me mis à sourire en me décollant, continuant de danser. Je me rapprochai au maximum, mon corps à présent collé au sien. L'une de mes mains vint se nicher sur ses reins et je l'encourageai à faire de même, joignant ma main gauche à sa main droite pour les lever à hauteur de mon épaule. Mon regard tomba sur mon alliance et je la regardai un moment avec un petit sourire. Puis je levai la tête pour embrasser le menton d'Alex. « Vous dansez bien, Alexander O'Connell. » dis-je en me retenant de rire. God, la consonance était affreuse.

15/03/2013

J'étais pas vraiment des plus immergé dans le coin puisque je ne parlais qu'anglais et que les gens ici pouvaient également parler français. Ouais, non. C'était pas ma langue ça et je devais comprendre genre quoi.. trois mots en tout ? Ouais, un truc dans ce genre là. Je crois par contre que Billie était bien dans ce domaine donc, autant l'avouer tout de suite, j'avais pas besoin de faire le moindre effort. Tant qu'à faire, autant la laisser gérer toute seule. Je ferai plus de mal que de bien si je me mettais à intervenir dans des quelconques échanges linguistiques. Entendant une musique qui bouge, je me mis à sourire, me dandinant sur le rythme qu'il y avait partout dans la rue. Quelques couples avaient déjà commencé à se mettre face à face pour bouger ensemble et c'était une des raisons qui me poussait à le faire avec Billie. Elle me prévenait alors qu'elle risquait de me marcher dessus et en fait, j'en avais rien à foutre. Mes lèvres posées sur les siennes, elle se collait à moi puis finalement, elle décollait juste sa bouche de la mienne en souriant. Replaçant bien nos mains comme il le fallait, on était ainsi à danser au milieu de la rue, sans faire attention au reste, au monde qui nous entourait. Ses lèvres venaient se poser sur mon menton après avoir regardé ma main gauche et forcément, je me mis à rire face aux propos qu'elle tenait. "Vous dansez bien, Alexander O'Connell." Sérieusement, c'était bizarre quand même, comment ça sonnait. Mais bon.. De toute façon, je pouvais faire de même pour elle. "Et je peux en dire de même pour vous, Billie Strudwick." disais-je le sourire aux lèvres avant de les poser sur le bout de son nez. Me séparant entièrement de son corps, nos bras tendus l'un vers l'autre, je venais me rapprocher une nouvelle fois d'elle, pour nous remettre à notre position initiale.

(Rhys Ackerman)

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”

Dès qu'on allait dans un pays dont la première langue n'était pas l'anglais, on avait un peu tendance à se lâcher et dire n'importe quoi en pleine rue. C'était un sentiment grisant de se dire que nous étions les seuls à comprendre ce qu'on se disait. Sauf qu'on oubliait souvent que l'anglais faisait partie des langues les plus parlées au monde et que par conséquent, beaucoup de gens nous comprenaient, même à l'étranger. Ça nous amenait à des situations vraiment gênantes dont on finissait par rire au fil du temps. Et là, je retrouvais un peu le même cas de figure, mais inversé. Beaucoup de gens parlaient français ici et vu les bouts de conversations que je captais parfois, ils devaient oublier que c'était monnaie courante dans leur quartier. J'essayais de rire doucement quand un truc insolite parvenait à mes oreilles mais c'était difficile. Pour l'instant, Alex occupait entièrement mon attention en m'entraînant au milieu de la rue pour danser. Nous dansions collés serrés et je l'embrassai sur le menton. « Et je peux en dire de même pour vous, Billie Strudwick. » J'eus un sourire, mais ça me faisait extrêmement bizarre quand même. Je n'avais même pas l'impression qu'il parlait de moi. Ça me ramenait à l'époque où j'avais dû changer d'identité et que plusieurs fois j'avais failli exploser ma couverture en disant que je m'appelais Ashlee James. Encore l'année dernière, en Alaska, j'avais dû changer de nom et cette fois encore j'avais eu du mal à m'y faire. Finalement j'étais redevenue Billie O'Connell et c'était mieux comme ça. Billie Strudwick devrait rester au placard. Je crois qu'il s'agissait d'un accord silencieux entre nous, que nous voulions garder notre identité. Pas besoin de changer de nom pour prouver que nous étions mariés. Si on voulait, on n'avait même pas besoin de bagues, du moment que c'était évident entre nous. « Ouais, je crois que je vais rester O'Connell, » dis-je en riant, le nom de Strudwick me paraissant trop bizarre précédé de mon prénom.

15/03/2013

On était aux Etats-Unis donc c'était légitime que l'anglais soit parlé ici. Seulement, ils parlaient pour la plupart français et j'avais carrément l'impression de me retrouver à l'étranger. Mais bon, j'en faisais totalement abstraction parce que les gens qui étaient tout autour de nous ne m'intéressaient pas. Ma concentration était focalisée sur une seule et unique cible : ma femme ici présente. C'était sur Billie que je me concentrais et je ne voyais aucune raison de ne pas le faire. Bougeant sur le rythme de la musique jouée dans la rue, j'avais un sourire scotché sur les lèvres. Alors qu'elle mentionnait Alexander O'Connell, je n'avais pas d'autre choix que de faire la réciproque en l'appelant Billie Strudwick. Mais dit à voix haute, ça sonnait tout de même bizarre et je préférais qu'on s'en tienne chacun à nos noms. Et puis, c'est pas comme si on avait besoin de dire à tout le monde qu'elle était ma femme et que j'étais son mari. Non, tant que nous deux le savions, c'était le plus important. "Ouais, je crois que je vais rester O'Connell," m'avouait-elle alors que je la collais de nouveau contre moi. Je hochais doucement la tête, collant mon front au sien par la suite, montrant donc mon accord sur ce deal implicite. Qu'elle garde son nom, ça ne me dérangeait pas du tout. La musique se terminait et la suivante ne me paraissait pas si entrainante donc je stoppais tout mouvement, gardant tout de même sa main dans la mienne. "De toute façon, ça sert à rien de changer de nom, ils sont bien comme ils sont." Je lâchais sa main pour aller voir un des chapeaux exposés non loin de nous afin d'en attraper un pour le mettre sur sa tête, sourire sur les lèvres. "Mais t'es sexy comme ça dis moi! Aller, j'te l'offre !"

(Rhys Ackerman)

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”

Ce truc de changer son nom de famille une fois mariés, c'était vraiment pas notre truc. En fait, ça ne nous ressemblait juste pas, mais encore une fois, on venait de se marier alors que j'étais totalement contre tout ce délire de mariage. Et lui, qu'est-ce qu'il en pensait avant ça ? Je n'en avais pas la moindre idée, je ne savais pas quelle était sa position sur ce sujet ; est-ce qu'il espérait un jour se marier ? Ou est-ce que comme moi, il pensait que c'était bien trop effrayant et complètement inutile ? Ces derniers temps, je faisais tellement de choses qui ne me ressemblaient pas que j'avais un peu l'impression de me perdre en chemin, mais je n'étais pas certaine que c'était une mauvaise chose alors pour l'instant, je laissais la vie faire. « De toute façon, ça sert à rien de changer de nom, ils sont bien comme ils sont. » disait-il après s'être arrêté de danser, m'immobilisant aussi. J'acquiesçai pour prouver mon approbation à ce qu'il disait et le suivit lorsqu'il me tira par la main jusqu'à un stand de marchandises. Il me foutu un chapeau sur la tête, visiblement content du résultat. « Mais t'es sexy comme ça dis moi ! Aller, j'te l'offre ! » Je gloussai de rire en captant mon reflet dans un petit miroir suspendu et mon regard fit le tour de l'étalage avant de repérer un chapeau que je m'empressai de lui enfoncer sur le crâne. « Et celui-ci te va comme un gant, j'te l'offre aussi ! » Je filai plusieurs billets au marchand, glissant même une grosse marge avec puis je pris mon mari par la main. « J'ai envie d'un Po' Boy ! » déclarai-je en retournant me dandiner dans la rue, pas du tout en rythme avec la musique vu que désormais elle était plus lente. C'était juste mon humeur qui transparaissait. Un peu la drogue aussi.

15/03/2013

Pourquoi changer tout parce qu'on avait à présent la bague au doigt ? Non, j'veux dire, on a nos petites habitudes tous les deux, notre rythme à nous et j'avais pas envie de tout flinguer juste parce que nous étions à présent mariés. En somme, ça ne changerait pas grand chose, juste qu'on avait une bague et que légalement, tout ce qui était à elle était à moi et inversement. Donc ouais, je préférais me dire tout ça plutôt que stresser à l'importance que ça pouvait prendre. Du coup, je ne me gênais pas de lui dire que nos noms étaient biens comme ils étaient et qu'il n'y avait aucune raison de changer quoique ce soit. M'arrêtant de danser puisque la musique avait changé, j'avais repéré des chapeaux non loin et je l'attirais avec moi vers le stand pour en attraper un afin de lui mettre sur la tête. Tout sourire, je décrétais qu'elle était sexy comme ça et que du coup, je lui offrais, tout simplement. Je vis son regard divaguer après qu'elle se soit mise à rire pour chercher un autre chapeau. C'était une fois avec l'un d'eux sur la tête que je comprenais qu'elle venait de faire la réciproque. "Et celui-ci te va comme un gant, j'te l'offre aussi !" Je cherchais un miroir du regard et je me mis à rire en me voyant dedans. J'étais sexyyy moi aussi. On était tous les deux sexy, ça nous allait comme deux gants. Les chapeaux payés, elle prit ma main et on se remit à marcher le long de la rue. Elle se mit même à se dandiner sur le rythme de la musique - oupas - au milieu de la route. "J'ai envie d'un Po' Boy !" Je la regardais, sourire sur les lèvres mais perplexe tout de même, puisque je ne savais pas de quoi elle parlait. "Un quoooi ?" lui demandais-je, pas trop fort, pour pas me faire saquer par les habitants locaux. Venir dans une ville sans connaitre les spécialités, c'était un peu du suicide parfois.

(Rhys Ackerman)

“take a deep breath and remember who the fuck you are ”

Ça ne nous faisait pas de mal un peu d'insouciance dans notre vie à tous les deux, depuis le temps qu'on broyait du noir, on devait bien avoir le droit de s'accorder quelques jours de répit. Même si je me sentais toujours aussi coupable de ces petits moments où je profitais de la vie alors que Robyn était entre les mains d'une pauvre cinglée .. c'était quand même agréable d'avoir quelques secondes pour souffler. On jouait avec des chapeaux, finissant même par carrément les acheter et on repartait dans la rue. Je me remis à me dandiner, le rythme ne voulant plus me lâcher et déclarai avoir envie d'un Po' Boy, ce qui laissa Alex visiblement perplexe. « Un quoooi ? » dit-il sans élever la voix, me faisant rire. C'était comme d'aller en Bretagne et demander 'c'est quoi une crêpe ?', c'était juste incohérent. Je pris un air faussement outré et exagérai mon intonation. « Tu sais pas ce que c'eeeest ? » Riant, je pointai du doigt la première affiche que je croisai avec le sandwich en question dessus. Il y en avait un peu partout donc elle n'avait pas été difficile à trouver. « C'est ça un Po' Boy. » Omnomnom, j'en avais l'eau à la bouche rien qu'en voyant la photo du sandwich. « Avec du pain qui ressemble à de la vraie baguette et dedans tu peux avoir du bœuf rôti, des fruits de mer frits, ce que tu veux en fait. » Je l'attirai vers le petit fast food qui en vendait, avec la ferme intention de m'empiffrer.

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