(declan) † dors mon ange.

Je pétais littéralement un câble, c'était dingue, mais qu'est-ce qu'il se passait franchement ? Comment on en était arrivé là nous deux, alors que personne auparavant n'avait été capable de nous séparer ... et aujourd'hui cette merde qui était la drogue, finirait par y arriver, finirait par nous séparer une bonne fois pour toute, je ne voulais pas y croire, c’était impossible. Je ne voulais pas être séparée de lui et pour ça ... Je savais qu'il fallait que j'arrête et une bonne fois pour toute, il fallait que je me sorte de cet enfer ... mais oui … c’était moins facile à faire qu’à dire, j'avais trop peur, trop peur de souffrir et de vivre sans ce qui semblait me faire survivre depuis des années et des années … mais j’en avais marre de survivre tout simplement, il fallait que j’arrive à vivre sans cette chose. « J'ai essayé d'arrêter Declan ! J'ai essayé mais ça n'a pas marché ... Tu veux que je fasse quoi d'autre ? Que je souffre à un point inimaginable, encore une fois ? Je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter ! » Non, j'y arrivais pas, je ne pouvais pas, et pourtant il fallait que je réussisse à me le mettre dans la tête, tout simplement parce que je savais que Declan n'allait pas me lâcher, et je savais bien que je ne pouvais pas me permettre de le perdre, je refusais de le perdre, même si pour le coup j'avais envie de le tuer, parce qu’il me mettait complètement hors de moi. Il criait sur moi, il était fou de rage, et je ne savais pas quoi faire d’autre, c’était tellement éprouvant pour moi de vivre ça, de le voir aussi en colère contre moi. Il m’avait plaqué contre un mur, et il m’avait fait mal, encore et encore, il me faisait mal. « Arrête, arrête de faire ça … j’y arrive pas Declan, j’ai jamais réussi à arrêter ! Pourquoi maintenant ? Pourquoi dit le moi ? » J’avais envie de pleurer, de faire sortir toutes ses larmes, mais je n’y arrivais pas, le regarder dans les yeux était une telle épreuve, que je ne pouvais que baisser les yeux … il fallait que je fasse un choix, il fallait que je lui disse clairement … je ne voulais pas le perdre, je ne pouvais pas vivre sans lui c’était impossible. « Et comment il a vécu sa cure ? A lui aussi tu lui as fait ce petit spectacle ? A lui aussi tu lui as présenté un couteau pour qu’il puisse se couper les veines pour crevé un peu plus loin entouré de rats ? Dit le moi Declan ! » Je serais mon poing, comme pour essayer de me calmer, de contenir du mieux possible ma colère que je ressentais envers mon meilleur ami. Je remontais mon regard vers lui, vers ses yeux. « Dit moi que tu vas me soutenir, que tu ne me lâcheras pas ! Je t’en prie j’ai besoin de l’entendre ! » J’avais envie de me blottir contre lui, j’avais besoin de dormir, j’étais épuisée … face à ce combat.

HJ ; mon dieu c'est chaud
PS ; je suis désolée du retard

Une cure de désintoxication n’était jamais quelque chose de facile à vivre. Votre corps vous faisait payer au centuple le manque et sans un mental d’acier, vous pouviez aisément décrocher. Depuis mon plus jeune âge, j’avais compris que dans la vie, il fallait se battre et que l’on n’obtenait rien sans douleur. Je m’étais fait une raison mais Grace, qu’en était-il d’elle ? Elle avait visiblement essayé d’arrêter mais en vain et je m’imposais à elle quitte à la faire souffrir, quitte à la pousser dans ses derniers retranchements. « Je veux que tu retentes le coup, que tu trouves une bonne raison de te soigner. Bordel, je te demande de trouver une raison de vivre, ce n’est pas compliqué ! » grondais-je. Comment pouvait-on se laisser aller de cette manière ? Comment accepter d’être une loque humaine, un déchet bon qu’à se piquer ? J’avais toutes les raisons de la terre de lui tourner le dos et pourtant, je m’en savais incapable tout simplement parce que je tenais à elle. C’était cette même amitié qui me poussait à être violent car je ne savais pas comment exprimer mon inquiétude, comment lui faire comprendre que je ne voulais pas la perdre. « Parce que je suis là ! Laisse-moi t’aider Grace » repris-je avec une voix presque radoucie même si mon regard conservait cette dureté. « Non, il s’en est sorti grâce à sa femme mais sûrement lui aurais-je botté le cul de la même façon… Se désintoxiquer est un combat de tous les instants, tu ne seras jamais guéri mais tu apprendras à contrôler le manque, à résister face à la tentation mais si tu refuses de livrer bataille alors personne ne pourra rien pour toi ! Tu m’entends personne ! Tu es la seule qui puisse te sauver » martelais-je  avant de relâcher la pression pour mieux l’attirer dans mes bras et la bercer contre mon torse. « Je te lâcherai pas ma belle mais il va falloir que tu te soignes » murmurais-je contre ses cheveux.

Spoiler:

C’était très dur, jamais je n’avais connu une pareille douleur que celle-ci, aujourd’hui mon amitié avec Declan avait été mise à rude épreuve et elle avait même failli disparaitre pour toujours, ce que je ne pourrais jamais accepter, car il était tout simplement mon idéal au masculin, mon meilleur ami, mon confident, mon tout à moi, il était mon Ying et j’étais son Yang, et tout cela formait un accord, certes souvent parfait mais tellement explosif, que tout pouvait partir en vrille en une seconde, comme maintenant, dans cette ruelle de merde … j’étais tellement désolée pour tout ça. « Je vais essayer … je vais essayer, s’il te plait ne cris plus, je ne supporte pas quand tu cris, c’est trop pour moi ! » A l’intérieur tout partait complétement en vrille, je ne savais plus rien du tout, j’étais complétement ailleurs, mon cerveau ne répondait presque plus, j’avais l’impression que ma tête toute entière allait exploser, c’était complétement dingue tout ça, j’en avais tellement marre, j’étais à bout de souffle, j’arrivais plus à rien et c’était à peine si mes jambes me supporté encore. C’était horrible tout ça. Il me regardait droit dans les yeux, et il ne voyait surement que l’ombre de ce que j’étais réellement, cette Grace qui était normalement pleine de joie avec lui, tout ça était si loin à présent, j’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’avais pas souris, que je n’avais pas éprouvé ce sentiment de bien-être, qu’était le bonheur. Il était l’une des rare personne à me faire redevenir cette jeune femme, que je n’étais plus depuis bien longtemps, et le fait qu’il me voit comme ça, ici, dans un tel état, me fendait le cœur, je ne pouvais pas imaginer à quel point, il était déçu de moi. « J’ai envie de réussir crois-moi, je sais qu’il faut que je me batte Declan, je vais me battre pour te prouver que je ne suis pas qu’une simple fille qui se drogue juste parce qu’elle n’aime pas sa putain de vie, mais que je suis bien aussi ton amie, ta meilleure amie. » Il m’avait alors prit dans ses bras et tout ce poids sur mes épaules était partie, je pouvais enfin respirer convenablement. C’était tellement agréable. « Je vais me soigner … je vais le faire … » lui avais-je tout en fermant les yeux en profitant de l’instant présent comme si c’était peut-être le dernier.

Ne plus crier, calmer ma colère. Grace en avait de bonnes. Elle n’imaginait pas combien il était difficile pour moi de me contrôler au quotidien pour ne pas exploser alors quand je laissais une étincelle de colère frapper mon être, tout s’embrasait comme un vulgaire feu de joie et réfréner cette émotion forte m’en coutait énormément. Pourtant, j’arrivais peu à peu à regagner mon calme et sûrement puisais-je dans notre amitié, dans son regard meurtri pour donner un semblant de calme à mon esprit. Je l’attirais donc entre mes bras, la berçant contre mon large torse. « Je t’aiderai mais tu ne devras plus me mentir. Il n’y aura pas d’autres chances. J’accepterai que tu flanches mais si je découvre que tu me caches tes rechutes, tu auras beau pleurer, menacer de te jeter sous un camion, je ne reviendrai pas » lui dis-je dans un murmure. J’avais bien conscience de la méchanceté de mes propos mais je voulais qu’elle comprenne réellement que je lui faisais une fleur en lui accordant pareille seconde chance. « Pour l’instant, je préfère que tu restes en dehors de ma famille Grace. Je ne veux pas que la drogue s’approche de Mallory ou même de mes bébés » ajoutais-je en passant ma main dans ses cheveux. Autant dire ce qu’il en est. « Cela ne veut pas dire que je te veux en dehors de ma vie. Je serais présent pour toi, tu pourras toujours m’appeler de jour comme de nuit. Je t’aiderai. » lui dis-je pour atténuer la dureté de mes mots. Grace me disait qu’elle allait se soigner mais était-ce le cas ou cherchait-elle seulement à me convaincre pour que je reste près d’elle ? Aucune idée. J’allais devoir lui faire confiance et la croire sur parole mais nous savions tous les deux que si je m’apercevais que ce n’était que du vent, je mettrai en pratique ma menace. « Tu veux que je te mette en relation avec l’homme dont je te parlais ? » lui demandais-je alors avant de la forcer à se mettre en marche. Elle avait besoin d’une bonne douche et d’un bon repas et l’un comme l’autre, elle le trouverait dans mon appartement.