Le pardon, chose difficile. (Thais)

J'étais arrivée à l'aéroport depuis deux heureux, j'étais restée un petit moment avec Andrew, un ami d'enfance. Et là je voulais simplement rentrer à la Cabot House et dormir. J'avais pris un taxi pour venir jusque là. J'ouvrais les portes de la Cabot House, c'était calme, et tant mieux. Je n'étais pas d'humeur à me justifier, c'était trop le bordel dans ma tête. J'avais appris certaines choses qui m'avaient fais penser que avec ou sans moi, c'était la même chose. Alors, pourquoi j'étais revenue? Je tirais ma grosse valise blanche, en regardant dans le salon. Tu étais là. Thais, bordel. Le choc. Je ne t'avais pas revu depuis... Avant le springbreak. Ma meilleure amie. Je posais ma valise et doucement, je m'approchais du canapé où tu te trouvais. "Thais.. Je.. Tu vas bien?" je te prenais instinctement dans mes bras.

Pourquoi Thaïs était-elle venue à La Cabot ce soir ? Mystère et balle de golf. Mais le fait était là : la blondinette demeurait paisiblement assise sur le canapé du salon de la maison rose, semblant attendre quelque chose ou… quelqu’un. Autant dire qu’elle ne parut pas étonnée une seconde d’entendre la voix de Maëlys, qui lui avait pourtant tant manquée, ni même de sentir ses bras l’entourer fébrilement, elle et son gros ventre de près de cinq mois de grossesse. « Je vais bien et toi ? » lança-t-elle d’une voix aussi douce que possible, non sans lui rendre son câlin bien évidemment, avant de reprendre sans pouvoir décemment s’en empêcher : « je te questionne tout de suite ou j’attends un peu ? » L’irlandaise était tout de même en colère. Elle s’estimait flouée, repoussée, trahie. Sa meilleure amie était partie au moment où elle en avait hélas le plus besoin et pour l’heure, elle expérimentait donc les affres tumultueuses de la rancune.

« Je vais bien et toi ? » je ne m'attendais pas à autre chose de ta part de toute façon, tu disais tout le temps bien aller. Mais je savais bien que je t'avais laissé, que j'étais partie comme une fugitive, sans prévenir personne. Je reculais doucement, glissant doucement une main sur ton ventre, qui commençait à devenir bien rond. "Je vais bien oui, surtout que je te retrouve..". Je posais mes fesses sur les grands canapés en t'incitant à me rejoindre. « je te questionne tout de suite ou j’attends un peu ? » j'en était sûre et je soupirais intérieurement. Déclarant. "Je suis désolée Thais. Vraiment. J'ai prévenu personne. J'voulais vraiment faire un break avec cette vie ici.. J'en avais besoin. Je savais que t'étais bien entourée et je m'en veux.." Que dire? J'en sais rien. Trop d'émotions.

Thaïs détestait être aussi distante, presque froide envers sa meilleure amie mais de loin, elle avait cru que Maëlys ne l’abandonnerait jamais. Qu’envers et contre tout, leur amitié serait suffisamment forte pour tout surmonter mais force est de constater que la brunette avait pris la poudre d’escampette au moment où la blonde avait hélas le plus besoin de son soutien. Difficile de passer outre, même pour quelqu’un d’aussi peu rancunier que l’irlandaise. « Que tu aies prévenu tout le monde ou personne ne change pas le fait que je t’ai laissé une centaine de messages et que je me suis fait un sang d’encre ! » s’exclama Thaïs en déglutissant avec difficulté. « Et puis « bien entourée » ça veut dire quoi ? Un mari complètement amnésique qui me traitait comme une étrangère et tout le monde qui m’est cher au Spring Break, tu appelles ça être « bien entourée » toi ? Tu avais besoin de faire un break soit mais ça ne t’empêchait pas de m’envoyer ne serait-ce qu’un message. »

Spoiler:

Thaïs s’en voulait de ne pas être aussi douce et avenante que d’habitude mais là, dans l’état actuel des choses, c’était beaucoup lui demander. « Tu étais persuadée que j’irais bien alors que je t’avais appelée peu de temps avant pour t’avouer l’amnésie de Caleb ?! » s’étrangla-t-elle à moitié, cherchant à comprendre la logique de Maëlys sans y parvenir. C’était bien la première fois. « J’étais tellement désespérée que j’ai demandé le divorce et suis partie chez mes beaux-parents en Allemagne quelques temps. Cela a créé un électrochoc suffisant à Caleb pour retrouver la mémoire et il va mieux maintenant. Mais ça ne veut pas dire que j’étais atrocement entourée et que je n’en n’ai pas galéré aussi de mon côté… pourquoi tu es partie Maë ? »

Spoiler:

Cette fois-ci, Thaïs écouta Maëlys sans l’interrompre même si elle ne s’empêcha pas de laisser couler deux larmes le long de ses joues. Il ne fallait pas croire que la blondinette soit devenu un vulgaire cœur de pierre, bien au contraire. Elle eut même le réflexe de s’emparer des mains de sa meilleure amie, cherchant à rétablir un contact car cette situation n’avait que trop duré. « Maë je veux que tu m’écoutes bien attentivement et que tu t’imprègnes de ce que je vais te dire… tu restes ma brune, la plus importante de mes amies et il n’est pas question que je traverse les étapes de ma vie sans que tu sois avec moi pour les vivre, tu m’entends ? J’étais en colère contre toi parce que j’avais l’impression que notre amitié n’était plus aussi importante pour toi qu’avant et ça m’a fait mal… mais si tu m’avais dit que tu voulais chercher tes parents biologiques, mais merde je t’aurais aidé plutôt deux fois qu’une ! Je ne sais pas comment mais je l’aurais fait, même à mon maigre niveau ! Tu vas me promettre une chose… celle de ne plus disparaître comme ça ! » serra-t-elle ses mains avant de la ramener contre elle et son gros ventre parce qu’elles en avaient autant besoin l’une que l’autre. « En fait… on a récemment appris que j’étais enceinte de jumeaux figure-toi… »

Spoiler:

Thaïs secoua vivement la tête de droite à gauche. « Mais ma biche, ne te mets pas Martel en tête, la baby shower n’a pas encore eu lieu elle est prévue normalement pour le premier weekend de mai ! » lui assura-t-elle en esquissant un petit rire amusé car pour le coup, Maëlys s’était montée le bourrichon pour rien. « Je n’aurais pas pu t’inviter si je ne t’avais pas vue mais puisque tu es revenue c’est évident que tu vas y participer, non mais ! » s’exclama-t-elle pour la rassurer en la serrant une nouvelle fois contre elle, histoire de ponctuer réellement ses paroles. « Un garçon et une fille ! Et même qu’on s’est mis d’accord sans problème sur les prénoms avec Caleb, un vrai miracle ! »