Like a regulated radio ► Walter & Camille ♥

Installée coté passager dans la voiture de Walter, Camille se demandait bien où il l'emmenait comme ça, lui lançant régulièrement des regards interrogatifs qu'il ne faisait que répondre par un sourire malicieux qui étirait ses lèvres. Ce n'était pas Walter qui l'avait achetée à la vente aux enchères mais finalement, grâce à Andy, c'était tout de même avec lui qu'elle allait passer la soirée. Regardant ainsi le paysage défiler sous ses yeux, elle se demandait encore jusqu'à quel point Andy avait pu percer la relation qu'il y avait entre eux. Ne sachant elle-même pas vraiment où ils en étaient, elle était un peu paumée. Mais bizarrement, le baiser que Walter venait de lui donner sans se soucier qu'on puisse les voir la rendait toute guillerette. C'était assez impressionnant l'effet que ce mec parvenait à lui faire avec si peu de choses... Où va-t-on maestro ? finit-elle par demander, bien trop curieuse, au moment où Walter semblait garer la voiture sur un parking. Faisant le tour de la voiture pour aller ouvrir à Camille, celle-ci se fit volontiers chouchouter, attrapant naturellement le bras de Walter lorsqu'elle se trouva à ses côtés. Elle ne connaissait pas cet endroit, et se demandait si sa tenue des années 20 n'allait pas faire tache dans le décor... mais après tout qu'importe ! Elle était là pour s'amuser, et tant pis si on la regarderait de travers.

Le sourire aux lèvres, Camille se sentait toute joyeuse, et encore plus en voyant que Walter semblait l'être aussi. Partager ce genre de moments à deux était tellement nouveau pour eux que s'en était presque bizarre. Mais finalement, les choses se faisaient avec un tel naturel qu'elle ne se posait plus de question. Qu'importe l'endroit où Walter comptait l'emmener, elle était déjà totalement conquise et heureuse de pouvoir passer la soirée avec lui, désormais sans se soucier de se cacher, puisque cela semblait être le cas. Alors qu'elle ne s'y attendait pas, Walter sortit un bandeau afin de lui bander les yeux. J'étais sûre que t'avais des tendances sadomasochistes ! dit-elle en riant. Il posa ses mains sur ses épaules, la forçant à reprendre son sérieux alors qu'il semblait l'emmener dans un lieu rempli de monde, vu le bruit des conversations mais aussi de la musique. Lui intimant à l'oreille de ne pas bouger, elle suivit ses instructions en attendant qu'il revienne, se sentant pour le coup à la risée des regards qu'elle ne pouvait voir. Mais elle n'eut pas longtemps à attendre pour que Walter revienne et qu'il lève le mystère en lui retirant son bandeau. Clignotant quelques instants des yeux pour s'acclimater à la lumière, elle découvrit une sorte de salle de concert... et un restaurant, où une table magnifique les attendaient, le tout dans une ambiance assez vintage, exactement comme elle adorait. Surprise murmura-t-il à son oreille, lui donnant des papillons dans le ventre. C'était tout simplement magnifique, et Camille se demandait comment il avait pu leur obtenir une table alors que la salle était bondée. C'est génial ici ! s'exclama-t-elle en se tournant vers lui, un grand sourire sur les lèvres. Merci dit-elle en prenant son visage dans ses mains pour déposer un baiser sur sa joue.

Camille était tellement contente de passer la soirée ainsi avec Walter qu'elle n'avait pas vraiment réfléchi en venant l'embrasser sur la joue comme ça, en public. Mais qu'importe, elle en avait assez d'être dans le contrôle. Elle se rendait de plus en plus compte des sentiments qu'elle commençait à développer pour lui et n'avait plus vraiment envie de se cacher. Elle était d'ailleurs elle-même surprise de voir à quel point elle se sentait bien, alors qu'à peine quelques heures auparavant elle avait retrouvé Demyan dans la maison de famille. Le grand retour... tout ça n'avait pas été facile et pourtant, elle arrivait à oublier ce moment grâce à Walter. Elle ne perçut pas la gêne chez lui, et se laissa emmener vers leur table sous le regard des autres personnes présentes qui les dévisageaient. Bizarrement, elle se sentit un peu stressée sur le coup. Cette soirée prenait réellement la tournure d'un rendez-vous, chose qui ne s'était encore jamais vraiment produit entre eux deux. C'était à la fois stressant et plaisant, de quoi la perturber un peu plus qu'elle ne l'était déjà quand elle était en sa présence. S'asseyant à leur table, elle leva les yeux en face d'elle pour admirer le sourire envoûtant de Walter qui la faisait tant craquer. Elle ne lui avait pas encore dit, mais le costard lui allait vraiment très bien... Walter semblait aussi perturbé qu'elle, puisqu'il lui avoua penser au baiser qu'il lui avait donné un peu plus tôt et aux éventuelles remarques auxquelles ils auraient à faire face le lendemain. Le serveur arriva à ce moment là pour leur servir du vin sans même qu'ils n'aient eu à le commander, jusqu'au moment où elle réalisa que Walter avait dû se charger de ça, aussi. Décidément, ce type était un vrai gentleman. Elle resta quelques instants muette, attendant que le serveur s'éloigne après avoir rempli leurs verres. On s'en fiche, non ? De toute façon ya déjà tellement de rumeurs... dit-elle en lâchant un petit rire nerveux. En tout cas moi je m'en fiche, les gens peuvent penser ce qu'ils veulent... moi j'ai apprécié que tu m'embrasses comme ça avoua-t-elle en baissant les yeux, un peu gênée, pour regarder leurs verres s'entrechoquer dans un tintement frais. Ce n'est seulement qu'après qu'elle leva les yeux vers lui, goûtant au vin qui était, il fallait l'avouer, plutôt pas mal. Tout comme Walter. On t'a déjà dit à quel point tu étais sexy habillé en costard ? demanda-t-elle avec un petit sourire malicieux.

Elle ne l'avait pas quitté du regard en buvant son verre, le dévorant littéralement du regard. Etait-elle déjà autant sous le charme il y a quelques mois de ça ? Elle ne se rappelait pas vraiment. Certes, elle l'avait toujours trouvé beau. Mais admirait-elle déjà ainsi ses moindres faits et gestes ? Sa main lorsqu'elle saisissait son verre, la commissure de ses lèvres lorsqu'il souriait, le regard qu'il avait lorsqu'il la regardait... et le rire qu'il déclenchait chez elle alors qu'il s'étouffait à moitié en buvant son verre. Pouffant dans sa main, elle le regarda reprendre contenance, son sourire dissimulé derrière ses doigts fins. Quoi ? Etait-ce mal ? En même temps, elle n'aurait peut-être pas dû lui dire ça: ce mec avait déjà bien trop la grosse tête. Oui, évidemment qu'on me l'a déjà dit Sans blagues. Elle n'imaginait pas combien de filles s'étaient retrouvées à sa place à tomber ainsi sous son charme. Mais ça me fait plaisir que tu me le dises comme ça. Et voilà, encore un nouveau bond dans la poitrine de Camille qui lui faisait prendre conscience à quel point elle perdait le contrôle de ses émotions en sa présence. Quelques mots et il la rendait joyeuse, heureuse même... et au fond, tout ça lui faisait peur. Effrayée à l'idée de trop s'attacher. "Ta femme", "ta compagne"... Décidément, je ne savais pas qu'on avait fixé la date de notre mariage dit-elle avec un sourire, faisant référence à ce qu'il avait dit sur son formspring. C'était de l'humour bien sûr et pourtant, cela lui fit un drôle d'effet, la ramenant à nouveau vers cette peur qui la prenait parfois en pensant aux sentiments qu'elle commençait réellement à avoir pour Walter. Et cela lui faisait penser à Demyan, à combien elle s'était sentie seule et trahie quand il était parti... voilà seulement quelques heures qu'elle l'avait retrouvé comme si de rien n'était au milieu du salon de la maison de leurs parents et même si elle ne le montrait pas, tout ça l'avait beaucoup touchée. J'ai croisé mon demi-frère aujourd'hui. Tu sais, Demyan. Il est revenu de son voyage humanitaire dit-elle avant d'avoir vraiment réfléchi à ce qu'elle faisait, ses yeux cessant de parcourir le menu. Mais au fond, elle ressentait ce besoin d'en parler avec Walter. Elle ne souhaitait pas lui cacher quoi que se soit, et même si ils avaient peu parlé de ce sujet ensemble, il avait bien compris à quel point elle avait vécu le départ de Demyan comme un abandon, et que son retour avait dû être difficile à gérer pour elle.

En l'entendant lui donner son nouveau surnom, Camille prit une mine choquée tout en ayant un petit rire qui se dessinait sur le coin de ses lèvres. Ce mec était irrécupérable. Faisant semblant de bouder, elle détourna les yeux en croisant les bras, avant de finir par revenir le regarder. Ce petit air qu'il avait sur le visage là... elle aurait voulu toujours le voir ainsi. Quoi, je suis seulement ta 23ème conquête ? J'aurai espéré mieux de ta part dit-elle à son tour pour le taquiner. Puis vint le sujet Demyan, et malgré elle, elle sentit qu'elle avait nettement refroidit l'ambiance. A ce moment là, elle était sûre que tout comme elle, Walter se remémorait cette soirée au spring break où ils s'était disputé, et où il lui avait en quelque sorte avoué qu'il avait compris qu'il y avait un truc bizarre entre elle et Dem. Et qu'elle n'avait pas démenti. Hum, sujet délicat... et pourtant elle avait préféré lui dire. Comment aurait-il réagit si il avait appris par la bouche d'un autre qu'il était de retour sur le campus ? Il aurait pu penser qu'elle lui cachait des choses et ça, elle ne le voulait pas. J'en sais trop rien dit-elle pour répondre à sa question, alors que Walter détournait le regard. Ses retrouvailles avec Demyan avaient été assez mouvementées et à vrai dire, elle en avait été perturbée pendant une bonne partie de l'après-midi. Mais elle était contente qu'il ne se soit pas pointé à la vente aux enchères sinon, elle ne savait pas comment elle l'aurait pris. Est-ce que Walter était jaloux des mecs qui pouvaient lui tourner autour, comme elle était jalouse de toutes ces filles qui bavaient à son passage ? Ressentait-il lui aussi ce désir de pouvoir se dire qu'il était à elle, rien qu'à elle, sans avoir à se demander si elle le partageait ? Bref, je voulais te mettre au courant, c'est tout dit-elle en revenant à son menu. Elle ne souhaitait pas s'étaler davantage, de peur de gâcher cette soirée qui avait si bien commencée. Tu as choisi, numéro 46 ? demanda-t-elle avec un petit sourire malicieux pour essayer de retrouver une ambiance plus joyeuse.