[terminé] Work for me ♥

J’avais clos le sujet traitant de ce que les gens pensaient de moi. Wyatt n’avait rien répondu lorsque je lui avais dit que ce n’était pas l’avis général de la population que j’avais un caractère spécial dans le bon sens. A la place, il me proposa son bras pour que je m’appuyasse dessus pour ne pas trop forcer sur ma jambe. Techniquement, je n’avais pas fait une grosse chute, je m’en remettrai rapidement, mais il était vrai que mon tibia me faisait légèrement souffrir. EN prime, il me demandait de ne pas fière et d’accepter son aide. J’avais répliqué que demandé à une Eliot de ne pas être fière était impossible. Il rit légèrement lorsque je lui dis que ça lui coûterait cher, puis s’exclamai :

-Ah, une Eliot !

En général, lorsque cette phrase sortait de la bouche de quelqu’un, elle était emprunte de dédain, mais avec Wyatt rien ne perçait dans sa voix, c’était une simple constatation.

Nous marchâmes hors du parc en direction de la supérette la plus proche ouverte ce dimanche et nous dirigeâmes dans le rayon chocolat. Je proposais à Wyatt d’en prendre, pour le remercier de sa bonté, mais il déclina en notant que j’étais une grande fane de chocolat.

-Quel beau jeu de mot ! Mordu de chocolat ! Ce sont les étoiles dans mes yeux qui me trahissent ? demandai-je en riant. En fait, même si j’apprécie beaucoup, je veux surtout me faire pardonner de quelques personnes, il faut donc que j’en achète un peu.

Je m’emparai d’un lapin or de Lindt au chocolat au lait. Celui-ci serait pour ma fille. Je me servis dans le rayon, et, les bras chargés, j’invitai Wyatt à rejoindre la caisse pour payer. Je pris à nouveau appui sur lui pour marcher, et nous allâmes faire la queue. Alors que nous étions derrière un couple, je constatai :

-Heureusement que tu es un minimum musclé, sinon tu aurais déjà flanché avec mon poids ! fis-je, un sourire d’excuse sur les lèvres.

C’avait été généreux de sa part de venir avec moi. Il n’avait pas été obligé de le faire.

Nous étions, Wyatt et moi, dans une supérette à la recherche de chocolats de Pâques quand je lui expliquais que je cherchais à me faire pardonner, et il répéta ma phrase sous forme interrogative. Je supposais qu’il me demandait par la quelques explications. Etant donné que j’avais déjà mis les pieds dans le plat dès le début, autant finir.

-Je ne suis pas là très souvent pour une petite personne au fort caractère, et je ne manque pas une occasion pour lui rapporter des objets de là ou je vis sans elle.

Il m’avait rendu un peu songeuse, mais j’affichai bientôt un nouveau sourire en me dirigeant vers la caisse, m’appuyant à nouveau sur Wyatt, les bras chargés de chocolats. Je me moquais gentiment du fait qu’il soit musclé, pour entretenir l’atmosphère bon enfant, et il me répliqua que je ne pesais rien. Je cherchais une raison de m’offusquer pour plaisanter, mais n’en trouvai pas. Le ton amusé de sa voix m’avait dissuadé de toute façon !

Je payai à la caisse, rangeai mes chocolats dans un sac en prenant soin de ne pas les casser, et nous sortîmes. Wyatt me demanda où était notre prochain arrêt.

-Je pense t’avoir assez embêter comme ça, je vais rentrer à Harvard je pense.

J’avouai ne pas être là souvent pour ma fille, la désignant comme « petite personne au fort caractère ». Ainsi, je laissais planer un doute, je n’aimais pas forcément parler d’Aliénor à tour de bras. Wyatt déclara que c’était attentionné de lui offrir du chocolat pour demander pardon. Puis, après avoir payé, il me demanda quelle allait être la destination suivante. Je l’avais probablement assez dérangé dans sa journée, et il commençait à se faire tard. Il me proposa de prendre sa voiture, et je pesais rapidement le pour et le contre. Nous allions au même endroit, alors autant en profiter. Je hochai la tête et nous rentrâmes en voiture, direction Harvard. Le plus dur furent les marches menant à ma chambre, que je mis un certain temps à monter, mes chocolat dans un sac pendant à mon poignet alors que je me tenais à la rambarde. Oui, chochotte comme pas deux, une égratignure et c’est la fin du monde ! Mais quel délice d’enfin retrouvé sa chambre !