« Eh bien… Je suis son ex future femme. En réalité, je… Comme je te l’ai dit, j’étais ailleurs parce que je pensais à ma fille. Andrew est son père. Et pour éviter le scandale, il faudrait lier nos deux familles. Du coup, je prenais un soin particulier à l’éviter. Et quoi de mieux pour l’éviter que de voir tous ses faits et gestes en temps et en heure ? » C’était plutôt effrayant en fait, mais je décidais de ne pas trop m’attarder là-dessus. Je n’allais pas la juger pour si peu. Les riches, avaient vraiment des histoires compliqués entre eux. « Ah oui, je vois » Je n’étais pas sûr de bien tout saisir, car elle parlait trop vite. Arrivé à la maison du gardien, il me donnait la trousse de premier secours et je me dépêchais de la soigner correctement, avant de lui mettre un pansement. « J’ai une façon un peu spéciale de remercier les gens, alors il vaudrait mieux que nous nous séparions avant que tu ne sois déçu par mon comportement. Mais merci pour tout ! A moins que… Tu comptais rester encore un peu au parc ? » Une façon spécial ? C’est-à-dire ? « C’est quoi cette façon spécial ? » disais-je en faisant un sourire forcé. Oui, bon, je commençais un peu à flipper, mais rien de grave. « J’ai tous mon temps » Cette fois-ci, je souriais sincèrement. Oué, je n’avais pas envie de rentrer maintenant, pas avec tout ce qui se passait.
« Je pense que tu ne veux mieux pas savoir ce que j’entends par là, mais pour faire simple, disons que je suis assez impulsive. Je ne tiens pas à te faire fuir, même si je pense que je n’en suis pas loin. » Elle restait tout de même vague et ce n’était pas vraiment une réponse. Néanmoins, je préférais ne pas relever. « Tu ne voudrais pas faire une petite course pour moi ? Enfin ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est que… Comment dire… ? Bref, oublie, c’est pas important. » Une course, c’est-à-dire ? Je restais interdit durant quelques secondes, avant de reprendre la parole. « Dit toujours » Je lui souriais, pour l’encourager à me dire ce qu’elle avait en tête.
La jeune femme voulait me demander quelque chose, mais elle s’interrompait comme étant gênée par sa future proposition. Néanmoins, je l’encourageais pour me dire ce qu’elle avait en tête. « C’est Pâques, alors je voulais acheter un œuf en chocolat, et le partager avec le peu de personnes qui m’appréciait. Mais je ne suis pas sûre de pouvoir atteindre le magasin le plus proche. Ce n’est pas grave, je ferai la course un autre jour. Ce ne sera plus Pâques mais on fera comme si ! Tu en voudras un bout ? A partager avec ta petite amie ! » Sa dernière phrase m’apparaissait comme une question. C’était le genre de chose qu’une personne vous disait pour savoir, si vous en étiez en couple ou non. « Je peux bien t’accompagner. Puis, c’est sur le chemin d’Harvard » Volontairement, je ne répondais pas à sa question. Ce n’était pas une façon de la draguer ou quoi, mais je n’avais tout simplement pas envie de parler de mon couple pour finir par me rappeler que ma copine était enceinte de mon enfant. J’étais bien trop effrayé par cette idée pour l’affronter si de bon matin. « Pourquoi tu as dit ‘’avec le peu de personnes qui m’apprécie ?’’ »
«Eh bien… J’ai… Un caractère un peu spécial, et certaines personnes préfèrent fuir comme si elles n’avaient rien vu plutôt que de me côtoyer plus longtemps. » Il en fallait pas mal pour me faire fuir. Surtout en ce moment. « Allons-y, je ne voudrais pas te mettre en retard ! » Elle selevait de la chaise et commençait à marcher. Aussi, je la rattrapais en quelques enjambées. « Un peu spéciale, certes, mais dans le bon sens » disais-je en riant légèrement. Ok, elle m’avait fait flipper, mais à présent, ça allait un peu mieux. « Tu sais que je te vois boité » Elle essayait sans doute de le cacher, mais ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. « Aller fait pas ta fière » Je lui tendais mon bras pour qu’elle puisse s’y appuyer. Elle n’avait pas une grosse blessure, mais elle risquait de rouvrir sa blessure et le sang allait couler sur son jean.
« Mais ce n’est pas l’avis général. » Qu’est-ce que cela voulait dire ? Peu de personne l’appréciait ? Ne sachant quoi dire, je décide de ne pas répondre, préférant lui proposer mon bras. Elle risquait de s’ouvrir à nouveau, si elle forçait trop. « Tu demandes à une Eliot de ne pas être fière ? Ca va te coûter cher ! »[/color] Je riais légèrement, alors qu’elle me disait que ma demande allait me coûter cher. En même temps, elle me renseignait sur sa confrérie. « Ah une Eliot ! » Elle venait surement d’un autre milieu que moi. Faisait-elle partie des riches ? Surement. Il n’y avait que des bourges chez les bleus. Après avoir accepté mon bras, nous marchions en direction de la sortie du parc. Puis, nous rentrions dans un supermarché, alors qu’elle avait l’air de vouloir faire des courses. [i] « Si tu vois quelque chose qui te ferais plaisir, prend le, je paierai. C’est pour te remercier de ta gentillesse. » Nous nous trouvions devant un rayon dédié aux chocolats. Sa proposition était très gentille, mais je n’étais pas du genre à accepter des cadeaux et encore moins par une jeune femme. Torrey pouvait en témoigner. « Non, merci. T’as l’air d’être une mordu de chocolat. »