ft. Wyatt ✽ A l'arrêt secousse.

Je n'avais jamais réussi à effacer toute cette rancune que j'éprouvais pour lui. Pas même le temps m'avait guérit de notre histoire et de la manière dont il s'était comporté avec moi. Alors si j'avais tiré un trait sur notre histoire, je n'avais pas oublier son manque d'attention pour moi. L'éviter avait toujours été le meilleur moyen. Ca me semblait si facile de faire comme s'il n'existait plus pour ne me préoccuper de plus rien et arrêter de me torturer l'esprit. Mais ce soir je n'avais aucune échappatoire, rien que me permettait de faire ce que j'avais toujours su bien faire: l'éviter. Et bizarrement le temps des explications avaient sonnés. Je le cherchais, je trouvais toujours une réplique qui se rapportait à une reproche. Sans doute avait-il enfin fini par comprendre que je lui en voulais toujours. « Je sais que j’ai… été dure, mais…ne pourrions-nous pas oublier tout ça ? » Je regardais par le fenêtre, les sourcils légèrement froncés par la situation. C'était plus facile à dire qu'à faire. Il me faudrait bien plus que ces paroles pour enfin passer au dessus de tout ça. Aucune parole de plus ne sortit de ma bouche. Que pouvais-je bien dire face à ça? Ma réponse semblait tellement évidente sans même que je la verbalise. Je ne savais pas si j'avais réellement envie de parler de ça avec lui maintenant. « J’aimerais m’excuser et dire que j’ai été con avec toi, mais je sais que cela ne changerait rien pour toi. » Le silence était ma meilleure amie. A travers cette chansons qui résonnait dans la voiture on entendit mon long soupire. Je tournais ensuite la tête vers lui, glissant ma langue contre mes lèvres. « Pourquoi est-ce que c'est seulement maintenant que tu t'excuses? » lui demandais-je alors que mon regard s'était enfin posé dans le sien. « C'est tout ce que je voulais. Je n'en demandais pas plus. » Ma rancune ne pouvait que s'estomper par des excuses. Je ne lui demandais pas d'arranger les choses, il était définitivement trop tard pour ça, je voulais juste des explications, des excuses, rien de plus ni moins.

De minables mots, c’était tout ce dont j’étais capable ce soir. M’excuser n’aurait rien arrangé et c’était déjà trop tard, mais avouer mes torts étaient honorables. Seulement, accepterait-elle ce que je lui disais ? Son soupire, me disait le contraire, mais je ne me relâchais pas pour autant. « Pourquoi est-ce que c'est seulement maintenant que tu t'excuses? » Pouvait-on appeler ça des excuses ? Les récents évènements m’avaient fait prendre conscience de certaines choses, mais je n’étais surement pas prêt pour en parler. « Parce que je te vois. C’est dur de tomber sur toi, vu que tu m’évite » Ce qui était en soit la vérité. Même si je l’avais déjà aperçu durant certains évènements avec les Dunster. Ses yeux dorés croisèrent les miens et durant un instant, je me perdis dans ce contact, me remémorant certains souvenirs. Clignant des yeux, je me ressaisissais. Il était complètement idiot de penser à ce genre de chose et surement était-ce dû à ce qu’il se passait actuellement dans ma vie. Dans tous les cas, je détournais mon regard, fixant la route en face de moi. Les voitures roulaient rapidement se mouvant dans la circulation nocturne avec une agilité fantomatique. « C'est tout ce que je voulais. Je n'en demandais pas plus. » Vraiment ? Est-ce que cela lui suffisait vraiment ? « Mais tu ne me pardonneras pas. » Marquant une pause, je me tournais à nouveau vers elle. « N’est-ce pas ? » Mes mots restaient en suspens, attendant une réponse de sa part. Même après des excuses infortunes, allait-elle vraiment me pardonner ? Je lui avais fait du mal et j’en étais parfaitement conscient. Peut-être même que je ne pourrais jamais réparer le mal que je lui avais fait.

Je n'étais pas très tendre avec lui, et au lieu de lui lancer des reproches, je devrais un peu plus le remercier de s'être occupé de mon problème de voiture. Parfois j'étais irréfléchie, trop aveuglée par la colère que je gardais à l'intérieur de moi pour passer au dessus de ça. C'était enfin l'heure des excuses. Alors il était désolé, il était bien conscient de comment il avait été avec moi et du mal qu'il avait pu me faire. Moi qui avais toujours pensé le contraire. « Parce que je te vois. C’est dur de tomber sur toi, vu que tu m’évites. » Je soupirais à nouveau. Il n'avait pas tord sur ce point, je l'évitais à chaque fois alors comment lui laisser l'occasion de me parler? « Ca me semblait tellement plus facile de t'éviter pour ne pas penser à ce qui s'est passé. » Mon timbre de voix était devenu plus doux, reniant cette froideur que j'avais adopté depuis le début. Ca ne servait à rien d'agir de la sorte. Si on devait parlé, c'était en toute sérénité. « Mais tu ne me pardonneras pas. N’est-ce pas ? » Je ne répondais pas tout de suite à sa question pour me poser cette question à moi-même. Mon regard fuya une fois de plus pour s'intéresser sur les voitures qui défilaient. « Je ne sais pas... » Je ne savais pas moi-même si j'allais le pardonner. En tout cas, pas si facilement. « J'pense que je n'ai plus vraiment le droit de t'en vouloir aujourd'hui. » Beaucoup de choses s'étaient passées entre notre histoire et maintenant. Je devrai pouvoir le pardonner avec un peu d'efforts. « Je suis prête à te pardonner, mais il me faudra juste un peu de temps. » C'était ma conclusion finale à tout ça.

« Je ne sais pas... » Une fois de plus, son regard fuyait le mien, préférant observer le défilement des voitures. « J'pense que je n'ai plus vraiment le droit de t'en vouloir aujourd'hui. » Sa voix était beaucoup plus douce et moins sarcastique. C’était déjà un bon point. « Je suis prête à te pardonner, mais il me faudra juste un peu de temps. » Un poids quittait mes épaules, alors qu’elle me pardonnait mon erreur, du moins, elle essayait. J’avais été con de la quitter comme ça et je m’en rendais bien compte. J’aurais dû agir autrement, mais je n’en avais rien fait. Alors, qu’elle continuait de regarder au-dehors, je ne cessais de la regarder, réalisant à quel point elle m’avait manqué. Pourquoi avais-je agis ainsi ? Pourquoi lui avais-je fais autant de mal, alors qu’elle ne me voulait que du bien ? Je n’aurais certainement, aucunes réponses à mes interrogations. La seule chose dont j’étais sûr, c’est d’avoir répondu à un comportement puéril et immature. « Merci.. » murmurais-je, alors que je lui jetais un dernier regard. Puis, je me tournais vers ma propre fenêtre, observant sa voiture qui m’apparaissait telle une épave abandonné. « Jolie voiture » Voilà tout ce que je trouvais à lui dire. C’était là, de malheureuse tentative pour briser la glace et parler d’autre chose. Le sujet n’avait pas l’air de la mettre à l’aise et je ne voulais pas qu’elle se sente mal par ma faute. Après tout, j’étais là pour l’aider et non lui rappeler d’ancien souvenir. « Je ne me souvenais pas que tu avais ce modèle.. » Si ce n’était pas faire allusion à d’ancien souvenir, qu’est-ce que c’était ? Je me maudissais intérieurement.

Je ne pouvais pas lui en vouloir indéfiniment, surtout pour un fait qui n'avait plus d'importance entre nous. Pourtant ma rancune prenait toujours le dessus en m'empêchais de fermer complètement les yeux et faire comme si de rien n'était. Mon coeur avait été froissé par cette histoire, et seul le temps allait pouvoir m'aider à passer au dessus. Ces excuses étaient déjà un grand pas. Enfin je les avais eues et je ne pouvais que les prendre en considération. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas? Alors je me sentais capable de le pardonner et de repartir sur de bonnes bases avec lui. après tout il avait eu une certaine place dans ma vie par le passé et je ne pouvais pas le rayer de cette manière pour un fait qui relate à longtemps maintenant. C'était le minimum que je pouvais faire avec un peu de volonté. « Merci... » Un fin sourire de circonstance se dessina sur mes lèvres l'espace d'un instant. Il semblait reconnaissant de mes efforts. « Jolie voiture. Je ne me souvenais pas que tu avais ce modèle... » A sa remarque, mon regard suivit le sien pour se poser également sur ma voiture. « C'est parce que c'est une autre. » lui répondais-je d'un léger haussement des épaules. Normal qu'il ne se souvenait pas de cette voiture puisque entre temps j'en avais acheté une nouvelle. L'autre m'avait lâché plus d'une fois, alors au risque de me retrouver toujours en panne j'avais décidé d'investir. Sauf qu'aujourd'hui, même celle-là avait décidé de me jouer un mauvais tour. Enfin, c'était dû à un oubli de ma part plutôt.

Il n’y avait pas de discours aussi ridicule. Je ne savais pas quoi lui dire, tant cette situation me paraissait étrange. Lui demander si elle avait changée de voiture, revenait à lui dire qu’aucune conversation ne me venait à l’esprit. Néanmoins, elle eut pitiée de moi et me répondis tranquillement : « C'est parce que c'est une autre. » Aussitôt brisé, le silence retombait dans l’indifférence. Me raclant la gorge, je décidais de m’attaquer à une question qui généralement, meublait bien les silences. « Sinon, tu deviens quoi ? » Quelle maladresse ! Je me rattrapais, juste à temps. « Enfin, qu’est-ce qui se passe dans ta vie ? » Finalement, c’était peut-être encore pire. Je me retenais de jurer contre moi-même. Cela aurait été déplacé et m’aurait encore plus plongé dans l’embarras. Que se dire d’autre après tant de mois passés sans se parler ? Il n’y avait rien à dire de plus. Sinon, quels sujets aurais-je pu aborder ? M’appuyant sur le dossier de mon siège, je me passais une main dans les cheveux. Mon dieu que j’étais ridicule à me poser autant de questions. A croire qu’elle réussissait à me rendre nerveux.

On pouvait ressentir ce froid plané dans l'atmosphère jusqu'au bout des doigts. La tension n'était plus électrique comme au début, mais n'était pas non plus apaisante. Il est difficile de tout oublier sous des paroles et faire que les choses aillent bien d'un coup de baguette magique. Le temps sera notre fidèle allié pour nous réapprendre à se connaître et repartir sur de bonnes bases. A croire que nous n'avions rien à dire, alors qu'au contraire, après autant de temps d'absence, il y avait beaucoup de chose à raconter. On en était même venus à parler de ma voiture, à savoir si c'était une nouvelle. C'était un moyen comme un autre de briser ce silence dérangeant qui s'installait à chaque fois. « Merci... » Un fin sourire de circonstance se dessina sur mes lèvres l'espace d'un instant. Il semblait reconnaissant de mes efforts. « Sinon, tu deviens quoi ? Enfin, qu’est-ce qui se passe dans ta vie ? » Je sentais bien que Wyatt n'était pas très à l'aise. A peine avait-il poser sa question qu'il s'était rattrapé par une autre, demandant toujours la même chose, comme s'il avait eu peur d'avoir dit quelque chose de déplacé ou je ne sais quoi. « Hum pas grand chose, toujours la même. Boulot, metro, dodo, la routine quoi. » Que pouvais-je bien lui dire à mon propos? J'avais le sentiment qu'il ne posait cette question que de manière à briser le silence mais que ma réponse l'importerait peu. « Et toi? » lui retournais-je. J'espérais qu'il serait plus intéressant que moi sur le coup.

« Hum pas grand chose, toujours la même. Boulot, metro, dodo, la routine quoi. » Que dire de plus ? Nous étions tous coincé dans la routine étudiante. Certains pouvaient se prélasser en révisant, mais d’autre, était obligé de travailler. D’ailleurs, c’était mon cas. Avec la grossesse de Torrey, j’avais dû prendre un second job et on ne peut pas dire que cela me réjouissais. « Et toi? » La seule chose qui changeait dans ma vie, c’était la grossesse de Torrey et je n’étais pas sur de vouloir lui en parler. « Rien de passionnant. J’ai pris un second job » Soudain, nous fument illuminé par les phares d’une voiture. Après m’être habitué à l’assaut luminescent, je reconnaissais la dépanneuse. « On dirait bien que ta voiture va être sauvé. » Et encore, tout allait dépendre des réparations à faire. « T’es sur que tu ne veux pas que je te ramène » lui demandais-je poliment. Je ne voulais pas la laisser seule avec un type et cela même si c’était un dépanneur. Elle allait forcément devoir rentrer, une fois que sa voiture serait chez le garagiste.

J'étais quelque peu soulagée d'avoir brièvement parler avec Wyatt. Les choses s'étaient un peu plus détendues, et on était à présent en mesure de se parler et d'ainsi donc ne plus s'éviter à chaque fois que l'on se croise. J'étais prête à repartir sur de bonnes base avec lui, à réapprendre à le connaître et lui accorder un peu plus de ma gentillesse. Il voulait savoir ce que j'étais devenue. J'aurai pu lui dire beaucoup de choses, mais j'avais préféré ne pas m'étendre sur ce sujet et lui assurer que j'étais toujours la même. Ce qui n'était pas faux. J'étais toujours celle qu'il avait connu au fond. « Rien de passionnant. J’ai pris un second job » Sa réponse était plus innovante et suscita un bref questionnement de ma part. « Tu fais quoi alors? » Je m'intéressais au mieux à ce qu'il m'avait dit histoire de faire durer la conversation et éviter des moments de silence désagréables. Mais il n'avait même pas eu la peine de me répondre, puisque la dépanneuse arriva par surprise en ne manquant pas de nous éblouir. « On dirait bien que ta voiture va être sauvé. T’es sur que tu ne veux pas que je te ramène » Un sourire s'afficha sur mes lèvres alors que j'ouvris la portière de sa voiture pour m'apprêter à accueillir mon héros. « Hum, non ça ira. Je crois que je vais marcher, ce n'est pas bien loin. » lui dis-je alors que je quittais mon siège. « Merci d'avoir attendu avec moi. » Il méritait que je le remercie une fois de plus. Je fermais ensuite la portière et me dirigea jusqu'à ma voiture alors que le dépanneur m'interpella. D'un geste rapide, je la saluais de la main une dernière fois pour m'assurer qu'il parte. Je préférai rentrer seule, ça ne me fera pas de mal.