ft. Wyatt ✽ A l'arrêt secousse.

Je ne pouvais avoir passé plus belle journée qu'aujourd'hui. C'est les bras chargés de sac de shopping que je quittais le centre commercial du coin. Je ne m'étais pas gênée, j'avais dépensé tout mon argent, tant pis pour les jours prochains, je mangerai des pates jusqu'à renflouer mon compte en banque. Je m'étais clairement fait plaisir, ne me souciant pas un instant de l'argent qu'il me restait. J'avais suffisamment d'économie pour refaire toute ma garde robe en m'accordant même du luxe. Ca faisait toujours du bien de faire du lèche-vitrine, il n'y avait pas meilleur remède -après le chocolat évidemment. Mes bras en devenaient trop petits pour tout porter, et l'air de rien, tous mes achats commençaient à peser lourd. Avec un peu de difficulté, mais le coeur léger, je m'avançais jusqu'où je m'étais stationner, déposa les sacs dans le coffre, et même sur les sièges arrière. J'avais craquer, vraiment, tellement que j'avais presque une petit voiture pour tout mettre. J'avais passé toute mon après-midi à faire les boutiques, jusqu'à l'heure de la fermeture, mais maintenant il était temps que je rentre. J'entendrais donc dans ma voiture, enclencha le moteur avant de prendre la direction de la maison des Dunster. Le ciel se couvrait peu à peu, annonçant l'arrivée progressive de la pénombre. Mais en plein de chemin ma voiture s'arrêta. Impossible de remettre le moteur en route, j'avais beau essayer tout, elle ne voulait plus redémarrer. « Et merde! » M'écriais-je en donnant un coup sur mon volant. Personne aux alentours, j'étais dans la rue la plus paumée d'Iman Square ou seuls les chats passent. J'étais vraiment dans la merde. J'étais complètement nulle en matière d'automobile et je n'allais surement pas la remettre en route toute seule.

La mine lasse, je consulte mon téléphone voir si j’ai des nouvelles de mon meilleur ami et savoir s’il s’en sortait. Récemment, il avait eu un accident de voiture et cela lui avait déclenché une amnésie. Ainsi, il avait oublié plus de six mois de souvenirs, mais étrangement, il se souvenait parfaitement bien de moi. Rangeant mon portable dans ma poche, je fus saisie par l’obscurité régnante autours du garage. Voilà bien plusieurs heures que j’attendais que l’on me répare une pièce du moteur. Cela m’avait coûté une petite fortune, mais je n’avais pas vraiment eu le choix. Dieu merci, j’avais suffisamment travaillé pour me permettre cette réparation. Enfin, le garagiste m’annonçait la fin de cette longue entrevue. J’allais pouvoir repartir à la résidence des Winthrop en toute sérénité. Du moins, pour ma voiture. Il faut dire qu’elle en avait subis des mésaventures. Comme par exemple la fois où des filles déchainées avaient dansés dessus, tandis que des routiers essayaient de m’agresser avec Théo. Payant mon dû, je repartais au volant de ma voiture. Tandis que je me rapprochais du centre, mon regard se portait sur une jeune femme au bord de la route. Cela m’avait tout l’air d’être une panne. C’est en me rapprochant que je reconnaissais Kassiopéa. C’était une ex-copine et il faut dire que depuis, nos rapports étaient froid et distant. « Besoin d’aide ? » disais-je, un sourire narquois aux lèvres. J’essayais de jouer une carte enjouée, histoire de détendre l’atmosphère qui risquait d’être glacé.

C'était trop beau pour être vrai. Cette journée avait été trop paisible pour l'être jusqu'au lendemain. Pour la première fois de ma vie ma voiture venait de me lâcher et je ne savais absolument pas ce que je devais faire pour la remettre en route. J'étais perdue en plein milieu, incapable de voir ce qui clochait. Je sortais de la voiture, décidant de lever le capot et vérifier si rien ne clochait, mais à vrai dire je ne m'y connaissais pas et ne saurais reconnaître si quelque chose n'allait pas. Je soupirais de désespoir, il allait bien falloir que j'appelle de l'aide. « Besoin d’aide ? » Allelujah, ma pensée avait été entendue. Je me tournais vers cette voix qui s'était adressée à moi alors qu'un sourire s'était dessiné en voyant que je n'étais pas si seule que ça. Cependant mon sourire retomba aussi vite lorsque je reconnu l'homme qui se tenait devant moi. Wyatt, tout sauf lui par pitié. « Non ça va, je sais me débrouiller toute seule. » lui répondais-je d'un ton froid avant de replonger ma tête sous le capot. Evidemment que j'avais besoin d'aide, mais je ne voulais pas de la sienne. Je me mis alors à chipoter aux mécanismes, me rendant compte que je faisais en réalité pire que mieux. « Bon, peut-être que si finalement... »  dis-je d'un long soupire. Je n'avais pas le choix, c'était son aide ou je restais dans la merde.

J’étais sur la route qui me mènerait au campus d’Harvard, lorsqu’une personne avait attiré mon attention sur le côté de la route. En me rapprochant de cette voiture, je découvrais avec surprise Kassiopéa. J’étais surpris, car je ne l’avais pas revue depuis plusieurs mois et généralement, on faisait tout pour s’éviter. Notre relation ne c’était pas très bien terminé et j’avais ma part de responsabilité. Poliment, je lui demandais si elle avait besoin d’aide. Ce à quoi elle me répondait : « Non ça va, je sais me débrouiller toute seule. » Bien sûr, le contraire m’aurait étonné, surtout venant d’elle. A nouveau, la jeune femme disparaissait sous son imposant capot, me privant ainsi, de sa vue. Cela ne me fit pas reculer pour autant. Il était hors de question que je la laisse en pleine nuit sur le bord de la route. Qui sait sur qui elle pouvait tomber. De ma voiture, je pouvais entendre le bruit qu’elle faisait en touchant aux moteurs. Finalement, elle levait son visage vers moi, les cheveux légèrement ébouriffé et le regard incertain. « Bon, peut-être que si finalement... » J’esquissais un sourire narquois, avant de me garer juste devant sa voiture. Avec agilité, je sortais mon imposante stature de ma voiture pour la rejoindre en quelque enjambée. « Laisse-moi regarder » Mon regard croisait ses yeux caramels, alors que je l’intimais de se décaler. Nous n’avions pas été aussi prêt l’un de l’autre depuis longtemps et j’avais la sensation que cela datait d’une autre époque. Gêné, je détournais mon regard pour reporter mon attention sur le moteur. Il me fallait plusieurs minutes pour comprendre ce qui se passait. « Ton moteur à fait une surchauffe. » Je marquais une pause, essuyant les paumes de ma main sur l’arrière de mon jean. Tant pis si je l’abimais, il était bien trop vieux pour être préserver. « Une question. Ça t’arrive de mettre de l’huile ? Là t’en as plus. » Me reculant, j’ouvrais la portière de ma voiture pour prendre mon portable. M’assaillant à moitié sur le siège conducteur, je cherchais le numéro de la dépanneuse. « Je t’appelle une dépanneuse. »

Il était la dernière personne à qui j'aurais fait appel pour me venir en aide en ce moment-même. Il était arrivé de nul part, j'en avais presque oublié son existence vu tout ce temps dont je ne l'avais plus vu. C'était un peu fait exprès, mieux valait que je l'évite, que je ne le croise pas sur mon chemin au risque d'être désagréable. Je n'avais aucunement envie de lui adresser un sourire en ce moment-même, de me réjouir de sa venue. J'aurai préféré que quelqu'un d'autre se manifeste au fond, mais je ne pouvais qu'accepter son aide au risque de rester coincer ici. J'avais beau fouiner, chercher d'où venait le problème j'étais incapable de trouver réponse. Il fallait que j'arrête de faire comme si je savais que j'avais à faire, et sans doute l'avait-il deviné puisqu'il était toujours là au moment où je relevais la tête. « Laisse-moi regarder. » En quelques manoeuvres, il se retrouvait à mes côtés, mes yeux croisant les siens de trop près à mon gout que j'en détournais le regard. Je me décalais, suffisamment pour lui laisser la place afin de jeter un coup d'oeil. Il ne lui fallut pas bien longtemps avant de diagnostiquer le problème. « Ton moteur à fait une surchauffe. Une question. Ça t’arrive de mettre de l’huile ? Là t’en as plus. » Je n'en avais aucune idée. J'étais incapable de lui donner une réponse claire et précise. « Aucune idée. Il me semblait en avoir mis il n'y a pas si longtemps que ça. » dis-je en haussant les épaules incertaine de mes paroles. A vrai dire, je ne me rappelais même pas de quand ça datait. J'y apportais peu d'attention et ne m'en souciais jamais. « Je t’appelle une dépanneuse. » Un léger silence s'installa entre nous avant que je ne trouve la volonté de le remercier. « ... Hum, merci. » dis-je d'une voix semie-morte. J'avais presque eu du mal à lui dire ce simple mot. J'en avais pas le coeur à vrai dire, mais je lui devais au moins ça. Il s'était tout de même dévoué à m'apporter son aide alors que rien ne l'y obligeait. Il ne restait plus qu'à attendre la dépanneuse.

M’avançant près de sa voiture, je réussissais à diagnostiquer le problème. Je n’étais pas mécanicien, mais j’avais l’habitude des pannes de voiture. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’étais tombé en panne dans le désert avec mon ancienne jeep. J’en concluais donc à une surchauffe et un manque d’huile dans le moteur. « Aucune idée. Il me semblait en avoir mis il n'y a pas si longtemps que ça. » J’arquais un sourcil en entendant sa réponse. Ce n’était pas une fille pour rien. Les nanas préféraient faire du shopping plutôt que de s’occuper de leur moyen de transport. D’ailleurs, à en juger par les nombreux sacs que j’apercevais à travers les vitres, elle revenait du centre commerciale. En attendant, je ne préférais pas lui répondre, de peur qu’elle le prenne très mal. Autant ne pas tenter le mal, alors que nous venions de nous tolérer après plusieurs mois de silence. Revenant vers ma voiture, je prenais mon portable qui était resté dans la portière de ma voiture et prévenais la jeune femme de mon attention d’appeler une dépanneuse. « ... Hum, merci. » A ses mots, je relevais mon visage vers elle sans savoir quoi lui répondre. Je ne sais pas pourquoi, mais l’entendre me remercier me mettait mal à l’aise. Ne sachant quoi dire, je détournais le regard pour composer le numéro. Après une brève conversation avec l’homme de main, je raccrochais et rangeais le portable dans ma poche. « Il sera là dans une demie heure » Devrais-je attendre avec elle ? Surement. Je n’allais tout de même pas la laisser ici. Néanmoins, je ne me voyais pas perdre mon temps sur une route déserte. J’aurais pu lui proposer de la ramener chez elle, mais je savais qu’elle refuserait. Alors, autant lui demander de monter dans la voiture pour qu’elle n’est pas froid et écouter de la musique. C’était toujours mieux que de se regarder dans le blanc des yeux en pleine nuit. « Tu devrais monter. Sinon tu risque d’attirer des indésirables. »

Je n'avais aucunement envie d'être agréable avec lui. J'employais un ton assez froid avec lui alors qu'il agissait en bien. J'étais assez rancunière de notre histoire, et malgré le temps qui s'était écoulé, je n'étais toujours pas passée au dessus de tout ça. Ca me restait au travers de la gorge et l'éviter avait toujours été le meilleur échappatoire. Mais cette fois, je devais faire face à lui et ravaler ma rancune le temps d'un instant. Je le remerciais, après une poignée d'hésitation, mais je l'avais fait. Je ne voulais pas lui paraitre impolie alors qu'il venait de faire en sorte que ma voiture soit réparée et embarquée par une dépanneuse. Un lourd silence plomba l'atmosphère avant qu'il n'enclenche son portable pour contacter l'homme concerné. Mon regard l'avait fui tout au long de son appel, regardant partout ailleurs sauf lui. C'était assez étrange, et autant dire que je n'étais pas dans mon élément. La tension était assez palpable, me mettant mal à l'aise plus que jamais. Je ne savais que dire, ni quoi faire. Je n'osais même pas lever le petit doigt, j'étais complètement ridicule mais c'était ça ou passer mes nerfs sur lui. « Il sera là dans une demie heure. » J'allais devoir patienter tout ce temps avant de pouvoir rentrer chez moi. De plus, il ne semblait pas prêt à retourner chez lui. « Tu n'es pas obligé de rester. » lui dis-je, comme si je lui donnais la permission de me laisser. Au fond, c'est ce que je voulais, histoire de me sentir plus détendue. J'étais assez crispée en ce moment-même, ça faisait longtemps qu'on ne s'était plus vraiment vu ni parlé. « Tu devrais monter. Sinon tu risque d’attirer des indésirables. » Je restais immobile près de ma voiture, légèrement appuyée contre le rebord de celle-ci. Je m'assurais de ne pas être trop proche de lui, ça rendrait la tension encore plus désagréable. « Depuis quand tu te préoccupes de moi? » C'était sorti tout naturellement, et sans doute que cette phrase n'allait pas arranger l'atmosphère. Je soupirais un court instant avant de m'avancer vers la voiture et d'y entrer.

Comment est-ce que nous avions pu tomber l’un sur l’autre ? Comment cela se pouvait-il, alors que l’on prenait soin de nous éviter. Du moins, la jeune femme le faisait avec brillot. Alors, pourquoi nous faire ça maintenant ? Soupirant, j’appelais l’homme de main pour lui donner notre position. Il m’annonçait un temps d’attente d’une demi-heure, avant qu’il soit sur les lieux. Prévenant la jeune femme, je décidais de rester sur place pour ne pas la laisser seule ici. Qui sait sur quoi elle pouvait tomber ? Comme je m’y attendais, elle réfutait ma présence. « Tu n'es pas obligé de rester. » Tenace comme toujours. Je n’en attendais pas moins d’elle. Ne préférant pas lui répondre –car, cela déboucherait sur un long désaccord- , je lui proposais de me rejoindre à l’intérieur de ma voiture pour ne pas attirer le regard sur nous. Je n’avais pas envie de me battre ou de tomber sur une bande de cinglé. La jeune femme brune, s’appuyait sur le rebord de sa voiture, soutenant mon regard bleuté de ses prunelles dorées. « Depuis quand tu te préoccupes de moi? » Elle voulait vraiment parler de ça maintenant ? Non, parce que si c’est cela qu’elle voulait, autant me prévenir maintenant. A mon tour, je soutenais son regard, refusant de baisser les yeux. Avait-elle oublié à quel point, il était dur de déloger une idée de mon esprit et me tenir tête était peine perdu. Son corps s’affaissant légèrement, je savais qu’elle renonçait à argumenter. Détournant mon regard, je fermais ma portière, alors qu’elle prenait place près de moi. D’un geste automatique, j’allumais l’auto radio, laissant la mélodie des Kings Of Leon envahir l’habitacle. Cette situation était assez étrange, mais je commençais à me dire, que cela n’était peut-être pas anodin. « Je sais que tu m’évite, mais je ne savais pas que c’était une torture d’attendre ne serait-ce qu’une demie heure avec moi. » Et voilà, je n’avais pas pu m’empêcher de dire ce que je pensais. J’étais comme ça et tout le monde savait, qu’il était inutile d’aller contre sa nature. Quand j’avais quelque chose à dire, je le disais et tant pis si ça dérange.

Autant dire que ces retrouvailles n'étaient pas très joyeuse. Je n'avais aucunement envie de lui adresser un sourire, aucune raison ne m'y obligeait. Pourtant il était là pour la bonne cause, et je n'allais pas non plus lui dire de partir tout ça parce que je préférais l'éviter. Je devais prendre mon mal en patience et accepter son aide. Il n'allait pas non plus rester là indéfiniment, et j'espérais qu'il ne tarderait pas à partir. Je le lui faisais comprendre en lui annonçant qu'il n'était pas obligé de rester. A vrai dire, j'aurai voulu qu'il se plie à ma phrase et me laisse seule, mais je savais pertinemment qu'il n'en ferait qu'à sa tête. La preuve, il avait préféré nier mes paroles et plutôt m'inviter à le rejoindre au chaud dans sa voiture. Je n'avais pu m'empêcher de lui lancer un pique. C'était sorti tout seul, sans même que je ne le prévois. Peut-être parce que j'avais été étonnée de l'entendre me dire ça alors qu'il m'avait toujours apporté peu d'importance ou d'attention. J'acceptais tout de même ma proposition, je ne voulais pas non plus faire mon égoïste et rester dehors alors que la pénombre était définitivement tombée et qu'il faisait assez frais. Voilà les raisons qui m'avait poussé à prendre place à ses côtés, et non parce qu'il me l'avait proposé. Cette justification était préférable. « Je sais que tu m’évite, mais je ne savais pas que c’était une torture d’attendre ne serait-ce qu’une demie heure avec moi. » Cette fois-ci, il ne manqua pas l'occasion de rétorquer mes propos. Mon regard le fuyait instantanément, j'étais comme embarrassée de sa présence. Je soupirai un instant, faisant place à un lourd silence supplémentaire. Évidemment que je l'évitais, je ne faisais que ça depuis notre rupture. Ca avait toujours été mon meilleur échappatoire. « J'ai mes raisons de vouloir t'éviter et je pense que tu les connais mieux que personne. » C'était un peu de sa faute si on en était arrivé là. Peut-être y étais-je aussi un peu impliquée, mais surement moins que lui. Je n'avais rien à me reprocher contrairement à lui. « Alors excuse-moi de ne pas trop apprécier ta compagnie. » J'étais clair et net. J'avais toujours été frange, et je ne pouvais faire semblant. Je lui en voulais terriblement.

Je me savais responsable de cette situation. Je n’avais pas été tendre avec elle et maintenant, elle me faisait -en quelque sorte-, payer cela. Ne voulant pas la laisser seule au bord de la route, je lui proposais de me rejoindre à l’intérieur de ma voiture en attendant la dépanneuse. Elle aurait surement préférée rester seule, mais il en était hors de question. J’avais peut-être agis comme un con avec elle, cela ne m’empêchait pas d’avoir des principes. En clair, il ne fallait jamais laisser une jeune femme seule sur le bas-côté de la route, alors qu’il faisait nuit. Résistant une première fois à ma demande, elle finissait par me rejoindre à l’intérieur de la voiture. Il lui restait donc un peu de bon sens ! L’atmosphère de l’habitacle était enveloppé de sous-entendus désagréables. Aussi, je mettais un peu de musique pour tenter de cacher le silence qui nous habitait. J’avais prévu de ne rien dire, mais cela fut plus fort que moi. Lorsque je pensais quelque chose, je ne pouvais m’empêcher de l’ouvrir pour exprimer ce que je ressentais. Disons, que je faisais partie de ceux qui préféraient percés l’abcès quitte à se faire mal. Ma réponse fut peut-être un peu trop hargneuse et donc mal perçu par la jeune femme. Néanmoins, elle restait assez calme, malgré la pique poignante qui se cachait sous ses mots. « J'ai mes raisons de vouloir t'éviter et je pense que tu les connais mieux que personne. » A cela, je ne savais quoi répondre, car elle ne faisait que dire la vérité. « Alors excuse-moi de ne pas trop apprécier ta compagnie. » Gardant le silence, je tâchais de rester calme. Comment pourrais-je m’excuser après ce que je lui avais fait ? Cela n’était-il pas trop tard ? « Je sais que j’ai… été dure, mais…ne pourrions-nous pas oublier tout ça ? » Etait-ce le fait que j’allais devenir père qui me faisait réfléchir sur mes actes passés ? Depuis que j’avais accepté la grossesse de Torrey, quelque chose c’était réveillé au fond de moi comme une sorte de liste sur mes mauvaises actions. Kassiopéa devait en faire partir, sinon, pourquoi sa présence me troublerait-elle, ainsi ? Je tournais mon visage vers elle, mes yeux bleutés plongeant dans les siens. « J’aimerais m’excuser et dire que j’ai été con avec toi, mais je sais que cela ne changerait rien pour toi. » Mes mots étaient emplis d’une sincérité poignante, mais vu le mal dont j’avais fait preuve avec elle, j’étais presque sûr qu’elle ne me pardonnerait pas.