Mallory & Diego - The best evenings of Cambridge

L’air fouettait rageusement mon visage, l’adrénaline s’emparait de mon être comme un esprit désireux de victoire. Monté sur ma moto aux obscurs traits, je dépassais avec fougue mes concurrents, appuyant fortement sur l’accélérateur. Il ne me restait plus que quelques mètres à parcourir, avant de gagner. A ma droite, un mec était particulièrement tenace et j’avais du mal à le semer. Ce fut durant les dernières secondes, que je réussissais à accélérer, le doublant de plusieurs mètres. Enfin, je m’arrêtais, accueillant la victoire avec un sourire étincelant. Il n’y a que de cette manière que je me sentais revivre. La moto me permettait de calmer mes pulsions de violence et de bagarre. Une foule vint m’entouré, parlant dans un flot de paroles presque incompréhensible. Je répondais du mieux que je pouvais tout en accueillant leur sourire avec des rires joyeux. Il fallut attendre plusieurs minutes, pour que la foule se disperse et que je puisse enfin rejoindre les festivités. Pas loin de là, une chevelure blonde attirait mon attention. Grande et élancée, elle avait tout de l’allure d’un mannequin. Garant ma moto, je descendais de cette dernière pour aller la rejoindre. « On ne vient pas saluer son héros » Les yeux pétillants d’ironie, je m’appuyais sur sa moto.

Il allait sans dire que Mallory n’aurait pas manqué une seule course de Diego, pas alors qu’elle était en quelque sorte sa première fan. Mais d’un autre côté, hors de question de jouer les groupies plus lourdes que mille grammes au kilo, elle demeura donc en retrait, appuyée contre sa Harley, à attendre qu’il ne la remarque… ce qui ne manqua pas. « Tu adores être mon héros surtout ! » fit-elle avec amusement non sans lui offrir les deux bises de coutume pour mieux le serrer dans ses bras, demeurant tactile et amicale comme toujours. « En tout cas, ça ne faisait pas un pli, tu as largement mérité ta victoire ! Je suis fière de toi » fit-elle en lui offrant un sourire des plus radieux. « Est-ce que ta notoriété te permet un moment avec ta confidente préférée ou tu es trop occupé à signer des autographes ? » lui demanda-t-elle cependant, désireuse de passer ne serait-ce qu’une heure avec son pote quitte à parler bécanes tout du long. Ce n’était pas du tout un problème pour la jolie blonde !

« Tu adores être mon héros surtout ! » J’acceptais ses mots avec un doux rire s’échappait de mes lèvres. Puis, comme le réclame la coutume, elle venait me donner un baiser sur chaque joue. Je ne me souvenais plus exactement de mes débuts dans ce milieu. En Espagne, j’avais une sorte de passion pour un groupe de bikers, mais j’étais alors, trop jeune pour participer. Cela a vraiment commencé vers l’âge de mes seize ans. Pour mon âge, j’étais assez grand et déjà, je commençais à muscler mon corps. Anormalement imposant pour mon âge, j’avais finalement eu le respect des plus vieux. A Cambridge, c’était différent, je venais d’arriver en début de semestre, mais j’avais réussis à trouver ma place. « En tout cas, ça ne faisait pas un pli, tu as largement mérité ta victoire ! Je suis fière de toi » J’aimais l’entendre me dire qu’elle était fière de moi. Mallory n’était pas n’importe qu’elle fille à mes yeux. « Est-ce que ta notoriété te permet un moment avec ta confidente préférée ou tu es trop occupé à signer des autographes ? » Vraiment ? Je me rapprochais d’elle, passant un bras autours de ses épaules. « Hm, je crois que ça peut se faire » Je préférais passer mon temps avec elle, plutôt que les groupies idiotes qui venaient nous voir sans savoir ce qui les attendaient. « Je t’offre une bière ou c’est pas assez chic pour madame ? »

Depuis leur rencontre, leurs deux jeunes gens avaient toujours eu du temps à consacrer à l’autre. Mallory fut donc ravie de voir Diego passer un bras autour de ses épaules, preuve que la suite de cette journée, il la passerait très certainement en sa compagnie, à parler de cette course magnifique qu’il venait d’offrir à ses yeux d’experte ou même de tout à fait autre chose d’ailleurs… comme s’ils avaient des restrictions de sujets de conversations ! « Chic ? Oh pitié tu m’offres l’occasion de laisser mes talons aiguilles et mon champagne trop cher… j’achète, va pour la bière ! » fanfaronna-t-elle légèrement, sourire radieux aux lèvres, tout en sachant qu’en ce moment, avec son compagnon Declan, Mallory ne discutait pas des petits fours au caviar mais bien des pizzas bon marché pour son plus grand bonheur. Avec Diego, elle ne serait pas dépaysée… « Puis en plus il faut que tu me mettes au courant de tout ce qui s’est récemment passé dans ta vie donc table plutôt sur deux ou trois bières » fit-elle en passant son bras autour de la taille de son pote.

J’étais content de passer un peu de temps avec elle. Depuis que j’étais arrivé à Harvard, Mallory était une des rares filles en qui j’avais confiance et avec qui je partageais la même passion. « Chic ? Oh pitié tu m’offres l’occasion de laisser mes talons aiguilles et mon champagne trop cher… j’achète, va pour la bière ! » Je ricanais légèrement en l’entendant parler ainsi. C’était bien la fille que je connaissais. Nous faisions partie du même milieu et pourtant, ce soir nous avions l’air de faire partie de gens de la rue. « Puis en plus il faut que tu me mettes au courant de tout ce qui s’est récemment passé dans ta vie donc table plutôt sur deux ou trois bières » En effet, j’avais pas mal de choses à lui raconter. Je n’avais jamais parlé de mon départ de l’Espagne ni la vraie raison. Peut-être que cela serait l’occasion de le lui dire. Y compris le fait que je venais de retrouver ma cousine après neuf ans d’absences. « Marché conclu » Bras dessus bras dessous, nous nous dirigions vers la bombonne de bière. Je faisais remplir deux gobelets et en donnait un à la jeune femme. « A ta santé chica! » Puis, je buvais une gorgée. Elle voulait savoir les récents évènements, mais moi aussi, je voulais connaitre ce qui se passait dans sa vie. « Et toi, alors ? T’es avec…Declan c’est ça ? Comment ça se passe ? »

« Santé mon chou ! » s’exclama aussitôt Mallory, particulièrement ravie de se retrouver en toute simplicité avec Diego, en dehors d’une soirée pince-fesse. Là, elle pouvait consommer de la bière sans être qualifiée de fille facile ou d’alcoolique et elle savait pertinemment que son adorable confident espagnol ne la jugerait sûrement jamais pour ça. « Tout à fait, de la Winthrop house même ! Bref, avec Declan ça roule… il m’a demandé de l’épouser » avoua-t-elle en rougissant légèrement, flattée qu’il s’intéresse à quelqu’un comme elle et ne la trouve justement ni trop coincée, ni trop riche pour le côtoyer. Mallo but aussitôt une gorgée de bière cependant, pour se donner du courage et ne plus être gênée par ce genre de conversation dans les minutes qui allaient suivre. « Et toi, des rencontres amoureuses ? Donne-moi du croustillant j’attends que ça ! » avoua-t-elle en lui offrant son plus beau sourire, profitant de l’ambiance environnante sans le lâcher des yeux. Oh elle ne le dévisageait pas, elle profitait de sa présence, importance nuance.

Ce n’était pas évident de côtoyer les filles de notre milieu. La plupart était trop coincée pour que je daigne m’intéresser à elle. Pourtant, la jolie blonde était différente. Alors que je buvais à sa santé, Mallory me fit une annonce qui ne passait pas inaperçu : « Tout à fait, de la Winthrop house même ! Bref, avec Declan ça roule… il m’a demandé de l’épouser » Quoi ?! Je manquais de m’étouffer avec ma bière. « Tu me fais marcher là ? » Il était au courant de sa passion pour les motos au moins ? « Et toi, des rencontres amoureuses ? Donne-moi du croustillant j’attends que ça ! » Le pire, c’était qu’elle essayait de faire diversion. « Oh rien, je pense à changer de voiture de sport….ça ne prend pas avec moi Mallo ! Comment ça tu vas te marier avec ? Ça fait combien de temps que vous vous connaissez ? »

Mallory s’attendait presque à cette réaction de la part de Diego, comme s’il s’agissait d’une réaction logique. « Je ne te fais pas marcher du tout ! Tu penses que c’est si improbable qu’il veuille m’épouser ? » joua-t-elle les fausses offusquées pour mieux lui sourire de bon cœur. A vrai dire, si la belle blonde rayonnait autant, Declan n’y était pas étranger, bien au contraire : il la faisait planer sur un joli nuage alors que la piquante Eliot elle-même n’aurait pas cru cela possible. « Hey je ne changeais même pas vraiment de sujet je t’offrais la parole plus tôt ! Ça fait plusieurs mois qu’on se connaît et crois-moi, il me connaît déjà très bien. Je ne vois pas en quoi c’est si choquant ! » se défendit-elle non sans boire une gorgée de sa boisson en toute innocence. De toute évidence, Diego était bien parti pour la cuisiner en bonne et due forme…

Spoiler:

« Je ne te fais pas marcher du tout ! Tu penses que c’est si improbable qu’il veuille m’épouser ? » Improbable ? Non. N’importe quel mec voudrait sortir avec elle. Mallory était juste canon, alors ça ne m’étonnais de voir un mec à ses pieds. « Tu sais très bien que non » disais-je en buvant un peu de bière. L’annonce de la jeune femme m’avait donné un sacré coup. « Hey je ne changeais même pas vraiment de sujet je t’offrais la parole plus tôt ! Ça fait plusieurs mois qu’on se connaît et crois-moi, il me connaît déjà très bien. Je ne vois pas en quoi c’est si choquant ! » C’était choquant, parce qu’elle était jeune et que pour moi, le mariage ne rimait à rien. « ‘’Plusieurs mois’’ ça suffit pas. » Feignant l’indifférence, je buvais une grande lampée de ma boisson. J’étais peut-être trop protecteur, mais je me méfiais des mecs qui lui tournaient autours. J’étais moi-même un prédateur, alors je savais comment ça fonctionnait.

« Ah, tu me rassures ! » répondit-elle d’un petit ton amusé avant de donner un petit coup de coude à Diego. Hors de question qu’il ne se renfrogne alors qu’ils profitaient de leur première soirée depuis un bon moment. Mallory tenta même de le dérider en esquissant plusieurs grimaces, délaissant temporairement sa bière quelques instants car elle ne savait que trop bien à quel point il se retenait de lui faire tout un discours pour la mettre en garde. « Allez, crache ta valda, tu en meurs d’envie… dis-moi que je dois être prudente j’ai follement envie que tu te lâches à tous points de vue ce soir, puis j’aime pas quand t’es tout silencieux comme ça » l’invita-t-elle, en bonne masochiste qu’elle savait si bien être parfois. En même temps, elle s’attendait au pire vu qu’il venait de lui dire que quelques mois, ce n’était pas suffisamment long pour songer à de potentielles épousailles…