KALEB&KARY >> Help i've done it again

Je prenais un peu mes aises chez lui, c'est vrai mais, disons qu'après tout ça j'avais bien envie d'un peu de normalité, de simplicité. Je me sentais enfin à l'abri ici au sein de son chez lui. Je savais que là, et avec lui je ne risquais plus rien. Mais, j'avais tout de même besoin d'un verre pour faire descendre un peu la pression. Je le laissais alors monter passer quelque chose d'autre et j'en profitais moi-même pour retirer ma petite veste de jeans, ce que je n'avais toujours pas fait. Je la posais sur un dossier de chaise de la cuisine. Parfait. Il venait de monter que je remplissais nos deux verres les agrémentant de glace. Pas trop pour ne pas noyer le précieux breuvage juste pour le refroidir un peu, je ne l'aimais pas à température ambiante et à vrai dire je ne buvais pas souvent de cet alcool, trop sec à mon goût. Merci c'est gentil j'avoue que j'ai pas spécialement envie de rester toute seule dans l'immédiat. Je le suivais alors au salon, le regardant s'assoir et sans réellement réfléchir je retirais mes escarpins -d'ailleurs j'éviterai la prochaine fois parce que courir avec des talons quand on fuit bonsoir quoi- j'allais alors m'assoir juste à coté de lui, les jambes repliée sous moi dans le canapé, me calant un peu contre lui. Je bu une grande gorgée de mon verre avant de me laisser aller à un soupir. Je le regardais alors soudainement me rendant compte de mon geste un peu trop proche. Mais, à vrai dire j'avais bien besoin de réconfort je pense du coup ça m'avait paru spontané. Heu ça va la douleur diminue?

Nos verres en main, on s'était finalement enfin installé après cette longue épreuve qui nous était tombé dessus en à peine quelques heures. Ca avait été éprouvant et je me doutais bien que pour elle, ça l'avait été bien davantage, voilà pourquoi je lui proposais de rester autant de temps qu'elle le voulait. C'est pas comme si mes enfants allaient s'en plaindre. De toute façon ils ne sont pas à la maison ce soir. Je buvais une bonne petite gorgée alors que je la sentis tomber légèrement sur moi, et faut dire que même si je la considère comme une deuxième fille, je ne me sens pas très à l'aise avec ce genre d'affection ou d'attention. Je suis loin d'être un nounours et elle doit le sentir puisqu'elle me demanda comment allait ma blessure et tout en la regardant avec un léger sourire forcé je lui répondais Je la sens déjà plus. Et toi tu te sens un peu mieux ? Je veux dire ... le verre te réconforte ? Ou comment avoir le tact de demander comment les gens vont. Ouais je suis pas très doué pour l'affection et l'attention, tout court, même avec les personnes qui me sont les plus proches. Sûrement parce que la proximité avec la jeune femme m'était pas tellement habituel, mais qui était aussi loin de me déranger. Après tout, c'est pas comme si je la détestais. Et puis je me doute bien qu'elle soit avoir besoin de bien plus de réconfort que ce simple verre de whisky.

Je m'étais un peu calée contre lui dans le fauteuil, sans réellement me rendre compte que ce geste pouvait paraitre bizarre peut-être. J'étais glacée qui plus est, plus je repensais à ce à quoi j'avais échappé ce soir et plus je me sentais mortifiée de froid. Je bu une gorgée du liquide ambré qui me réchauffa un peu de l'intérieur. D'habitude je ne buvais pas d'alcool aussi fort, c'était rare. Je tournais mon regard vers lui quand il me dit qu'il ne sentait déjà plus rien. Spontanément mes doigts vinrent effleurer le contour du pansement. J'étais songeuse et je regardais maintenant son bras. Tu vas avoir une cicatrice en plus par ma faute... Je retirais alors mes doigts de son bras me pinçant les lèvres, qu'est-ce qui me prenait? Je suis mortifiée. J'arrête pas de penser à ces types, à ce couteau et à ce qui aurait pu se passer. Je n'osais même pas le regarder en disant tout ça. Moi qui me pensait bien plus forte que ça, j'avais vu que je pouvais être faible dans le fond. Dans ma famille cela ne se faisait pas d'être faible. Je ne pourrais jamais raconter tout ça à mes frères. Alors évacuer un peu toute cette pression en sa compagnie cela me rassurait. Déjà que j'avais du mal à faire confiance dans une relation, là je me sentais déstabilisée. Et je n'aimais pas ça... L'alcool fait un parfait leurre pour le moment. concluais-je alors en relevant mes yeux sur son visage.

Malgré la légère gêne que je ressentais à me retrouver aussi près d'elle, je n'avais pas pour autant l'envie de la laisser, d'aller me coucher pour la laisser seule, autant parce qu'elle avait besoin de compagnie, autant parce que j'avais pas envie moi non plus de me retrouver seul. Je lui demandais alors si l'alcool lui faisait du bien, mais elle n'arrêtait pas de penser à ma blessure, passant ses doigts sur mon bandage, sur mon bras, chose qui me donna quelques frissons que je ne laissais pas transparaître. Mais même malgré cette proximité elle ne semblait pas aller mieux, même avec ce verre vu ce qu'elle me disait, même si par la suite elle me fit savoir que ça l'aidait un peu quand même. Je ne pus me retenir plus longtemps, je la porte trop dans mon coeur pour ne pas faire plus, alors j'ai allongé mon bras derrière elle pour inviter sa tête à venir dans le creux de mon cou tout en la serrant contre moi, quitte à ce que ce geste soit totalement déplacé et gênant, mais je sentais que c'était tout ce dont elle avait besoin Ne t'inquiète pas pour mon corps, c'est pas la première cicatrice qu'il a ... Et puis c'est que physique, ce ne sont pas celles-là qui me font le plus souffrir. Repose toi et ne penses plus à tout ça, c'est du passé. J'avais posé ma tête sur la sienne, prenant conscience que c'était la première fois que je me retrouvais aussi proche de la fille d'un de mes collègues et ami.

Je ne sais pas exactement pourquoi je retournais toute cette soirée en boucle dans ma tête alors que maintenant j'étais en sécurité. Il fallait que je laisse tout ça derrière moi et pourtant je n'étais pas encore prête à y arriver. Non, je n'étais pas traumatisée mais, choquée sans doute, choquée de voir ce que le cerveau humain pouvait faire, faire à certaine personne mal intentionnée. Je pense qu'inconsciemment en venant me poser si près de Kaleb, je cherchais une certaine forme de réconfort, de chaleur humaine aussi. Des choses qui en soit me manquaient de trop en ce moment. Mon père avait trompé ma mère, il nous avait menti depuis des années, du coup je l'évitais soigneusement pour le moment parce que ça me heurtait. J'évitais mes frères à qui je cachais cette vérité. Et les choses avec Loukas n'était pas encore au beau fixe. Je n'avais pas appelé chez moi aussi parce que j'étais mal à l'aise de "mentir" à ma mère. J'avais effleuré pensivement son bras, sa blessure. Certes ce n'était pas une blessure de guerre mais, une de plus. Par ma faute. Je relevai mon regard vers Kaleb. Je sais mais, une de plus par ma faute. Je savais enfin je me doutais parce que je ne les avais pas toute vue mais, étant fille de militaire j'avais cette perception des fêlures que le front pouvait apporter aux soldats comme lui. Il avait calé son bras derrière moi, me prenant quelque peu dans ses bras, ma tête reposait dans son cou, je sais que c'était incongru, étrange et pourtant à ce moment là, je me sentais bien. Juste si bien. J'avais fermé les yeux m'imprégnant de sa présence et de sa chaleur. Si quelqu'un devait entrer, je ne suis pas certaine qu'il ne puisse ce méprendre en tombant sur ce tableau. Mais, qu'importe. Je rouvrais les yeux au son de sa voix et une de mes main vint se poser sur sa joue sans réellement m'en rendre compte. Du passé parce que tu as été là. dis-je d'une petite voix.

Rien n'était de sa faute, c'était ces sales types qui étaient responsable de tout, mais je savais très bien ce qu'elle voulait dire pas "sa faute", du coup je ne voulais pas en rajouter, mais c'est un peu sorti tout seul Te sens pas fautive, c'est pas toi qui m'a poignardé. Parce que je ne voulais vraiment pas qu'elle se sente responsable, même si, malgré mes paroles je sentais que ça n'allait pas apaiser de beaucoup sa culpabilité, j'espérais tout de même un peu. C'était surement du à tout ça que je me suis retrouvé à être incroyablement affectif avec elle, chose que je ne suis jamais, encore moins avec les non membres de ma famille, même si au fond j'avais vu grandir la jeune femme et que je la considérais comme ma fille. Mais elle aussi était vraiment affective, sûrement qu'elle en avait bien besoin même si je trouvais que ça allait un peu trop loin, surtout quand elle posa sa main sur ma joue. Si j'aurais pu me mettre à somnoler, là ça me réveilla d'un coup tellement je me suis senti gêné. J'ai alors posé ma main sur la sienne dans le but de la retirer, mais en la faisant glisser, ma main s'engouffra dans la sienne, et je la gardais bien au chaud. Sûrement pour éviter de la brusquer, ou juste parce que j'avais pas envie de perdre ce contact au final moi non plus.

Il avait raison et encore une chance, je n'en aurais pas été capable pas avec lui. Ma vie menacée peut-être que si... Mais, je me comprenais, je l'avais attiré dans des ennuis qui en somme ne le regardait pas réellement enfin je n'étais pas vraiment sa fille. Mais, Kaleb avait raison, il fallait que je pense à autre chose que de tout tourner en boucle dans ma tête. J'aurai pu vraiment risquer plus gros que ces pensées un peu tristes s'il n'avait pas répondu à mon appel. Penser à ce qui aurait pu se passer n'allait pas m'aider. Merci Kaleb. vins-je murmurer. Sans m'en rendre compte ma main était venue caresser sa joue, doucement. J'étais calée contre lui et le grand dur qu'il était ne m'avait pas réellement repoussée bien au contraire. Il m'entourait du mieux qu'il le pouvait et ce geste me parut alors tellement anodin. Je ne me rendais pas réellement compte que cela pouvait paraitre trop. Je n'y pensais juste pas. J'étais bien, j'en avais besoin aussi. La chaleur que le corps de l'ex soldat dégageait me réchauffait. Moi qui me sentait tellement glacée de l'intérieur. Sa main rencontra la mienne mais, elles s'unirent au lieu de se séparer et j'aimais ce contact, il me fit frissonner. Ma main restait lovée dans la sienne c'était à la fois bon et particulier. Je m'étais même laissé aller à fermer les yeux quelques instants n'écoutant que le souffle régulier de sa respiration. Je me laissais alors aller un peu plus entre ses bras, ne pensant pas un seul instant au trouble que cela pourrait provoquer.

S'il y a bien quelque chose que je ne supportais pas c'est qu'elle se sente fautive, qu'on se sent fautif alors qu'on y est pour rien. J'essayais donc de lui faire comprendre même si je comprenais parfaitement où elle voulait en venir. Mais soudain ce problème me sembla bien dérisoire quand le contact avec la jeune femme devint de plus en plus proche et familier si on peut dire. Elle devenait un peu trop affectif et malgré ma tentative de lui faire comprendre que ça me dérangeait trop, je ne fis que prolonger le mouvement et garda sa main entrelacée avec la mienne. Mais elle se lova encore plus contre moi et je sentais des crampes de plus en plus violentes au niveau de l'estomac, me sentant pour le coup de plus en plus mal à l'aise alors que c'était con parce que je n'arrivais pas à bouger et pourtant je suis l'homme le plus simple au monde, qui fait ce qu'il veut quand il le veut. Mais là, je ne savais juste plus quoi faire. Je restais comme ça, contre elle, la gardant dans mes bras encore quelques instants ne trouvant pas mes mots pour finalement me lancer Kary ... commençais-je à chuchoter Faut que t'aille dormir. C'était clairement pas comme ça que je voulais le dire mais c'était la seule façon que je savais faire, assez tranchante et neutre. Je ne voulais pas qu'elle voit mon trouble.