VIENS, JE T'EMMENE AU VENT - par Clio & Aidan.

VIENS, JE T'EMMENE AU VENT

clio & aidan

Clio entrait dans sa chambre pour s'écrouler directement sur son lit. Typhène, sa colocataire depuis son arrivée à Harvard, n'était pas encore rentrée de cours, mais à quoi bon, elle aurait été incapable d’aligner trois mots. La fatigue qui l'avait prise alors que le professeur de solfège expliquait pour la énième fois les bases de la clé d’Ut, était telle qu’elle ne souhaitait qu’une seule chose : se poser et ne rien faire ; jouer un peu de basse, peut-être, en attendant sa colocataire, mais rien de plus passionnant jusqu’à l’heure du coucher. Le repas qu'elle avait prévu n'était pas plus excitant que le reste de son programme : un bol de noodles végétariens avec une yaourt nature. Mais au fond, quand on est Clio, quel autre programme avoir un jeudi soir ? Alors que l’on entendait dehors le brouhaha des fêtards qui se préparaient déjà à une soirée de folie, elle se désolait en pensant aux litres d’alcool qui allaient être consommé par chaque étudiant et étudiante, aux cartouches de cigarettes qui allaient être fumées et aux parties de jambes en l’air qu’elle ne pouvait pas visualiser. Elle n’avait jamais voulu voir ça à vrai dire et ne s’était jamais rendu dans une de ces soirées de beuverie à Harvard, habitude qu’elle n’avait pas non plus dans son pays natal, ouvert mais tout de même conservateur de ce côté là. Elle ouvrait son livre de solfège pour le refermer aussitôt et le jeter au pied de son lit, elle n’avait pas la tête à ça. Le tête calée dans son oreiller, elle se perdait dans ses réflexions.

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Aidan avait besoin d'un peu de légèreté, les responsabilités récentes dans sa vie l'avaient amené à se perdre un peu davantage chaque jour. Lui le fêtard invétéré, le dragueur, le branleur né s'était peu à peu transformer en un jeune homme bien sage. Il s'était assagit oui, c'était ainsi avec les années, mais il n'en restait pas moins une personne qui aime s'éclater, faire la fête et lâcher prise de temps à autre. Le Lowell fût donc invité par Emma à une soirée à la Mather, voilà qui promettait ce dont il avait besoin. Cherchant une compagnie pour la soirée, il repensa à la jeune Lowell, aussi pure que sage, à savoir Clio. Le président s'étant donné comme défi de dérider la jeune artiste, et de lui inculquer un peu de son savoir-vivre, c'est à dire n'en avoir parfois aucun. Un sourire malin sur le visage, il frappa à la porte de la jeune étudiante, qu'il lui ouvrit bientôt, d'apparence aussi sage qu'elle en avait l'habitude. « Salut ! Ce soir tu n'as pas le choix, je ne quitterai pas ta chambre tant que tu n'auras pas décidé de m'accompagner. » Un sourire satisfait étirait ses traits tandis qu'il prit place sur le lit de la jeune Clio, ne lui laissant guère le choix quant à son sort pour la soirée.

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L'irruption soudaine du président des Lowell était vraiment la dernière chose que Clio aurait pu prévoir dans son programme. Elle savait pourtant que le garçon avait obstinément décidé de la sortir, de lui faire connaitre les joies de la vie étudiante, et ce depuis déjà quelques mois. Et même à de refus, celui-ci n'avait pour autant décider d'abandonner la tache qu'il s'était attribuer. Alors que le jeune homme s'asseyait sur le lit de Clio, elle se demandait bien quelle excuse elle pourrait bien donner cette fois-ci pour éviter de sortir une fois de plus. Elle n'avait malheureusement rien de prévu et sa tenue ainsi que ses activités actuelles ne pouvaient en aucun cas indiquer le contraire. Elle était donc piégé, debout au milieu de sa chambre, ne pouvant pas refuser une énième fois son invitation et connaissant déjà très bien l'issue de cette discussion. Cependant, elle tenta de faire durer un peu le suspense, pour ne pas s'avouer trop vite vaincu devant son assaillant. «Sérieusement ! Est-ce que tu crois sérieusement que je vais te suivre comme ça, à l'aveugle ? Dis-moi en au moins un peu plus sur ce que je vais PEUT-ÊTRE devoir subir. » Il resta debout devant Aidan, les poings sur les hanches, cherchant à lui montrer qu'elle ne se laisserait pas faire.

(Invité)

Le Président des Lowell se régalait, faire baliser une jeune fille bien sage et joliment éduquée, c'est tout ce qu'il aimait. De l'innocence, de la candeur et les vertues l'attiraient comme un vampire en mal de sang. Néanmoins, le Lowell ne voulait pas de mal, il s'amusait simplement d'insuffler un peu de vice dans un monde trop parfait, sans pour autant que celui ne l'emporte à la dérive ou le mette mal à l'aise. « Une Bizut doit écouter son président. » déclara-t-il tout à fait sérieusement en relevant son regard clair vers la jeune artiste. Il se mordilla la lèvre inférieure quand celle-ci ne refusa pas en bloc. Disons qu'il ne lui laissait pas tellement le choix. Sa tête s'inclina de côté, invitant à des apparences de réflexion. « Et bien, disons que je t'invite dans le temple de la fête. » Il se leva du lit furtivement enthousiaste avant de s'approcher de la jolie Brune et de lui tourner autour tout en continuant à déclamer sa prose. « Ce soir, je t'intronise au lâcher-prise, aux joies de la fête, ce soir, je t'emmène chez les Maîtres de cet art, oui, je t'emmène chez les Mathers. » Son rire se fit léger et il posa ses mains sur les épaules de Clio. « Allez, fais pas ta sérieuse, je t'emmène juste voir ce que c'est qu'une vraie fête et se marrer un peu ! Promis, si tu veux, on ne reste pas longtemps ! » Foi d'Aidan pas bourré, l'inverse c'était autre chose...

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Restant le plus possible sérieuse, ne cherchant pas à suivre du regard le vautour qui lui tournait autour, Clio restait droite, fermement campée sur ses position. Le président avait pour elle des allures tant sérieuses qu'amusantes. Pendant qu'il récitait son discours, Clio était restée à l'écoute, mais cherchait toujours des arguments pouvant contrer son adversaire. L'emmener chez les Mathers, quelle drôle d'idée, pensa-t-elle. Elle n'y connaissait absolument personne et, à dire vrai, ce n'était pas le genre de personnes qu'elle se serait empressé de fréquenter. « Quelle belle prose mon ami, mais croyez-vous que je vais me laisser emporter si facilement ? » Elle n'avait en réalité aucun argument à lancer, son cerveau oscillant entre l'envie de jouer à son petit jeu et celle de s'écrouler sur son oreiller pour s'endormir profondément. Les mains qui atterrirent sur ses épaules la firent sursauter. Elle regarda Aidan dans les yeux. « Allez, fais pas ta sérieuse, je t'emmène juste voir ce que c'est qu'une vraie fête et se marrer un peu ! Promis, si tu veux, on ne reste pas longtemps ! » Du plus profond de son ventre se hissèrent deux émotions contradictoires et pourtant toutes les deux fortement dosées en adrénaline : un mélange de curiosité et de peur. Elle posa ses mains sur les épaules, ou du moins au plus haut que lui permettait sa taille, de Aidan et, étouffant un étranglement dans sa gorge lui demanda : « Et comment ça va se passer ? »

(Invité)

Convaincre Clio était un challenge et cela ne le poussait qu'à faire davantage d'efforts pour y parvenir. Cela pouvait sembler ridicule, après tout, il pouvait laisser la jeune femme en paix et faire ce qu'il lui plaisait, mais le peintre s'était mis en tête de l'initier à la fête, que son expérience universitaire ne reste pas vierge d'un quelconque excès, sinon, quel intérêt ? « Parce que personne ne me résiste. » lui dit-il d'un air taquin en la regardant avec défi. Et il convaincrait Clio, il en était persuadé. Les mains de la jeune femme se posèrent sur ses épaules , elle semblait avoir encore des questions, mais il savait qu'elle ne céderait pas très longtemps. « Je veillerai sur toi, et tu pourras observer comment les gens s'amusent ici à Havard. Il faut que tu voies ça, tu ne peux pas terminer tes études et n'avoir jamais été à une fête. Dis-toi que ça fait partie de l'apprentissage universitaire. » lui dit-il très convaincant en tirant légèrement la langue. Mais il y croyait pourtant à ce qu'il venait de lui dire, cela ne pouvait pas être son monde, mais on avait qu'une vie et il fallait au moins qu'elle en prenne conscience.

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Aidan se voulait rassurant mais cela eut l'effet escompté : Clio réfléchissait, tournait dans son cerveau les possibilités qui s'ouvrait à elle de vivre enfin quelque chose de normal, quelque chose de son âge. Puis, le visage de son père se dessina, progressivement, dans sa tête, comme pour lui donner les dernières recommandations : « suit ta route sans te soucier de ce que les autres pourraient penser. » Un doute se signifia à elle. « Mon père ne sera pas au courant ? » Encore plus que se décevoir elle-même, elle ne pouvait être une honte pour son père. Même si cela pouvait être aberrant qu'à vingt ans une jeune fille soit aussi dépendante du regard de son père, il était la seule famille de Clio et son repère quelque soit l'endroit où elle se trouvait, les obstacles qui se dressaient devant elle. Elle regarda attentivement Aidan, espérant être une fois de plus être rassurée. « Parce que tu sais, il est professeur ici, et je ne voudrais pas, tu sais, que ça salisse sa réputation d'avoir une fille qui fréquente des lieux peu fréquentable, comme chez les Mathers. » Elle ne voulait pas passer pour une fille à papa, elle voulait au fond d'elle avoir une âme de rockeuse, saine. Et elle voulait encore moins juger hâtivement des personnes qu'elle n'avait jamais fréquentées mais dont elle avait entendu parlé par leur réputation sulfureuse.

(Invité)

Le brin de femme commençait à faiblir et Aidan se sentait boosté, persuadé de sa propre force de persuasion. Ses yeux se firent taquins lorsque la jeune femme évoqué son père, n'était-elle pas adorable ? Un vrai petit ange, avec la trombine en prime. « Ton père à la Lowell c'est moi. » lui dit-il d'un ton tout à fait sérieux avant d'avoir un petit sourire. Il avait beau la taquiner, il savait qu'elle n'était pas faite pour les excès à outrance et il n'irait pas plus loin que les limites qu'elle se fixait, c'était une question de respect. Aux yeux d'Aidan, elle ne pouvait simplement pas passer toute sa scolarité dans sa chambre étudiante, c'était un gâchis pur et simple. « Ne t'en fais pas, tu ne feras rien de condamnable et de toute façon si tu ne te sens pas à l'aise, on rentrera ! » lui promit-il en attrapant ses poignets de ses mains avant de les relâcher. « Maintenant, file mettre quelque chose plus propice à une soirée ! » Son sourire prit de l'ampleur tandis que sa silhouette se vautra nonchalamment sur le lit de l'innocente, décidé à l'attendre alors qu'elle s'apprêtait.

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Le ton d'Aidan et son regard firent sourire Clio. Celui-ci devait connaitre l'importance du visage paternel pour la demoiselle mais il s'en amusait et, de ce fait, en amusait Clio. Celle-ci se décontracta, commençant à envisager sérieusement le fait de sortir ce soir et à l'envisager même du bon côté de l'expérience. Après tout, son père ne lui avait jamais défendu de vivre une vie d'étudiante américaine lambda. Lorsque Aidan lui serra les poignets en lui assurant que tout se passerait bien, le déclic se fit et un immense sourire se dessina sur son visage. « D'accord, va pour une soirée chez les Mathers. » A peine cette affirmation posée, son invité, qu'elle n'avait pas invité, se vautra sur son lit, lui indiquant qu'elle devait changer de tenue. Certes, les habits qu'elle portait n'étaient pas moche, mais ils se trouvaient plus pratiques qu'esthétiques. Et elle n'avait aucune idée de ce qui se portait dans ce genre de situation. Elle ouvrit son armoire et se questionna intérieurement avant de finalement interroger Aidan : « Qu'est-ce que les gens portent dans ces fêtes ? »

(Invité)

Yes ! Gagné ! C'est ce que se lança mentalement le Peintre lorsque sa protégée à dévergonder accepta finalement de se rendre à la soirée. Celle-ci chercha dans son armoire quoi se mettre tandis que le Lowell l'attendait de toute sa nonchalance apparente, trépignant l'intérieur de sa carcasse en réalité. Son innocence était si mignonne, il avait parfois l'impression d'être un prédateur tout proche de sa proie. Le loup et l'agneau. Mais il n'avait aucune envie de lui faire du mal. « Tu montres tes jambes ou ton décolleté, c'est la règle. » Il se redressa pour reprendre une position assise sur le lit en gardant une mimique parfaitement sérieuse. « Pas les deux en même temps, tu risque de paraître un peu trop ouverte dirons-nous, mais au moins un des deux, parce que si je sors avec une nonne, les verts vont se poser des questions. » Son sourcil gauche s'arqua tandis qu'il observait Clio. Elle avait un potentiel qu'elle ignorait la malheureuse... Mais les Mathers le connaissait plutôt bien effectivement, et Norrington n'avait jamais eu beaucoup de soucis pour s'afficher en charmante compagnie, alors valait mieux que son invitée improvisée n'ait pas l'air de sortir tout juste du bac à sable.

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