(flashback) Evanna & Andrew ✗ You're hiding something ! [HOT]

Nous nous rhabillâmes en vitesse, cela faisait une bonne demi-heure que nous étions arrêtés sur le bas-côté d’une route. Andrew remit le contact et l’Acura sillonnait de nouveau les routes en direction de notre chez nous. Il me demanda enfin de lui parler de notre fille.

-Que veux-tu savoir ? Tu es son père, elle s’appelle Aliénor, elle a quinze mois, elle marche mais est encore très bancale, elle a prononcé son premier mot : « maman ». Tu as vu des photos, tu sais à quoi elle ressemble, mais ce que je veux savoir, c’est ce que tu comptes faire de cette nouvelle : vas-tu la renier ou la monopoliser ? Vas-tu me l’enlever ? Mes questions sont, je pense, très légitimes, finis-je en regardant par la fenêtre le paysage qui défilait, aussi noir que mes espérances quant à garder ma fille.

Andrew n’avait décidément pas perdu la main, il était toujours aussi doué au lit, bien qu’en l’occurrence, on était dans son Acura, petite voiture manquant cruellement d’espace pour nos élans de débauche. Mais il était toujours un amant irréprochable. Il avait fait de moi une mère heureuse, mais une femme comblée partiellement seulement. Pour l’instant, Aliénor n’avait pas de père, elle était toujours orpheline de ce côté-là. C’avait été ma faute, je devais le reconnaître. Mais en fin de compte, je ne connaissais quasiment pas Andrew, et j’avais eu peur de sa réaction, et de l’effet boule de neige qui suivrait obligatoirement !

Nous nous rhabillâmes et reprîmes la route en direction d’Harvard et de nos chambres respectives. Lorsque nous fûmes installés dans la circulation, il me demanda de parler de notre fille. Je lui expliquais sans doute très froidement mon point de vue. Je ne voulais pas être si brute de décoffrage, j’étais la seule fautive à blâmer. La preuve en était : je ne pouvais le regarder dans les yeux, alors que regardais par la fenêtre le paysage dévoré par l’obscurité. Nous nous arrêtâmes à un feu rouge, et il se tourna alors vers moi pour me donner sa version :

-Eva, saches que je ne veux pas te l’enlever, ni la monopoliser et jamais je ne renierais ma propre fille même si mes parents ne l’acceptent pas. Néanmoins, il faudrait que je fasse les tests de paternité afin que je puisse officiellement la déclarer comme étant l’héritière des Kenworth… Je voudrais jouer un rôle dans sa vie, être un vrai père…

Je m’étais conduit comme je l’avais toujours redouté, en vraie garce. Mais avec lui, je ne pouvais pas être moi-même, je n’y arrivais plus. Combien de petites amies avait-il enchainé avant de se souvenir de moi ? J’étais partagée entre la honte d’avoir agis comme ça, et la colère de ne pas avoir reçu une seule nouvelle tout ce temps.

-Excuse-moi, Andrew, mais je ne peux plus faire confiance. Je suis devenue froide avec toi parce que les circonstances l’obligent, mais je ne veux pas te priver de ton droit de voir Aliénor. Bien sûr que tu pourras la voir, on organisera un voyage si tu veux, pour que nous puissions…

… former enfin une vraie famille. C’était ce que j’avais voulu dire, mais je savais que c’était impossible.

-Pour que nous puissions monter à Aliénor qu’elle a maintenant un papa, comme toutes les petites filles. Je suis sûre qu’elle t’adorera, elle n’est pas farouche, elle adore faire la cuisine, même si ce n’est jamais très proprement, et quand elle prend son biberon, parfois, elle ferme les yeux, et j’ai l’impression de la sentir ronronner comme un petit chat. Si tu me promets de ne pas la blesser, viens la voir avec moi la prochaine fois.

Après cette bonne partie de jambes en l’air, nous nous étions tous deux rhabillés en vitesse pour regagner notre école. Sur le chemin, Drew me questionna sur notre fille. Je ne pouvais lui répondre sans une note amère dans la voix. Il y eut un blanc avant sa réponse à lui. Celle-ci me rassura quelques peu, et je voyais bien que ça lui faisait du mal de ne pas connaître Aliénor. Je lui proposais alors un voyage en Angleterre, à Londres, pour aller la voir. Je m’embrouillais dans mes propres idées, j’avais l’impression de nager en eaux troubles. Il me répondit le plus calmement du monde, bien que je sentisse la tempête s’élever en lui.

-Ce n’est pas trop dangereux qu’elle fasse la cuisine à son âge ? Et oui nous organiserons un voyage. Je verrais en fonction de ma confrérie et toi de la tienne…

-Elle s’amuse avec de la pâte à gâteaux, ou à lécher la cuillère, alors non, ce n’est pas dangereux. Pour ce fameux voyage, oui, nous nous organiseront, mais le plus tôt sera le mieux, qu’en penses-tu ? Les confréries ne peuvent pas refuser que nous allions voir Aliénor. Je pense qu’il faut plutôt faire en fonction de notre emploi du temps à vrai dire.

Je paysage défilait à toute allure, et enfin nous nous arrêtâmes tout près de la résidence Eliot. Drew m’annonça que nous étions arrivés, et que ma voiture était de nouveau garée, sans une égratignure.

-Viens avec moi jusqu’à ma chambre, je voudrais te remercier correctement. A cette heure-ci, la majorité des Eliot dorment, alors on ne devrait croiser personne.

Après cette proposition, j’ouvris la portière et me retrouvais dehors. Il faisait frais, j’en frissonnais. Une fine pluie commençait à tomber. Je serrai les bras autour de ma poitrine pour garder un peu de chaleur, et avançai vers ma voiture. Je l’ouvris avec la clé située dans les essuie-glaces et récupérai à l’intérieur mon sac à main. Je ne m’attardais pas sur l’état général de ma voiture, elle ne semblait pas avoir trop souffert. Aussi retournai-je vers Andrew, à côté de son Acura.

-Suis-moi, on y va.

Il m’emboita le pas et je lui indiquais le chemin à prendre. Enfin, nous arrivâmes devant la porte de ma chambre et d’une main tremblante j’insérai la clé dans la serrure. Le loquet s’ouvrit, et la porte pivota sur ses gonds lorsque j’appuyai sur la poignée. Je l’invitais à entrer d’un signe de main et le suivit à l’intérieur. Je lui fis faire un rapide tour du propriétaire, lui montrant la partie « pièce à vivre », mon lit, mon petit espace cuisine et ma salle de bain attenante.

-D’ailleurs, ça ne me fera pas de mal de végéter un peu dans ma baignoire ! Je suis toute crasseuse… Mais avant, dis-moi comment je pourrais te remercier correctement.

Dans la voiture, nous avions un peu parlé, en particulier d’une certaine petite personne de 15 mois. D’abord, j’avais été désagréable avec lui. Ce n’était pas vraiment contre lui (quoi que), mais j’avais été prise au dépourvue. Je me rattrapai peu après en lui proposant un voyage à Londres pour voir Aliénor. Ca l’étonnait d’ailleurs qu’elle fasse la cuisine. Mais bon, elle se contentait de touiller et lécher la cuillère. Nous ralliâmes Harvard, et nous garâmes sur le parking. Ma Lamborghini était déjà là. Je partis chercher mon sac à main et revint vers Andrew. Je lui avais proposé de le remercier correctement, aussi, après qu’il m’ait donné son accord, je l’emmenais jusqu’à ma chambre. Je lui fis une rapide visite, et laissai échapper un mot concernant ma subite envie de buller dans la baignoire. Je me ressaisis et lui demandais ce qu’il désirait comme remerciement. Je comptais vraiment sur le fait qu’il se rende compte que son exploit héroïque alors que j’étais poursuivie par ces imbéciles m’avait touché. Il s’approcha de moi, un sourire prédateur sur les lèvres, et m’embrassa. Je n’eus pas le temps de répondre que déjà il s’écartait pour murmurer :

-Je serais d’accord pour végéter dans la salle de bain avec toi. Et quant à me remercier, on verra ça plus tard. Tu me remercies déjà en m’accordant le droit de voir notre bébé…

Il m’embrassa encore en caressant ma joue et mes cheveux. Je le repoussais. Nous avions des voisins un peu partout, nous devions éviter de nous faire entendre à cette heure avancée de la nuit. Je me retournais et tournais le robinet pour faire couler un fond d’eau. Je me redressais, à nouveau face à lui.