You’re hiding something !
Tout vient à point à qui sait attendre | | |
Bar d’Inman square
Andrew & Evanna
Si je m’attendais à ça ! Le voir, lui, dans un bar de strip-tease… Quoi que ça collait parfaitement au personnage. Il avait toujours sa frimousse d’ange que les femmes adoraient. Je le détestais. Comment pouvait-il paraitre si tombeur ? Si seulement elles savaient ! Mais bon, j’avais sans doute été un peu brute de décoffrage avec lui ce soir... Je me souvenais de tout ce que je lui avais sorti :
- Salut ça va ? Ah au fait si je t’ai évité pendant plus d’un an c’est parce que tu es père d’une petite fille qui a justement plus d’un an et qui est trop mignonne. On est dans de beaux draps maintenant. Non, je n’ai avorté. Pourquoi ? Déshonneur. Je n’ai pas accouché sous X. Pourquoi ? Déshonneur. Elle n’a pas quitté ma famille. Pourquoi ? Parce qu’on m’a montré que ce n’était pas un monstre. A sa naissance, je la détestais, mais maintenant, je ne peux plus vivre sans elle. Alors voici ton dilemme : que vas-tu faire ?En fumant ma cigarette, je me sentis un peu seule. Ma fille était loin, et que pouvais-je faire sas elle ? Elle était celle qui me poussait à avancer, à me donner à fond et à aller de l’avant ! J’étais nerveusement à bout : je n’étais pas si loin que ça de chez moi, mais je ne pouvais m’y rendre en ce moment : trop de travail me tenait sur place.
Il faisait un peu frais, je ne m’étais pas assez couverte, et je fus secouée d’un frisson. Il n’était pas que dû au climat il était aussi nerveux. Je tirai une nouvelle fois sur ma cigarette en levant les yeux au ciel. Peut-être que je devrais sécher les cours pour aller la voir. Je n’avais que des photos et un pauvre enregistrement de ses gazouillis quand elle était encore petite. J’avais été à ses côtés alors qu’elle prononçait son premier mot : maman. On jouait ensemble, j’essayais de lui faire répéter des mots simples à prononcer. Je me souvenais de sa frimousse se levant vers moi en répétant « mama ». Ce n’était pas une prononciation parfaite, mais c’était discernable. J’avais été folle de joie. Ma puce grandissait.
Mon portable vibra dans mon soutien-gorge (lieu stratégique quand on n’avait pas de poche !). En regardant qui avait cherché à ma joindre, je tombai sur une vidéo envoyée par mon père : Aliénor marchait à quatre pattes vers le canapé, levait ses petites mains potelées et se hissais pour se mettre sur ses jambes encore faibles. Un message suivait :
Toujours dans l’attente d’une réponse, je te préviens que la pitchounette ne tardera plus à marcher ! A quand tes prochaines vacances, que tu puisses admirer ses progrès de tes propres yeux ? Ce serait trop bête de manquer ça, tu ne penses pas ?
Prend soin de toi,
Ton père qui t’aime Eh beh… Deux messages le même soir, il devait encore gagatiser devant sa petite-fille ! Ce petit monstre adorait le faire tourner en bourrique, mais lui ne s’en plaignait pas. Elle illuminait ses journées autant que les miennes ! Heureusement que lui pouvait me passer (trop) régulièrement des nouvelles : je la voyais ainsi régulièrement, mais à chaque fois je me sentais plus triste. Mais bon, il n’aurait pas fallu compter sur ma mère pour s’en occuper…
Enfin Andrew me retrouva dehors. Pas trop tôt. Il avait l’air plutôt maîtrisé, mais je le connaissais assez pour savoir que j’avais excité sa curiosité et attisé sa colère. Aussi ne fus-je pas surprise lorsqu’il déclara :
- Dis-moi que c’est vrai ?! Prouve-le-moi ! Montre-moi une photo de notre fille ! Et surtout pourquoi tu me l’as caché depuis tout ce temps ?! Si réellement, j’ai une enfant, je suis parfaitement en droit de la voir ! Allez explique-toi, Evanna ! Je le fis mijoter encore un peu, histoire de finir ma cigarette que je laissai tomber au sol et écrasai de mon talon. Il ne s’était rendu compte de rien le crétin ! J’étais tiraillée entre rancune et indifférence. Et puis à quoi bon… Je tirai à nouveau mon portable de mon soutien-gorge et sélectionnai une photo récente que j’avais prise moi-même sur laquelle Aliénor était assise par terre, les jambes en V et tenait ses pieds dans ses petites mains. Elle était écroulée de rire parce que mon père et moi faisions des grimaces de l’autre côté.
-Tu peux les faire défiler si tu veux, c’est par ordre chronologique : à gauche les plus anciennes, à droite les plus récentes. Je me rappelais soudain que j’étais venue avec un sac à main… Il devait être resté à l’intérieur…
-Attend-moi là, je crois que j’ai oublié mon sac au comptoir du bar. Je retournai à l’intérieur et retrouvais sans aucun mal mon sac. Sauf qu’au moment de me retourner, je me retrouvai nez à nez avec la petite frappe qui m’avait sifflé en entrant un peu plus tôt :
-Hello ma jolie ! Ça te dit une petite virée avec ma bande ? demanda-t-il en pointant du doigt sa bande de potes goguenards. -Ouais, bien sûr ! Tiens, avant je te file mon numéro. Il fit une drôle de tête. Il ne savait pas si je me moquais de lui ou non. Il était stupide en plus d’être lourdingue… Je fis semblant de chercher du papier dans mon sac, et lançant un grand sourire désolée, je lui annonçai que je n’avais rien pour noter.
-Ca ne t’empêche pas de venir faire un tour. Ah, mais tu es peut-être venue en Lambo ? Mince, il n’y a que deux places, non ? Bon, bah on va faire u tour seulement à deux, qu’en penses-tu ? ricana-t-il en me saisissant le poignet.
-J’en dis que c’est bête mais que je suis venue accompagnée. -Quoi ? Avec l’autre ? Il a branché une strip-teaseuse tout à l’heure, et vous n’êtes pas arrivé en même temps ! Tu ne me feras pas croire ça, ma biche. Il m’entraîna par la porte de derrière et m’emmena vers ma Lamborghini. Il se saisit de mon sac et chercha les clefs. Il ouvrit la voiture et d’un geste faussement galant m’accompagna jusqu’à la portière côté passager. Il l’ouvrit pour que je rentre dans l’habitacle mais avant qu’il n’ait pu se rendre compte de ce qui se passait, je fermais brutalement la porte, et ses doigts restèrent coincés.
-Put*** la garce !!! hurla-t-il si fort que l’on devait l’entendre jusque de l’autre côté du bar.
Je me lançai vers l’entrée mais ses chiens de garde eurent vite fait de me rattraper et empoignant mes cheveux, me tirèrent en arrière et me firent tomber au sol, à plat dos. Mon premier réflexe fut de me couvrir le visage. Je sentis un coup de pied dans mes jambes.
-Laissez-la. Elle est pour moi, déclara le chef de la bande.
Il me releva. Les doigts de sa main droite formaient un angle étrange : l’index, le majeur et l’annulaire étaient sans aucun doute cassés. Une fois sur mes pieds, il me donna une grande gifle du revers de la main gauche qui me fit chanceler. Je ne mis pas longtemps à reprendre mes esprits, et lui crachait dessus. De nouveau, il fit une drôle de tête. L’un de ses larbins passa derrière moi et s’empara de mes mains qu’il ligota à l’aide d’une corde dans mon dos. Quelle bande de barbares ! Ils me poussèrent contre le capot de ma voiture et m’allongèrent de force dessus, le ventre contre la carrosserie. Les saletés… J’arrivai à me retourner mais aveugle et entravée dans mes mouvements, je ne pouvais rien faire.
-Elle résiste en plus ! Quelqu’un abattit son poing dans mon ventre, me coupant la respiration. Je commençai à paniquer. Aliénor… J’espérais juste que j’avais gagné assez de temps pour qu’Andrew se rende compte que quelque chose clochait. Quoi que s’il admirait sa fille, ce n’étais pas sûr… Et même s’il s’en rendait compte, il avait de bonnes raisons de rester en spectateur pendant que ces types… Rha !!!
© Crédit - Lackey_G ® - Je t'aime mon ange