(+Septembre) I THINK I'M CRAZY

D'ailleurs, je m'étais déchirée pour que cette soirée soit parfaite. J'avais vraiment fais les choses bien histoire que ça ressemble comme les soirées pyjamas qu'on pouvait voir dans les films. Ouais, je m'étais dépassée là. J'avais mes renouvellé mon stock de produit de beauté pour vraiment avoir des trucs cool. Parce que même si c'était un bizutage j'voulais aussi en profiter pour me rapprocher des filles de la maison. Et puis une soirée sans mec c'était cool non ? C'était le genre de truc qui pouvait nous permettre de respirer un peu. Ouais. Après fallait que tout le monde vienne et joue le jeu parce que si je me retrouvais au final toute seule comme une conne chez moi ça risquait d'être beaucoup moins cool. « Bien sûre que je vais venir. Je ne vais pas rater cela. » J'esquissais un sourire. Bon ben y aurais au moins une personne ce qui me garantissais que ce ne serait pas un flop total. Puis j'avais aussi demandée à Nevada de faire passer le message. En temps que présidente de la QH elle était une bonne porte parole. « Génial. Dis Sept'.. Y a quelque chose qui ne va pas ? T'as l'air de pas aller bien ? » Ouais parce que fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir qu'il y avait un truc qui clochais chez elle.

Tu apprécias l’effort que Crissy mettait dans son bizutage. C’était une jeune fille courageuse qui n’avait pas peur de beaucoup et faisait presque tout ce que l’on disait. Parfois, tu te demandais si elle n’était pas trop naïve et que cela allait lui couter quelque chose un jour. Mais après, elle profitait de la vie et ne se faisait pas de soucis pour un rien comme toi. Chacun avait sa méthode de vivre sa vie tu imaginais et toi, tu vivais dans ton petit espace de sécurité. Tu étais comme cela, même si cela n’avait pas toujours été le cas. Il y a un peu plus d’un an, avant l’attentat, tu aurais sûrement été aussi folle et souriante qu’elle. Maintenant, il y avait ce mur derrière lequel tu te cachais et qui te protégeait de ta propre souffrance. Tu fus surprise par sa question. Chrissy était toujours directe et tu aurais dû t’en douter. « Si ça va, t’en fais pas pour moi. » Dis-tu avec ton sou-rire habituel. Tu la connaissais par cœur cette phrase et ce sourire qui disaient que tout allait bien quand ce n’était pas le cas.

C'était peut être pas le genre de question à poser mais j'avais un don pour mettre les deux pieds dans le plat. A croire que j'aimais attaquer les sujets un peu houleux. Mais j'y pouvais rien. Le malheur, c'était un truc que je ressentais. Surtout quand il émanait des autres et j'étais sûre et certaine que Septembre était plus que malheureuse. Sauf que c'était le genre de sujet que je n'avais jamais abordée jusqu'à maintenant mais comme à chaque fois, je voulais comprendre et aider. Quitte à paraître beaucoup trop envahissante. « Je sais que c'est faux. » Ouais limite son nez il aurait pu pousser façon Pinocchio. Sauf que là on était pas dans un dessin animé. Mais je savais qu'elle mentait. Je le sentais et puis elle était pas vraiment crédible. Même son sourire sonnait faux. Je secouais la tête pendant quelques instant avant de reprendre. « Je comprend que tu ne veuille pas en parler mais tu sais, ça te ferais peut être du bien. » Ouais ça soulageait. C'était le genre de truc qui permettait de se vider un peu. Et même si on était pas vraiment proche et qu'elle ne voulait pas le faire avec moi elle pouvait toujours choisir quelqu'un d'autre.

Tu détestais parler de ce qui n'allait pas. Tu savais que trop bien maitriser ce faux sourire qui voulait dire que tout allait bien, mais au fond tu savais que cela n'était pas le cas. Les gens n'avaient pas besoin de savoir que ta vie n'était pas rose, que tu avais pas mal de problèmes. Il s'agissait des tiens et pas de celui des autres. Tu gérais comme tu pouvais les tiens et tu ne voulais vraiment pas importuner qui que ce soit avec les tiens. Tu n'avais pas réussi à cacher ton mal-être à Chrissy. peut-être parce qu'elle était ta bizut et que donc elle savait tout de même comment tu pouvais être. Tu jouais avec tes écouteurs, essayant de rester un peu calme. "Peut-être que tu penses m'aider avec ton conseil. Mais j'déteste les gens s'immiscie dans ma vie. Alors excuses-moi de ne pas parler de mes problèmes. Maintenant il faut vraiment que je continue mon jogging. J'vais être en retard dans mon planning de la journée." Tu étais tout sauf organisée dans ta journée. Ton jogging du matin était peut-être la seule chose que tu faisais comme cela, sans problèmes parce que tu savais que tu avais besoin de ce moment de solitude pour mettre de l'ordre dans ton esprit avant de commencer une nouvelle journée. Après le reste, c'était assez free style avec souvent de la drogue dans l'équation.

I THINK I'M CRAZY

Septembre et Quinn

"Peut-être que tu penses m'aider avec ton conseil. Mais j'déteste les gens s'immiscie dans ma vie. Alors excuses-moi de ne pas parler de mes problèmes. Maintenant il faut vraiment que je continue mon jogging. J'vais être en retard dans mon planning de la journée." Alors ça, je ne m'y étais pas attendu. Genre pas du tout même. Je pensais vraiment pas qu'elle allait s'emporter et au final, je la connaissais plutôt mal. Je fronçais les sourcils avant de baisser la tête comme si j'étais honteuse. Après tout, elle avait raison. Cela ne me regardais pas. Et j'étais tout de même assez mal placée sachant qu'on était pas les personnes les plus proches au monde et que généralement, j'étais même pas capable d'appliquer moi même mes conseils. Sentant que ma présence n'était plus forcément la bienvenue je reculais de quelques pas avant d'esquisser un sourire timide. « Excuse moi Sept', je voulais pas et je te dérange pas plus. Bonne journée. » Et je tournais les talons réfléchissant à quoi faire de ma journée maintenant.

Tu n'étais pas agressive en temps normale, et tu t'en voulais quelque peu de la manière dont tu venais de parler à Quinn. Toute fois, tu n'aimais pas que les gens essayent de se mêler à ta vie et à tes problèmes. Peut-être que cela te rendait si sur la défensive. Tu avais tellement du mal à t'ouvrir aux gens, à les laisser t'aider, et tout cela parce que tu avais tellement peur de souffrir à nouveau. Tu l'aimais ton silence, ta vie si monotone, parce qu'il s'agissait d'une routine, à la quelle tu t'étais habituée à présent. Tu regardais ton téléphone dans tes mains. Tu voulais retourner courir pour te changer à nouveau. Tu secouais la tête alors que la jeune bizut s'excusait. "T'en fais pas. C'est rien. On se revoit plus tard." Lui dis-tu avec un petit sourire avant de reprendre ton jogging matinale. Peut-être avait-elle raison et tu devrais chercher de l'aide. Seulement avec les années, tu avais appris à être forte derrière une carapace en fer.