Invité
est en ligne
Invité
C'est clair que t'y aurais pas cru. Parce que tu avais vraiment tout fait pour ne plus rien ressentir. Sauf qu'il était arrivé et ça avait été comme inévitable. T'avais besoin de lui. Il était comme ton oxygène. Il avait tout changé dans ta vie, dans ton quotidien et t'avais besoin de sa présence. Plus que celle de n'importe qui d'autre. C'était lui et personne d'autre. Tu le savais. Il valait juste que tu arrives à te faire à cette évidence. « Dis-moi un truc que personne ne sait sur toi ». T'avais des limites. Tu ne pouvais pas. Même si tu le voulais tu ne pouvais pas. Ton passé était quelque chose que tu avais tentée d'enfouir au plus profond de toi. Quelque chose de bien trop douloureux. Et tu ne pouvais pas laisser la moindre anecdote paraître. C'était bien trop dur. T'en étais incapable. « Raconte-moi ta vie » Tu fermais les yeux inspirant un bon coup. Ses lèvres venaient trouver à nouveau les tiennes et tu ne pouvais t'empêcher de frissonner. Il n'allait pas te blesser. Il n'allait pas te trahir. Tu pouvais lui faire confiance. Peu importait ce qui serait dit aujourd'hui, ça resterais entre vous. Alors pourquoi ne pas te laisser aller ? Pourquoi ne pas laisser resurgir tes démons ? Peut être que cela te soulagerais au final. Peut être que t'en avais besoin. Alors sans trop savoir par ou commencer, tu prenais la parole. « J'étais pas désirée. Ou alors, j'étais pas celle qu'il voulait. J'ai toujours été la moins que rien. Le fardeau. Et quand ma soeur est arrivée ça ne s'est pas arrangée. Elle était parfaite, elle. Alors j'ai toujours été dans l'ombre. Comme si je n'existais pas. » Jusque là, ça allait. La suite était pire. « Mes parents n'étaient jamais là. Des déplacements et toujours des déplacements. Moi ça m'allait. C'était dans ces moments là que j'étais tranquille. Mais quand mon père était de retour. Je reprenais la place de l'invisible. Et si j'étais bien trop voyante à son goût, on m'enfermait dans la cave. C'était la punition. J'pouvais y rester des journées entières. Et si j'pleurais, j'étais fouettée. J'avais pas le droit de pleurer. » Le passé était le passé. C'était pour ça que t'étais plus la même.
(Invité)