Wyna ►Les portes de l'avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser

Au fond Leyna n'était pas une mauvaise fille, elle pouvait être beaucoup plus sérieuse et intelligente qu'elle en donnait l'air. C'est juste un trait de sa personnalité qu'elle n'aimait pas exposer parce qu'elle savait que quand on se montre trop vulnérable c'est là qu'on se fait le plus détruire. Elle avait tenté la vie d'adulte quelques mois et franchement vu comment ça c'était terminé elle préférait de loin redevenir la petite salope d'autrefois. Cependant, ce soir elle mettait son masque de meilleure amie parce que Torrey le méritait amplement. Et Wyatt aussi, il était capable d'assumer ce rôle il fallait juste qu'il ait une petite tape dans le dos. Pas explicitement dans ces termes là, mais je la connais assez pour l'avoir compris... Et je t'interdis de dire ça, elle serait prête à tout pour toi tu le sais bien. J'ai jamais vu une femme aussi amoureuse et forte que Torrey. Seulement elle se détesterait de faire ça, et elle finirait par t'en vouloir... Wyatt semblait complètement désarmé, la jeune femme en avait presque pitié. En fait c'était normal, elle avait été la première à prendre peur lorsqu'il avait été temps de prendre un minimum de responsabilité. Il y avait cette catégorie de gens dans la vie qui ne pourrait jamais vraiment être assez posé pour être dans une relation saine et fonder une famille comme Leyna. Mais Wyatt n'était pas du tout de cette catégorie. Elle s'approcha de lui et lui fit une étreinte peut-être un peu trop intense mais elle ne contrôlait plus sa force. Tout va bien aller, j'ai confiance en vous.

Je savais que Leyna avait raison, mais comment allais-je accepter tout ça ? Soudainement, je n’étais plus sûr de rien comme si, elle m’avait retournée le cerveau. Elle n’avait pas tort sur une chose, Torrey m’en voudrait, si je la forçais à avorter. Alors, que j’étais complètement déboussolé, Leyna me prenait de cours en m’étreignant. Je me laissais faire sans broncher et accepter ce câlin, profitant de se réconfort. Elle me serrait un peu fort, mais ça ne me dérangeait pas. Mettant fin à notre étreinte, je glissais quelques mots. « Alors qu’est-ce que tu me conseil de faire ? » Oui, que pouvais-je bien faire selon elle ? Quelle décision devrais-je prendre ? Devais-je accepter sa grossesse et devenir père à vingt-trois ans ?

Leyna ressentit subitement comme un élan d'affection à l'égard de Wyatt et elle ne retint pas l'étreinte qu'elle avait envie de lui faire. Torrey était sa meilleure amie alors c'était normal qu'elle défende par dessus tout son point de vue, mais elle avait aussi beaucoup de considération pour le président des Winthrop. Leur relation avait tellement évoluée depuis qu'ils avaient couchés ensemble cette nuit là, c'était presque à croire qu'ils étaient deux personnes complètement différentes que ceux qu'ils étaient à l'époque. Remarque c'était le cas, surtout pour ce qui est de monsieur Guerin. Ça lui réussissait bien l'amour ! D'Ailleurs il demandait des conseils à une fille ivre, ça pouvait être dangereux. Leyna réfléchit quelques secondes pour ne pas dire n'importe quoi. Moi je suis persuadée que tu seras un père extraordinaire. Mais fait ce qui te rendras le plus heureux au final. C'était probablement le seul conseil qu'elle pouvait donné et qui soit entièrement impartial : qu'il soit heureux. Le connaissant il prendrait la bonne décision concernant cette grossesse, comme il avait toujours fait jusque là. Elle se permit un faible sourire, heureuse d'Avoir peut-être pu l'aider à y voir plus clair.

Que devais-je faire pour que tout aille mieux ? Quel choix devrais-je faire ? Désespérément, je demandais à Leyna ce qu’il fallait que je fasse. « Moi je suis persuadée que tu seras un père extraordinaire. Mais fait ce qui te rendras le plus heureux au final. » Comment pouvait-elle croire en moi comme cela ? Dire que ses mots ne me touchaient pas, serait un mensonge. Je ne le savais pas encore, mais à l’intérieur de moi, ses mots faisaient leur effet. Ils travaillaient mes pensées. Je n’étais pas encore sûr de mon choix, mais je commençais à y voir plus clair. « Merci Ley’… » Je n’avais pas vu les minutes défilés, mais une soirée nous attendait. « On devrait y retourner » Je me levais et lui tendais ma main pour qu’elle se relève.