This is an intervention (Caly & Valou)

Cette histoire de gamin était insensée. Je ne reconnaissais plus Caly. Premièrement, j’avais découvert qu’elle avait arrêté sa contraception sans m’en parler, et finalement, lorsque j’avais reconnu ne pas être prêt à avoir un enfant avec elle, elle avait perdu son calme et nous avions décidé de nous séparer. Comment notre histoire pouvait-elle aller tellement de travers ? Et surtout, si elle était prête à tomber enceinte de moi, qu’est-ce qu’elle était aller foutre avec ce type durant le spring break ? J’étais confus. Je n’avais pas pu faire autrement que me confier à mon meilleur pote. J’étais inquiet et Val l’était tout autant. Calypso n’agissait plus normalement, son comportement nous déroutait tous les deux. Le pauvre avait beaucoup de soucis en ce moment, son mariage venait de voler en éclat, son ex femme allait mal, il avait eu cet accident, sa maitresse enceinte avait fait une fausse couche et l’avait laissé pour retourner en Italie avec son ancien meilleur ami… Bref, il avait beaucoup d’autres choses en tête, et pourtant, fidèle à son poste de meilleur ami, il était à mes côtés et avait accepté de m’aider pour parler à Caly et essayer de lui faire ouvrir les yeux sur sa folie… J’avais donc demandé à Valentin d’envoyer un sms à la jeune femme pour qu’elle nous retrouve dans la chambre, sans mentionner que j’étais présent bien sûr. « Elle va probablement être furax quand elle va découvrir que je suis là… » Nous étions en froid depuis notre rupture et nous nous étions bien appliqués à nous éviter. Mais je ne pouvais pas la laisser faire n’importe quoi. Je tenais encore bien trop à elle… Je n’arrêtais pas de me dire que son passé avec son ex petit ami devait probablement être responsable de son actuelle obsession et j’avais peur qu’elle fasse une connerie, juste pour avoir ce bébé qu’elle désirait tant. C’était notre deuxième journée à Hawaï et nous avions passé la journée à randonner. Mon ami avait donc donné rendez-vous à Caly le soir,  vers 20h. Assis sur le canapé, je patientais en silence, les bras croisés, ressassant mentalement le discours que je réservais à mon ex. Lorsque j’entendis des coups frappés à la porte, je jetai un petit regard anxieux à Val. La discussion qui allait suivre risquait de ne pas être simple… « Je te laisse aller lui ouvrir. »

Je profitais de mes dernières vacances avant la reprise, grâce aux rouges je pouvais passer du temps à Hawaii en compagnie de Malvina ou encore Valentin. J'étais contente de retrouver mes amis que, en temps normal à cause des cours je n'ai pas vraiment le temps de voir. J'avais également eu l'occasion d'apercevoir Anya durant sa soirée avant de venir ici donc j'étais plutôt satisfaite des deux dernières semaines, et je passais du bon temps malgré la présence de Priape. J'essayais de ne pas faire attention à lui mais c'était compliqué, hier soir en était la preuve. Je rêvassais lorsque je recevais un message de mon meilleur-ami plutôt étrange, il me demandait de le rejoindre dans sa chambre pour parler. J'étais lessivée à cause de l'excursion d'aujourd'hui, c'était vraiment magnifique mais je n'étais pas non plus une sportive dans l'âme et marcher des heures d'affilées ce n'est pas la chose que je préfèrais, à part si j'étais sur un cheval ce qui n'était bien évidemment pas le cas aujourd'hui. J'étais encore toute poisseuse à cause de la randonnée alors je décidais de prendre une douche avant de me rendre au rendez-vous qui n'était que dans une petite heure. Je savais où se trouvait la chambre de Valentin heureusement, mais je ne savais pas avec qui il pouvait la partager... de toute manière je ne voyais pas pourquoi Priape serait avec lui, Valentin n'était pas vraiment au courant de nos histoires car je préférais ne pas rentrer dans les détails surtout avec tout ce qu'il vivait, ce n'était pas le plus important. Je supposais donc qu'il voulait me parler de ça, de sa vie, qui était compliquée depuis un moment. J'arrivais en jogging, cheveux encore mouillés devant sa porte et je tapais à la porte. C'est moi ! dis-je assez fort pour que le son transperce à travers la porte.

C'était la folie en ce moment, surtout dans nos vies sentimentales. J'avais pas bien suivi ce qu'il s'était passé pendant la première soirée où nous étions arrivé à Hawaï mais Priape m'avait bien tout raconté et je redoutais cette intervention. Et si elle commençait à nous frapper tous les deux ? Je ferais mieux d'inviter Amy aussi, comme ça, pas besoin de me suicider, elle le feront pour moi. Enfin, c'est pas aujourd'hui que j'ai envie de mourir et j'ai envie d'aider mes deux meilleurs amis, quitte à ce que je me prenne moi aussi une claque, ça ne va plus là. J'avais donc envoyer un message à Caly pour lui dire de me rejoindre ici, dans notre chambre avec Priape, mais évidemment je ne lui avais pas précisé sa présence, sinon elle ne serait jamais venue. Ouais et tu risques d'avoir ma mort sur ta conscience ! Disais-je en riant, histoire de décompresser un peu avant le grand duel. Elle ne tarda d'ailleurs pas à frapper et à signaler sa présence par de là la porte. Mon meilleur pote me fit savoir qu'il valait mieux que j'aille lui ouvrir, et après un bref signe de la tête, je m'exécutais et ouvrais la porte, essayant d'arborer un sourire tout innocent et attentionné. Salut toi. Tu vas bien ? Disais-je en m'approchant d'elle pour la prendre dans mes bras et lui déposer un baisé sur le front. S'il te plaît ne t'énerves pas, mais on a pas le choix. Disais-je avant qu'elle ne pète un plomb en voyant Priape dans la chambre.

Val avait été occupé à faire des body shoots avec une jolie dunster quand les choses avaient sérieusement chauffé entre Caly et moi. Je lui avais bien sur parlé de mon écart de langage incontrôlé, je l’avais quand même traitée de garage à bites, lorsque la jeune femme avait commencé à me parler de sa partie de jambe en l’air avec Charlie… La gifle qu’elle m’avait mise ensuite était probablement méritée. Puis elle s'était ensuite battu avec Dixie, la nana de Charlie avant de disparaitre finalement avec un autre type que je ne connaissais pas et qui l'avait embrassée... Soirée mouvementée et disons qu’on risquait de bien ramer aujourd’hui. Val m’avait ensuite raconté sa propre soirée et comment il avait fini sa soirée dans les toilettes ()… Et finalement, on avait décidé de mettre cette intervention au point. Mission Caly lancée. «Si elle ne me tue pas avant… » répondis-je en riant lorsque mon ami évoqua sa probable mort imminente. Lorsqu’elle frappa, je laissai Val lui ouvrir. Je l’entendis la saluer et il prépara alors le terrain en lui demandant de ne pas s’énerver. Je me levai, incapable de rester en place sur le canapé. Je passai nerveusement l’une de mes mains sur ma nuque. « Salut Caly… » fis-je un peu penaud, redoutant plus que tout sa réaction…

J'attendais un peu jusqu'à ce que j'entende la porte se déverrouiller, Valentin venait d'ouvrir et me souriait, je faisais de même avant de le prendre dans mes bras et de déposer un baiser sur sa joue. Il semblait fatigué mais je pouvais le comprendre, ce voyage n'était pas de tout repos et il avait vécu des moments difficiles ces derniers temps. Néanmoins, je n'avais pas vraiment eu l'occasion de savoir comment s'était déroulée la soirée pour lui... faut dire qu'elle avait été légèrement mouvementée en ce qui me concerne. Il me demandait si j'allais bien, je pense que ma tête parlait pour moi mais néanmoins, je répondais. Mouais bof et toi ? Puis avant même que je ne puisse rajouter quelque chose, il me demandait de ne pas m'énerver... je fronçais les sourcils en entrant dans sa chambre. J'vois pas pourquoi je m'éner... J'arrêtais de parler en apercevant l'autre personne qui se trouvait dans la pièce : Priape. Je faisais les yeux ronds, et j'arrêtais de marcher au même moment. Je croisais son regard, il semblait si différent de la nuit dernière, mais qu'importe, j'avais encore en travers de la gorge ses dernières paroles à mon égard. Je me retournais violemment vers mon meilleur ami. C'est une blague ? Hein ? dis-je en haussant le ton. C'EST UNE BLAGUE ? Répétai-je en le regardant d'un air énervé. J'étais furieuse, je bouillonnais intérieurement et je n'avais qu'une seule envie, tourner les talons et partir sur-le-champ. Je me retournais vers Priape. Tu m'expliques un peu là, c'est quoi ce plan foireux ? J'attendais des explications car j'étais perdue, qu'est-ce qu'ils avaient en tête ces deux-là ? Mes sourcils toujours froncés, je soupirais en attendant une réponse.

Quand Priape m'avait fait parti de la suite de la soirée, pendant que je vomissais mes trippes dans les toilettes, j'avais été vraiment choqué de la tournures des évènements, encore plus quand le sujet de Dixie été apparu. Dire que j'avais failli sortir avec elle ... Je ne regrettais pas vraiment d'avoir un peu mis de distance involontaire pour le coup. Mais j'étais bien trop épuisé par mes histoires pour réagir violemment à toutes ces histoires, je voulais seulement que mes deux meilleurs amis se réconcilient et reforment un couple d'amoureux et un peu heureux. Même si avec tout ce qu'il venait de se passer, ça risquait d'être mission impossible. J'avais donc accueilli Caly et comme prévu, elle s'emporta de malade, et je me suis mis à avoir quelques frissons d'effroi dans le dos, ouais elle peut être flippante quand elle le veut (a) mais je n'allais pas me laisser démonter, elle ne va pas nous tuer tout de même, elle nous aime trop pour ça (a). Je la laissais donc se calmer, et quand elle retrouva un semblant de ton normal, même si elle était tourné vers Priape, je me suis mis entre eux, histoire qu'elle ne le gifle pas de nouveau et essayais de lui expliquer la situation T'aurais du me parler de ce qui est arrivé avec Priape, Caly. C'est grave ce que tu as fait, je ne sais pas si tu t'en rends compte, et c'est pour ça qu'on voulait te voir, ensemble, pour discuter calmement et pacifiquement. J'avais employé un ton plus que doux, histoire qu'elle ne s'énerve pas trop.

Je n’eus pas le temps de rajouter autre chose que mon petit –salut Caly- tout penaud, déjà Caly s’énervait, sur Val, sur moi, le ton de sa voix trahissait clairement tout ce que cette petite entrevue imposée lui inspirait : elle était furieuse, comme nous l’avions prédit. Je jetai un regard à Valentin en grimaçant. Finalement, on était pas loin du compte quand on s’était dit qu’elle allait nous tuer. Elle posa un regard meurtrier sur moi en me demandant à quoi rimait ce plan foireux, mais Val s’interposa entre nous et répondit à ma place, sur un ton doux et calme. Il essayait de faire le tampon, le pauvre. Je ne pus m’empêcher de ressentir une petite pointe de culpabilité de le foutre dans une situation pareille… « Je t’en prie Caly, assieds toi un instant. » fis-je en désignant le canapé et en essayant d’adopter le même ton posé et tempéré que celui que Val avait employé. « Il faut qu’on te parle. On peut discuter comme des gens civilisés tu ne crois pas ? » J’essayais de l’amadouer pour qu’elle reste, pour qu’on ait la chance de lui dire combien son comportement obsessionnel et ses manigances pour tomber enceinte nous avait inquiété. Le seul moyen de pouvoir reprendre le cours de notre histoire, c’était qu’elle prenne conscience de ses problèmes…

Valentin s'interposait entre moi et Priape sûrement pour éviter un désastre similaire à celui de la nuit dernière, néanmoins je gardais les sourcils froncés et mon regard ne changeait pas, j'étais énervée et ça n'allait pas changer en une seconde. Et puis cerise sur le gâteau, Valentin me faisait des reproches par rapport à ce que j'avais fait... il savait donc tout ? Cette ordure qui me servait d'ex avait tout raconté à mon meilleur ami, c'était trop. J'allais ouvrir la bouche pour lui répondre lorsque Priape commençait à parler, c'est vrai que ça lui suffisait pas d'avoir volé ma dignité à celui-là, fallait en plus qu'il vole le moment où j'allais parler. Je t'en prie Caly, assieds toi un instant. répétai-je sur un ton niais en levant les yeux au ciel, je me moquais de lui et j'essayais vraiment pas de le cacher. T'es sérieux là ? Tu fais le tout gentil ? Je me décalais vers la droite et je m'approchais de Priape tout en contournant Valentin. Non j'crois pas non. TU TE PRENDS POUR QUI DE PARLER DE ÇA À VALENTIN ? Dis-je en criant sur lui. Je levais la main un instant puis je la serrais en la ramenant vers moi, j'avais envie de le taper mais je me retenais, j'étais plus que furieuse. T'es vraiment qu'un imbécile ! Non mais il se prenait pour qui, j'étais incontrôlable, je me sentais trahie.

J'avais clairement pas envie que ça se finisse comme l'autre soir, comme ce que m'avait raconté Priape, entre eux. Mais avec Caly hors d'elle, ça semblait juste mission impossible et même si je voulais me la jouer arbitre, elle ne semblait pas être de cet avis. Priape tenta à son tour de jouer la paix et la parlotte pour tout régler, mais non ça ne fonctionnait pas, puisqu'elle s'était mise à répéter ses paroles d'un ton incroyablement agaçant et je plaignais de plus en plus mon meilleur amis sur le coup. Elle avait finit par me contourner pour lui faire face d'ailleurs, et j'avais l'impression de n'appartenir qu'à la brunette, que Priape n'était qu'un déchet dont on se foutait, hors il reste et restera à jamais mon frère, tout comme elle resterait ma soeur. Mais là elle va trop loin sérieux ! C'est pas comme si il en avait parlé à la terre entière. T'es franchement aveugle parfois Caly Tu vois pas qu'on est là pour toi ? Qu'on se parle pour ton bien ? Qu'on est une putain de famille et que ce mec que tu traites d'imbécile est avant tout notre ami, TON ami avant d'être ton ex qui a apparemment brisé ta confiance et tout le blabla ! Peut-être que si tu m'avais parlé de tout ça, je serais en mesure de plus te défendre, mais là tu vois, c'est clairement pas le cas ! Disais-je en levant les bras pour passer mes mains dans mes courts cheveux l'air totalement désespéré.

Calypso était hors d’elle, complètement furax. Je la regardais se déchainer sur moi avec un air impuissant, blessé tout autant par le ton dédaigneux que par le contenu même de ses paroles. Mêler Valentin à ce conflit semblait avoir été une énorme erreur selon elle et elle risquait de m’en vouloir énormément. Elle était tellement énervée que je crus un instant qu’elle allait me frapper. Ca aurait peut être été préférable, certains de ses mots faisant presque plus mal qu’une bonne gifle. J’avais tenté la douceur, pour essayer d’ouvrir le dialogue, mais ça avait échoué, alors je restais là, immobile et muet, estomaqué par le mépris que j’avais simplement réussi à récolter de la part de la femme que j’aimais. Dans un sens, heureusement que Val était là. Car ce fut lui qui prit la parole ce qui me fit un peu reprendre mes esprits : « Je suis vraiment désolé que tu le prennes comme ça Caly. Val a raison, on fait juste ça pour toi, pour t’aider… » Parce que je tenais encore trop à elle... Qu’on tenait tous les deux trop à elle. Sincèrement, en la voyant réagir ainsi, je ne savais plus trop quoi penser : était-ce elle qui avait changé ou bien moi qui ne la connaissais finalement pas si bien que ça…