Un bébé, n’est-ce pas la plus belle chose au monde ? Un petit être qui arrive dans notre vie, qui nous comble de bonheur et d’amour en un temps record, qui malgré des cris et des larmes insupportables améliore considérablement notre vie, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus merveilleux ? Il faut dire que Louàan n’y avait jamais songé, loin de penser aux couches culottes, et aux biberons, elle vivait une adolescence ordinaire. Jeune fille d’une famille modeste, elle se contentait d’être une lycéenne ordinaire, très entourés de ses amis. Mais voilà, il arrive un âge où les garçons deviennent un centre d’intérêt, bien entendu, la jolie brune ne pensait pas que cela était pour elle, pourtant, elle fit la rencontre de Elijah, un jeune homme qui la fit littéralement changer d’avis sur la question. Le coup de foudre, l’amour, le grand, le beau, n’est-ce donc pas cela le bonheur ? Il faut dire qu’entre les deux jeunes gens se fut rapidement un conte de fées et que Louàan s’épanouissait dans les bras du jeune homme, jusqu’à lui offrir pour une occasion particulière, son anniversaire, sa virginité. Mais rapidement, l’amour entre les deux jeunes gens changea radicalement. Oui, Elijah n’était pas amoureux, simplement fin joueur et beau parleur et lorsque Louàan apprit ne pas être la seule dans sa vie, après des journées entières de souffrance et de pleurs, elle n’eut d’autres choix que de prendre une décision qui bouleverserait sa vie, le quitter, définitivement, l’oublier. Elle méritait bien mieux, c’est ce que tous lui disaient, en permanence. Oui, elle voulait passer à autre chose, simplement. Alors lorsqu’elle eut des crampes de ventre deux mois après leur dernière entrevue, et qu’elle atterrit chez le médecin, elle fut surprise d’apprendre que leurs ébats avaient conduits à une toute nouvelle chose, un enfant. C’est une belle journée d’automne, que la jeune maman apprit pour sa grossesse. Au début, ses parents ne comprenaient pas, ne voulaient pas qu’elle ait un enfant, mais sa détermination à donner vie à ce petit bout qui faisait déjà entièrement partie d’elle finit par les convaincre. Certes, tout serait bien plus dur, certes, sa mère la trouverait irresponsable et immature dans ses décisions, mais c’était sa décision et il aurait été impossible de la faire changer d’avis. C’est enceinte de deux mois qu’elle entama sa rentrée. Bien sûr, tout ne fut pas simple, comment savoir si l’on ne commet pas une erreur à cet âge-là ? Comment être sûr ? Et surtout, devait elle en parlait à Elijah ? Elle n’en avait tout simplement aucune idée, elle se focalisa durant sept longs mois sur une chose, sa santé et celle de son enfant. Elle rencontra durant cette période un jeune homme d’une gentillesse incroyable, quelqu’un de doux et de différent de Elijah, qui lorsqu’il apprit la nouvelle, ne partit pas en courant. Au contraire, le jeune étudiant décida même de rester dans la vie de Louàan et de prendre cet être qui allait naître comme son propre enfant. Autant dire que la jeune femme ne jugea pas utile de prévenir Elijah. Sa vie prenait un nouveau tournant, celui d’un bonheur à deux, à trois même. Et c’est dans les bras d’un certain David qu’elle s’épanouit. Ce fut d’ailleurs lorsqu’ils se baladaient tous deux, tard le soir, dans un des parcs de la ville, qu’elle perdit les eaux. Tel un homme responsable, David ne mit pas longtemps avant de conduire la belle à l’hôpital le plus proche. Serrant les jambes, hurlant pour se rassurer à son enfant qu’il ne sortirait pas avant l’arrivée à l’hôpital, Louàan fut preuve d’un courage à toute épreuve cette nuit-là. Et sur le coup de six heures du matin, la douleur s’estompa brutalement, laissant place à un bonheur sans nom, à une joie immense pour la jeune maman, celui de voir ses enfants au creux de ses bras, de les regarder pleurer, de les serrer contre elle. David à ses côtés, les deux amoureux vivaient l’un des moments forts de leur vie, le plus beau sûrement …
« Et si on l'appelait Sidjay Juanie, qu'en dis-tu ? » Ce fut d'un accord commun qu'ils choisirent ce petit bout déjà si beau qu'elle était sûre que tous les garçons ne lui résisteraient pas. La jeune maman arrêta son métier quelques temps, pour s'occuper du magnifique bambin et lorsqu'ils purent enfin emménager ensemble, ils le firent dans le plus grand bonheur. Elijah était un homme présent et attentionné, autant dire que c'était l'homme de la vie de la jeune femme, c'était certain, il aimait par-dessus toute la petite fille qui pourtant n'était pas la sienne et, tout aurait pu être si parfait, si simplement une autre personne s'était tenue à l'écart. Oui, alors que la petite fille n'était encore qu'un bébé, marchant toujours à quatre pattes pour découvrir le monde, quelqu'un toqua à la porte de la jeune mère qui avait hâte d'aller ouvrir. Mais, quelle fut sa stupéfaction lorsqu'elle rencontra le regard du jeune homme qui avait été son premier amour, le premier à avoir fait naître une étincelle en elle, le premier à l'avoir tant déçue et blessé. Autant dire qu'une vague de souvenir l'envahit, elle n'eut pas le temps de refermer la porte sur lui avant qu'un petit visage angélique ne s'accroche à sa jambe. Elijah baissa les yeux sur ce petit être aux traits si assimilables aux siens. Il n'y croyait pas ses yeux, il fut envahi d'un sentiment d'incompréhension, de colère. Comment avait-elle osé. Cela ne pouvait être que son enfant, c'était si évident. Et lorsque Louàan se mit à pleurer sans pouvoir se contrôler, il en eut la confirmation, c'est en l'insultant de tous les noms qu'il descendit la cage d'escalier plus vite, qu'il ne les avaient montés. Louàan venait sûrement de le voir pour la dernière fois de leurs deux vies mais, elle se trompait.
Quelques jours après, le père biologique de Juanie, voulut avoir ses droits sur la petite fille. Malgré les réticences de la jolie brune, elle ne peut se résigner à priver cet enfant de son vrai père, c'est ainsi qu'Elijah put assister à l'évolution de sa fille. Assister à chaque étape importante de sa vie, sa première rentrée à l'école, sa première bagarre à l'école, mais, lorsqu'Elijah rencontra une superbe brésilienne qui lui proposa d'aller vivre à Rio de Janeiro avec elle pour devenir célèbre, il ne pouvait pas refuser et, abandonna sa fille sans aucune réticence. Il s'enfuit, en ne donnant plus jamais de nouvelles, la petite Juanie, à cette époque âgée de douze ans regarda simplement son père l'abandonner une deuxième fois. Néanmoins, cette fois-ci de son plein gré. Elle tenta de ravaler ses larmes, excella en photographie pour contenter le manque affectif. Heureusement sa mère et, celui qu'elle considérait comme son beau-père ne l'abandonnèrent pas, à aucun moment.
Juanie rentre pour sa deuxième année au lycée, elle était heureuse de retrouver ses amies, les fêtes tous les week-ends etc. Si elle fait toutes ses soirées, c'est pour éviter de penser au manque affectif que son père biologique lui avait fait subir depuis ses douze ans. C'était un samedi soir, elle avait une fête d'organiser et, sa mère n'arrivait jamais à refuser quoique ce soit à sa petite fille. Elle se prépara comme tous les samedis soirs et, quand elle arriva enfin à la soirée elle fit une rencontre qu'il l'a bouleversa. Elle venait de vivre son premier coup de foudre, si on puis-je dire. Sauf que ce n'était pas un homme fréquentable comme elle a l'habitude de voir. Non lui il était plutôt gangster, homme de rue dirons-nous. Elle pouvait s'empêcher de penser à lui a longueur de journée. Ainsi, une énième fête était organisé, le soir même elle retomba sur cet homme qu'elle n'arrête pas de penser. Pour éviter de faire comme la dernière fois, elle prend son courage à deux mains et va l'aborder.
« Puis-je t'offrir une consommation ? » Meugla-t-elle en lui souriant de plus belle. Elle venait de l'accoster bizarrement certes mais, ayant jamais fait ceci. Elle ne savait pas comment s'y prendre. Elle espérait une quelconque réponse de sa part, mais rien ... pas un mot pendant plus d'une dizaine de minute. Il la regarde plutôt pour finalement qu'il laisse sortir ses paroles.
« Pourquoi moi ? Y a pleins d'autres hommes à cette soirée, des hommes largement plus intéressant que ma présence » Ce qu'il venait de dire n'était pas faux mais, de l'autre côté Juanie venait de vivre son premier râteau. Elle ne prend pas le temps de lui répondre, qu'elle fit demi-tour sur ses talons et commença à partir quand le jeune homme réplique soudainement.
« Néanmoins, j'accepte ton offre » C'est ainsi que la jolie demoiselle retourne vers le jeune homme pour commander cocktails alcoolisés. Une fois les cocktails en leur possession, elle donne le verre au jeune homme, pour ensuite lui prendre la main et l'embarqué dans un coin plus calme que seule Juanie connaissait. Une fois dans un coin calme, apaisée, Juanie le regarde dans les yeux en buvant quelques gorgées de son verre et lui répondit.
« pour répondre à ta question de tout à l'heure. Si je suis venue vers toi et non un autre. C'est pour la simple raison que je t'avais déjà vue à la fête précédente mais, je n'ai pas eu le courage de venir t'accoster. » Puis après ses paroles, ils continuèrent leur discussion tranquillement, sans le moindre dérangement. À la fin de la soirée, le jeune homme raccompagna la demoiselle jusqu'à chez elle. Mais le plus bizarre dans tout cela, c'est que ce n'était pas dans l'intention du jeune homme de prêter autant d'attention à une demoiselle. Mais avant de rentrer chez elle, Juanie s'approche de Timéo pour l'embrasser sur la bouche, puis finit par rentrer chez elle. Suite à ce baiser échangé, ils se revirent plusieurs fois et très souvent en compagnie des amies de Timéo qu'elle appréciait. Mais, elle était loin de se douter ce qu'il allait ce passé dans un futur proche.
C'est un après-midi après avoir passé plus d'une heure à la bibliothèque de son lycée, qu'elle rentra. Sur le chemin, l'un des amis de Timéo, agressa Juanie. Une agression sexuelle, sous les yeux de Timéo qui étaient en train de filmer la scène. Même si Juanie essayer de se débattre et, qu'elle fut en larmes. Elle finit par trouver la force nécessaire pour dégobiller ses paroles.
« Tu es le pire nigaud. Je savais pertinemment que t'étais ce genre d'homme mais, à ce point certainement pas. Qu'est-ce que je t'ai fait pour subir une telle humiliation ? » Mais finalement elle aurait dû s'abstenir, le laisser faire. Puisque qu'après les paroles qu'elle venait de prononcer il l'a fracasse hargneusement. Juanie fini par rejoindre le domicile de ses parents, rouée de bleus, avec des vêtements déchiqueté, elle se sentait sale. Heureusement que sa mère ou encore son père n'était pas encore rentré. Pour voir cette scène terriblement horrible.
En parlant de son père, à chaque fois qu'il essayait une approche envers sa fille. Il se faisait repousser sans savoir pourquoi. Juanie ne se sentait pas du tout. Leur raconter dans les moindres détails la misère qu'elle avait vécue. Ce qu'il lui faisait le plus mal. C'est qu'elle voyait tous les jours, son agresseur au lycée. Elle avait énormément de mal à le vivre. Cependant, l'heure du bac était annoncé ainsi, que la fin du lycée. Elle obtient son bac avec mention très bien. Pour la récompenser ses parents lui avaient offert un voyage où elle déciderait d'aller. Finalement, elle choisit Rio de Janeiro. Elle avait choisi cette ville pour essayer de retrouver son père. Sauf, que sa mère n'en savait rien. Juanie avait gardé cela secret, puisqu'elle sait que Louàan aurait tout fait pour lui interdire. Une semaine plus tard, Juanie continuait ses recherches sur son père. Qui était sans grand succès. Ayant aucun argent pour vivre suffisamment en ville. La demoiselle se mit à fréquenter des hommes plus âgé qu'elle et, riche. Elle les accompagnait lors des diner en tête-à-tête, des soirées caritatives, diner d'affaire. En échange d'un peu d'argent. Elle s'en cachait pas, elle assumait même son nouveau métier. D'ailleurs, elle rencontra un homme qu'il l'a pris sous son aile. Toutefois, elle devait aller vivre chez lui et, faire tout ce qu'il lui disait. Au bout de deux ans, l'homme en question vient de mourir. Même si elle n'éprouvait aucun sentiment pour celui-ci, l'annonce de sa mort l'affecte particulièrement.
Sous la brise fraîche de la soirée, Juanie conduit. Sa voiture et roule aussi vite qu'elle peut. Elle ne voit plus rien ni la route, ni même la direction qu'elle prend. Elle a uniquement besoin d'aller le plus loin possible pour oublier, oublier qu'aujourd'hui c'est le jour ou l'homme qui l'entretenait depuis ses dix-neuf ans, été décédé, qu'au final elle fait semblant d'aller mieux auprès d'autrui alors, qu'au fond la douleur est encore plus forte que jamais. Elle se laisse balancer au rythme du vent et pendant un bref instant elle se sent bien à cette place, dans cette impala que cet homme lui avait acheté en gage de reconnaissance d'avoir accepté son deal. Elle était fière de sa voiture. Sous cette nuit d'hiver ou la chaleur est pesante, elle semble ne plus la sentir comme si son esprit était parti ailleurs comme si elle était dans un cocon pendant l'espace d'un moment elle a l'impression d'être libre, d'être elle sans aucune conséquence. Que tous les soucis s'envolent à mesure que Juanie avance sur cette nouvelle vie. Par moment, quelques phares éclairent son visage apaisée. Et pourtant, elle se sent léger, dans cet endroit. Elle se sent vivante. Les paupières à demi closes, elle s'imprègne de cet instant. Sa voiture continuait à rouler à vive allure, se préoccupant pas, des autres voitures qui étaient présentes. Voulant à tout prix rejoindre Cambridge dans le Massachusetts avant l'aube. Elle avait enfin décidé de s'affirmer et, d'être la femme qu'elle est sans que personne ne l'entretienne. Il était temps, que Juanie fait ce choix, elle en est pleinement consciente. À croire, qu'il faut apprendre de mauvaises nouvelles pour qu'on décide de faire le grand saut. Elle n'avait plus personne sur qui se raccrocher à Harvard, n'ayant même plus sa famille, elle avait besoin de se reconstruire. Après avoir conduit toute la nuit pour rejoindre Cambridge, la demoiselle voyait enfin la ville, ce nouveau départ qu'elle attend avec impatience mais, aussi une grosse appréhension. Harvard here i come !