tell me, how are you ? you know, i'm here for you (alexander)

Poppy n'était pas inscrite dans le club de cuisine, d'ailleurs elle trouvait que c'était une bonne chose étant donné qu'elle ne savait absolument pas cuisiner. Cependant, elle devait avouer qu'elle trouvait un certain refuge et havre de paix dans les cuisines d'Harvard. Et à cette heure-ci (2h du matin), elle savait qu'elle ne tomberait sur personnes qui ne pourrait la sermonner. Aussi, elle s'était installé dans un coin tranquille sur le sol froid et n'avait allumé aucunes lumières, ce qui faisait qu'elle était dans le noir complet. Bizarrement, le silence qui pesait lui procurait un bien fou et elle se disait que ce n'était que dans ces moments là qu'elle pouvait pleinement respirer. Aussi, ayant ramener de quoi fumer afin de planer un peu, pendant quelques heures, elle alluma son bédo et tira une longue latte dessus tout en fermant les yeux. Personne ne pouvait la soupçonner de fumer, fort heureusement il y avait des milliers d'étudiants sur le campus et puis la fumée se sera dissipé d'ici le lendemain matin, ce qui était plutôt avantageux pour son cas personnel. Observant en face d'elle, la jeune Cabot laissa une larme rouler le long de sa joue puis rageuse, elle essuya cette dernière d'un revers de manche.

Ces derniers jours étaient de plus en plus difficile à gérer tant le manque de ma fille se faisait ressentir. J'allais en cours de temps en temps, quand l'envie me prenait et autant dire que c'était pas souvent. Puis sinon, j'allais dehors pour boire, fumer.. et faire d'autres trucs. J'avais du mal à tout gérer et tout commençait à partir en vrille dans ma vie. Seulement, j'avais l'impression que rien n'irait mieux.. Comme si je marchais sur un fil sans sécurité en bas et que j'étais tout simplement en train de tomber. Comment se relever après ça ? On pouvait tout simplement pas. Sauf si on découvrait qu'on avait un parachute sur le dos, mais moi je le trouve pas.. je le trouve pas et je fais nawak. Il était tard, très tard et j'avais envie de bouger. Billie dormait et moi je m'promenais dans les locaux de l'université. Les cuisines là-bas étaient bien plus fournies que celles de la Mather House, et en plus, ils avaient les chips que je préférais.. donc raison de plus pour y aller. Sauf que je pensais être seul.. et c'était loin d'être le cas. "Hey..!" Je reconnus Poppy de loin, une jeune Cabot qui s'avère être une cousine de Briony.

Poppy essayait seulement de trouver un moment de tranquillité où elle pourrait être seule et méditer encore et sans relâche sur les récents événements de sa vie. Pourquoi devait-elle toujours broyer du noir de la sorte ? Qu'avait-elle fait qui fâche le bon dieu à ce point ? Mais trêve de bavardage, alors qu'elle s'était assise dans un coin, dans les cuisines de la faculté, elle revoyait presque en flashback son séjour à Punta Cana pour le Spring Break. Ce séjour avait été assez catastrophique et elle n'avait pas hésité longtemps avant de retomber dans la débauche. Observant alors son buz qu'elle avait à la main, elle fronça les sourcils tout en l'observant attentivement. Sursautant alors lorsqu'elle entendit une voix, elle se retourna avec réflex et fut soulagé lorsqu'elle s'aperçut que ce n'était qu'Alexander. « Tu m'as fichu la trouille. J'ai cru que c'était l'un des chefs de cuisine. » Souriant alors vaguement, elle observa le jeune homme, lui non plus ne semblait pas être au plus haut de sa forme. Aussi la jeune Cabot demanda instantanément « Ca va ? » Ne cachant pas sa came aux yeux du jeune homme, elle tira même une taffe sur le joint qu'elle s'était préparé plus tôt dans la soirée.

C'était dingue comment les choses pouvaient évoluer de la pire façon qu'il soit en aussi peu de temps. Un jour tout était parfait, je passais un week-end avec ma copine enfermé dans notre chambre d'hôtel et un autre... ma fille s'était faite enlevée, sans qu'on ait pu la retenir. Comment penser qu'il existe une force au dessus de nous quand ce genre de choses arrive ? Non, je ne peux pas croire qu'un dieu existe - même si à la base je ne suis pas croyant - alors que ma fille est dans les bras d'une femme clairement dérangée. Mais là, j'avais besoin de m'aérer l'esprit et j'avais fini ma course dans les cuisines de l'université, à la recherche de mes chips préférées. Sauf que j'étais pas seul apparemment. "Tu m'as fichu la trouille. J'ai cru que c'était l'un des chefs de cuisine." J'esquissais un sourire alors que je m'approchais d'elle. "Désolé, ce n'est que moi." Enfin heureusement, je pense pas qu'elle apprécie la présence d'un des chefs à cette heure ci, qui la voit en train de fumer un joint. "Ca va ?" Duh, la question que j'évite le plus possible en ce moment. Je m'installais sur le plan de travail face à elle après avoir récupéré les chips que je voulais. "Et toi ?" J'esquissais un sourire, attrapant la première chips du paquet.

Poppy savait qu'elle commençait à perdre pieds, mais elle devait avouer qu'elle n'espérait pas que ça se passe aussi vite. Aussi lorsqu'elle s'était retrouvée au début dans les cuisines, elle n'avait pas réellement compris puis elle avait fini par oublier ses interrogations afin de se détruire encore plus qu'elle ne l'était déjà. Aussi ne répondant pas à la première affirmation du jeune homme, qui soulagea la conscience de la Cabot en lui disant que ce n'était pas un chef qui venait de débarquer, elle se contenta de froncer les sourcils. Bien qu'ils soient sur le même campus, Poppy ne pouvait pas se vanter de croiser souvent Alexander. « On fait aller. » Elle haussa les épaules comme-ci ce qu'elle venait de dire était une évidence. Puis elle reporta son attention sur le joint qu'elle s'était préparé un peu plus tôt dans la journée. Il fallait croire qu'elle ne se reconnaissait plus et fumer ou même boire n'était plus ce qu'elle était, pourtant elle continué à le faire. Alors qu'elle tira une autre taf sur son joint, elle réorienta son regard noisette sur Alexander et esquissa un fin sourire. Il avait évité sa question tout à l'heure, aussi la jeune Cabot comprit que lui non plus, n'allait pas pour le mieux. « T'en veux ? » Souriant vaguement, elle tendit son joint à Alexander, l'air perplexe et se demanda s'il allait en prendre.

Si on se trouvait dans les cuisines de l'université à une heure si tardive, c'était pas pour apprendre à faire des pâtes bolognaise, non. Pour ma part, c'est pour récupérer des chips super trop bonnes que j'ai pas à la Mather House. Pour Poppy, c'était différent. En voyant le joint qu'elle a entre les lèvres, je comprenais assez rapidement de quoi il en retournait. "On fait aller." Je m'en doutais bien, mais bon, j'avais posé la question par politesse. Et surtout parce que je ne voulais pas y répondre moi-même. J'avais récupéré alors le paquet de chips tant convoité et je m'installais face à elle, tout en grappillant les bouts de pomme de terre frits. "T'en veux ?" me demandait-elle en me tendant le joint qu'elle avait entre les doigts. Je secouais la tête négativement. "Non, garde-le. J'en ai un, t'en fais pas." Je foutais alors ma main dans ma poche pour sortir mon paquet de clope et dedans, se trouvait un joint déjà roulé que je glissais entre mes lèvres.

Poppy ne pouvait pas dire qu'elle était heureuse d'être dans les cuisines à des heures aussi tardives, mais disons qu'elle se sentait moins seule depuis qu'Alexander était arrivé. La jeune Cabot savait qu'il y avait quelque chose qui clochait chez le jeune homme, mais elle ne préférait pas lui poser la question. Il pourrait trouver ça trop indiscret ou même se rétracter. Et la jeune Silver avait envie de passer une bonne fin de nuit, tranquillement à fumer son joint et à avoir des discussions avec un bon ami. « Parfois j'oublie presque que tu es chez les Mathers. » Souriant alors amusée, elle observa le joint qu'il glissa entre ses lèvres, puis elle fronça les sourcils perplexe. Ne s'attardant cependant pas sur ce sujet, elle tira une nouvelle taff sur son propre joint tout en fermant les yeux un court instant, qui lui parut pourtant être une éternité. La jeune Cabot écoutait cette ambiance calme, il n'y avait pas un bruits, pas un chats. Tout était paisible et serein et c'est tout ce que la jeune Poppy pouvait rechercher. « Je me suis toujours demandé ce que ça faisait de mourir. Si c'est froid, s'il n'y a rien, ou s'il y a autre chose. Pourquoi ne peut-on pas savoir de quoi est fait l'avenir et pourtant de savourer la vie comme-ci c'était un énorme donut au chocolat ? » Plissant le nez, signe qu'elle nageait en pleine perplexité, elle réouvrit les yeux et les posa sur Alexander. Bien joué, maintenant il devait sûrement avoir prit peur et il partirait surement, laissant Poppy dans les cuisines comme une âme en peine.

"Parfois j'oublie presque que tu es chez les Mathers." Je me mis alors à rire presque nerveusement, tenant encore mon joint entre les doigts. "Je sais pas si je dois bien le prendre ou pas." Après tout, j'étais quand même le président de cette confrérie donc c'est quelque chose qui supposé pas s'oublier. Mais bon, je mettais le joint entre mes lèvres et je m'attelais à l'allumer afin de m'imprégner de la substance qui était dedans. Je tirais alors une latte et je me laissais entrainer par le bien être qui me submergeait d'un coup. Good. "Je me suis toujours demandé ce que ça faisait de mourir. Si c'est froid, s'il n'y a rien, ou s'il y a autre chose. Pourquoi ne peut-on pas savoir de quoi est fait l'avenir et pourtant de savourer la vie comme-ci c'était un énorme donut au chocolat ?" finissait-elle par dire, ne sachant pas trop si elle me parlait ou si elle parlait toute seule. C'était quand même étrange donc je restais silencieux, les yeux fermés et je finissais par les ouvrir, pour la regarder. Elle me regardait elle aussi et je me rendais donc compte qu'elle s'adressait à moi. "Ah, ehhh... Je sais pas. T'es trop philosophique pour moi là mais tu peux tenter de le découvrir par toi-même si tu veux, j't'en empêche pas." J'aimais pas trop réfléchir sur ce genre de trucs trop réfléchis pour moi. Je me laissais porté par la vie et je regardais juste où ça me menait, c'est tout.

Riant alors lorsqu'Alexander lui avoua qu'il ne savait pas s'il devait prendre ce que la jeune Cabot venait de dire comme un compliment ou à l'inverse, comme une insulte. Quoi qu'il en soit, Poppy esquissa un fin sourire en ajoutant amusée « Ce n'était pas un reproche. Mais prends le comme tu l'entends. » Haussant alors les épaules comme pour appuyer ses dires, la jeune Silver partie dans des explications tout aussi loufoques les unes que les autres. Elle savait que ce qu'elle pouvait sortir parfois pouvait être flippant, notamment lorsqu'elle avait des idées lugubre. Mais elle devait avouer que sur ce coup, elle se parlait plus à elle même qu'au jeune homme qui était face à elle. « T'a raison c'est bien trop philosophique. » Fronçant les sourcils en restant un moment silencieuse. Elle devait avouer qu'elle se sentait de plus en plus mal à l'aise. Pourquoi devait-elle toujours plomber les ambiances où qu'elle se trouvait ? Soupirant alors d'exaspération, elle baissa son regard vers le sol, portant un certain intérêt pour un carreau qui était légèrement fendu, puis elle apporta son joint à ses lèvres de nouveau, tira par la même occasion, une nouvelle taffe.

Je prenais les choses comme elles venaient, me prenant la tête le moins possible. Donc quand elle m'avouait oublier que j'étais à la Mather House, je ne savais pas trop comment le prendre et au final, je m'en foutais un peu. "Ce n'était pas un reproche. Mais prends le comme tu l'entends." Je me mis à lui sourire en la voyant hausser les épaules, un peu je m'en foutiste comme attitude. Ca m'plait moi, être je m'en foutiste. J'aimerais le redevenir mais là, je me souciais bien trop de ma fille pour pouvoir m'en foutre. "T'a raison c'est bien trop philosophique." Beh ouais, j'sais pas elle mais quand moi j'fume, c'est pour arrêter de me prendre la tête. Bon, y'a des débats qui sont marrants à faire mais celui-là, j'étais pas certain d'avoir tout compris. Je restais un moment assis, alternant la fumette et le mangeage de chips avant de me mettre à la regardée, elle qui était dépitée. "T'sais ce qui peut être fun ? Foutre de l'huile au sol avant de s'barrer. Comme ça demain, les premiers à rentrer s'rétameront par terre. God, dommage que j'y serai pas, j'aurais trop voulu voir ça." Je me mis à rire tout seul comme un con. Ouais, c'est mooooi.