LIZIE & KALEB Ϟ Cours bien particulier

Je n'avais pas voulu être rude ou trop brutal avec elle, mais j'avais l'impression qu'elle s'enterrait trop dans ses problèmes ne sachant pas comment les résoudre, et je me sentais avoir le devoir de l'aider, de la faire sortir de sa bulle pour qu'elle puisse vivre sa vie comme elle l'entend. Surtout qu'elle me confia que même niveau professionnel elle ne savait pas quoi choisir, et à son âge il allait falloir qu'elle fasse vite un choix pour diriger ses études plus précisément pour être sûr d'avoir plus de chances une fois ses études terminées. Mais comme elle dit si bien, c'est plus facile à dire qu'à faire de régler ses problèmes. Elle s'était caché derrière ses mains, et je sentais une bonne faiblesse dans sa voix, comme si elle allait pleurer à tout instant. Je me sentais réellement désolé pour elle, comme si je voulais vraiment l'aider coûte que coûte, tellement que je me suis laissé allé à porter ma main sur l'une des siennes pour essayer de la réconforter. Ne te bouscules surtout pas. Chaque chose en son temps. Je suis là pour t'aider, que ce soit dans les cours ou dans ta vie privée, tu n'as pas à avoir de gêne pour m'appeler en renfort. Bon d'habitude, je ne vais pas jusque là, mais j'avoue que la jeune femme semblait réellement en avoir besoin.

Tu t'étais completement laissée aller dans tes émotions. Ton prof avait réussi à toucher ton point faible dès les premiers mots, dès les premières paroles. Etais-tu à ce point prévisible ? Ou les profs en général avaient ce don de décrypter leurs élèves ? Tu ne savais plus quoi faire face à la situation. Tu te sentais honteuse devant lui. Un frisson te parcourt de la tête au pied lorsqu'il pose sa main sur la tienne et inconsciemment tu la serres dans la tienne dans l'espoir que ça aille mieux. En fait, t'étais tellement désespérée dans tout ce qui t'arrivait ces derniers temps que cela te dépassais totalement et tu avais besoin de soutien. Tu avais besoin d'aide. T'ose enfin le regarder dans les yeux. Tu déglutis péniblement Je... je suis vraiment désolée de réagir comme ça. C'est que j'parle jamais de mes problèmes, j'essaye de pas y penser pour que cela m'affecte pas. Mais le fait d'en parler, j'me rends compte que je serai bien obliger à un moment ou un autre de les affronter. Du coup... je panique et... je craque... ouais tu t'étais trop voilée la face à cause de Kol, tu ne voulais l'admettre mais il avait réduit ta vie à néant. Tu devais apprendre à vivre sans lui. Mais comment ? J'apprécie beaucoup votre aide monsieur ça te faisait tout drôle sur le coup, de le nommer ainsi, mais bon tu n'osais pas l'appeler par son prénom. Pas encore. Question de respect. Il était ton professeur, tu étais son élève. Pourtant vous étiez à l'instant présent si proches...

Lorsqu'elle serra sa main dans la mienne en signe d'acceptation de m'imiscer dans sa vie en quelque sorte, je me sentis un peu plus proche d'elle, mais encore plus quand elle me confia sa panique et qu'elle me fit part qu'elle appréciait mon aide en m'appelant monsieur. Je me suis mis à tirer une petite tronche de frustration Non appelle moi Kaleb. Déjà qu'en cours j'aime pas trop qu'on m'appelle ainsi ... Alors avec elle pas question à vrai dire, alors qu'il ne vaudrait mieux pas, mais j'ai pas franchement d'être son prof là à l'heure qu'il est, j'ai juste l'impression qu'elle a besoin d'une épaule sur laquelle pleurer et se reposer aussi. Je gardais sa main dans la mienne, mais je devais bien avouer que j'avais pas franchement l'impression de l'aider là, à part lui faire comprendre qu'elle allait devoir être plus forte. Je restais donc là, à la regarder, sentir mon coeur fondre un peu à la vue de son visage si triste et beau à la fois. Peut-être vaudrait-il mieux qu'on reporte cette séance de rattrapage, t'as besoin de repos.

T'essaye de te remettre de tes émotions mais c'est tellement dur quand on garde tout cela enfouit en soit. Toute cette histoire t'avais l'impression que jamais  tu ne réussirais à tant sortir, si seulement il y avait une solution à tout ça ? Kaleb il voit ton malaise en toi et décide t'interrompre votre cours, c'est vrai que tu n'étais pas du tout en condition de travailler. Tu avais tellement la tête ailleurs. Tu ne le quittes pas des yeux, un instant tu ne sais quoi répondre ébahie par sa beauté et sa gentillesse. Jamais tu n'aurais pensé un instant que Kaleb aurait pu s'inquiéter, s'inquiéter pour toi. Tu réussis enfin à trouver la force de lui répondre séchant doucement tes larmes d'une main Oui, tu as raison Kaleb, mieux vaut arrêter là j'suis vraiment pas en forme en ce moment ça te fait tout drôle, c'était la première fois que tu le tutoyais. C'est comme ci une confiance c'était installé entre vous. Tu finis par lui dire J'suis vraiment désolée, j'sais pas ce qui me prend, j'dois devenir folle t'étais touchée par le fait que Kaleb veuille te venir en aide et tu lui dis Mais merci, merci d'être là pour moi.

Fallait être sacrément aveugle pour voir que la demoiselle n'était vraiment pas dans son assiette, qu'elle n'était pas en forme pour faire cette séance de rattrapage, surtout maintenant que je savais ce qui la tracassait. On était toujours à temps de reporter ce cours, mais on avait déjà fait un bon pas en avant et j'espérais qu'elle finisse par trouver une solution à tous ses problèmes pour qu'elle se sente enfin mieux dans sa peau et récupérer sa vie en main. Elle avait fini par me remercier et surtout à s'excuser, se prenant pour une folle. Je tirais un peu la gueule, fronçant mes sourcils et secouais légèrement la tête Ne dis pas de telles choses, tu n'es pas folle crois moi. T'es une jeune femme magnifique et intelligente, tu arriveras à t'en sortir et à faire ce que tu veux dans la vie, j'en suis persuadé. Ouais bon là je me suis un peu emballé je crois, alors pour toute fuite, je me suis relevé et ais rajouté Tu veux peut-être rentré chez toi ? Je te libère pour aujourd'hui. Valait mieux qu'elle s'en aille sinon ça risquerait de finir mal cette histoire.

Tu ne sais pas quoi lui dire, ni comment agir quand il propose définitivement de mettre un terme à votre cours qu'au final vous n'avez même pas commencé. Tu n'arrivais plus à te contrôler, tellement tu étais envahie par cette soudaine tristesse qui prenait possession de ton coeur, ton esprit, ton corps tout entier. La seule chose que tu arrivais à faire c'est lui sourire quand il parlait, lui sourire bêtement. Tu ne savais vraiment pas quoi lui répondre à sa question. Tu joues nerveusement avec tes doigts. Qu'allais-tu faire si tu rentrais chez toi ? Te retrouver seule et te morfondre toujours et encore ? Peut-être qu'en restant ici, tu arriverais à te changer les idée. Je.. je .. tu bafouille. Bon Lizie c'est pas compliqué d'aligner deux mots et faire une phrase, tu relève la tête et lui dis hésitante Cela ne te dérange pas si je reste encore un peu ? j'me sens pas d'attaque de rentrer chez moi tout de suite maintenant et d'être seule surtout depuis que Milena ta coloc avait déménagé Enfin, si je ne te dérange pas bien sur

Il était clair qu'elle n'arrivait pas à se remonter avec toute cette histoire et il est évident qu'elle avait besoin de repos, même si au fond j'aurais voulu la consoler moi-même, qu'elle reste encore un peu, même si je ne suis pas franchement doué pour ça, je voudrais faire plus pour elle. Mais je ne savais que lui proposer la facilité. Seulement, elle me proposa ce que j'avais justement en tête, et après une légère surprise intérieure, j'affichais un rictus qui se voulait être content, mais je n'étais pas sûr du résultat. Tu ne me déranges pas, reste autant de temps que tu voudras. C'est ça l'avantage d'avoir une fille qui ne rentre que pour le week-end, j'ai toute la semaine totalement tranquille. Même si au final ça ne ferait pas si bizarre que ça de me retrouver chez moi avec une élève si ?! Peut-être en fait. Tu as une chambre d'amis à l'étage si tu veux te reposer un peu. Je ne savais pas vraiment quoi lui proposer à vrai dire, comme toujours, et c'était la seule chose qui m'était venu à l'esprit.

Ton coeur est soulagé quand Kaleb accepte, sinon sincèrement tu ne sais pas ce que tu aurais fait. Tu te surprends même à voir un sourire se dessiner sur ses lèvres, ce qui était plutôt rare pour ton professeur tellement sérieux en temps normal. Donc tout simplement, tu te contente de lui sourire en retour. Il était tellement gentil avec toi, tu ne comprenais pas ce qu'il se passait, juste tu te laissais porter par les événements et t'essayais de ne plus penser à ton ex. Encore merci, c'est très gentil tu te demandais ce que tu avais bien pu faire pour avoir un tel traitement de faveur. T'étais intriguée de découvrir le monde de ton professeur, du moins ça te changeait grandement les idées, ce qui était le mieux pour toi actuellement. Tu lui demande alors avec un petit sourire sur les lèvres Hm alors c'est par où ? oui tu ne connaissais pas sa maison, pas encore.

J'étais juste incapable de la renvoyer de force chez elle, je ne voulais pas la contrarié mais j'avais pas spécialement envie d'être seul et de la laisser partir tout de suite. Un peu trop de mélange et ça me fait un peu peur mais autant qu'elle aille se reposer, comme ça je pourrais peut-être retrouver un peu mes esprits. C'était franchement pas commun de se retrouver avec une de ses élèves chez soit, et je suis sûr que c'est quasiment interdit, mais qu'importe, je la sentais bien trop mal pour la laisser partir tout de suite. Tant qu'il ne se passe rien entre nous je ne risque rien. Elle me demanda alors où était la fameuse chambre et passais le premier dans les escaliers C'est pas ici. Disais-je simplement avant de m'arrêter devant la chambre pour lui céder le passage. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas. Disais-je tout en m'appuyant contre l'encadrement de la porte tout en la regardant rentrer dans la chambre.