LIZIE & KALEB Ϟ Cours bien particulier

C'était pas facile tous les jours d'être professeur. J'avais l'impression de mal expliquer ou de mal faire les choses. En particulier quand certains élèves n'arrivent pas à réussir leurs examens. Ca me semble tellement facile pour moi que parfois ma pédagogie s'envole aussitôt. Toujours est-il, qu'il y a des cas comme Elisabeth, une de mes jeunes étudiantes qui semble très douée mais qui semble avoir une baisse. J'ai été surpris de voir un de ces examens complètement foiré. Je me suis aussitôt inquiété pour elle et l'avait convoqué à la fin du cours pour lui demander ce qui s'était passé, et on avait convenu de se prendre une après-midi pour réparer ses lacunes ensemble. Je crois que j'aurais mieux fait de lui donner rendez-vous ailleurs que chez moi, parce que si elle n'avait pas été une de mes élèves, elle aurait pu être parfaitement le genre de femme à ne pas me laisser de glace, surtout qu'en ce moment j'ai besoin de profiter, histoire d'oublier ma femme. Mais cette aprem, c'était avant tout pour l'aider elle, et non moi. Je l'attendais donc sagement, dans mon salon, jusqu'à elle sonne et vienne lui ouvrir la porte. Pile poil à l'heure. Vas-y rentre. Disais-je de mon éternel voix froide et sans émotion.

La reprise des cours n’avait pas été des plus évidentes. T’avais la tête trop ailleurs, perdue dans tes pensées. Ces pensées qui encombraient de ton cerveau. T’allais pas au plus fort en ce moment, t’essayais de surmonter depuis bientôt deux mois la séparation avec ton ex mais aussi la super nouvelle que Kol t’avait balancé à la figure l’autre jour. Ça avait été un peu la goutte qui a fait déborder le vase. Du jour au lendemain t’avais sombré. Comme ça, la tête la première. Peut-etre que ça ne se voyait pas extérieurement mais de l’intérieur, ton cœur était ravagé par la souffrance. Cette terrible tristesse qui te tiraillait de toutes parts. Et cela pouvait être visible dans tes notes. En fait, chaque soir en rentrant des cours, tu faisais tout sauf réviser. Tu sortais avec tes potes faire la fête pour avant tout oublier. Oublier cette peine dans ton cœur. Oublier Kol qui était allé trop loin. T’avais mis tes cahiers de côté et t’avais clairement raté ton dernier examen en langue. Ton prof de russe, M. Grygorenko l’avait remarqué et t’avais convoqué l’autre jour à la fin du cours. Au début, tu croyais qu’il allait te passer un savon mais pas du tout. A ta grande surprise, il t’avait proposé son aide. Ça t’avais fait chaud au cœur car au fond t’appréciais bien ce prof, il était sans doute l’un de tes profs préférés. T’avais toujours été très passionnée par ses cours avant le drame… et là le fait qui te propose son aide chez lui, t’avais hésité un bref instant avant d’accepter, avant de sauter pas. Car après tout, qu’est-ce que tu ratais ? L’adresse qu'il t’avait confié t’avais mené jusqu’à chez lui et avec une pointe d’hésitation t’avais fini par sonner à sa porte. Même pas une minute plus tard, il t’accueille toujours avec son grand sérieux « Pile poil à l'heure. Vas-y rentre. » tu lui réponds à ses mots « Evidemment, toujours » tu entres en regardant discrètement autour de toi, découvrant ces lieux qui t’étaient encore inconnus. Tu finis alors par te retourner « Merci beaucoup encore de m’avoir proposé pour cet après midi » tu lui dis un sourire sur les lèvres.

Avec une élève aussi sérieuse, je ne pouvais que proposer mon aide. Mais mon aide ne s'arrêtait jamais aux soucis de révisions et d'incompréhension non, je proposais aussi souvent mon aide dans leur vie privée. Mais ça c'était bien plus délicat. Surtout avec la perte de ma femme. Mais ça me faisait du bien de me focaliser sur d'autres vies autre que la mienne, même si j'avais de quoi faire avec mon fils et notre relation assez conflictuelle. Au moins je pouvais le voir tous les jours en cours. Tout comme cette jolie demoiselle dont je ne comprenais pas les mauvaises notes qu'elle avait pu avoir ces derniers temps. Il était donc temps d'en savoir un peu plus et de l'aider surtout, même si elle ne veut pas m'en parler. Elle me remercia donc en entrant et lui répondais simplement Je t'en prie. Sans sourire, malgré le sien tout à fait charmant. Je nous guidais vers le salon et lui indiqua de s'asseoir à la table d'un simple geste de la main tout en lui demandant Tu veux quelque chose à boire ? A manger ?

C’est une chance que t’offrais ton prof. Entrer chez lui, dans son univers, t’intriguais un peu. C’était même impressionnant. Mais il faisait tout pour que tu te sentes à l’aise donc tu gardais ton sourire habituel sur tes lèvres. Tu le suis de prêt, te laissant guider par le jeune homme et il t’invite dans son salon. Et d’un geste de main il te montre la table non loin de vous, où vous allez travailler. Tu te diriges alors vers celle-ci par automatisme et il te demande si tu désire quelque chose. Tu t’installe et relève la tête vers lui avant de lui répondre Hm.. je veux bien à boire, s’il vous plait cela te faisait drôle de le voir en dehors des cours. Tu penses que c’était bien la première fois que t’acceptait ça : des cours particulier donnés par ton professeur. Tu sors alors tes affaires de ton sac et les déposent sur la table en l’attendant.

Une fois installée, je lui avais donc demandé si elle voulait quelque chose, et quand elle m'eut répondu qu'elle voulait à boire j'enchaînais Café ou soda ? Ouais y'a pas vraiment le choix chez moi, je suis un peu un père célibataire qui vient à peine de perdre sa femme et qui n'arrive pas tous les jours à monter cette pente terriblement dur pour ne pas se laisser enfermer dans ce gouffre infernal où je savais pertinemment que si j'y allais, je ne pourrais jamais plus remonter. J'allais donc nous chercher les boissons pour finalement revenir auprès d'elle, m'installant à côté pour commencer le cours de rattrapage de façon sûrement pas très attendue Alors qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi ces notes ? Pas le temps de passer par quatre chemins avec moi, je trouve que c'est une perte royale de temps.

Un café, ça ira tu réponds simplement en attendant le jeune homme. Il ne mit pas longtemps à revenir les mains chargées et à s’installer auprès de toi. T’avais déjà tout préparé sur la ttable, déposé le nécessaire pour que vous ayez de quoi travailler. Mais la première phrase qui te dit, te surprend légèrement. Toujours aussi carré ton prof de russe préféré. Il va droit au but. Quelle la cause de cette soudaine baisse de notes alors que tu étais l’une de ses meilleures élèves le semestre passé ? c’est vrai que tu lui devais quelques explications. Mais franchement pour quoi t’allais passer si tu lui raconter toute la vérité ? Pas que tu n’avais pas confiance au jeune homme, jusque.. jusque c’était compliqué à expliquer. Ta vie personnelle était juste un parfait bordel ces derniers temps. Tu te pinces légèrement les lèvres avant de lui répondre J’ai eu… comment dire.. quelques dures épreuves à affronter ces derniers mois. Bien sûr elles sont arrivées au mauvais moment au mauvais endroit, comme toujours. t’avais toujours cette touche de mystère quand tu parlais, c’était dans ta nature, d’être mystérieuse. Tu sais pas encore si tu allais tout lui dire ou pas. Tu verrais s’il conquit ta confiance ou pas.

Une fois revenu avec nos boissons, je ne tardais pas à rentrer dans le sujet et ça ne surprenait pas ma jeune élève loin de là, elle commence à connaître ma façon d'être à force de m'avoir en cours. Même si ça ne faisait pas vraiment longtemps, c'était assez suffisant pour savoir quel genre d'homme je suis. Elle finit par me répondre de façon très évasive. Je ne répondis rien, je la fixais simplement sans expression, juste de l'analyse, mais je me suis senti perdre légèrement pied un quart de seconde et préféra quitter son regard pour attraper ma tasse de café, boire une gorgée et tourner de nouveau mon regard vers elle pour continuer la conversation Et maintenant ça va mieux ? Je ne voulais pas la forcer à m'en parler, je respecte totalement la vie privée de chacun, n'aimant moi-même pas du tout en parler, je ne pouvais que le comprendre et le respecter, même si je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour la jeune femme.

Si ça allait mieux. Non pas vraiment, voir pas du tout. Mais tu essayais t’en bien que mal de relativiser la situation comme tu le pouvais. Mais c’était dur ces temps-ci, de tout gérer avec les études. Un instant tu sens le regard de ton prof sur toi, et tu te perds dans ses yeux un instant avant de rattraper la réalité. Il te demande si tu vas mieux. T’allais pas lui mentir car tes notes en chute pouvaient le témoigner. Tu te pinces les lèvres en le regardant dans les yeux avant de lui répondre. Pour être honnête, j’ai l’impression que c’est pire… Ouais Kol, il t’avait encore détruit le cœur et t’avais sa conasse de copine qui adorait te pourrir la vie. Bien sur que t’allait pas te rabaisser à Keyla, parfois t’aimerais juste qu’elle te lâche les baskets. Qu’elle arrête d’éternellement te chercher, te provoquer. Mais elle cherchait la petite bête et tu lui répondais. C’était sans doute stupide de lui répondre à chaque fois, mais tu ne supportais pas qu’on te marche sur les pieds ainsi.

Non ça n'allait pas mieux, elle n'allait pas mieux et il est clair que les problèmes ne s'envolent jamais d'eux-mêmes et qu'il faut les affronter pour les stopper une bonne fois pour toute. Mais comme toujours, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Je ne suis que ton prof, mais il va falloir que tu règles tes problèmes si tu ne veux pas ruiner ta vie. D'ailleurs tu voudrais faire quoi après tes études ? Parce que peut-être n'avait-elle pas besoin d'obtenir de si bonnes notes, peut-être pouvait-elle allait dans une autre université, même si en étant à Harvard elle avait bien plus de chance de se trouver du travail par la suite. Tout dépend de qui l'ont veut devenir après tout, moi je n'ai jamais eu besoin d'être excellent en cours, mais j'ai bien fait de l'être sinon jamais je n'aurais pu avoir ma place à Harvard et pouvoir me rapprocher subtilement de mon fils. Tout à des conséquences et valait mieux pour la jolie rousse qu'elle se bouge pour retrouver une vie saine.

T'avais préféré être franche, ça ne servait strictement a rien de te voiler la face encore plus. Tu devais affronter la dure réalité qui s'offrait à toi et tu devais surtout lutter contre tes vieux démons qui te hantaient. Ton prof, tu posas alors la question qui tue. Tu restas quelques instants silencieuse. C'est vrai avec tous tes problèmes, tu en avais presque oublié l'essentiel. Qu'allais-tu faire de ta vie après tout ça ? Après Harvard ? Hm.. j'hésite vraiment être suivre ma passion pour le théâtre dans l'avenir ou bien me concentrer sur un avenir professionnel plus raisonnable et surtout stable en disant ses mots tu te rendais compte que ta vie actuelle était un vrai bordel comment tu allais surmonter tout ça. Un trop plein d'émotion d'un coup, tu sentais que t'allait craquer. En fait, t'en parlais jamais de tes problèmes, t'accumuler. Tu glisses tes mains devant tes yeux pour t'empecher de pleurer et tu dis d'une voix tremblante Regler ses problèmes s'est bien plus facile à dire qu'à faire..