KARY&DORIAN << Un petit goût du passé

Il était très tard lorsque je pénètre chez les Quincy. Heureusement ce soir je ne suis pas de garde car je dors debout. J’ai enchainé les patients plus difficiles les uns des autres. En ce moment je ne fais que ça. Du coup je suis épuisé et surtout je meurs de faim je décide donc de rentrer dans la cuisine commune doucement. Il n’y a personne dans le salon des quincy. Normalement à cette heure la tout le monde dort ou alors fait la fête. C’est au bout de quelques secondes que j’aperçois Kary mon ex fiancé. Mon cœur se serre et mon visage se ferme. Elle m’a brisé le cœur je l’aimais tellement. Je la regarde même pas préférant passer devant elle « Non je rentre de l’hôpital » Je sais que je devrais faire un effort car ce n’est pas dans ma nature de faire ça mais je ne peux pas. Nous étions heureux ensemble c’est la seule fille que j’ai réellement aimé mais elle a préféré me quitter sans raisons valables et ça je ne peux pas lui pardonner.

C'est à peine s'il me dit bonsoir alors qu'il passe à côté de moi sans même me regarder. Oui je sais que c'est moi qui ai merdé, moi qui ai installée cette situation entre nous. Je n'irai pas me chercher d'excuses idiotes, j'ai pris une décision, celle que je pensais la meilleur pour moi, pour lui aussi peut-être. Je n'ai même pas eu le cran de lui expliquer pourquoi j'ai pris la fuite. Par peur... Je ne parle jamais de mes précédentes histoires, celles qui m'ont brûlé les ailes. Je lâche un petit soupir tout en relevant mon regard vers lui. Se croiser après tout ceci c'est pas facile, je le sais, j'en suis consciente. Oh, tu étais de garde ce soir? Nous avions pourtant tellement de chose en commun tout les deux. Nous étions presque fait du même bois, ça aurait pu marcher, ça aurait du oui sauf que je ne m'y autorise pas. C'est inconscient de ma part pourtant enfin oui et non. Tu dois être éreinté... Non, je ne me force pas à faire la conversation, j'en ai envie. On ne peut pas continuer à se regarder en chien de faïence tout le temps. Mais, je ressens bien cette gêne entre nous.

La regarder me fait mal, la savoir si proche de moi me fait encore plus mal. Je crois que je n’ai pas encore totalement tourné la page, je reste amère et c’est un peu normal. Elle ma quitté sans raison valable. Moi je l’aimais mais faut croire qu’elle non. Je ne sais pas si un jour je pourrais oublier ça. Mais autant faire un effort nous n’allons pas rester fâché comme ça toute la vie. « Oui j’étais de garde » Bon au moins je réponds à ces questions c’est déjà un effort surhumain que je fais. Je me sors des céréales dans un bol et je sors le lait. Ce n’est pas le meilleur diner du monde mais j’ai absolument la flemme de me faire à manger. Puis je n’ai pas envie de réveiller tout le monde. La vie sera beaucoup plus facile pour moi quand j’aurai mon appartement. « Je meurs surtout de faim » Et ce n’est peu de le dire je dévore mes céréales. Mais c’est vrai que je suis également épuisé sauf que ça j’ai l’habitude et je n’aime pas me plaindre de mon boulot car c’est toute ma vie.

L'atmosphère était lourde et pesante, à tirer au couteau, j'eus presque envie de souffler lourdement même si je comprenais parfaitement que me trouver ici à son retour ne devait pas l'emplir de joie. Je comprenais qu'il puisse m'en vouloir c'était tout à fait logique et le pire dans tout cela était que je ne le détestais pas moi-même, loin de là d'ailleurs. Mes lèvres étaient pincées dans une petite moue gênée. Je sentais qu'il faisait un effort pour ne pas m'envoyer sur les roses purement et simplement et tout ça était ma faute à moi. Je le regardais sortir un bol et des céréales, il avait faim et j'avoue la bouffe à l'hosto même au réfectoire c'était pas grandiose. Je parie que t'as même pas mangé un truc décent aujourd'hui... Si je continue comme ça, il va me dire de me mêler de mes affaires, c'est vrai après tout la manière dont il se nourrit ne me regarde plus mais, pourtant... Pourtant, ma phrase était simplement spontanée. Le fait que j'ai rompu ne voulait pas dire que je m'en fichais de lui. Oui sauf que ça, je ne le lui disais pas. Je me sentais à la fois coupable et en même temps, je savais que je n'avais pas pu faire autrement. Peut-être que c'était trop tôt, trop vite. En même temps j'étais étonnée, étonnée qu'il ne cherche pas à avoir d'explications.

Non mais à quoi elle joue ? A la mère protectrice ? Franchement je crois qu’elle a autre chose à faire que ça. C’est pas comme si c’était important pour elle. Elle n’a pas hésité à me larguer comme une merde alors sérieusement je ne vais pas supporter son faux intérêt très longtemps. « Ouais mais fais pas semblant de t’intéresser à ça , vraiment ça ne sert à rien. » J’aime pas être méchant et encore moins être froid mais elle m’a tellement fait mal que parfois je ne me contrôle pas. Du coup je me sens mal de lui avoir dit ça avec tant de froideur dans la voix « Excuses moi tu sais c’est difficile de .. » De vivre sans toi ? D’aimer à nouveau ? D’être dans la même pièce que toi ? Oui oui et oui. Mais ça tu n’as pas besoin de le savoir « tout ça » Voilà réponse simple. J’ai envie de partir de retourner m’enfermer dans ma chambre mais d’un côté j’ai pas envie de quitter la pièce enfin je n’arrive pas à quitter la pièce plutôt mon corps ne m’obéie pas

Il me reproche de ne pas être sincère en m'intéressant à lui, mon regard se relève vers lui et je me pince la lèvre inférieure avant de lâcher un long soupir. Je ne suis ni vexée ni en colère, il est dans son bon droit, c'est normal qu'il m'en veuille. Pourtant il se trompe. Je ne dis rien de suite, j'évite son regard moi aussi, une minute ou deux alors qu'il s'excuse presque alors que mon regard bleuté se relève sur ce visage que j'ai tant de fois contemplé. T'excuses pas, c'est mérité. C'est ce que je dis sur le moment même, c'est vrai sa réaction est légitime. J'hésite entre me lever, partir et le laisser car je ne veux pas être un poids; ça ne devrait pas... Mais, ça m'ennuie, ça me chagrine presque qu'il croit que je m'en fiche alors que ce n'est pas du tout ça. Essaie juste de ne pas penser à ma place Dorian, si je demande ce n'est pas juste pour te broder une conversation. J'en ai pas rien à faire de toi. Je ne suis juste pas capable de lui expliquer tout. Je ne sais même pas si mes raisons étaient valables ou pas. Je suis juste aussi paumée que lui.

C’est bien beau de dire qu’elle n’en a pas rien à faire de moi mais du coup pourquoi elle m’a plaqué si c’est ça ? Pourquoi elle n’a jamais donné d’explication. Comme si j’étais un vulgaire jouet quelque chose qui n’avait pas compter. Je suis pas le genre de mec a avoir une grande confiance en sois et il faut bien dire que ça ne m’aide pas du tout. Du coup je décide de lui poser la question qui me brule les lèvres depuis tellement longtemps car après tout je pense que je mérite une explication. « Alors pourquoi tu m’as quitté ? » Dire ces mots ça me rappelle la réalité. Nous sommes plus ensemble depuis un moment mais parfois je me dis que c’est un mauvais rêve qui dure depuis bien trop longtemps. « Je sais que ça fait un moment mais tu ne m’a jamais donné d’explications, tu m’as jeté comme un vulgaire jouet alors qu’e nous étions fiancé. » Je sais pas je voyais ma vie avec elle mais non elle en a décidé autrement. Peut être un mal pour un bien je ne sais pas mais j’ai toujours un peu de mal à m’en remettre et c’est plutôt normal.

J'aurai du savoir que ma phrase l'amènerait à se poser la question... Est-ce qu'inconsciemment j'avais fais en sorte de nous amener sur ce terrain ce soir? Mon regard se posa alors presque dans le sien même s'il m'était compliqué de le soutenir. Ce n'était pas faute de sentiments que j'avais décidé de rompre les fiançailles. Non, c'était par peur. C'est vrai, j'aurai pu m'y prendre autrement, j'aurai pu refuser sa demande au lieu de l'accepter, lui dire que c'était trop tôt pour moi. J'aurai pu simplement lui demander d'attendre qu'on ai fini nos études, que je fasse mon année dans l'humanitaire. Après tout ça roulait bien nous deux, enfin je crois. Je me mordis la lèvre comme une gamine prise en faute. C'est vrai, ça faisait plusieurs mois, quoi un an peut-être déjà non même pas, qu'on était séparés. Etait-ce judicieux de revenir là-dessus maintenant? Peut-être qu'il était temps justement. Il était là attablé devant moi. Ma main vint à la rencontre de la sienne que je posais juste dessus. Tu es un gars génial, je le pense toujours. Je sais que j'ai foiré, que je n'ai pas été très douée. Mais, j'ai peur de l'engagement. Voilà j'avais fais un pas déjà. J'avais perdu un gars que j'aimais dans un accident de voiture, un autre s'était joué de moi, m'avait blessée. Et puis il y avait eu Dorian. Et tout était tellement parfait que j'avais pris peur.

Je comprends même si c’est difficile je comprends. Elle n’a pas eu un passé facile et c’est sûr que l’engagement ce n’est pas rien mais peut être qu’elle l’aurait pu me le dire un peu plus tôt au lieu de me dire oui lorsque je lui ai demandé de m’épouser. De toute manière aujourd’hui qu’est-ce que ça change ? Pas grand chose malheureusement. Peut être que si elle me l’avait dit plus tôt on aurait pu arranger les choses ensembles maintenant c’est trop tard. « Tu aurais du me le dire au lieu de me dire oui » C’est vrai j’étais amoureux mais j’aurai compris on aurait pu prendre notre temps allez moins vite. J’ai jamais voulu lui faire peur ou aller trop vite c’est juste que j’étais tellement bien avec elle que je pensais que ça durerait toujours. Après Siam elle a été la seule fille que j’ai été capable d’aimer et ça ce n’est pas rien. « Tu sais j’aurai compris, je t’aimais plus que tout j’aurai fais n’importe quoi pour que tu te sentes bien j’aurai même annulé le mariage » Je la regarde dans les yeux l’espace de quelques instants je sens de la gène et de la peine je sais qu’elle est sincère lorsqu’elle dit qu’elle est désolée mais je le suis aussi terriblement. « En tout cas c’est le passé maintenant, je te souhaite de trouver quelqu’un avec qui tu n’auras plus peur » Je pensais être celui là mais non