Les amoureux ∞ Je hais votre amour autant que ma solitude

La tension était quelque peu palpable. Leurs pics ne faisant qu'alimenter ce noeud qui me nouait l'estomac par peur de voir voler cette soirée en éclats. J'ouvrais bien mes oreilles, suivant la conversation entre eux d'eux, prête à bondir si ça venait à dégénérer. Je ne voulais pas de ça. Le but de cette rencontre n'était pas anodine, je présentais l'homme que j'aime à l'homme qui a toujours été là pour moi. Les deux plus importants dans ma vie, il fallait que le courant passe entre eux au risque de me voir anéantie. Dorian agissait en tant que protecteur envers moi, il voulait s'assurer que rien n'y personne ne viendrait me heurter et j'en étais touchée, mais j'étais certaine que Dexter ne se glisserait pas dans ce rôle. « Je l’aime aussi, plus que tu ne sembles pouvoir te l’imaginer, c’est pas exactement comme ça que je m’imaginais le lui annoncer, mais voilà... » Un sourire se dessina sur mes lèvres à ces paroles. Elles me réchauffaient le coeur d'une intensité qui me faisait pousser des ailes. « Je t'aime c'est vrai. » Mon regard se plongea dans le sien. Je ne voyais plus que lui le temps d'un instant. Mes oreilles n'en revenaient pas de cette déclaration qu'il avait fait si soudainement. Je t'aime aussi, je me le répétais à tour de rôle dans ma tête, pourtant incapable de verbaliser cette pensée passionnée pour lui répondre. Je n'étais pas encore suffisamment prête pour le lui dire ouvertement. Il allait devoir attendre encore un peu, se perdre dans mon regard noyer d'émotions, pétillants de bonheur qui voulait lui faire transmettre ce même message. « Très touchante déclaration. » La voix de Dorian me ramenait à la réalité, je m'étais évadée le temps d'un instant, perdue dans mon petit nuage. Je restais muette, à présent incapable de décrocher ce sourire qui embellissait mes traits. Je me réintégrais peu à peu dans la conversation, ajoutant mon petit grain de sel pour le rassurer. Mais je fis pire que mieux. « Peut-être qu’au fond c’est lui ton exception alors. » Je plissais les sourcils, secouant la tête de droite à gauche pour le contredire aussi vite. « Arrête de dire n'importe quoi Dexter, tu sais que c'est toi mon exception. » Ma main cherchait la sienne, mes doigts s'enlaçant aux siens pour ne former plus qu'un. « Je te le prouverai autant de fois que tu le veuilles. » Je me glissais sur son côté, lui murmurant ces quelques mots avant de me remettre en place en veillant à ne pas le lâcher. Je n'aimais pas qu'il pense pas, il avait totalement tord et je lui ferai mes preuves s'il le fallait. « Tu sais mec si tu dois te méfier d’un mec c’est pas moi. Enfin je dis pas du tout que tu devrais te méfier de quelqu’un hein ? Tu peux faire confiance à Orlane c’est une fille bien. » Je portais une main à mon front en entendant parler mon meilleur ami, avant de le faire glisser jusqu'à ma chevelure. Ce n'était surement pas cette intervention qui allait le rassurer. J'espérais qu'il ne comprenne pas ces paroles de travers. Dorian s'était plutôt bien rattrapé, bien que je savais que Dexter se méfiait de mon passé. « Il ne risque rien. Je ne mettrais jamais notre relation à l'épreuve, ce serait stupide de ma part. » Je ne savais quoi dire en plus, ce fut la première chose qui me passait par la tête. Jamais je ne ferai de l'infidélité à l'homme que j'aime, en l'occurrence, lui.

je hais votre amour autant que ma solitude

 

fiche par ©century sex  

Pendant un instant, je me suis perdu. Comme j’avais la coutume de le faire, perdu dans ses yeux, perdu entre les battements incessants de mon coeur qui est débordait d’amour. Les mots m’avaient échappés, moi-même surprit de me les entendre dire, non que je doutais de leur profondeur, mais je doutais du moment choisi. « Très touchante déclaration » Je tournai la tête vers Dorian, j’aurais presque pu l’oublier lui aussi. Une teinte rosée me monta à la tête, soudain incroyablement gêné de la scène que je faisais devant ses deux complices. Je regardai Orlane brièvement, son regard pétillant de quelque chose que j’avais dû causer. Arf, ça me fis fondre. Je l’aurais bien embrasser si nous n’avions pas un public aussi peu chaleureux. J’essayais réellement de ne pas paraître désespérément insécure, mais j’échouais à tout coups. Elle me disait une chose et je voyais automatiquement le pire, je me détestais d’être aussi peureux de vivre, mais ça venait avec ma pathologie. « Arrête de dire n'importe quoi Dexter, tu sais que c'est toi mon exception. » Je la regardai timidement, ses doigts plongeant entre les miens alors qu’elle me confessait les plus belles poésies, me confirmant qu’elle me le prouverait autant de fois qu’il le faudrait... J’avais de la chance d’avoir une femme capable de comprendre sans juger ma personnalité défaitiste. Dorian repris la parole, tentant un peu maladroitement de me rassurer sur l’avenir de notre couple. « Tu sais mec si tu dois te méfier d’un mec c’est pas moi. Enfin je dis pas du tout que tu devrais te méfier de quelqu’un hein ? Tu peux faire confiance à Orlane c’est une fille bien » Je déglutis à la fin de sa première phrase, essayant de ne pas m’y accrocher trop sévèrement pour avaler le reste de ses propos. Je n’aimais pas penser au passé de la brune, parfois je n’arrivais simplement pas à y survivre, mais un jour j’avais espoir d’arriver à en parler sans trop de difficulté. Nous apprenions ensemble, elle et moi et c’était un défi que j’endossais avec joie. « Il ne risque rien. Je ne mettrais jamais notre relation à l'épreuve, ce serait stupide de ma part. » Je resserrai mes doigts autour des siens, soudainement conscient que je n’avais plus dis un mot depuis quelques échanges, je me rattrapai bien vite; «Je te fais confiance... enfin, je vous fais confiance.» Je vacillai la tête des deux côtés pour les voir assimiler ma nouvelle résolution. «Dorian je te dois des excuses je crois, tu dois savoir comme c’est, on perd aisément la tête quand son coeur est mis en danger.» Je lui tendu maladroitement la main qu’il me restait sans jamais lâcher Orlane de l’autre. J’aimerais faire la paix, du moins pour le moment, je serai toujours jaloux de tout ce qu’il sait sur elle que j’ignore. «Vous vous connaissez depuis combien de temps déjà?» Aussi bien estimer tout de suite le nombre d’années qu’il me restait à rattraper.