(+Andrew) MUSIC IS MAGIC.

Serait-il en train de sympathiser avec la jeune femme qu’il avait toujours tout fait pour ignorer malgré le fait qu’elle soit blonde, et tout le monde savait que c’étaient les blondes son péché mignon, de plus elle était très mignonne mais non malgré tous ces attributs qu’elle possédait, il avait toujours refusé de ne voir en qu’une simple jeune femme sans intérêt. Mais aujourd’hui alors qu’il venait de la trouver en pleine session de piano, il avait découvert une toute nouvelle personne qui l’intriguait désormais… Honnêtement, il n’aurait jamais cru qu’elle était aussi douée ou pire qu’elle avait du talent, non pour lui c’était une fille simple qui ne méritait guère ses attentions de jeune noble britannique. Mais oui, il était étrangement surpris de sa réaction actuelle, en effet alors qu’il aurait pu continuer à l’ignorer comme il le faisait si bien jusqu’à trente minutes environ, cependant il avait décidé de rester face à son interlocutrice afin de l’affronter fièrement comme il sied à une personne de son rang social… Elle lui avait dit maintes et maintes choses dont le fait qu’elle composait elle-même ses musiques, ce à quoi le jeune homme avait dit qu’il allait l’aider si elle le souhaitait puis il s’était présenté comme elle le souhaitait lorsqu’elle lui avait posé cette question sur sa prétendue appartenance à la haute société. Dans la suite de la conversation le fit sourire parce qu’il ne s’y attendait pas vraiment à ce genre de questions mais tout de même il répondit d’une voix toujours aussi posée et amicale de plus en plus : « Je suis le fils unique d’un Comte et d’une Baronne britanniques, ce qui fait de moi un héritier de la noblesse et de plus, mon père possède une société de construction d’avions privés du nom de KW Industries… Lorsque mon père déciderait de prendre sa retraite, je serais à la tête d’une fortune colossale je l’avoue. Il y a neuf zéros après les deux premiers chiffres et ça compte en US Dollars, vu que c’est la monnaie officielle dans l’aéronautique… ». Il se tut légèrement tout en continuant de sourire et ce qu’elle disait maintenant augmenta sa surprise ; il dit dans la foulée : « Ton courage de refuser mon aide est parfaitement honorable, et je suis d’accord avec toi, tu réussiras mieux en donnant le meilleur de toi-même pour te débrouiller seule mais saches tout de même que ce ne serait pas ce qu’on appelle familièrement du piston… Depuis combien de temps fais-tu du piano ? »

Mais que diable lui arrivait-il en ce jour ? Comment pouvait-il trouver un quelconque semblant d’intérêt sur la jeune femme qui se trouvait face à lui à l’heure qu’il était, alors qu’elle n’était pas une riche héritière, encore moins une fille de la Noblesse et par-dessus tout, elle était dans la maison des Mathers… Donc il ne pouvait guère se lier avec elle mais depuis qu’il avait entendu les jolis sons donnés par son piano, Drew n’arrivait donc plus à la regarder de la même manière qu’autrefois. Non aujourd’hui, alors que la jeune femme répondait à ses questions, il se demandait s’il était capable de se lier d’amitié avec elle et passer outre de ce que ses parents pensaient des personnes de rang inférieur. Qu’importe, il ne la quitta pas des yeux pendant qu’elle parlait : elle s’était mise à raconter le conte de Blanche-Neige. Bien sûr qu’il connaissait ledit conte, ainsi que le film d’animation de Disney, en effet même dans les familles nobles on racontait aux enfants les contes de Grimm, de Prévert et autre. Néanmoins au lieu de répondre à la question de la jeune femme, il la laissa poursuivre son laïus. Ce qu’elle disait avait un grand sens moral et le jeune homme en était incroyablement surpris, en effet même si on l’avait fait travaillé sur tous les contes afin qu’il comprenne les sens cachés de chaque écrit, l’analyse de Miss O’Meara était plus qu’intéressante et le comble, c’était qu’il était entièrement d’accord avec elle. Et en plus ce qu’elle disait était plus que véridique dans la vraie… En effet, les gens de nos jours n’étaient intéressés que par l’appât du gain, donc ils faisaient tout leur possible – quitte à tout quitter – pour parvenir à leur but. Elle lui souriait avant de lui demander ce qu’elle était pour les gens de sa condition. Drew s’attendait à une question pleine de rancœur ou ironique mais ce n’était rien de tout ça, elle semblait vouloir connaître réellement la réponse à cette question donc il lui rendit son sourire avant de répondre : « Etant donné que tu m’as parlé avec franchise et honnêteté, il est de mon devoir de faire de même à ton encontre. Donc, pour les personnes de mon rang social, tu serais… ou plutôt, tu es une personne sans intérêt, une roturière qui gâche les traditions – ça c’est ce que diraient les nobles traditionnalistes – et je dois l’avouer que mon jugement à ton encontre était faux. Tu n’étais pas réellement indigne d’intérêt à mes yeux mais je ne parvenais pas à voir en toi autre chose qu’une simple fille… Aujourd’hui, je dois me rendre compte que certaines parcelles de mon éducation réduisent mes capacités de jugement sur des personnes. Qu’importe, je te demande de me pardonner. » Il s’inclina légèrement comme il sied à une personne qui présente ses excuses…

Le jeune Andrew Kenworth avait toujours prôné pour l’honnêteté et la franchise en toutes circonstances, surtout lorsqu’on engageait une conversation importante et civilisée et ce même si la personne qui se trouvait face à nous ne faisait guère partie de la même classe sociale… Mais on l’avait toujours éduqué avec la certitude que les gens de la Noblesse ou encore les personnes de la Haute société ne se devaient guère d’être trop attachés à des personnes qui ne faisaient nullement partie de la même classe… Donc il n’y avait que le mépris qui existait pour ces gens-là à qu’ils donnaient l’adjectif de roturiers, des moins que rien alors que c’était certain qu’ils en avaient un peu plus dans le cerveau et dans l’âme que les riches… Et c’était ce qui était arrivé au jeune homme ! Il avait toujours considéré les autres personnes comme inférieures à lui : il était un bien meilleur parti ! Il possédait un compte en banque bien plus conséquent que les autres, il était fils d’un comte et de surcroît membre honoraire et à vie de la Noblesse Britannique… De plus, il possédait un sang royal puisqu’il était l’un des cousins éloignés de la famille Royale Britannique et son éducation avait l’une des meilleures de la planète – il sortait tout de même de la Meilleure Ecole privée de toute la planète – et aujourd’hui il faisait partie des étudiants les plus huppés d’Harvard donc oui il était au-dessus du lot et des autres surtout… Et alors que d’ordinaire, il se serait braqué et aurait tourné les talons parce qu’il était bien trop fier pour s’excuser de son comportement indigne, il avait finalement opté pour l’honnêteté qu’il prônait et il avait répondu à la question de la jeune femme. Pensant qu’elle allait elle-même se braquer à cause de ce qu’il avait répondu, il fut agréablement surpris de voir qu’il n’en était rien de tout cela. Au contraire, elle lui disait même qu’elle ne lui en avait jamais tenu rigueur alors que c’était insultant de se faire rejeter de la sorte… Ce qu’elle disait par la suite le fit sourire et le rire qu’elle eut ensuite était très communicatif et il se sentit plus léger. En dernier lieu, elle lui demanda s’il était libre ce soir. Il inspira longuement et dit d’un ton amical et léger : « Je n’ai rien de prévu. Donc on peut en déduire que je suis libre… Et tu as certainement raison et je serais honoré si tu me montrais ton monde à toi… Je ne promets pas de résultats concluants dès le début mais je ferais un effort afin de m’intégrer et mieux comprendre le monde qui nous entoure… »

Cette rencontre allait se retrouver dans les annales tout de même, en effet le jeune Kenworth n’aurait jamais cru qu’un jour, la jeune femme qu’il trouvait si peu digne de son intérêt malgré son joli minois et son corps de déesse, parviendrait un jour à briser ses défenses… Elle l’avait déstabilisé et cela se révélait être un fait très rare voire inédit parce qu’en effet, l’unique personne qui parvenait à le déstabiliser n’était autre que sa propre mère – pas même son père réussissait cet exploit – mais Zippora O’Meara avait réussi à le déstabiliser avec de la musique… Quand bien même, il ne savait guère jouer d’un instrument ou encore moins chanter devant un auditoire mais tout de même il possédait l’oreille musicale et savait parfaitement différencier chaque notes, chaque gammes etc… Bref, il avait été subjugué par les talents musicaux de Zippora et cela avait conduit à ce qu’il était en train de faire actuellement… Il était en train de se faire une nouvelle amie et il avait même accompli quelque chose de très symbolique tout de même : il avait reconnu ses erreurs de jugement et il lui avait demandé de le parvenir pour son manque total de discernement envers les personnes ne faisant guère partie de son rang social… Par la suite, elle lui avait demandé s’il était libre ce soir, ce à quoi Drew avait répondu qu’il n’avait rien de prévu donc oui il était libre. Par conséquent, elle lui proposa de faire une petite sortie à l’extérieur pizza/bière/film et elle proposa d’inviter des personnes ou alors qu’ils restent en tête à tête. Pendant qu’elle lui tendait un bout de papier avec son numéro griffonné dessus, il répondit d’une voix posée : « L’idée me plaît assez mais je ne pense pas que je sois prêt pour sortir avec des personnes que je ne connais pas le moins du monde. Donc je dois dire que je préférerais qu’on sorte en tête à tête, si ça ne te dérange pas bien sur. Et voici mes coordonnées… » Il lui tendit sa carte de visite de KW Industries… Elle lui proposa un horaire par la suite, qui lui convenait bien donc il répondit en souriant aimablement : « Je serais là à 20 heures précises, je passerais te chercher avec ma voiture. »

Le fait que la jeune femme lui avait proposé une sortie pour le soir même signifiait que l’entrevue allait très bientôt se terminer et sur une bonne note d’ailleurs. Drew ne s’y attendait pas du tout à une situation de ce genre : il avait tout de même réussi à changer d’avis sur une personne qu’il avait toujours considérée comme indigne de son intérêt mais comme si on lui avait fait un lavage de cerveau ou bien qu’on ait voilé ses beaux yeux bleus, il ne regardait plus la blondinette des Mathers de la même manière maintenant… Non aujourd’hui, pour lui elle était des plus intéressantes et il aurait donné n’importe quoi pour continuer leur conversation qui était fort intéressante et particulièrement enrichissante, donc c’était la raison pour laquelle il avait accepté sa proposition de faire une sortie pizza/bière/cinéma mais il avait tout de même précisé qu’il préférait se retrouver uniquement en tête à tête avec elle. Pour toute réponse elle s’était levée prenant ses affaires et elle lui avait lancé une petite pique toute gentille disant qu’elle était ravie d’être finalement visible à ses yeux. Drew ne put s’empêcher de rougir l’air légèrement gêné et elle conclut en disant que le tête à tête équivalait à un rendez-vous galant… Il sourit lui aussi en répondant avant qu’elle ne parte de la pièce : « Je serais en très galante compagnie de toute façon. A ce soir 20 heures. », puis il lui emboîta le pas et sortit de la pièce pour se diriger vers la Winthrop House tout en pensant à ce qui allait se passer durant leur petite sortie…

THE END