JASPER - Du yoga mais pourquoi donc ?

Jasper semblait ravi de savoir que moi et Kaya on s'étaient retrouvées, qu'on s'entendaient bien et qu'en plus, on étaient dans la même confrérie. Puis quand je lui fis part que mes parents étaient décédés, il me dit qu'il était désolé, cela me touchait mais j'avais fait le deuil de mon père remplacé par de la haine et pour ma mère toujours pas. Alors je lui répondit.

Oui c'est génial et j'espère que quand elle aura fini ses études, on prendra un appartement toutes les deux, cela reste à voir bien sur, je reste Dunster jusqu'à la fin de mes études dans quelques années. Et ne t'en fais pas, cela fait plus de 10 ans et même si je fais toujours un cauchemar de cette journée où j'ai été le seul témoin, j'apprends à vivre ma vie sans y penser en fait. Mais merci.

Alors je lui souria car je commençais vraiment à apprécier Jasper, il était sympathique.

« Où t'as été le seul témoin... ? » Répéta-t-il d'un air un peu abasourdi. Généralement, ce genre de phrase ne présumait rien de bon. Ca sentait l'histoire glauque à des kilomètres. Jasper avait de la chance d'avoir encore son père, et d'avoir une si bonne relation avec lui. Il s'en rendait compte. Mais il ne voulait pas insister sur ce sujet, n'étant pas sur qu'elle avait envie d'en parler. Surtout qu'ils étaient dans un contexte paradisiaque, Leonor voulait sûrement profiter de sa journée sans se plomber le moral. Du coup, Jasper reprit sur le premier sujet : « T'es en combientième année là ? J'suis content de savoir que tu resteras parmi nous jusqu'à la fin de tes études. » Il lui adresse un sourire et finit son verre d'une gorgée. « T'es bien chez les Dunsters ? » Il n'avait pas l'occasion de demander à tous leur avis, leur sentiment, se sentaient-ils intégrés ? C'était l'occasion. Surtout que la demoiselle n'était pas ancienne chez les jaunes, elle venait juste de terminer son bizutage.

Comme je m'en doutais, Jasper fut intrigué quand j'évoqua que j'étais le seul témoin et la chose la plus douloureuse de ma vie, il fallait que j'en parle mais j'avais confiance en lui alors j'allais lui raconter l'épisode de ma vie qui me hante depuis 10 ans. Puis il me demande en quelle année j'étais et si j'étais bien chez les Dunsters. Alors je lui répondit.

En fait, je ne pensais pas devoir en parler mais je sais que tu es quelqu'un de confiance alors je vais te le dire, j'ai été l'unique témoin du meurtre de mes parents quand j'avais 6 ans, j'étais cachée dans un placard et je me suis enfuie avant l'arrivée de la police, voilà la chose qui me hante depuis 10 ans. Sinon je suis en fin de 2e année d'anthropologie donc il me reste encore longtemps avant de partir de la maison tu crois pas ? Et oui je me sens bien chez les Dunsters car j'ai pas mal souffert de ma différence étant surdouée que désormais je me sens comprise parmi vous tous.

Je lui souria avant de me remettre à repenser à ce jour qui a changé ma vie à tout jamais et qui m'a privée de ma mère pour la vie. Elle ne pourra jamais m'assister pour mon futur mariage ou connaitre ses petits enfants, même si je n'ai personne dans ma vie et que je suis encore jeune, j'y pense parfois

Non, Jasper ne voulait pas en parler. Il avait fait exprès de ne pas appuyer où ca fait mal, après tout Leo et lui ne se connaissaient pas bien, elle ne devait pas vouloir se confier à lui. Ce genre de choses, ça ne se conte qu'aux plus proches. Il n'en faisait partie. Certes, il était son président, mais ça ne lui donne pas un accès direct à ses confidences. Le fait que la demoiselle lui parle de cet événement lui fit plaisir, cela montrait qu'elle se sentait suffisamment en confiance à ses côtés pour aborder ce sujet. Mais il n'était pas le plus à l'aise, ni celui le plus à même de dire ce qu'il faut. D'ailleurs, le garçon garda les lèvres closes quelques secondes, qu'il abrégea afin de ne pas la gêner. « Oh, je suis.. » Putain, non pas désolé. « Humm. » Vas-y, trouve un truc à dire. « Je suis désolé de t'avoir fait parler de ça, je savais pas.. » Grande avancée. « C'est.. Horrible. » On dirait pas qu'il a un QI élevé là, hein ? « Ils ont retrouvé qui a fait ça ? » Il n'aurait jamais pu imaginer en voyant Leo, elle était si pleine de vie. Du coup, enchainer sur un sujet plus léger paraissait carrément désuet. « C'est l'but, que tu sois bien...  on accepte toutes les différences. » Il esquisse un sourire, heureux qu'elle y ai trouvé une maison, plus particulièrement maintenant qu'il savait ce qu'elle avait vécu.

Je venais de raconter le drame de ma vie au président de ma maison, la Dunster House, il n'était qu'un ami depuis peu et déjà je me confiais avec une grande facilité, une première pour moi et je ne regrettais pas du tout. Alors il s'excusa puis me dit que c'est horrible en me demandant si les coupables avaient été retrouvés mais non les salauds qui ont tués ma mère couraient toujours ou étaient morts, cela m'était égal aujourd'hui, j'ai survécu à ce drame et je veux profiter de ma vie. Enfin, il me fit savoir qu'à la Dunster House, toutes les différences faisaient la force de la maison, ce que j'avais constaté avec ma cousine muette qui s'était faite quelques amis depuis son arrivée il y a quelques années bien avant moi. Alors je lui répondit.

Ne t'excuse pas, j'apprends à vivre avec mes cauchemars et surtout de profiter de ma vie en fait. Et non les coupables soit courent toujours à Mexico, soit sont morts tués par leur cartel de drogue. Et oui la Dunster est la meilleure maison qui me corresponde le mieux en tout cas. De plus, ma cousine qui est à Harvard depuis avant moi s'est faite une place alors qu'elle est muette alors moi avec mes soucis de santé et mon intelligence supérieure à la normale, j'y arrive aussi, tu ne crois pas ?

Je lui souria tout en sirotant mon cocktail sans alcool.

Il était plutôt facile de se confier au Dunster. Il n'était pas forcément toujours de bons conseils, mais il savait écouter. C'était quelqu'un de confiance, et cela ressortait assez facilement de son attitude. Jasper fut néanmoins très flatté que Leonor, qu'il ne connaissait pas beaucoup, et alors que cette conversation était leur premier vrai échange, se confie de la sorte sur un sujet si intime. « Faut que tu profites de la chance qui t'as été donné de survivre à tout ça.. » Il esquisse un sourire en coin, timide. La demoiselle était vraiment une fille forte, elle avait réussit à relever la tête et passer outre la douleur. C'était impressionnant.. et ça remettait un peu les choses à leur place. « Ouais t'as raison. Et puis t'es une battante non ? » C'est pas une petite fac qui allait la mettre à genoux. Bref, Jasper venait de terminer son verre, et Leonor aussi en venait à bout. « Bon allez, ca te dit qu'on rentre faire un tour à la piscine ? » La demoiselle acquiesça, et ils quittèrent le bar pour rejoindre l'intérieur de l’hôtel.


FIN DU TOPIC