LOUKANE ∇ I can resist your charm, you'll see.

Quelle idée d'être venue voir Loukas. Je n'avais juste pas réfléchi sur le coup en devinant que c'était un piège qu'il me tentait délibérément. Je n'avais plus qu'à faire confiance à mes capacités de résistance à tentation en me focalisant sur une seule et même personne. Par je ne sais quel chemin, on se retrouvait à parler de tenues fantasmées par les hommes. Sans doute aurait-il voulu que j'enfile la combinaison parfaite de l'infirmière sexy, mais ceci ne resterait qu'une image envahissant son esprit et rien de plus. “Autant que la tenue de pompier pour les femmes je suppose” Je haussais légèrement les épaules à cette réponse. Je n'en doutais pas. Toute tenue affriolante avait le don de mettre les hommes à la merci des femmes. Il ne suffisait parfois que de ça pour leur plus grand plaisir. Un tripe que je ne comprenais définitivement pas. “Qui te dit que ça fait partie de mes désirs ?” Je plissais les yeux pour décerner les traits de son visage. Son sérieux le trahissait beaucoup trop. “Dans ce cas, tu serais indifférent si je m'habillais comme tel?” lui demandais-je pour trahir ses pensées, alors qu'un sourire malicieux se dessinait vivement sur mes lèvres. Il n'y avait pas que lui qui pouvait mettre la tentation en jeu. J'essayais alors du mieux que je pouvais de justifier ma venue ici et la raison pour laquelle j'étais encore là. De plus en plus il s'approchait dangereusement. J'aurai pu faire un pas en arrière à chacun de siens en avant, mais cela aurait été trop stupide. “À d'autres, tu serais naïve à ce point ?” Autant dire qu'il était coriace et trouvait toujours quelque chose à dire pour me mettre en péril. “Moi, naïve?” lui demandais-je avant de laisser un rire ironique. “Loin de là! J'ai juste l'âme d'une secouriste.” Ouais, bon, j'étais pas vraiment entrain d'arranger mon cas et il n'était pas non plus bête. Peut-être avais-je été naïve sur le coup. Mais juste cette fois. Sur ma demande, il tourna les talons pour aller se rhabiller. Je pouvais entrevoir ses moindres faits et geste jusqu'à voir son postérieur au travers de tout. Sans doute l'avait-il fait exprès une fois de plus. Arg! Il aimait vraiment jouer. “ Trop de précautions tuent les précautions comme on dit.” Sur ces paroles il refaisait surface dans la pièce principale de sa chambre d'hôtel alors que j'avais fait quelques pas jusqu'à m'asseoir sur le bord de son lit sans même lui demander la permission. “Non pas du tout, ou ce serait trop facile.” lui dis-je d'une voix détendue. “Je suppose que ça ne doit pas t'arriver tous les jours que quelqu'un te résiste autant que moi. Je me trompe?” J'étais tout à fait consciente dans sa réputation et savait pertinemment son succès auprès des femmes. Il se les appropriait toutes les unes après les autres, sans jamais se soucier de quoi que ce soit.

Ça avait été trop facile, allons, crier au loup était le plus vieux coup du monde, et pourtant il marchait toujours. Orlane avait accouru sans que je n’aie à lever le petit doigt, c’était vraiment drôle à voir, peut être un peu pathétique, mais au moins elle allait égayer mon après-midi. Ce n’est pas que le Spring Break était ennuyant, non bien au contraire, seulement j’avais besoin d’une petite pause-détente avant de continuer les festivités et de me plomber la tête comme je le faisais chaque soir, et ce, même lorsque j’étais à Harvard. Au final le contexte ne changeait pas, j’étais aussi fêtard, le seul point positif du Spring Break était que les filles d’habitude coincées se libéraient un peu plus, et quelques-uns de mes potes également, ça et bien sûr la magnifique vue avec la mer d'azur et le sable fin. « Je suis déjà resté de marbre devant des femmes dans ce genre de tenues, et beaucoup plus attirantes que toi au passage. » Je me contentais de hausser les épaules tout en faisant une moue, restant le plus calme possible, essayant de l’imaginer dans cette tenue. J’avais côtoyé les plus belles femmes du monde lorsque j’étais à New York, je connaissais des mannequins de Victoria Secrets, c’est pour dire. Mais je n’allais pas faire mon méchant non plus, ni mon hypocrite, Orlane avait un charme certain. « Bien sûr, une vraie Mère Teresa en puissance. » Je me mettais à rire, elle se mentait à elle, c'était si mignon, un peu con étant donné que je savais la vérité, mais mignon. Je décidais alors d’aller me changer, enfilant rapidement ce que j’avais sous la main, puis je rejoignais à nouveau la pauvre innocente. « Pour que quelqu’un résiste, il faut déjà qu’il soit tenté. » Je lui adressais un large sourire avant de me diriger vers le minibar, je me servais alors un verre de whisky, il était sûrement un peu tôt mais qu’importe, je me foutais de l’heure. « Tu veux quelque chose ? »

“Je suis déjà resté de marbre devant des femmes dans ce genre de tenues, et beaucoup plus attirantes que toi au passage.” Hum, ces paroles étaient à la limite de m'insulter, et pourtant je les prenais avec le sourire. “Dommage pour toi alors, moi qui comptais y remédier.” dis-je en basculant légèrement la tête sur le côté. Evidemment je plaisantais. Ca aurait été trop facile de rentrer dans ses filets en lui donnant l'occasion de me voir dans le rôle d'une infirmière ou même d'une pompière. Ce n'est qu'une tentation verbale que je lui accordais, pour savoir s'il resterait si indifférent qu'il le prétendait. Voyons, soyons réaliste! Mais alors que je tentais de défendre la raison de ma présence ici, je ne faisais que aggraver mon cas et de lui accorder cette victoire de la raison. J'avais répondu la première chose qui me passait par la tête, ce qui n'empêcha pas Loukas de s'en moquer. “Bien sûr, une vraie Mère Teresa en puissance.” Un rire m'échappa à mon tour. Je me sentais à la limite du ridicule pour le coup. J'avais en réalité du mal à accepter qu'il n'avait pas tord et que la naïveté s'était brusquement emparée de moi. “Je ne suis pas crédible, c'est ça?” Cette question inutile puisque je connaissais la réponse à l'avance. Il allait falloir que je retravaille mes ressources d'excuses, car pour la peine, j'étais complètement nulle. “Pour que quelqu’un résiste, il faut déjà qu’il soit tenté.” Une fois de plus, il avait raison -bien que cette logique coulait de source. Je me contentais simplement de hocher les épaules pour approuver ses dires. “Je n'ai jamais dit que je n'étais pas tentée. Et je suis presque sur que tu le savais bien avant que je te le dise.” Je n'avais pas l'habitude de m'imposer des barrières lorsque quelqu'un me plait, et pourtant j'avais décidé d'agir de la sorte avec lui. Sans doute n'étais-je pas encore assez bonne pour cacher mon attirance, mais j'allais au moins pouvoir prouver que je pouvais me retenir à tout moment. “Tu veux quelque chose?” De l'alcool, bonne idée! Il ne pouvait mieux me proposer. “La même chose que toi.” Je prendrai n'importe quoi, pour vu que ce soit fort. J'en avais quelque peu besoin.