(+ Ioann) hey you !

Bambi avait passé plusieurs heures sur la plage, à bronzer et nager en bikini et c’est dans cette même tenue qu’elle venait de passer le hall de l’hôtel. Toute l’après midi durant elle avait été accostée par des membres de la gente masculine, dont elle ne connaissait même pas l’identité la plupart du temps, et autant dire que croiser quelqu’un de connu lui fit plaisir, surtout qu’il s’agissait de Ioann… « Heyyyy mon bichon ! » s’exclama-t-elle en arrivant derrière lui cachant ses yeux à l’aide de ses mains encore légèrement humides, tout sourire et particulièrement ravie même de le croiser vu qu’elle n’avait même pas eu la chance de le croiser dans l’avion. « J’ai cru que tu t’étais perdu, je t’ai même pas vu, t’es arrivé en même temps que tout le monde hier ?! En tout cas t’es blanquinou, va falloir faire bronzer tout ça ! »

Je m'étirai de tout mon long, regardant autour de moi en fronçant les sourcils. Depuis que j'ai quitté ma chambre d'hôtel, je n'ai croisé personne d'Harvard, ce qui n'annonçait rien de bon. Je soupirai longuement avant de posai mes lunettes de soleil sur ma tête. J'avais enfilé mon maillot de bain et des sandales masculines pour allez marcher un petit peu, histoire de visiter le coin durant mon temps libre. C'est alors qu'une paire de mains vint recouvrir ma vue. Un sourire se dessina lorsque je reconnu le timbre de voix de Bambi. « Naan... j'ai fêté notre arrivé avec mes potes et j'ai dormi une bonne partie de la journée pour ensuite profiter des services offert de l'hôtel... » Ouais, c'est assez ordinaire comme premier séjour à Punta Cana. Habituellement, les gens se lèvent tôt pour profiter de leur vacance alors que moi, je dormais comme un gros panda. Je me reculai un peu, admirant Bambi du regard. « Le maillot que je t'ai acheté te vas à merveille... » Je lui fis un clin d'oeil avant de passer un bras dans son dos. « Alors... Qu'est-ce que tu t'apprêtais à faire? »

« N’est-ce pas qu’il me va bien ? » fanfaronna Bambi, pas peu fière d’avoir tenu la promesse faite juste après que Ioann lui ait offert ce fameux bikini pour mieux fuir au devant de ses obligations du moment. En tout cas, elle avait déjà un peu bronzé, et avait passé une formidable après-midi sportive à découvrir tout un pan de plage de Punta Cana. Le rêve total pour quelqu’un n’ayant pas l’habitude de profiter d’une telle température… « Je vois que t’as kiffé de ton côté ! Pour ma part je reviens de la plage, je crois que c’est un peu évident… j’ai rencontré deux ou trois gars très sympa avec qui j’ai fais du surf et là bah… je rentrais à ma chambre genre normal. Tu avais quelque chose de prévu sur ton programme de ministre, de ton côté, Monsieur Romanov ? » le taquina-t-elle en entortillant une mèche de sa longue chevelure blonde autour de l’un de ses doigts, légèrement provocatrice.

Je roulai des yeux lorsqu'elle admis être fabuleuse dans son costume de bain, faisant négativement signe de la tête parce que j'étais amusé par son comportement de prétentieuse. Seulement, je serrai tranquillement la mâchoire lorsqu'elle m'avoua avoir fait la rencontre de type sympa avec qui elle avait fait du surf. « J'avais prévu de marcher un peu, tout simplement. En espérant te trouver et encore une fois, le destin à bien arranger les choses. » Mon ton était soudainement neutre, beaucoup moins enjoué qu'à son arrivée. « T'aurais pas envie de retourner sur la plage pour me présenter tes nouveaux copains? Peut-être qu'ils ont des amies filles avec qui je pourrais jouer au volleyball? » Bon, mon commentaire était peut-être déplacé, mais j'avais envie de la narguer un peu. Je détestais le fait que d'autres mecs que moi l'ais vue aussi peu vêtue. Évidemment, je suis pas supposé en faire une cata, mais là le fait qu'elle m'en parle avec autant de facilité m'énervait grave. Je suis pire qu'une fille faut croire.

Bambi n’était pas aveugle, il aurait fallut l’être pour ne pas voir Ioann se tendre légèrement à ses aveux somme toute normaux de son point de vue. Après tout, si la jolie blonde avait envie de se rendre à la plage et de faire du surf avec des gens, c’était son droit le plus strict, n’est-ce pas ? Elle n’estimait pas avoir de compte à rendre à qui que ce soit hormis sa meilleure amie avec qui elle partageait sa chambre à Punta Cana. Mais Mina ne serait jamais intrusive, tout comme l’inverse était vrai. « Tu me cherchais ? Tu pouvais m’appeler aussi, tu sais… c’est mon évasif comme méthode ! » rigola-t-elle, à moitié hilare car il n’y avait bien que Ioann pour user du doigt mouillé en guise de méthode… « C’est moi ou t’es jaloux ? Ceci dit si tu veux qu’on aille à la plage, on y va, je savais même pas que tu aimais le volley ! »

Je fronçai les sourcils en faisant une petite mine renfrognée lorsqu'elle me demanda si j'étais jaloux. « Non, pas du tout... » Je lui tirer la langue tel un enfant de quatre ans avant de la prendre par la main et de marcher vers la plage. En fait, oui, ça me tracassais un peu de savoir qu'elle voyait d'autres mecs quand je suis pas là. Je n'avais jamais réalisé que c'était «possible». Pas que je n'ai pas confiance en Bambi, au contraire, mais je n'ai pas confiance en les garçons qui se rincent l'oeil sur le corps somptueux de la blondinette. « M'en veut pas si j'ai changé d'air okay... Je veux simplement pas qu'il t'arrive du mal. Là tu vas me dire : Ioann je te rappelle qu'on suit des cours de défense ensemble. Et moi je vais te répondre : Je m'en fout parce que tu comptes à mes yeux et que s'il t'arrivais quoi que ce soit, je me sentirais coupable de pas avoir été présent pour te protégé... » J'avais imité sa voix pour le plaisir, car oui, il m'arrive parfois de poursuivre des conversations toute seul. C'était peut-être pathétique, mais au moins elle savait la vérité.

Pas du tout jaloux ? A peine ! On ne la faisait pas à Bambi mais elle se contenta d’esquisser une simple petite moue sans enfoncer le clou pour autant. Il était libre de ressentir ce que bon lui semblait mais ne pas lui avouer était ridicule, comme si elle était du genre à se moquer ! Cependant, le discours qu’il eut ensuite lui arracha un beau froncement de sourcils tant elle ne s’y attendait pas : s’inquiétait-il qu’il puisse lui arriver un pépin ? Sans doute. Pourtant, Bambi s’était simplement amusée sur la plage à faire du surf, elle ne risquait rien à priori vu le monde environnant sur ladite plage de Punta Cana où elle avait passé son temps à faire bronzette et à patauger dans l’eau ou sur un surf. Elle secoua donc la tête de gauche à droite d’un air à la fois amusé et attendri, ne s’étant pas imaginé une seconde qu’il puisse s’inquiéter avant de reprendre, d’un air presque imperturbable : « Tu te fais du mouron pour moi ? Io’, il ne va rien m’arriver sur une plage… puis pourquoi tu as voulu changer d’air si tu tenais à être mon bodyguard, hein ? C’est pas très logique tout ça ! Ceci dit je suis touchée que tu tiennes à moi et si tu as si peur qu’il m’arrive une tuile… tu n’as qu’à m’accompagner, ce sera mieux pour tes nerfs ! »

Je lui fis la moue, me trouvant un peu con d'avoir eu une réaction si spontané. Disons que je ne suis pas habitué à ce genre de sentiment. Oui j'ai l'habitude d'être un gars protecteur, mais de piquer des petites crisettes à la noix par jalousie... C'est vraiment pas bon genre. Je ralentis mes pas pour finalement stopper toute marche pour me tourner vers Bambi lorsqu'elle termina son discours. « Je suis désolé pour ça et... Je suis désolé pour ce qui va arriver. » Sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je la pris en poche de patate pour ensuite courir vers l'eau. Une fois le bas du corps trempé, je jetai Bambi dans l'eau en éclatant de rire. « Tu sais, je pense que y'a plus de danger que tu te fasses mal quand je suis dans les parages que quand tu es seule. » Disons que parfois, il m'arrive d'être un peu moins délicat, comme en ce moment. Je l'éclaboussai pour l'agacer encore plus avant de m'enfuir à travers les petites vagues.

« Comment ça pour ce qui va arriver ? » l’interrogea Bambi avant de se faire soulever comme une plume pour mieux être trimballée tel un sac à patates, trouvant la position très peu flatteuse mais elle eut beau crier, chercher à s’échapper, Ioann n’en n’entendit mot et fini par la balancer à la flotte, comme le gamin qu’il était. Autant dire que la monténégrine prit quelques secondes avant de remonter à la surface, histoire de calmer la potentielle crise de colère qui chauffait pour éviter d’avoir des mots pouvant dépasser sa pensée. Finalement, elle remonta à la surface, ses cheveux se plaquant contre son dos à cause du poids de l’eau tandis qu’elle se frottait vivement les yeux. « Plus con que nature, c’est vraiment ton deuxième prénom Romanov ! » vociféra-t-elle tout de même, fort peu conquise par cette manœuvre disons… gamine. « Disons qu’il n’y a surtout aucun risque pour que je trouve ta manœuvre romantique, ça c’est net, si jamais ça m’avait effleuré l’esprit, bah l’idée elle s’est barrée » fit-elle en haussant simplement les épaules tout en se frottant encore un peu les yeux.

Bambi se débattait pour regagner terre, mais même avec son agitation, je ne m'étais pas arrêté la poussant au bout de mes bras. Lorsqu'elle se releva, elle grogna, commença à dire qu'il n'y avait rien de romantique dans mon comportement. J'haussai un sourcil en croisant les bras, la fixant d'un regard neutre. [colo¸r=#ed333e]« Mon intention n'était pas d'être romantique, mais plutôt d'être amusant. À ce que je vois, ça n'a pas l'effet escompter. »[/color] Non mais c'est quoi cet air aussi chiant? Habituellement, elle serait repassé à l'attaque en moins de deux pour me projeter à l'eau, histoire de se venger cruellement. « Ça va pas Bambi? T'es dans ta semaine ou quoi? Habituellement tu te serais ruée sur moi pour me renverser... » Je m'approchai délicatement pour retirer les cheveux blonds qui collaient son visage, analysant la belle blondinette d'un air incrédule.