※ AND THE SUN WILL SET FOR JOADY.

25 ans. Ce n'était jamais qu'un 2 à côté d'un 5. Ou d'un 5 à côté d'un 2, tout n'était qu'une question de point de vue même s'il valait mieux que le 2 précède le 5 plutôt que l'inverse. Mais voilà ; après 25 ans sur cette la planète terre, Cody n'avait encore rien accompli. Rassurez-vous, il n'était pas un martien envoyé d'un satellite inconnu jusqu'à lors. Seulement un éternel gamin qui ne grandissait pas. Même pas un Peter Pan puisque Peter Pan refusait de grandir, c'était différent. Cody, il le voulait très sincèrement à présent, tout du moins si c'était la condition pour reprendre rien qu'une fois, mais à vie, dans ses bras sa fille chérie. Au lieu de ça, il fêtait aujourd'hui son anniversaire en plein Spring Break. Oh, bien sûr, la quasi-totalité de l'assemblée ignorait que Bleeker prenait une ride de plus dans la gueule ce soir. Quoiqu'il était vrai qu'il avait passé la journée à dire à tout le monde que c'était son anniversaire, il s'en servait comme excuse. Je t'ai marché sur le pied ? Oh, désolé de ne pas être désolé, c'est mon anniversaire. J'peux partir sans payer ? C'est mon anniversaire. J'adore Miley Cyrus et maintenant je peux le dire car c'est mon anniversaire. Il s'en servait comme prétexte pour tout. Et voilà, il finissait sa journée à ce stupide feu de camp entre Havardiens, sur cette grande plage de sable blanc. Il ne s'amusait pas spécialement, il ne connaissait pas les têtes présentes. Il avait imaginé le Spring Break autrement. Il devait être 23 heures et il pensait qu'ils seraient tous déjà torchés, avec une musique de cinglés et des nanas canons en bikini, comme dans le film avec Benson quoi. Il pensait que le seul moment où ils étaient calmes (et surtout sobres) c'était vers midi. Mais il était presque 23 heures et mon dieu, c'était mou. Paye ta soirée d'anniversaire.
Heureusement, plus loin, il vit un groupe assez conséquent qui avait visiblement l'alcool facile. Cody ne tarda pas à les rejoindre et une petite demi-heure plus tard, il était dans le même état qu'eux, un chapeau en forme de cône avec des ballons dessinés dessus au sommet du crâne. Plus souaggg tu meurs. Bon, d'accord, ce n'était que la première vraie soirée … Pire encore, le premier weekend, ils étaient tous censés être calmes, à profiter du paysage, des boutiques, de la mère ... SO WHAT ? Les examens, son ex, son autre ex et la meuf qui le prend pour son ex lui avaient bouffé la vie. Libéré ! Délivré ! C'est décidé je suis bourré !
Il ne savait pas trop comment cela se fit, comment cela fut possible, mais il percuta Joan. Parmi toutes les personnes présentes ici et malgré son exode du feu de camp à une fête improvisée, la seule qu'il percuta fut son ex. Son ex avait qui il s'était chaudement engueulé la dernière fois, sinon c'est pas drôle. Dans la collision, elle tomba à terre et Cody se baissa sur le champ et arracha son chapeau de sa tête pour le mettre au sommet du crâne de Joan. « Pardon, pardon, pardon ! Tiens mon chapeau, j'espère que tu me pardonneras ! C'est mon anniversaire ! » Bonne excuse, en effet.

Se pensant paré pour 'danse avec les Stars', Cody ne se privait pas pour se déhancher au gré de la musique, un gobelet rempli à raz-bord à la main, se battant pour ne pas tout renverser sur ses doigts. Il n'avait pas envie que ses doigts collent, sinon dès qu'il poserait la main dans le sable il se transformerait en méchant dans Spiderman, j'connais pas son nom mais c'est un gars qui fout du sable partout quand il marche. Dans une autre vie, Bleeker avait dû être trapéziste so don't worry, il géra le naufrage de sa bière et le convoi exceptionnel du verre jusqu'au fond de sa gorge. En revanche, ce qu'il géra moins, ce fut sa collision avec Joan. Il ne l'avait pas vuuuu, c'était fou comme elle était insignifiante à ses yeux depuis qu'elle l'avait quitté, tiens. Surtout depuis l'épreuve du parc, en fait. Mais il s'excusa, prenant même la peine de lui offrir son chapeau de beau gosse qui allait clairement mieux au poney. Il avait toujours su que les meufs à frange étaient faites pour porter des chapeaux. Enfin, qui était-il pour dire ça ? N'est pas Karl Lagarfeld qui veut. Toujours aussi gentille, en moins de trente secondes Joan intima à Cody de faire gaffe, puis un merde s'échappa de ses petites lèvres avant de lui demander amicale ce qu'il foutait là. Salut Joan, moi aussi je suis content de te voir, oh c'est gentil de me souhaiter mon anniversaireeee. T'façon, il ne faut pas être Baudelaire pour voir que Joan ne rime pas avec politesse. Frances, quand tu le prononces à l'espagnol ouais, mais personne n'appelait Joan Frances. En tout cas pas Cody. « Je fête mon anniversaire, c'est ma fête, ma soirée, mon voyage. » soupira-t-il en levant les yeux au ciel, pensant que ce serait quand même un peu évident quoi. Ou peut-être était-elle étonnée de le voir au Spring Break comme la quasi-totalité des Harvardiens ? Et oui, Cody se fondait dans la masse des étudiants qui picolent puisqu'il n'avait aucune responsabilité à tenir. Oh si, sa fille, mais le Maggosaure l'en avait privé donc il s'en battait les steaks un soir d'hiver. Il récupéra son chapeau abîmé – puisque Joan s'était très mal occupée de lui – et tenta de lui redonner la forme conique de son enfance. « Merci. » fit-il simplement, presque froidement. Il ignorait comment il devait s'adresser à elle car on ne pouvait pas dire que leurs rapports étaient au beau fixe depuis la dernière fois. « Ils sont où tes potes ? » Cody, c'est simple, il était seul parce qu'il n'avait pas d'amis et que personne ne l'aimait, mais Lindley était censé avoir un palanquée d'amis spéciaux à ses fesses donc il ne comprenait pas trop.


Non il est trop compliqué :no: C'est surtout l'anniversaire de Cody aujourd'hui, osef du tiens :sifle:

Ben voyons. Ses amis spéciaux l'attendaient à l'hôtel BLABLABLA. Joan aurait le droit à un gang-bang, c'est ça ? Une espèce de jeu pervers filmé par des droïdes du style Star Wars ? Ou bien du style American Pie, le 4 lui semblait-il, enfin un navet dans tous les cas. Cody avait soudain envie de répliquer sur une chanson de Max Boublil à base de 'oh ce soir tu vas prendre ' mais persuader que la subtilité de la vanne serait mal traduite par la Lindley, il se contenta de répondre en haussant les épaules, afin de faire genre qu'il s'en foutait, que sa vie était cool alors qu'en fait il bouillonnait de la séquestrer dans sa chambre à lui ; « Tu leur passeras le bonjour de ma part. Enfin le bonsoir. Enfin après ça dépend à quelle heure tu rentres, tu me diras. » Elle n'avait pas la tête d'une meuf qui avait fini sa soirée. En plus, si elle voulait vraiment partir, elle serait partie non ? Puis comme ce soir elle était en mode mélomane (MDRRRR ma pote Mélody si elle était une super héroïne ce serait Mélomane MDRRRR oh faut que je lui dise, j'me suis tuée tu t'en fous mais c'est un peu comme mon post-it tu vois), elle partirait en chantant 'I'm free, free like a river nanana' de Stevie Wonder. Ça ne valait pas Britney Spears mais ça va, c'était de la bonne cam, Bleeker approuvait. D'ailleurs, après son petit concert d'une phrase, Cody grimaça intrigué et commenta la scène ; « On aurait dit Britney Spears sur un banc de sable en plein milieu d'une mer de piranhas à qui on aurait ablaté des cordes vocales mais qui essayerait quand même de faire peur aux poissons en criant. C'est … Intéressant. » Paye ton analyse ! Du grand Schumpeter ! Que dis-je, madame Marcadon (plus connue sous le nom de Porcinet) ma prof de Français de seconde devait se retourner dans sa salle de classe en lisant ceci ! Il ne nota en revanche pas le déhanché. Peut-être que pour effrayer les piranhas, il fallait se mettre en mode actrice porno dans une pub l'Oreal. Mais il déchanta vite quand Joan parla de Maggie. AH MAGGIE. Maggie = sorcière = tue l'amour = gros caca = monstre = Shrek = pas beau pas beau pas beau. Là il grimaça encore plus, crispa ses doigts et ses bras comme les zombies dans le clip de Thriller, le dégoût se lisant clairement sur son visage. « On était bien merde ! Pourquoi tu me parles d'elle ? » Pourquoi tant de haine quoi ? Cependant … « Vous avez parlé de quoi ? » Ben oui, maintenant qu'elle avait commencé ...


PLUS MAINTENANT  :devilish:  :devilish:  :devilish:  j't'ai insulté par texto mais tu me rappelleras quand même demain ce que je voulais te dire mais que je pouvais pas et que je pourrais te dire demain    d'ailleurs c'est pas demain, maintenant c'est aujourd'hui. Le temps passe si vite   

Depuis le temps qu'il rêvait de tout savoir sur la vie (et les nuits) de Joan, voilà que son rêve se réalisait, comme si le génie d'Aladdin était apparu, sortant du fin fond de son gobelet en lui proposant trois vœux. Désolée hein, mais on avait beau être à Punta Cana, une destination exotique, il n'y avait rien de plus ressemblant à une lampe à l'huile qu'un de ces verres en plastique qui a contenu dans son intérieur un daiquiri framboise, de la bière et un sex on the beach. « J'attends ton coup de fil ! AH NON. Le portable passe pas dans l'hôtel. Tu sais quoi ? Tweete-moi @CodyBleeker et raconte-moi ta night en 140 caractères top-chronossss. » Wesh, du haut de ses vingt-cinq ans, Cody l'ancêtre avait appris à utiliser Twitter. Il était fan, il followait plein de gens bizarres et des gens connus. Par contre, il avait beau mentionné Miley Cyrus, jamais elle n'avait pris la peine de lui répondre, quel gâchis. Un autre gâchis mais cette fois-ci de la langue française ; Joan qui jouait à mo-mo-motus et qui ne finissait pas ses mots. Heureusement, Bleeker vint vite à son secours pour la sauver de ce désastre orthographique ; « Tu sais que quand tu coupes ton 'je t'emmerde' en plein milieu, on dirait que tu dis que tu m'aimes. Du coup ça me perturbe. Tu ne peux pas me ré-insulter en finissant ta phrase cette fois-ci ? Je te jure que je le vivrais mieux. » Oui, en fait, c'était psychologique. Bleeker était perturbé pour un rien mais dans sa tête, il fallait que tout soit bien cadré, clair, net, précis comme une division euclidienne. Sa soif de connaissance ne s'arrêtait pas là. Qu'avaient bien pu dire Joan et Maggie entre elles ? Sûrement des conneries sur lui puisque Maggie ne portait pas Cody dans son cœur (dernièrement il avait kidnappé Jess pendant une heure, du coup il n'avait pas réussi à monter dans ses faveurs) et il avait couché avec l'ancienne meilleure amie de Joan et elle l'avait mal pris. Elles sont folles ces filles. Mais le Lowell activa son mode mauvaise et, en posant sa main sur sa hanche (ce qui l'émascula un peu plus chaque seconde) et s'amusa de la conversation décrite par son ex ; « Elle a pris du poids Maggie tu ne trouves pas ? Du cul non ? J'veux avoir la confirmation de quelqu'un qui l'a vu en maillot de bain. » T'façon, depuis qu'il lui avait fait un gosse, elle arrêtait pas de grossir, comme la grenouille qui veut être aussi grosse qu'un bœuf. Sauf que dans le cas Clayton, c'était mission réussie. Apparemment, non, elles avaient parlé d'autres choses. Abasourdi, il s'adossa au cocotier près d'eux – oui j'avais envie qu'il y ait un cocotier – et bras croisés, demanda ; « Ben vous avez parlé de quoi alors ? »

JOYEUX PÂTÉ D'ANNIVERSAIRE :giggle: La boîte est tellement bien décorée que tu n'oses pas la manger pour goûter, c'est ça ?

Bleeker s'intéressait vivement à la vie amoureuse et sexuelle de Joan qui, d'après ces dires la dernière fois au parc, semblait aussi palpitante qu'une partie de Motus. C'est palpitant le Motus, no joke, avec sa musique aussi entraînante qu'un air de lambada. Du coup, comme elle capta son enthousiasme et sa curiosité, elle lui proposa de s'incruster. Sa bouche se tordit à l'idée de participer à ses jeux nocturnes. D'accord, on pouvait commencer par un Monopoly, mais j'vous signale qu'un Twister qui dérape ça ne pardonne pas. Au lieu de tourner la roue et de mettre ton pied gauche sur le rond rouge, tu mets ton zibouibooui dans une zézette. Non non, décemment pas la cam d'un Cody qui se respecte. « Désolé mais c'est pas trop mon délire ... » Joan lui proposait un gang-bang là, vous êtes tous témoins ? Ce n'était pas juste Cody qui voyait le mal partout ? Il ne manquerait plus qu'elle filme en plus et là, bonjour le film de vacances à montrer à sa famille. Non ça va, l'alcool n'endommageait pas plus que ça son cerveau, I promise. Par contre, il avait horreur des personnes qui ne finissaient pas leurs phrases. Ça l'horripilait, oulalala, ça le rendait tellement vilain qu'il avait envie de tout casseeeer ! C'était à prévoir ; Joan ne retint que la partie sentimentalement gnangnan de la phrase. Heureusement, Cody garda toute neutralité au moment de hausser vivement les épaules et de répliquer ; « On va dire que ça me perturberait autant que si j'apprenais que ma mère, la nuit, va dans des boîtes échangistes où elle s'appelle Roger. » Il était incroyablement imperturbable et pourtant, si fier de sa répartie. Attendez, Roger Bleeker, prononcé à l'américaine of course, ça sonnait quand même vachement bien, vous ne trouvez pas ? Il résista quand Joan lui piqua son verre mais lâcha subitement ; il préférait qu'elle contamine son verre plutôt qu'il soit déformé par ses grosses mains maladroites de mec bourré. « Tu pourrais aller au bar. On t'en donnera un où il y aura même écrit ton nom dessus. » fit-il en tournant systématiquement le gobelet dans les mains de Joan pour qu'elle admire son prénom inscrit au marqueur. Donc, d'après le gobelet, il s'appelait Stephenie. « J'ai rien dit. » rétorqua-t-il en pivotant une nouvelle fois le verre pour qu'elle ne voit plus l'inscription. Il évita d'embrayer sur le douloureux sujet Ruby pour venir aux choses plus légères ; « Ah d'accord. Je m'attendais à un truc plus passionnant. Non mais sérieux, elle a pris du cul, on est d'accord ? » C'est courant chez les femmes de regarder le cul des autres femmes, non ?