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Jour 2

Heure : 02h00
Lieu : La plage
Contexte : Après le TG du feu de camp
Participants : Cody Bleeker



On venait encore de passer une soirée mouvementée avec Swan, soirée placée sous le signe de l’alcool, encore une fois. Les soirées passées avec Swan finissait souvent de la même façon : j’étais complètement ivre et ne me contrôlait plus. Tout ça depuis que Siméon avait fait son retour – très éphémère – dans ma vie. Je n’avais pas supportée l’idée de le perdre une nouvelle fois, et ce définitivement. Ce qui m’agaçait encore plus, c’était que même ici, en Spring Break, où nous étions censés nous détendre en République Dominicaine dans ce cadre idyllique et paradisiaque, je n’arrivais pas à décrocher. J’avais beau faire la fête avec Swan et me noyer dans l’alcool, je n’arrivais pas oublier mon chagrin. Tant que j’étais avec les autres, j’arrivais à m’en sortir, à garder la face, à porter ce masque dénué d’émotion. Je jouais un rôle dans lequel je ne prenais aucun plaisir. Mais au moins, je n’étais pas seule. Et là était bien le bute de toute cette mascarade. Ne pas me retrouver seule, pour m’obliger à penser à autre chose. Seulement voilà. Les filles étaient soient parties se coucher, soient entre de bonnes mains bien masculines. Et moi, qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Je m’étais retrouvée toute seule, face à ma douleur. Et malgré tout l’alcool que j’avais ingurgité, je n’arrivais pas à aller me coucher. Je préférais encore aller prendre l’air histoire de dessoûler un peu. Je partis donc en direction de la plage, histoire de me retrouver au calme, loin de tout le raffut causé par les étudiants aussi bourrés que moi. Il faisait encore bon, je n’avais qu’un très léger gilet sur les épaules, étant restée en robe, pied nu sur la plage. La lune brillait au dessus de l’océan, éclairant la scène d’une faible lumière. Quitte à être seule, autant passer inaperçue dans l’obscurité… Sauf que seule, je n’allais pas l’être bien longtemps. Une silhouette avançait en face moi, silhouette qui m’étais familière, bizarrement. Je levais les yeux, essayant de discerner le visage dans l’obscurité… J’eus un doute l’espace d’un instant, reconnaissant finalement Bleeker. Il ne manquait plus que lui. Je ne lui avait pas reparlé depuis l’épisode catastrophique dans la jungle indienne, faisant tout ce qui était en mon pouvoir pour l’éviter. Il ne m’aimait pas, pour une raison qui m’était inconnu. Et je en pouvais rien contre ça. « Oh, c’est toi… » Sa ressemblance avec Siméon était quand même plus qu’étonnante, surtout lorsque l’alcool brouillait ma vue comme en cette soirée. D’ailleurs, en parlant de Siméon… Il y avait quelque chose de plus que son visage qui me rappelait mon ancien amour. Après plus ample réflexion, mon visage se décomposa. Le t-shirt. J’avais déjà vu ce t-shirt. Siméon portait le même lorsque je l’avais revu l’autre soir. Je l’observais, incrédule. Il y avait une petite, très légère trace noire sur son épaule. Du mascara. Mon mascara. Tout s’enchaînait dans ma tête. Je n’arrivais pas à croire ce que mon cerveau était en train d’essayer de me faire comprendre à travers les vapeurs d’alcool. Ce n’était donc pas Siméon, mais Bleeker ? En même temps, c’était logique, tout était clair comme la lune. Cela expliquait les réactions incompréhensibles de Siméon qui m’avait évitée au départ, puis la réaction de Bleeker sur le dos de l’éléphant, ses excuses en retrouvant le groupe, que je n’avais pas comprise sur le coup. L’ami qu’il avait mentionné, c’était donc ?… En fait, ce n’était pas contre moi qu’il en avait, c’est lui qui avait quelque chose à se reprocher. Je bouillais de l’intérieur, j’étais prête à exploser d’une minute à l’autre. J’allais lui faire payer tout ce qu’il m’avait fait vivre ces dernières semaines. Alors qu’il était là, en face de moi, sans que je ne m’en rende compte, ma main partie toute seule à une vitesse fulgurante pour finir contre sa joue. « Ça, c’est pour t’être fait passer pour Siméon. » La rage m’envahissait, les larmes coulaient de mes yeux sans que je n’y prête la moindre attention. Je n’avais qu’une envie, lui rendre toute la souffrance qui m’avait habitée depuis qu’il avait joué au con avec moi. Mon poing partie tout seul à son tour pour finir dans son estomac. « Et ça, c’est pour tout ce que tu m’as fait souffrir avec tes conneries de mensonges ! » Je ne comprenais pas pourquoi il avait fait tout ça. Je me laissais tomber sur mes genoux dans le sable, mes jambes ne me soutenant plus. Je cachais mon visage dans mes mains, ne savant plus quoi penser, ni quoi faire, éclatant en sanglot, hurlant ma rage au ciel. À Bleeker. « Pourquoi… Mais pourquoi t’as fait ça ? Qu’est-ce que ça t’as apporté de m’infliger une douleur pareil ? T’es qu’un gros sadique, en fait ? Ça t’as amusé de me planter un couteau dans le cœur de sang froid ? » J’essuyais mes yeux d’un revers de main, envahit par la colère. « T’es vraiment qu’un connard. » Je plantais mon regard droit dans le sien, glacial. Il l’avait cherché.
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Quelle soirée. Ah, Punta Cana. On ne va pas à se leurrer ; la carte postale était sublime. Cody n'aurait jamais pu se payer un tel voyage s'il n'avait pas été en Spring Break avec Harvard, s'il n'avait pas été un de ces élèves boursiers qui se devaient de bosser dur pour préserver leur place au sein de cette institutions. Voilà comment Cody Bleeker fut le premier de la famille à fouler le sol dominicain, ses plages, sa mer. Pourtant, ce fut sur une note nostalgique que son séjour commençait ; deux heures du matin, ça faisait donc deux heures que sa journée d'anniversaire était terminée. Il avait vieilli, il avait l'impression de prendre dix ans d'un coup. Vous savez, c'est difficile d'avoir vingt-cinq ans à Harvard, surtout pour Cody. Dans sa promo, ils avaient tous en moyenne cinq ans de moins, paye ton papy. Après ce feu de camp, il se sentait encore plus déprimé que jamais. Il avait recroisé Joan, son ex. Oh, il ne savait pas comment qualifier leur relation, ils étaient comme frustrés tous les deux d'avoir mis fin à leur histoire il y a un an et en même temps, ils refusaient pertinemment de se donner une seconde chance, sûrement par fierté, par incompréhension … Toutes ces conneries d'ego ravivaient des tensions brûlantes qui sombraient le jeune homme dans de profondes réflexions. Or, un Bleeker qui réfléchit, ça ne pouvait être que mauvais.
Deux heures du matin. Il avait dessoûlé déjà. Il n'avait plus que de vagues vapeurs d'alcool qui sillonnaient son système nerveux, rien de bien méchant. Il avait de nouveau quitté l'hôtel pour se promener sur la plage, les pieds dans l'eau. Il avait remonté le bas de son pantalon, abandonné ses chaussures sur le bord de la terrasse de l'hôtel. Chaque motte de sable devenait inévitablement purée sous les pas lourds du jeune homme.
Le feu de camp terminé, Cody fut surpris qu'il y ait quelqu'un d'autre sur cette plage. Quelques pas plus tard, il reconnut Norah. Ils ne s'étaient pas quittés en si mauvais terme l'autre fois donc il se risqua à aller la voir, plutôt que de faire demi-tour comme un gros nul. « Désolé. » pouffa-t-il gentiment quand elle fit remarquer que c'était lui. Peut-être s'attendait-elle à un des mecs bodybuildés en short rouge, style Alerte à Malibu. Soudain, tout alla si vite. La claque, le poing, les paroles, la colère, les pleurs, les hurlements de détresse, agenouillée dans le sable … Cody, recroquevillé, tint vers son avant-bras contre son ventre, plissant les yeux et les narines afin de contrer cette douleur. Norah ne simulait pas ; elle lui en voulait vraiment. Il le sentait. Elle avait cogné tellement fort son ventre qu'il avait l'impression que tous ses organes allaient sortir par sa bouche. Ou par un autre orifice beaucoup moins propre … Et je parle bien entendu des oreilles. « Mais de quoi tu parles ?! » s'écria-t-il enfin à s'en arracher la gorge, ignorant totalement sa souffrance. Oui, il avait compris. Ou plutôt, elle avait compris. Il fit un pas en avant, menaçant de s'écrouler dans le sable devant Norah. Non, il ne lui ferait pas ce plaisir. « C'est toi Norah ! » s'exclama-t-il encore plus fort pour étouffer les gémissements de la Lowell qui devait sûrement se croire sur scène. Ben quoi, il n'y avait qu'au théâtre que les gens faisaient des grimaces pareilles pour chialer, non ? Il se laissa tomber à genoux en face d'elle, enserrant fortement chacun des poignets de la jeune femme, préférant anticiper dans le cas où elle le frapperait encore. Elle pourrait le frapper, mais pas maintenant ; sa joue était encore chaude. « Norah, merde, écoute-moi ! Tu ne m'as pas laissé le choix, tu ne te rappelles pas comment tu étais ce soir-là ? » Bleeker était d'accord pour prendre ses responsabilités, mais au bout d'un moment, il fallait se rendre compte qu'il n'était pas le seul fautif dans cette mise en scène.  Il voulait s'expliquer exhaustivement mais pour le moment, il avait si mal qu'il n'y arrivait.
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J’étais complètement perdue. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait dans ma tête. D’un côté, j’étais contente d’apprendre que Siméon, le vrai Siméon, n’était pas mourant, et ne m’évitait pas en habitant à quelques minutes de moi. En soi, c’était un soulagement. Mais de l’autre côté, j’étais envahit par la rage envers mon tortionnaire – car oui, c’était définitivement bien le mot qui lui allait le mieux – qui m’avait fait vivre un enfer pendant plusieurs semaines. Je me sentais humiliée. Bafouée. Manipulée. Tout ça pour quoi ? Dans quel but ? J’avais beau m’essuyer les yeux, les larmes coulaient à flot sans que je ne puisse rien y faire. A le voir se tenir le ventre comme  il le faisait, mon coup de poing avait dû faire son petit effet. J’ai toujours ce problème de ne plus sentir ma force une fois que mes muscles sont guidés par l’alcool. Il se mit à hurler quelque chose, mais je ne l’entendais pas, le sang cognant violemment à mes tempes, m’assourdissant au passage. Je n’entendais qu’un vague bourdonnement. Il tomba à genoux devant moi. Après lui avoir d’abord lancé un regard de glace, je cherchai à fuir le moindre contact visuel. Je ne supportais pas la vue de son visage sous mon nez, de sa ressemblance avec celui pour lequel il s’était fait passer, celui dont il avait prit l’identité, jouant le rôle de sa vie. Si jamais mes yeux venaient encore à se poser sur lui, j’étais sûre de le frapper une nouvelle fois. Quoiqu’après tout, il l’aurait quand même bien mérité. Ses mains s’abattirent sur mes poignets, bloquant le moindre de mes gestes. J’eus d’abord un reflex de recule, cherchant à me dégager d’un geste brusque, mais il devait avoir moins bu que moi et réussi à me contenir physiquement – pour le moment. Je ne voulais pas dépenser toute mon énergie là dedans, sachant que la conversation qui allait venir risquait de me vider de toutes mes forces. Je tentais de me calmer du mieux que je le pouvais, afin de pouvoir écouter ce qu’il avait à me dire – car apparemment, il avait de quoi se justifier. Mais quand il m’expliqua qu’il n’avait pas eu le choix, c’en fut trop pour moi. Mon sang ne fit qu’un tour. Alors comme ça, en plus de m’avoir torturée, il allait rejeter toute la faute sur moi ? On nageait en plein délire. Je tentais une nouvelle fois de me dégager, agitant mes bras dans tous les sens, brûlante du désir de lui envoyer mon poing dans la figure. Rien à faire, il me tenait. « Non mais tu te fous de ma gueule ? T’es pas sérieux là ? Tu te fais passer pour un autre, et après, tu oses venir me dire que c’est de MA faute ?! Tu sais quoi ? Tu peux aller te faire foutre. D’accord, j’étais complètement ivre, ça je veux bien le reconnaître. Et d’accord, c’est moi qui t’ais pris pour Siméon au départ. Mais après, qu’est-ce qui t’obligeait à jouer son rôle ? Pourquoi tu m’as pas rembarrée direct en me disant que non, tu n’étais pas Siméon ? On en serait resté là, ça aurait été tellement plus simple. Mais non, monsieur a décidé de continuer jusqu’au bout ! Et alors, je suis désolée, que tu prennes sa place, passe encore, mais que tu le fasses passer pour un mourant, un MOURANT, merde ! T’es pas bien ou quoi ? Tu te rends compte ou pas de ce que ça m’a fait ? Et le pire, c’est que tu as fait une promesse que tu savais parfaitement intenable ! Tu te rends compte du calvaire que j’ai subit en attendant qu’il me rappelle ? Pendant des semaines ? » Je fis une pause, épuisée, en larme comme jamais je ne l’avais été de ma vie. Mon cœur battait à une vitesse affolante, mon souffle était sans cesse interrompu par des sanglots incontrôlables. J’étais dans un état plus que lamentable. Mais je n’en avais rien à faire. Je n’étais même pas mal à l’aise face à lui, comme je l’aurais été naturellement dans ce genre de situation. Il m’avait tellement mise hors de moi que je n’avais aucun scrupule à lui infliger ce mélodrame. « Je... Je comprends même pas pourquoi t’as fait ça, et pourquoi tu ne m’as rien dit après. Ca fait des semaines que je dors plus avec tes conneries, que je pleurs presque tous les soirs, que je me noie dans l’alcool régulièrement pour oublier... Et tout ça pour quoi ? Juste parce que t’as même pas été capable de me dire la vérité. » Je posais sur lui un regard enflammé par les feux de l’enfer. « T’as pas intérêt à lâcher mes mains pour le moment, sinon t’es un homme mort. »
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Depuis qu'il connaissait Norah, Cody n'avait pas l'impression d'avoir passé ne serait-ce qu'un instant normal avec elle. La première fois, elle s'était écroulée en le voyant, à s'en prendre une chaise et à se transformer en boule de feu à la vitesse d'une Formule 1. La deuxième fois, trop bourrée, elle l'avait pris pour son ex. Troisième fois, se perdre pendant une promenade à dos d'éléphant n'était tout de même pas très commun. Quatrième fois, elle le frappait en réponse à la deuxième. D'ailleurs, vu sa personnalité dérangée, il n'aurait pas été étonnant qu'elle le frappe par pur plaisir sadomasochiste. Sauf que non, elle lui en voulait vraiment, elle lui reprochait tous les malheurs de sa vie, comme si Cody lui avait imposé quoique ce soit. Elle était dans le faux, faux, FAUX (comme dirait Norman fait des vidéos). Si elle sombrait dans la débauche, il n'y pouvait rien. Peut-être devait-elle s'en prendre à ses fréquentations ou encore à elle-même ? Il avait joué le jeu, elle avait perdu, fin de l'histoire. Maintenant, elle se vengeait. Un classique. Il était à genoux, face à elle et non, il ne s'apprêtait pas à la demander en mariage. Vous imaginez une seconde ce que ça donnerait ? Horreur. Enfer. Damnation. Déjà qu'ils ne pouvaient pas tenir une conversation sans s'engueuler. Bleeker criait à plein poumons pour outrepasser les cris de Norah, bien que ces derniers ravageaient sérieusement la capacité auditive de l'étudiant. Déjà qu'on le surnommait souvent Papy, ça risquait de ne pas aller en sa faveur, ça.  « Mais attends, attends, tu prends tout de travers ! » aboya-t-il pour qu'il puisse reporter toute l'attention de la Française sur lui. Oui, parce qu'elle avait beau l'engueuler, c'était autour de son pauvre petit nombril que ça tournait. Lui aussi il pouvait débiter de longs discours imbuvables. La preuve en image. Ou en texte. Ou en voilà, merde, tout le monde a compris. « J'aurais pas dû me faire passer pour lui, OK, mais est-ce que tu te rappelles deux secondes comment tu étais ce soir-là ? Tu m'as limite agressé car j'étais avec une autre fille ! Tu l'as insulté, tu m'as bouffé la bouche en plus. Puis quand j'ai laissé tomber la meuf pour toi, tu rayonnais, tu rayonnais ! J'étais censé faire quoi ? Moi, j'voulais juste te ramener pour pas que tu fasses de conneries. Tu sais, se prendre une voiture ou tomber dans un lac ou coucher avec le premier junkie du quartier, c'est vite arrivé. Donc j'me suis dit 'mec, fais-toi passer pour ce Siméon cinq minutes, la Lowell House est à deux pâtés d'ici'. Et voilà, c'était ça le plan. Le souci, c'est que t'as commencé à poser des questions et LÀ, j'ai paniqué. J'étais censé dire quoi ? Tu m'aurais frappé, qu'importe mon excuse. Donc excuse-moi mais non, je ne devrais pas être le seul à m'excuser. » Ben oui, c'est bon, il n'était pas entièrement responsable quoi. D'accord, un peu de mauvaise foi s'immisçait dans ses paroles. Mais vraiment un tout petit peu. « En plus, t'as foutu en l'air mon rencard et tu n'as pas essayé de te faire pardonner pour ça. Donc j'pense qu'on est quitte. » En repensant à la nuit d'enfer qu'il aurait pu passer avec la fille-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom (parce qu'on ne s'en souvient plus), il avait la nausée. Au lieu de ça, il avait choisi Norah et voilà le résultat ; il risquait de perdre son ventre à cause de ces conneries. Ces ? Non, SES. Les siennes à la Lowell, pas à lui. Il l'avait aidé et c'est elle qui avait cherché. D'ailleurs, il ne culpabilisait pour la pseudo descente aux enfers de la jeune femme. Merde quoi. « Et j'estime que si tu as un souci avec l'alcool, tu devrais en parler à un spécialiste au lieu de décharger tout sur moi. C'est un peu facile et c'est pas le meilleur chemin vers la guérison. » ajouta-t-il le visage durci par un monceau de haine qui s'infiltrait petit à petit dans ses émotions. Il avait mal, mal, mal. Physiquement, lui. Mais il estimait que Norah n'avait pas le droit de lui faire subir physiquement sa torture psychologique qu'elle s'infligeait elle-même. S'auto-flageller et incriminer son voisin, ça va cinq minutes. D'un coup, il lâcha ses mains, se leva, et recula de trois pas en arrière pour prévoir le retour de manivelle. Oui, il craignait ses réactions souvent violentes. Il s'écria ; « Arrête Norah, t'es pathétique là, tu sais très bien que tu regretteras de m'avoir frappé demain matin quand t'auras une gueule de bois pire qu'un totem indien. Epargne-toi un peu de ridicule. » Pas sûr que tout ce qu'il venait de dire la calmerait mais putain, ça faisait du bien.
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Il m’exaspérait. Je n’avais pas d’autres mots, il me mettait complètement hors de moi, comme jamais. Ou presque. J’avais peut-être été aussi énervée lorsque mes parents m’avaient annoncé que nous quittions la France pour l’Amérique. Mais même là, j’avais eu Siméon, chez qui j’avais couru me réfugier. Alors que là, je n’avais personne. J’étais face à Bleeker, qui tentait vainement de se justifier. Mais j’étais tellement rageuse que je restais imperméable à tous ses discours, n’arrivant pas à me faire une raison. Je n’acceptais aucune de ses excuses. Pire que ça, plus il parlait et plus j’avais envie de le noyer dans la mer. La mer qui était juste à côté. Si seulement j’avais pu l’assommer assez pour qu’il perde connaissance, je l’aurais alors laissé voguer à la dérive, en espérant qu’il se noierait et que personne ne retrouve son corps. Je n’en revenais pas. Je restais bouche bée devant son discours, le laissant parler alors qu’il hurlait pour me faire taire. C’était de ma faute ? Ma faute à moi ? Evidemment, suis-je bête, c’est vrai que je l’avais forcé à se faire passer pour quelqu’un d’autre. Certes, je m’étais jetée sur lui. Mais après, il n’avait qu’à me remettre en place aussi, je n’étais pas en sucre. Et j’aurais largement préféré ça plutôt que tout ce bordel dans lequel nous étions empêtrés jusqu’au cou, nous débattant comme on le pouvait pour nous en sortir. Sauf que cette merde, c’était pire que des sables mouvants. Plus on essayait de s’en sortir, plus on s’enfonçait, sans la moindre chance de salut. Certes, il avait raison, je l’aurais sûrement frappé sur le coup. Mais ça aurait toujours été moins pire que ce que je m’apprêtais à lui faire subir pour lui faire payer tout ça. Je n’avais qu’une envie : lui rendre toute la souffrance qu’il m’avait infligée. D’accord, il ne l’avait pas prémédité, mais toujours est-il que les faits étaient là. Quand on fait des conneries pareilles, il faut s’attendre à un retour de manivelle. « T’as vraiment cru que j’allais te présenter mes excuses ? Non mais je rêve là, c’est du délire ! Et faudrait que je te remercie en plus ?! J’aurais préféré me prendre une bagnole ce soir-là tu vois, même avec les os en miettes, j’aurais toujours moins souffert qu’après tes conneries ! » Et puis d’abord, ok je l’avais embrassé la première, mais de un il me l’avait rendu, et de deux c’était lui qui m’avait embrassé le dernier sans que je ne demande rien, s’enfonçant encore plus dans le mensonge. Quand est-ce qu’il allait accepter ses torts ? J’avais foutu en l’air son rencard ? Si elle avait été aussi exceptionnelle que ça, il n’aurait même pas cherché à me raccompagner. Je riais jaune. « Oh pardon, mais si ce rencard en valait vraiment la peine, tu crois que tu te serais emmerdé avec moi ? Je ne crois pas non. » Je ne cherchais même pas plus loin, ne souhaitant pas me perdre dans les méandres de la psychologie pour le moment. J’avais déjà bien assez à faire avec ce qu’il se passait dans mon cerveau pour considérer son mode de fonctionnement plus que douteux. Tout ce cinéma me fatiguait, il était temps d’y mettre fin. Je tentai de calmer ma respiration à défaut de pouvoir arrêter le flot de larmes. Il fallait absolument que je relâche la tension dans mes muscles si je ne voulais pas exploser. « Traites moi d’alcoolique pendant que t’y es. » J’avais bien le droit de décompresser de temps en temps après tout. Il m’avait fait replonger dans les moments les plus sombres de mon existence en réveillant le souvenir de Siméon comme il l’avait fait de la sorte. Une expérience que j’avais désespérément tenté d’enfouir au plus profond de mon être, n’en parlant à personne, pas même Charlie. Personne, à part mes parents qui m’avait emmenée de force. Je serrai mes bras autour de mon ventre. Alors que la vague de colère commençait enfin à s’atténuer, il l’enflamma comme un jet d’essence sur une flamme. Moi ? Pathétique ? S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c’était ce mot. En plus de ça, il avait commis l’erreur de relâcher mes poignets, et ce n’était pas ses vagues trois pas en arrière qui allait le protéger de mon courroux. Sans savoir comment – mon équilibre n’étant pas vraiment stable – je bondis sur lui, lançant mon poing dans sa mâchoire, l’envoyant valser à terre alors que je le suivais dans sa chute – cela avait un goût de déjà-vu… Me redressant à peine, j’abattais mes poings sur son torse sans y mettre plus de force. J’étais en furie, et dans ma rage je commis l’erreur d’ouvrir la bouche. « Tu sais même pas ce que t’as fait ressortir avec tes conneries ! Tu trouves ça humain de me faire repenser à l’avortement que j’ai même pas voulu ?! » Je m’arrêtais instantanément, comme figée par mes propres mots. Non, je ne les avais pas prononcés à voix hautes, c’était impossible. Vu sa tête, si. Le temps semblait s’être arrêté. Je me laissai basculer sur le côté, le libérant de mon emprise, m’asseyant sur le sable, recroquevillée sur moi-même, les genoux ramenés contre moi. Sans lui jeter un seul regard, je lançais, glaciale. « Tu parles de ça à qui que ce soit, même un animal, je te tue. »
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Youhouuuuuu, les heures de lambinage devant des télé-réalités à la mords-moi-le-noeud portèrent enfin leurs fruits ; Cody clashait. Et vlan vlan vlan vlan, cassée la Norah, cassée, vissée, WC comme le dirait le célèbre surfeur jaune à Nice. Il se leva, se dépêcha de partir en courant à reculons – sa spécialité ; prendre la fuite en moonwalk – pour éviter que la Française s'attaque à lui. Elle venait déjà de déclencher la guerre entre la France et le Canada, il était peut-être temps de calmer les tensions, non ? De signer l'armistice ? Surtout qu'on savait très qui gagnerait ; le Canada, Ô maître invétéré du hockey et du curling, des caribous et du sirop d'érable, wesh. Notez que Bleeker avait un avenir certain dans la rédaction du Guide du Routard si jamais il ne perçait pas dans l'économie. Ses paroles entraînèrent un torrent de violence sur lui. Il s'échoua dans le sable comme une baleine à bosse (qu'on peut notamment trouver au Canada. Coïncidence ? Je ne crois pas) rejoint par Norah. C'était chaud bouillant entre eux, Cody se protégea le visage pour ne pas être défiguré, lui qui songeait déjà à se refaire le nez pour des raisons esthétiques. Mais finalement, peut-être comparait-il inconsciemment avec les coups de tout à l'heure, mais il eut moins mal. Puis, les confessions intimes débutèrent et Norah avoua avoir avorté contre son gré. OK. Cody la regarda avec des grands yeux, genre WTF. Pas que ça le surprenait plus que ça que cette meuf ait pu tomber enceinte – quoique l'idée qu'un homme ait bien voulu coucher avec elle était assez étonnante en soi – mais qu'elle lui dise ça comme ça alors qu'il y a trente secondes il était son punching-ball … Décidément, il ne pigeait pas. Mais il n'était pas amadoué pour autant. Pourtant il devrait. N'avait-il pas perdu lui aussi sa fille ? « J'suis à deux doigts d'avorter de mon repas, là. J'ai mal, putain. Et je l'ai pas voulu non plus. » fit-il en se redressant à son tour pour se retrouver assis, massant une nouvelle fois douloureusement son pauvre petit ventre. En d'autres termes ; il allait vomir. Non ça va, il avait de longues nuits de murge derrière lui, il allait bien survivre à une psychopathe et même, il alla plus loin. Il parvint à se relever et se posta devant elle avant de tout lâcher, sans aucune pitié, profitant de cet instant de supériorité ; « Tu sais, tes histoires à la con, ta vie, ton passé, je m'en cogne. Ouais, peut-être que la prochaine fois que tu débouleras en me prenant pour ton ex, je te laisserais tomber comme une merde puisqu'apparemment tu préfères ça, apparemment tu aimes ça. Après tout je ne te connais pas. Mais tu sais, au lieu de m'attaquer, tu devrais penser à ton Siméon qui n'a jamais été foutu de prendre contact. Je sais pas où il est, ici ou en France – vous êtes des fromages qui puent, non ? – mais s'il t'aimait, s'il voulait vraiment te contacter, il l'aurait fait. Facebook, Twitter, Skype … À moins de vivre dans une grotte. Et tu prends tes grands airs de duchesse, de meuf qui a été victime d'une trahison … Mais faut vraiment avoir un grain ou être pire que bourrée pour me confondre avec un FRANCAIS. Tu t'es crue dans un de vos films doublés ? Nan nan, on parle en VO ici. » Même en s'imaginant les scénarios les plus dingues, il ne captait toujours pas comment elle ait pu à ce point le confondre avec son amour d'enfance, un mec avec qui elle avait sûrement partagé un tas de trucs quoi et dont elle avait goûté la langue plus d'une fois. Ne la craignant pas, il ajouta ; « Et nan, j'dirais rien, pas parce que tu me menaces de me tuer, juste parce que je m'en fous et d'ailleurs tout le monde s'en fout de ta fausse couche ou de ton avortement. Dans tous les cas ça revient au même ; t'es seule. » Sur ce, les yeux venimeux, il se retourna et marcha en direction du rivage, en tenant les mains derrière sa tête. Que venait-il de se passer ? Il prit une profonde inspiration. Il n'était pas habitué à balancer autant de haine sur une seule et même personne mais là, trop c'est trop. Il arrivait un moment où il ne pouvait psychologiquement plus se laisser marcher sur les pieds par des gamines à la Norah, à la Maggie, à la tout ce qu'on voulait.
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J’aurais pu me relever. Le tuer. Le frapper à nouveau, qu’il avorte de sa nourriture, comme il le disait si bien. Mais je n’en pouvais plus. Je m’étais tellement dépensée jusqu’à présent, je n’avais plus la force de me battre. Je l’écoutais à peine me balancer toutes ces horreurs. Je ne comprenais pas comment il pouvait être aussi cruel. D’accord, j’avais peut-être abusé en l’incendiant et en le frappant de la sorte d’entrée de jeu. D’accord, je n’aurais pas dû continuer à l’insulter et à m’en prendre à lui comme je l’avais fait, en lui balançant toute ma souffrance en pleine face. Mais ce qui m’agaçait au plus haut point, c’était de voir qu’il ne se remettait pas une seule seconde en question. Après tout, même si je l’avais pris pour Siméon, je n’arrivais toujours pas à comprendre pourquoi il avait continué à jouer le jeu, pourquoi il m’avait réconfortée, pourquoi il m’avait embrassée… Pourquoi il avait fait tout ça pour moi ? Mais pire que tout, je n’arrivais pas à l’excuser d’avoir fait passer Siméon pour mourant. C’était la chose la plus horrible qu’il avait faite dans toutes ses conneries. C’était juste impensable. Je ne comprenais même pas comment l’idée avait pu lui monter au cerveau. Le vice coulait dans ses veines. Il était pire que moi dans mes mauvais jours. Il se mit à déblatérer sur le fait que s’il l’avait vraiment voulu, Siméon aurait repris contact avec moi. Comme si les choses étaient aussi simples. Ça se saurait si c’était le cas. Je n’avais plus la force de hurler. « Parle pas de ce que tu connais pas, s’il te plait. » Je prononçai cette phrase sans aucune conviction. Comme s’il allait le prendre en compte. Il n’avait rien à faire de ce que je pouvais lui dire depuis le début de notre engueulade. J’avais perdu tout espoir de le ramener à la raison. Rien n’était aussi simple que ce qu’il semblait le penser, mais je n’avais pas la foi de repartir dans un monologue explicatif. Et puis, à quoi cela aurait-il servi ? Si Siméon n’avait plus donné de nouvelles, ce n’était pas sa faute, mais la mienne. J’étais la seule et l’unique fautive dans cette histoire. Certes, nous avions gardé contact pendant un temps, au début, après mon arrivée aux Etats-Unis. Et on aurait sûrement continué à le faire, s’il n’y avait pas eu cette grossesse. Après avoir appris la nouvelle, et après que mon père m’ait annoncé qu’il ne me laisserait pas le choix, je n’avais pas eu le cœur de répondre à ses appels si c’était pour lui mentir. J’étais incapable de lui dire la triste vérité, il aurait été capable de sauter dans le premier avion et de faire la plus grosse erreur de sa vie. Je ne pouvais pas lui imposer ça. Même si au fond de moi, j’avais rêvé qu’il vienne, ou que je le rejoigne, et qu’on élève cet enfant ensemble, je savais aussi très bien que cela risquait de bousiller nos vies, et que nous allions le regretter un jour ou l’autre. Pour toutes ces raisons j’étais incapable de lui donner des nouvelles. Ni avant, ni après l’opération. J’étais tellement bouleversée et au bord du gouffre de toute façon que je ne parlais à personne. J’étais dans un état plus que déplorable, n’ayant plus la force de manger ni de bouger. Si M.S. n’avait pas été là pour me sortir la tête du gouffre, je n’ose même pas imaginer là où j’en serais aujourd’hui. Bleeker me ramena brutalement sur terre. Il avait raison. J’étais seule. J’avais toujours été seule. Depuis que j’avais mis les pieds dans ce foutu pays à la con, j’avais tout perdu. Mes amis, l’homme de ma vie, mes rêves, mes illusions d’adolescentes. Tout. J’avais tout laissé derrière moi en France, et je ne remettrais jamais les mains dessus. Il s’éloigna vers l’eau. Il pouvait bien se casser, je n’en avais plus rien à faire. J’étais seule, sur cette plage, au beau milieu de la nuit. Je laissai ma tête retomber contre mes genoux, m’enfermant dans ma bulle. Les larmes coulaient en silence, mon corps parfois secoué de quelques sanglots. J’aurais souhaité disparaître plutôt que d’avoir à affronter tout ça.
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Pourquoi Cody ménagerait Norah ? Hein ? Elle l'avait ménagé quand elle l'avait frappé ? Quand elle l'avait agressé ? L'alcool, l'alcool … Elle a bon dos l'alcool avec Norah. Bleeker ne digérait juste pas, au sens figuré comme au propre, ceci. Alors il déversa sa haine, toute sa haine sur elle, se libérant de cette même culpabilité qui le bouffait depuis ce soir-là, qui fut particulièrement présente lors du voyage en Inde entre Lowell. Il pouvait prendre sa part de responsabilité dans cette mise en scène car oui, il avait joué un rôle. À merveille apparemment puisque Norah ne s'en rendait compte que maintenant. Il ne comprit pas bien ce qui l'avait mis sur la piste. Avait-elle subi une hypnose ? Cette nana était tellement solitaire qu'elle devait être le genre à n'avoir que son psy ou sa voyante comme BFF. Ces dernières phrases achevèrent la Française et vous savez quoi ? Il s'en foutait. 'Parle pas de ce que tu connais pas.' Non, c'est vrai, il ne savait rien. Il n'y connaissait rien à la douleur de voir son enfant enlevé par une personne peu scrupuleuse. Il ignorait le trou béant que ça creusait au fond de sa poitrine, des mineurs martelant à coups de pioches la moindre fibre de son organe vital, engendrant ainsi une souffrance indomptable et déterminée à le harceler jusqu'au bout. Pour qui Norah le prenait-elle ? Pour un gars sans vie, sans douleur, sans blessure, sans attache, dans sa petite vie bien calée ou sa seule occupation ces dernières semaines fut de se faire passer pour un mec qu'il ne connaissait pas pour jouer avec une meuf un peu trop alcoolisée ? Qu'elle aille au diable.
Il s'éloigna sur la grève, prenant de profondes inspirations pour oublier qu'il avait mal. Au moins, dans ces moments-là, la souffrance physique l'emportait sur la souffrance psychologique qui, pourtant, était quotidiennement présente. Il ne se retourna pas, ignorant si Norah était encore là, était partie, ou si elle attendait un signal pour le sauter dessus et lui faire bouffer du sable. Il n'avait pas encore eu ce plaisir, pourtant sur une plage c'était bien la seule arme efficace. Oh, il y avait des galets mais trop petits, et la mer, bien sûr, mais comme les poissons faisaient pipi dedans il espérait que Norah ne songe pas à elle pour achever Bleeker. Lui aussi finit par s'asseoir, les fesses au sec et les pieds dans l'eau. Il était sorti pour réfléchir, pour se poser, alors il le ferait. Il n'éprouvait pas encore spécialement de remords pour l'épisode avec Norah et ne ravalerait pas sa fierté. Peut-être que dans cinq minutes ça changerait, mais pas maintenant.
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Je laissai le temps passer. J’étais juste incapable de me lever pour l’instant, complètement abattue par ses dernières phrases. Par tout ce qui venait de se passer. Je ne voulais pas le prendre en considération, j’avais d’abord besoin d’évacuer toute la haine, la tristesse, la peine, le chagrin, la douleur qui m’habitaient. Je laissai couler librement les larmes, ne cherchant même plus à me cacher. J’en oubliai même la présence de Bleeker, ne cherchant même pas à savoir s’il était encore là ou s’il avait quitté la plage, m’abandonnant à mon triste sort, me laissant seule, comme il me l’avait si bien fait remarquer. De toute façon, je n’en avais pas grand-chose à faire. Je restai recroquevillée de longues minutes sur moi-même, attendant que la tempête trépasse, anéantissant mes dernières forces au passage. Je n’avais plus aucune résistance, ni plus aucune envie de faire d’effort pour contenir l’orage. Une fois l’ouragan passé, je ne pus m’empêcher de me mettre à réfléchir. Pour une raison qui m’était inconnue et qui me dépassait, une fois mon calme à peu près retrouver, je me surpris à éprouver du remord pour l’épisode qui venait de se passer. Je n’en revenais pas. Ce type m’avait pourri la vie pendant plusieurs semaines, et j’arrivais encore à m’en vouloir de lui avoir rendu la monnaie de sa pièce. C’est vrai quoi, après tout, il n’avait eu que ce qu’il méritait ! Et pourtant… Pourtant je me sentais misérable. Il m’avait descendue plus bas que terre, et je n’arrivais pas à remonter la pente. J’avais perdu toute fierté ou autre semblant d’ego, ce qui ne me ressemblait clairement pas. De toute façon, ça terminait toujours comme ça avec lui, quand on y pensait. On s’engueulait, ou je me ridiculisais, et je finissais toujours par aller m’excuser, parfois pour rien, quand on repensait à notre périple à dos d’éléphants au milieu de la jungle. Je passais une main sur mon visage. J’avais besoin d’air. Oui, j’étais déjà en extérieur, mais j’avais besoin de bouger, sinon mon corps allait finir par se nécroser. Il fallait absolument que je me lève, que je me réveille, que je retrouve un semblant de prestance. N’importe quoi pour me sortir de là. Les mains appuyées sur le sable, je quittai ma bulle d’un mouvement trop rapide. La tête me tourna quelques instants. Je restai immobile quelques secondes, le temps que le vertige s’efface, avant de me diriger vers la mer, encore à moitié absente. Je ne remarquai rien d’autre que le reflet de la Lune sur l’eau, laissant mon regard se perdre sur cette vision apaisante tandis que je mettais les pieds dans l’eau. La fraîcheur apportée par la mer eut l’effet salvateur de m’éclairer un peu l’esprit. Je fermai les yeux, prenant une profonde inspiration afin de profiter de l’air marin, puissant calmant après tout ce qui venait de se passer. Il fallait absolument que je marche. En me tournant pour longer la rive, gardant les pieds dans l’eau, je revînt à la réalité en voyant Bleeker assis les pieds dans l’eau. Finalement, il était resté. Je ne savais pas trop quoi faire. Je ne voulais pas m’excuser, il m’avait bien trop fait souffrir pour ça. J’estimai que ce n’était pas à moi de faire le premier pas. Mais mon corps en décida autrement. Avant que je n’ai le temps de réagir, je me retrouvais plantée devant lui, cherchant mes mots en regardant à droite à gauche, n’importe où pourvu que ce ne soit pas sur lui que mon regard se pose. « Je… je… Désolée. » Plus ridicule, je ne crois pas que ça se fasse. J’avais l’air pathétique à me tordre les mains et me serrer les bras. Mais après tout, à présent, il devait avoir l’habitude de me voir ainsi.
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On aurait dit que la vidéo de ces retrouvailles se répétaient en boucle dans la tête du jeune père, comme ça, comme si son propre cerveau le mettait à l'épreuve sur ce qu'il avait foiré – ou non – avec Norah. Pas possible, il n'avait rien foiré. Sur le coup, l'autre soir, il lui semblait qu'il avait fait au mieux. Norah était bourrée, il n'avait pas trouvé d'autres stratagèmes pour la ramener saine et sauve chez les Lowell. Puis merde, déjà, cette nuit-là, elle avait sauté sur lui en l'agressant. Si elle souffrait de problème de troubles de la violence, il fallait sérieusement qu'elle consulte car ça commençait à être grave, là. Le jeune homme soufflait, il en avait besoin. Déjà, sa soirée avait été étrange, sans parler de la journée, tu parles d'un putain d'anniversaire. Il aurait pu s'épargner de voir la gueule de Joan et celle de Norah à quelques heures d'intervalle, vous ne pensez pas ? Il enfouit son visage entre ses jambes, prenant une profonde inspiration. Respire Cody, respireee, tu le mérites bien. Le Spring Break venait seulement de commencer et il peinait à croire qu'un Dieu, quelque part au ciel, lui en voulait au point de le mettre incessamment à l'épreuve avec ces tarées de Harvard. Punta Cana, grande station balnéaire. Pourquoi croisait-il uniquement les psychopathes ? Avait-il un radar qui les attirait ? Une sorte d'aimant ? Ou une pancarte énorme avec inscrite 'si t'es bonne pour l'HP viens me faire un bébé' ? NON. Ou SI. Puisque Norah revint à la charge. En la voyant bégayer ainsi, il crut qu'elle allait lui balancer un nouveau discours et honnêtement, Cody était fatigué de se battre. Il n'avait pas dormi depuis deux jours et même si physiquement, la fatigue ne se manifestait pas, psychologiquement il avait un pneu crevé à la place du cerveau. Une chambre à air vide qui ne demandait qu'à dégonfler en silence, pas à ce qu'on la remplisse avec une pompe à colère. « De quoi ? De m'avoir frappé ? » demanda-t-il froidement en levant son regard vers elle. Tsss. En plus elle s'en foutait, elle n'avait même pas le cran de le regarder en face. « On va dire que je le méritais. » Ses yeux se perdirent dans l'horizon bleu. Il se permit d'ajouter, cette fois-ci sans porter la moindre attention à Norah. « Il n'est pas malade, tu devrais l'appeler. T'avais l'air heureuse quand tu pensais que j'étais lui. » Bien qu'il ne comprenait pas la nature exacte de sa relation avec Siméon, il pouvait bien lui donner ce conseil là, si ça pouvait enlever de sa gueule cette mine de zombie une bonne fois pour toute.
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