(+ Emrys) who is this ?

C’était venu tout naturellement. Bambi, brillant d’ordinaire par son goût tout de même prononcé pour la solitude, passait davantage de temps avec Emrys qu’avec n’importe qui d’autre ces derniers temps. La raison ? Elle l’adorait, d’une part, sa compagnie la rassurait et elle l’admirait profondément. Il avait eut le courage lui manquant cruellement, à savoir celui d’envoyer péter tous les projets de son père pour lui… la jolie Mather rêvait de faire de même, mais la crainte d’être définitivement et irrévocablement seule la pétrifiait sur place. Ce n’était pas faute de s’être tout de même renseignée sur les cours d’Art donnés à Harvard, au cas où… sans pour autant franchir le pas. Sans doute était-ce la première raison de ce rendez-vous donné au Winthrop, dans ce fameux parc où ils se retrouvaient si souvent pour parler de tout et de rien avant de bouger ailleurs, dans un endroit discret, cosy, à leur image. Comme d’habitude, Emrys était arrivé bien avant elle, éternelle retardataire qu’elle savait si bien être dernièrement… et ses réflexes reprirent le pas sur son tempérament profond : à peine Bambi s’était-elle approchée du jeune homme que ses bras l’avaient déjà délicatement serré en une étreinte des plus douces, comme cherchant ce contact sans même avoir préalablement demandé l’autorisation à son esprit. Bientôt, elle releva les mains pour les placer sur les yeux d’Emrys, esquissant un petit sourire amusé avant d’énoncer d’une voix murmurante à son oreille : « Qui est-ce ? »

Une balade simple pour une bonne matinée que je voyais plutôt bien ensoleillée par un rendez-vous avec ma formidable amie Bambi. Elle était une révélation pour moi depuis le jour de notre rencontre car bien que je l'avais envoyé sur les roses, elle avait illuminé ma vie dès 'l instant comme avait su le faire ma chère Roxanna ou encore, Theophyl par leur amitié. Nous avions beaucoup de similitude dans nos vies sauf que j'avais eu la force plus tôt de couper tout truc avec mon père pour vivre ma vie ; en meme temps, lui et moi, c'était la guerre donc c'était plus simple de mon coté mais elle, elle n'y arrivait pas. On devait prendre aussi en compte son age ! Je marchais à travers les rues jusqu’à Harvard Square, n'ayant pas cours aujourd'hui, j'avais glandé dans mon appartement sur central puis je me voyais aujourd'hui bienheureux de la retrouver. Je rejoignais le parc avec le sourire aux lèvres. Je profitais du soleil naissant, et d'un petit air frai très contrasté en marchant doucement quand tout à coup, deux mains vinrent se poser sur mes yeux. « Qui est-ce ? » Elle murmura ces quelques paroles à mes oreilles et j'attrapais doucement ses mains en me retournant précipitamment pour prendre ses hanches tout aussi rapidement entre mes deux mains habiles. J'embrassais sa joie en la collant contre moi pour la serrer fort, heureux de ces retrouvailles : C'est ma plus belle amie ... Bambi, n'est-ce pas ? Avec elle, j'étais autre chose, j'étais le Emrys doux mais l'autre ne fuyais pas, il était là aussi, toujours ici, je pouvais laisser mon caractère là, elle ne me jugeait pas, elle me comprenait. Oui, un connard mais un connard pas totalement dingue. Mes mains lachèrent ses hanches avec douceur, caressant un instant la demoiselle sans quiproquo puis je reculais pour la regarder et lui dire ; Alors ... cette beauté a-t-elle besoin que son Emrys la cajole ou tout va bien ?

Entre Emrys et Bambi, cela avait été compliqué au départ pour mieux se fondre très naturellement vers une tendre amitié. Typiquement ce dont la jolie Mather avait besoin pour ne pas virer complètement inhumaine… à sa décharge, ses crises de colère avaient eu raison de ses plus belles amitiés mais face au Winthrop, Bambi était toujours incroyablement calme. A croire qu’il ait un véritable effet zen sur elle sans même chercher à ce que ce soit le cas. Elle sourit aussitôt à son compliment sur sa beauté et lui rendit son baiser contre sa joue, sans chercher à s’éloigner. La belle blonde se surprenait à devenir incroyablement tactile, douce et sociable face à lui, elle qui ne l’était jamais pour trois ronds de serviette en règle générale… « La plus belle ? Si je suis là plus belle, tu es le plus beau, nous sommes synchrones tu te souviens ? » plaisanta-t-elle de bon cœur bien qu’à ses yeux, Emrys soit effectivement très beau. En même temps, il était tellement adorable avec elle qu’impossible ne pas trouver son âme… incroyablement belle. « Tu sais bien que je ne suis jamais contre que tu me cajoles, au contraire j’adore ça mais là… j’ai aussi besoin de tes lumières. Tes conseils vont m’être vitaux » commença-t-elle, légèrement plus sérieuse et un brin moins souriante. Dès que le sujet de son père menaçait d’être mis sur le tapis, Bambi balisait. La situation lui paraissait sans issue car quoi qu’elle fasse, elle perdrait quelque chose : d’un côté, son père risquait de la renier et d’un autre, elle perdrait sa passion et sa liberté… où était la valeur là dedans ? « Je ne veux pas être archéologue. Moi ce que je veux, c’est peindre. »

C'était une de ces amies que tu n'oublie jamais en fait. Il fallait le dire elle était adorable et meme dans mes mauvaises humeurs, elle me supportait ; strange ! Je me préoccupais aussi d'elle parce que je connaissais ses passions et que j'avais ecelé un manque d'envie dans ses études mais j'attendais toujours qu'elle se l'avoue, qu'elle me l'avoue. Bah ouais, il fallait qu'elle se l'avoue que ça lui disait rien ce qu'elle faisait et je ne sais pas mais il me paraissait qu'elle changeait ces dernières semaines alors avais-je espoir ? Bien sur, elle fut touchée par mon compliment et me le retourna chose à laquelle je répondais avec une voix fière : Je sais , je sais j'suis trop un canon ! Je sortis mes dents blanches en lui faisant un sourire à la Ken qui veut séduire sa barbie. J'aimais jouer de mon charme et elle le savait si bien qu'elle n'était que peu choqué en général lorsque je jouais ou qu'on sentait une impression de drague dans ma voix.On n'avançait doucement quand elle accepta le fait qu'elle aimait que je la cajole mais qu'elle m'annonçait avoir besoin de mes conseils. Alors que j'aurai du m'inquiéter, j'avais tant d'espoir qu'elle me parle de ce que je pense que je souriais en acquiesçant, signe qu'elle devait pas hésiter. Je pris sa main et la tira jusqu'à un banc où je la fis s'assoir, m'asseyant à ses cotés. Je passais mon bras par dessus son épaule, caressant son bras à l'opposé, la prenant bien contre moi. Et là, elle lâcha la bombe tant attendue ; « Je ne veux pas être archéologue. Moi ce que je veux, c’est peindre. » Je rigolais nerveusement tout en montrant une certaine joie. Je continuais sans me stopper un caressais son bras, gardant une grande proximité presque trop habituelle puis un instant après, je lui disais alors que sa tete était presque posé complètement sur mon épaule : Ah enfin ... tu te l'avoue ! Je souriais en regardant le parc et les gens qui s'y promenaient. J'étais connaisseur là dessus mon père m'avait forcé à faire droit et j'avais tout abandonné dont lui exprès pour ne plus souffrir : Et donc que veux tu savoir ? Dis-je betement parce que je voulais qu'elle s'exprime complètement.

« Canon et modeste, l’équation parfaite tu ne trouves pas ? » renchérit-elle de bon cœur non sans secouer la tête de droite à gauche, presque fière de leurs conneries. Il était commun qu’ils s’envoient des fleurs au visage, au moins aussi commun que le fait qu’ils se cajolent le plus naturellement du monde. Dieu sait combien Bambi n’était pas ainsi d’ordinaire : elle fuyait le contact physique, avait envie de mordre dès qu’on la touchait et fulminait littéralement dès que l’on polluait un peu trop longtemps son espace vital. Peut-être que le fait qu’elle envie Emrys pour son mélange de courage et de culot la poussait à accepter des choses qui l’aurait horripilée en temps normal… en tout cas, elle se laissa quasi aveuglément guider jusqu’au banc, se blottissant dans ses bras en ronronnant quasiment avant de sursauter lorsqu’il rigola nerveusement. Qu’avait-elle donc dit de drôle ? Bambi ne se rendait pas compte du temps qu’elle avait mis avant de clairement énoncer ses vrais désirs, son souhait potentiel d’orientation… d’où le rire du jeune homme. « Je sais, j’ai mis une plombe… je suis longue à la détente » avoua-t-elle grimaçant presque tristement, pour mieux soupirer. Le problème, c’est qu’elle avait follement envie qu’il la conseille, qu’il la pousse dans cet élan de rébellion et d’un autre, elle avait peur de revendiquer la chose, peur qu’il la rejette. C’était complètement stupide… « Je veux que tu me conseilles sur comment me libérer de l’emprise de mon père. Tant qu’il en aura sur moi, je serais prisonnière d’un futur métier dont je ne veux pas ! »

Elle était bonne joueuse et c'est aussi surement pour ça qu'on avait accroché naturellement ; elle comme moi. On profitait toujours au maximum l'un de l'autre et on jouait la carte de la spontanéité pour chaque chose. Tout restait très simple entre nous , je devais l'avouer et repenser à comment je l'avais rejeté au départ me fendait toujours le cœur. Elle ronronna presque en étant dans mes bras alors que je le savais, rien qu'en la voyant agir, que ce n'était pas son habitude. Je profitais pour caresser doucement son bras remontant dans son cou avec tendresse jusqu'à ce qu'elle sursaute face à mon rire et qu'elle me réponde doucement ; « Je sais, j’ai mis une plombe… je suis longue à la détente » Cela déclencha plus encore mon rire parce qu'elle était trop mignonne avec sa moue toute gênée de ne pas avoir vu ça avant. Je ne disais pourtant plus rien écoutant simplement ces dires. J'essayais de savoir ce qu'elle voulait et surtout de comprendre. Elle me parla de la conseiller par rapport à son père, à comment faire et bien sur, je pensais à ma manière mais ce n'était pas la meme chose pour elle alors forcément, ça ne coïncidais pas. Je lâchais son bras que je caressais et me grattais l'arrière de la tete en pleine réflexion, quel tic ! Je la regardais ensuite en la faisant se remettre droite, toujours assise et je lui disais ; écoute, tu as deux solutions .... Je soupirais en adressant ensuite un petit sourire ; la forte ou la simple ... Soit tu décides que tu n'as pas de bonnes relations avec lui comme moi et tu fais sans lui en parler, tu t'en bas les ... enfin t'as pigé ! dis-je en rigolant mettant ma main devant ma bouche. Soit tu lui en parles et tu lui expliques en donnant tout les avantages etc, en donnant tes pensées et si il accepte pas... bah ... Je grimaçais restant dans une incompréhension totale de ce qu'elle pourrait faire ensuite pour le moment.

D’ordinaire, Bambi n’était pas femme à se gêner ou à être facilement gênée, à moins que l’on sache où appuyer pour que cela fasse mal mais personne ne la connaissait suffisamment pour cela. Vraiment, Emrys était l’un des rares en face de qui elle n’éprouvait aucun besoin de mettre de distance ou de masque. Elle avait presque envie de prendre un soin particulier de leur amitié à l’image de leur toute première rencontre… la monténégrine s’en était beaucoup voulu de jouer les donneuses de leçon alors qu’elle n’était même pas capable de balayer devant sa propre porte… autant dire qu’elle s’était maudite un bon moment avant que leur relationnel ne change du tout au tout. Voilà pourquoi entendre rire le Winthrop la mettait tant à l’aise, la rendant presque intimidée, comme si elle ne voulait ni déranger ni faire de bruit. Elle semblait toute menue, surtout lorsqu’il s’exprima et qu’elle se surprit à boire littéralement ses paroles, elle qui n’écoutait jamais personne de nature… quel changement radical ! En tout cas, elle esquissa plusieurs petite moues une fois qu’il eut fini de s’exprimer avant de pousser un tout petit soupir, discret. « Il ne m’écoutera pas. Il partira du principe que je ne sais pas réfléchir par moi-même et qu’il doit me montrer le chemin. Je crois que je n’ai pas le choix, il faut que je fasse à mon idée en solo ! » lâcha-t-elle d’un ton à la fois fataliste et emprunt de vérité. « Même s’il me coupe les vivres, je trouverai toujours le moyen de m’en sortir. Le plus dur… ce sera de le croiser, de sentir son regard sur moi et de le voir partir comme si je n’existais pas… »

Je la sentais à présent mal à l'aise surement à cause de mes rires si bien que je me sentais plus heureux de les avoir coupé directement parce que je sentais vraiment à ses expressions que ça n'allait pas ainsi. Je la regardais écouter mes soi-disant précieux conseils qu'elle attendait mais que je trouvais bancal pour elle. Elle se décomposait un peu devant moi et je ne comprenais pas jusqu'à ce qu'elle m'explique qu'il ne comprendrait pas, oui, son père ne voudrait pas comprendre et ça je connaissais. Certes, moi, il n'aurait pas juste dit que voilà je savais pas réfléchir, il m'aurait carrément insulté donc j'étais heureux pour elle que ça aille pas jusque là mais déjà, elle parla de l’éventualité de le laisser pour compte : « Même s’il me coupe les vivres, je trouverai toujours le moyen de m’en sortir. Le plus dur… ce sera de le croiser, de sentir son regard sur moi et de le voir partir comme si je n’existais pas… » Je grimaçais parce que inconsciemment, je ne voulais pas que cela lui arrive. Je ne le voulais pas parce que je savais ce que ça faisait de devoir plus avoir ses parents ensuite que la mère suive etc ... Alors je tapotais de mes doigts les bords du banc, stressé. Je la regardais, me tournant plus vers elle, prenant ses mains ; Écoute, je pense que tu devrais pas penser tout de suite à ça ...Je n'aime pas en parler mais honnêtement, ça m'a dévasté de devoir tout zapper ! Ouaais, mon père est un connard, mais c'est mon père vois-tu ... Je soupirais décidèment agacé de penser à cela mais ravie de pouvoir oser lui expliquer ça dans le but de l'aider. Peut-être devrais-tu d'abord en parler comme je te dis puis monter d'un niveau en lui expliquant qu'à l'heure d'aujourd'hui pour faire ça de ta vie, tu es pret à tout meme à lui désobéir et l'enlever de ta vie ... non ? Je la regardais avec un très fin sourire.

Bambi était mal à l’aise mais à raison, car la situation n’était pas évidente et qu’elle se sentait nue. A un niveau émotionnel et non physique, bien évidemment, mais elle n’aimait pas particulièrement s’étendre sur ses sentiments car elle ne se savait pas douée en la matière. La preuve, Emrys la conseilla bientôt de ne surtout pas suivre sa première idée, comme s’il savait par avance qu’en la suivant effectivement, elle en souffrirait. Il la connaissait sur le bout des doigts à ce niveau là, et Bambi était nettement plus instable et fragile psychologiquement qu’il n’y paraissait de prime abord. Elle jouait à la forte les trois quart du temps mais ce n’était qu’un leurre : sa solitude pesait très lourd dans la balance et désormais, elle ne pouvait plus uniquement faire semblant de n’en n’avoir rien à foutre. « Tu as beaucoup souffert de devoir zapper purement et simplement ton paternel ? Tu me diras, je te dis ça et rien que d’en parler ça me déglingue par avance… mais je sais ce que je vais me récolter à évoquer le sujet comme quelqu’un de civilisé : une bonne baffe ! » Cela s’était toujours déroulé ainsi pour chaque conversation un tant soit peu sérieuse qu’ils avaient eu au sujet de l’avenir de Bambi. A croire que son père soit définitivement fermé là-dessus. « Mais je vais suivre ton conseil parce que je veux essayer… ça vaut bien un dernier essai non ? Je vais croiser tous les doigts pour que tu aies raison encore une fois ! »

Bambi était de ces amis pour qui j'avais envie d’être là. Elle avait toujours été adorable et nous étions très proche alors je voulais son bien et l'aider au maximum dans le cas où elle avait besoin de moi. Évidemment, je la découvrais livide, prêt à crever face à moi car elle devait appréhender de faire tout ça envers son père pour son avenir mais malheureusement quand on tombe sur des parents de ce type on n'a ps le choix si on veut décider de vivre pour nous. Elle me demanda si j'avais vraiment mal vécu la séparation avec mon père et il est vrai qu'en parlant à peu de gens et rarement, ça me fit glousser de devoir lui répondre. Je... disons que oui et non ... depuis des années il était tout le temps sur moi, à me foutre la pression, comme si il ne m'aimait que pour etre son pantin et a partir du moment où je faisais pas ce qu'il voulait il allait loin trop loin me montrait bien que j'étais l'enfant pantin de la famille mais c'est rien, je men fou tu vois ... j'suis pas une victime ! Je baissais le regard ne voulant pas qu'elle puisse voir mes blessures dans la lueur de mes yeux.Je comprends alors aussi ses inquiétudes me rendant compte que je veux faire le fier mais que parfois, j'aimerais que tout fut bien différent. « Mais je vais suivre ton conseil parce que je veux essayer… ça vaut bien un dernier essai non ? Je vais croiser tous les doigts pour que tu aies raison encore une fois ! » Je souriais en tenant toujours ses mains dans les miennes caressant la paume d'un de mes doigts. Je lui fais un clin d'oeil et je lui dis simplement : Ouais je pense que c'est le mieux, fais confiance à ton père ... il n'a pas l'air si terrible ! Je la serre dans mes bras un instant avant de reprendre : je l’espère pour toi en tout cas, je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu avec mon père mais surtout mes frères ... à cause de tout ça !