Kaya & Libre - Bon d'accord, je ne parle pas, mais tu me comprends, non ?

Il fallait que j’aille à la banque et je devais avoir accès à mon compte avec cette banque normalement, je pouvais en enlever de mon compte et tout. Cette banque était de la même filiale de celle de la réserve et donc normalement, je pourrais donc pouvoir me débrouiller. Un calepin dans mon sac, et un crayon, j’avais pris de quoi discuter et demander à la personne se trouvant au guichet.

Je m’avançais donc pour aller à la banque, et je rentrais dedans, j’avais pris mon calepin, et voyant l’hôtesse, je lui disais dans la langue des signes que je voulais tout simplement prendre de l’argent. Elle fut surprise, et je notais donc  dans mon calepin : Je voudrais prendre de l’argent. Elle me répondait et elle m’amenait même au bon guichet pour les gens comme moi. La remerciant en langage des signes, j’entendais le guichetier lui traduire pour moi.

Me tournant vers lui, je lui parlais en langage des signes, et tout se passait bien jusqu’à ce que deux individus armés jusqu’aux dents. Entendant alors la chose comme il le fallait, je mettais donc mon argent dans le double fond de mon sac, et je le fermais bien avec attention. Regardant le guichetier, il ouvrait donc sa petite porte, et j’allais me planquer derrière la porte. Puis, il appuyait sur le bouton.

Restant sur le sol, je lui demandais alors ce qu’il se passait. Et tout en regardant alors ce qu’il faisait, je remarquais qu’une autre personne était venue aussi derrière la porte. Je ne la connaissais pas du tout. En tous les cas, les deux individus étaient déjà partis. Et la police arrivait. Me levant en entendant le mot « Police. », je regardais autour de moi, et il y avait pas mal de monde qui se trouvait là.  

Je détestais me rendre à la banque. Parce qu'il y avait toujours un monde fou et que parfois, on mettait des heures et des heures juste pour vérifier un petit quelque chose. Et en l’occurrence, ce que je voulais faire était assez rapide. Sauf que ça faisait déjà bien 15 minute que j'attendais et je commençais à perdre patience. Y avais pourtant qu'une seule fille devant moi. Mais au vu de sa façon de s'exprimer, elle était muette. Et les gens étaient tellement peu ouvert d'esprit qu'il ne faisait pas le moindre effort pour essayer de comprendre ce qu'elle voulait dire. C'était d'un pathétique. Quelque part, je la plaignais. Parce que j'aurais pas supporter avoir autant de mal à faire passer un message. Je poussais un soupir tapant du pied sur le sol et regardant furtivement l'heure. Si ça continuait comme ça, j'allais vraiment être en retard à mon rendez vous avec Andrea. Et là, tout se déroula très vite. Comme si on était dans un film, deux personnes armés entrèrent dans la banque créant ainsi une panique générale et j'avais aucune idée de quoi faire, je paniquais juste. J’apercevais juste la brune se faufiler derrière une porte et je la suivais essayant de contenir au maximum mon angoisse. J'étais déjà pas totalement remise de l'attentat, j'avais pas besoin de ça en plus. J'enserrais la croix se trouvant autour de mon cou et me mettait à prier espérant vraiment que rien n'arrive puis attrapais la main de la muette comme pour la rassurer aussi. J'savais même pas combien de temps ça avait pu durer mais les flics avaient débarqués et les deux fous s'étaient tirés. J'finissais par me redresser avant de prendre la parole. « Tu vas bien ? »

Derrière la porte, je voyais une jeune femme me prendre la main, l’inconnue qui m’avait suivi derrière la porte. Je l’entendais me poser une question, et je lui répondais en prenant mon calepin : « Oui, je vais bien, et toi ? » Elle semblait avoir mon âge, et je me demandais bien ce que je pourrais lui dire par la suite. Puis, me levant, je voyais des agents de police partout. Lui tapotant l’épaule, je lui montrais la glace du doigt. Essayant de me ressaisir au mieux, je me disais qu’il faudrait aussi que j’essaye de parler. Prenant mon calepin, je voyais la guichetière qui s’était levée et qui avait appelé l’agent de police. La porte s’ouvrait et on se retrouvait devant deux hommes tels des armoires à glaces géantes….Je souriais et je savais que la suite, serait assez casse pied ! Tout en écoutant ce que les gens disaient, je voyais que la salle était plus en pagaille qu’autre chose….Les gens étaient encore en panique et les voleurs se trouvaient menottés ou presque. Certains c’étaient échappés, d’autres tués, enfin, la dizaine de voleurs se trouvaient dans les drôles de situations.

Mon calepin à la main, je prenais le temps de noter les choses basiques me concernant : Muette, demande d’interprète, écrit sur mon calepin. Sachant que mon calepin serait mise dans les pièces à convictions, je patientais pour savoir si tout se passerait bien. J’avais toujours mes papiers en main, je me demandais aussi si la jeune femme qui me tenais la main allait ou pas me donner un coup de main.

Ma question était légèrement stupide. Des coups de feu avaient été tirés, des hommes étaient armés et avec la pagaille que cela avait foutu, il était clair que ça ne pouvait pas aller. C'était pas comme si la journée avait été totalement parfaite. En guise de réponse à sa question je lui souriais. J'allais tout de même pas fondre en larme comme une idiote maintenant. Mais ce moment faisait remonter des souvenirs que j'aurais préférée oublier et qui me perturbaient déjà bien assez pour empirer les choses. La porte derrière laquelle nous étions cachés finissaient par s'ouvrir et je ne pouvais pas m'empêcher de sursauter en voyant deux colosses face à nous. Ils se shootait aux stéroïdes maintenant chez les flics ou quoi ? Je secouais la tête connaissant déjà la suite des événements. On allait tous devoir passer à l'interrogatoire qui allait très certainement durer des heures pour raconter les moindres détails de ce qui c'était passé. Et rien que d'y penser, ça m'embêtait. J'avais juste pas envie de passer le reste de ma journée enfermée dans un commissariat et pourtant, je n'avais pas le choix. Je tenais toujours fermement la main de la brune regardant attentivement ce qu'elle était en train d'écrire sur son calepin. Bordel, ça devait vraiment pas être facile pour elle. Je lui adressais un nouveau sourire avant de lui chuchoter. « Au fait, moi c'est Chrissy. » Je m'adossais contre le mur attendant de savoir ce qu'on devait faire et priant intérieurement pour que les choses ce déroulent assez vite.

Debout, je l’entendais me parler, et prenant mon calepin, je répondais : « Kaya, enchantée. » Je me rendais compte qu’il était bien que les agents de police se bougent. Puis sortant de la salle pour aller nous asseoir dans la pièce principale. Je voyais les gens s’activer, une personne venait me voir, et elle me parlait en signes avec des sacrées fautes d’orthographe. Je lui répondais aussi en signes : « Vous faites des fautes. Vous allez tout dire de travers. » Prenant mon calepin, je disais : « Je peux rester avec la jeune femme là-bas ? » Montrant mon interlocutrice avec mon doigt, je notais sur ma feuille. « Cela va prendre longtemps ? » Les deux agents de polices restaient là et souriant patiemment, je prenais mon calepin, et je notais frustrée : « Je peux avoir au moins un verre d’eau ? » Je continuais de taper du pieds, et sachant que pour l’instant, cela ne serait pas vraiment drôle, je me contentais de chantonner un petit air dans ma tête de façon à ne pas trop paniquer.

La brune avait à peine le temps de répondre que les agents nous déplaçaient dans la pièce principale nous séparant par la même occasion. Je poussais un nouveau soupir assez frustrée. Même pas ils nous posaient des questions. Non. Ils nous faisaient simplement asseoir et attendre ce qui avait le don de rendre le temps encore plus long. Je fermais les yeux quelques secondes avant de reporter mon attention sur Kaya qui encore une fois, avait bien du mal à se faire comprendre. Et ces idiots de policier se contentaient de sourire bêtement comme s'ils se moquaient éperdument de ce que la jeune femme pouvait bien raconter. Le genre de truc qui avait tendance à m'énerver. Je finissais par me lever ne tenant pas compte de ce que l'agent pouvait dire. « Oh ça va, je vais juste m'asseoir à côté d'elle. » Pourquoi fallait-il qu'ils soient tous aussi chiant ? Je voulais juste tenir compagnie à la brune, j'allais pas faire exploser la banque. Fallait se déstresser un peu. Je prenais donc place à côté d'elle ne disant rien pendant quelques instants. « Ca doit pas être facile hein ? J'veux dire, de pas se faire comprendre. »

Me disant qu’il fallait que j’achète une ardoise pour noter ce que je disais, je m’apercevais qu’il fallait que je fasse attention à la suite. Je tentais de lui répondre à mon interlocutrice. Je notais par la suite sur mon calepin : « Ce n’est pas le problème ça….C’est juste les idiots qui ne comprennent jamais rien. La dame de tout à l’heure, elle m’a parlé en signes bourré de fautes d’orthographes. » Je me demandais bien si j’allais ou pas réussir à lui parler sans me prendre la tête. Je préférais ne rien rajouter de plus, puis, une bouteille d’eau m’arrivant dans les mains, je voyais un agent de police qui m’en avait lancée une de sa place. Je me disais que pour le moment, il était bien pour moi de trouver une solution, regardant si la bouteille n’avait rien, je l’ouvrais avant d’en boire un coup. Je ne disais rien de plus, je souriais en plus, et ensuite, alors que je réalisais qu’il fallait juste que je continue sur ma lancée, et je écrivais sur ma feuille : « J’espère que cela ne va pas durer longtemps….» Mettant mon sac sur mes genoux, je voyais que les gens restaient toujours à leurs places sauf que pour le moment, tout allait encore plus sur la longueur....

A sa place, je savais pas comment j'aurais tenue le coup. Parce que j'étais un vrai moulin à parole et que parfois, j'avais bien du mal à garder le silence rien que dix minutes. Après, je supposais que c'était le genre de truc auquel on s'habituait. Surtout si c'était comme ça de naissance. Mais j'aurais vraiment pas voulu être à sa place. J'pouvais pas m'empêcher d'ouvrir la bouche toute les trente secondes pour débiter ânerie sur ânerie. Alors muette.. J'aurais certainement péter les plombs. Encore plus devant des gens qui ne feraient aucun effort pour me comprendre. « Au moins, elle a essayée. » J'essayais de positiver un minimum mais je comprenais totalement l'agacement que pouvait ressentir Kaya. Puis je savais même pas qu'on pouvait faire des fautes d'orthographe en langage des signes et je devais bien avouer que je trouvais ça légèrement étrange. « J'espère aussi mais si tu veux mon avis, on partira pas avant la fin de l'après midi. » Surtout qu'en les regardant, ils avaient pas l'air vraiment pressés de nous laisser sortir. Pour tout dire, ils étaient plus en train de se rouler les pouces qu'autre chose.

Prenant ma feuille, je marquais : « Elle va tout dire de travers. Enfin, si elle revient, je prendrais le calepin pour répondre. » J’avais marqué cela comme ça, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi est-ce que j’étais venue ici. Regardant un peu plus ce qu’il se passait autour de moi, je trouvais que pour l’instant, il fallait juste attendre mais bon, je répondais à mon interlocutrice. « C’est fort possible, c’est fou comme j’ai l’impression qu’ils sont hypers longs…. » Je me disais qu’il faudrait aussi que je fasse attention à tout. Le silence avait repris, les agents de polices s’activaient et je me disais que cela pourrait aussi partir plus vite que prévu.

Je l'observais écrire sur son calepin me demandant si parfois, elle ne choppait pas des crampes aux mains. Ouais c'était stupide comme question mais de toute manière, les trois quarts des trucs auquel je pensais était stupide. Du coup, j'allais tout de même pas me risquer à le lui poser à haute voix. Ouais, parfois j'avais un soupçon d'intelligence. « C'est même pas être long à ce point. J'sais vraiment pas ce qu'ils attendent. » Je balayais la pièce du regard remarquant que finalement les choses commençaient à bouger. Les flics avaient l'air enfin décidés à faire le boulot et je ne pouvais qu'être satisfaite. Après un nouveau soupir de ma part, un des policiers s'avança vers nous et après nous avoir regardé pendant quelques secondes, commença à poser des questions. « Ben en fait, tout c'est passé trop vite. J'ai pas vraiment eu le temps de comprendre. »