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La souffrance était quelque chose que je connaissais depuis tout petite. Quelques maladies, des soucis avec les parents, des amis un peu espace qui vous poignarde dès que vous avez le dos tourné, oui j’avais connu bien des souffrances si différentes les unes des autres, mais aucune d’entre elles ne m’avait fait chuter, bien au contraire. À chaque fois je me relevais avec la rage de vaincre, la joie de vivre et j’avançais, jeune gamin, peut-être trop insouciant, que j’étais. J’avais pris la décision de m’émanciper à 14 ans ce qui n’était pas très légal au vu des lois des divers pays de mes origines mais peu importe, je ne supportais plus toute cette misère autour de moi. Je ne supportais plus mon père, je ne supportais plus de voir ma mère souffrir, alors j’avais préféré jouer les égoïstes et déguerpir de cette vie de misérable. Et tout ceci m’avait plutôt bien réussi jusqu’à maintenant. Cette souffrance, ce manque, me rongeait de l’intérieur comme une mauvaise drogue qui viendrait gangréner mes organes peu à peu. Plus les jours passaient, plus je me disais que je sentais moins la douleur, en vérité, moins croyais l’oublier, plus elle me rongeait et gagnait du terrain sur mon moral, ma vie. Je n’avais plus de but dans la vie, continuer les études ? Pour quoi faire ? Je l’ignorais, j’avais même pensé à tout arrêter mais si je commençais à m’arrêter, c’était la déchéance totale. Alors je continuais mon bonhomme de chemin en aidant les gens autour de moi, ces gens qui n’avaient pas de but mais qui avaient quelque chose pour avancer contrairement à moi. Personne ne pouvait m’aider, alors pourquoi ne pas servir la cause des autres puisque la mienne est perdue ? « Non ça va, aucun souci. » Je n’étais pas frileux, loin de là, même si je sentais que les extrémités de mes membres commençaient à refroidir. Après tout, il faisait encore froid à cette époque, et l’humidité commençait à tomber sur nos frêles épaules. Je soufflais alors longuement en continuant à errer en sa compagnie, après tout, on ignorait où ce chemin allait nous mener non ? J’étais conscient que j’avais installé ce blanc avec mes histoires de fantômes, je me décarcassais alors l’esprit pour trouver une solution, pour la faire sourire ou même dans le meilleur des cas entendre son rire cristallin. À cette heure, plus aucun bar n’était ouvert, les boîtes de nuit, je n’y songeais même pas, bref j’ignorais totalement quoi faire, alors je continuais d’avancer en me creusant la tête, comme si de rien n’était.
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