Like we were before ⁂ JONES FAMILY

Je m'étais changé dans la voiture car il fallait bien le reconnaître, la température s'adoucissait agréablement et je m'étais un peu trop couvert ce matin. Voilà ce qui m'avait conduit à troquer mon sweat pour un tee-shirt, la chaleur et peut-être autre chose aussi. Mon père m'avait re-contacté et j'en étais encore tout retourné. Il avait apprit que j'étais à Harvard et m'avait demandé de justifier mon choix. Etrangement, il avait presque était agréable, me donnant pas l'impression d'être en train de me coller une lame en travers de la gorge. Fallait bien que je reconnaisse qu'entendre sa voix, ça m'avait fait du bien, tant de bien que je venais de raccrocher avec lui. Et je me sentais coupable. J'en avais parlé à personne, enfin pas à Olympe, la seule personne a qui il était justifié de faire part de ce genre d'infos. Je le faisais dans son dos. Alors soit, j'avais tué personne et je savais pas ce que j'étais en train de faire exactement, ce que je pouvais bien ressentir ou je ne sais quoi. Fallait que je réfléchisse avant de ramener le sujet sur le tapis. Aujourd'hui, je passais la journée avec Oly', lui ayant proposé de se faire une journée dans un parc d'attraction à environ une heure de Cambridge. En souvenir du bon vieux temps, en écho à la période, juste avant mon départ de la maison à l'âge de dix-huit ans, ou je l'avais pris avec moi pour son premier voyage sans mes parents. Nous avions enchaînés les parcs, en cette période et j'étais pas retourné dans ce genre d'endroits depuis. C'était devenu quelque chose que j'assimilais direct à ma soeur et si je pouvais y retourner tranquille maintenant, autre fois ça faisait foutrement mal. J'alla garer ma voiture sur le parking, fraichement acquise et rejoignit l'entrée du parc, passant une main sur ma nuque et plongeant une main dans la poche de mon jean, pour vérifier que j'avais bien les entrées commandées sur internet quelques jours plus tôt. J'alla m'asseoir sur un banc, attendant que ma frangine se manifeste. On aurait put faire le trajet ensemble et elle me l'avait proposé, car c'était logique, mais j'avais raconté un mensonge. Je savais que mon père comptait m'appeler. Bon sang, dans quel merdier j'étais en train de me plonger...

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Je n'allais pas souvent dans les fêtes foraine ou les parcs d'attraction, pas depuis mes 15 ans. Parce que chaque fois que je vois une grande roue, un manège, ou tout ce qui s'en rapproche, je pensais à mon frère, et au fait qu'il était parti. Seulement aujourd'hui il était revenu. Je n'y croyais plus, et j'avais été terriblement surprise en le voyant, mais il était de nouveau près de moi, et même si j'étais devenue une femme, si j'avais grandis, pris des formes, même si j'avais évolué, il était toujours mon grand frère. Et savoir que quelqu'un à présent veillait sur moi m'aidait beaucoup.. Du coup j'étais ravie et excitée à l'idée de passer la journée entière avec César, dans un parc d'attraction. Rien que nous deux, les deux Jones.. J'adorais cette idée. Il m'avait manqué, et je voulais que l'on profite, je voulais oublier tout les soucis qui pouvaient m'occuper l'esprit, et pour ça rien de mieux que des attractions, le soleil, et le passé. J'avais enfilé un jean clair, des petites chaussures noires, et un chemiser claire pour le retrouver : par expérience, je savais qu'une jupe ou une robe était malvenue dans ce genre de fête, puisque je n'aurais pas put faire tout ce que je voulais. Mes lunettes de soleil sur le nez, je l’aperçu sur un banc après avoir garé mon SUV sur le parking. Je pensais faire la route avec lui, mais il m'a dit qu'il avait des choses à faire sur le chemin, alors je n'avais pas posé de questions, et j'avais chanté tout le long du trajet. M'approchant de lui je l'embrassais sur le front, par pure flemme de me baisser. " Bon, t'es motivé dis-moi? La dernière fois j'avais 15 et j'étais fatiguée plus rapidement qu'aujourd'hui, tu vas en baver.. " Bon, en vrai je n'avais aucune idée de si oui ou non j'allais encore adorer les sensations fortes. Mais autant essayer de lui faire peur..

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Ma petite soeur m'avait manqué, beaucoup et j'étais essentiellement revenu ici pour la retrouver, pour passer du temps avec elle. Ainsi, je m'efforçais d'en saisir toutes les opportunités. Qui est plus est, avec la grippe et la quarantaine, c'était bon de l'avoir à nouveau à côté de moi et non coincée derrière une maudite vitre dans un hôpital. La fête foraine, c'était carrément plus jovial comme endroit, pour passer du temps entre frère et soeur. Et puis c'était symbolique, en quelque sorte. Soit, j'étais un peu ailleurs et anxieux à propos du fait que je reparle à mon père et que j'en ai pas encore fait part à Oly. Elle allait sans doute mal le prendre. Ce serait une chose que je reparle à ma mère, dont j'avais toujours été plus proche, mais papa... Plus proche de moi que de sa petite fille chérie ? C'était carrément le monde à l'envers. Bon soit, j'en étais pas au stade ou on fait des câlins d'amour à son papounet et je le serais clairement jamais car c'était définitivement pas dans les veines des hommes Jones, mais je lui parlais à nouveau et c'était déjà vraiment beaucoup. J'avais peur de susciter la colère de ma petite soeur même si elle allait finir par découvrir le pot aux roses. Pas aujourd'hui, pas quand on était sensé passer une super journée. Elle arriva au bout d'un petit moment et m'embrassa sur le front. Je lui fis un sourire avant de me lever. Je m'étira, tirant mes bras vers le haut à la manière d'un chat. La voiture, ça m'avait toujours endormi un peu et ce peu importe combien j'avais carburé en réfléchissant, me retournant mes histoires dans ma tête, inlassablement. T'inquiètes pas pour moi va, je suis encore capable de te gérer lui dis-je en souriant. Je plongea ma main dans la poche de mon pantalon et en sortit les deux tickets. Je lui en tendis un avant de rouvrir la bouche. Ca va toi, sinon ? Tu te remets bien ? Ca faisait des jours maintenant qu'elle était sortie de l'hôpital mais bon, j'étais toujours un peu inquiet, malgré qu'elle ai vraiment l'air en forme aujourd'hui.

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Je voulais oublier ce que j'avais vécu à l'hôpital. J'avais passé des jours horribles, enfermées dans une chambre avec plein d'autres personnes autour de moi, aussi malades que moi, à tenter d'oublier la douleur, la solitude, la fatigue. César était pas revenu depuis une semaine et j'étais déjà éloignée de lui, à cause d'une foutue maladie. Et d'une foutue vitre qui nous empêchait de profiter pleinement de nos retrouvailles, auxquelles je tenais tant. J'avais hâte que l'on passe une journée tout les deux, car à part mes grands-parents à qui je parlais encore un peu, il était ma seule famille. La seule famille à qui je parlais encore du moins, et à qui je n'en voulait pas de toutes mes tripes. Il était parti, mais il avait fui la même chose que moi, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur, puis.. il était revenu, aujourd'hui. Le découvrant assit, un peu pensif, je m'approchais pour embrasser son front, et ainsi lui bonjour mais aussi lui signaler ma présence car il regardait dans le vide. Il se leva et s'étira, de la même façon que moi le matin, ce qui me fit sourire. Nous étions bien frère et soeur, sur certains points c'était indéniable.. Je pris un air mystérieux, et fronçais les sourcils : " Tu pense être capable de gérer une jeunette comme moi, alors que tu te fais vieux maintenant? " J'allais être intenable aujourd'hui tellement j'étais ravie et excitée de venir ici, le pauvre. Je prix le billet dans la main et serrant mon sac contre moi, tournant les yeux vers lui en entendant sa question. Je cessais de marcher, haussant les épaules et en soupirant. " César.. je te l'ai dis quinze fois, ça va beaucoup mieux. J'ai aussi été malade pendant ces longues années sans toi, alors arrêtes de t'inquiéter pour moi comme ça, tu vas finir par avoir un ulcère. Puis, mon petit voyage à Punta Cana avec Esteban m'a fait un bien fou, j'ai repris en deux jours presque deux kilos ! " Je fis un petit tour sur moi-même, pour lui montrer que j'avais repris un peu de poids, avant de lui retourner sa question, même si lui n'avait pas été malade, je le trouvais distant ces jours-ci. A mon avis, il pensait à Oxford, et ce qu'il avait quitté.. " Et toi, ça va? "

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Je fronça les sourcils, prenant un air faussement vexé alors qu'elle plaisantait. Eh, t'as que trois ans de moins que moi je te rappelles lui répondis-je avant de tirer légèrement la langue, n'en dévoilant qu'un tout petit bout. J'osais pas faire ce genre de trucs d'habitude, mais avec ma soeur, c'était différent. Olympe m'avait vu dans bon nombre de situations embarrassantes, dans le genre, j'avais strictement rien à lui cacher à elle. Enfin, même si pour l'instant, j'avais un peu la tête dans le c*l, j'allais me réveiller et puis j'étais vraiment enthousiaste moi aussi à l'idée de cette journée, fallait juste me laisser le temps de me réveiller un peu. Perdant un peu le côté taquin pris par notre conversation, je ne put m'empêcher de jouer à nouveau les grands frères inquiets. Elle fit preuve d'honnêteté, me manifestant qu'il fallait que j'arrête avec ça. Je me mordis la lèvre. Arrêter de m'inquiéter ? Plus facile à dire qu'à faire. Elle pensait peut-être le contraire, vu que j'avais passé toutes ses années sans la contacter, mais à vrai dire ça me rendait d'autant plus irritable à ce niveau. Enfin, je ne rouvris pas la bouche à nouveau à ce sujet, ne voulant pas me lancer dans ce genre de débats. A la place, je lui fis un petit sourire alors qu'elle tournoyait pour me montrer qu'elle avait reprit des formes. Tant mieux, c'est sûr. C'est bien. Tu seras de la partie au Spring Break, d'ailleurs ? Songeais-je à lui demander. J'avais décider d'y aller. Ca pouvait définitivement pas me faire du mal et c'était l'occasion de passer du bon temps avec Deirde. Ma soeur me posa une question et je m'efforça de paraître plus serein. Naturellement, elle voyait qu'un petit truc clochait. L'inconvénient quand quelqu'un vous connaît quasiment depuis toujours : impossible de mentir en faisant en sorte que ça soit totalement crédible. Y a toujours un espèce de doute qui reste là, imperturbable, suspendu dans les airs. Je lui parlerais de ce qui me rendait pensif. Plus tard. Promis. Oui, ça va, je suis encore en phase pour m'adapter à la ville, mais c'est en bonne voie lui lançais-je d'une voix détendue. Qu'elle aille pas s'inquiéter pour moi. Que moi je le fasse, ça allait, mais elle non. Je ne voulais pas. J'inclina la tête vers l'entrée du parc. C'est parti ? Demandais-je à ma soeur.

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Je gloussais en le voyant tirer la langue, et secouant mes boucles brunes, tombant aujourd'hui librement sur mes épaules, après être passée au fer à boucler. Jamais je n'aurais pensé retrouver une complicité avec quelqu'un disparu depuis tant d'années, et pourtant.. je ne me voyais déjà plus vivre sans lui. Clairement, si il décidait de repartir, je serrais brisée cette fois-ci, et je ne me relèverais pas. Trois ans qui font que j'ai une peau de bébé, par rapport à toi, répliquais-je en passant une main sur mes joues, avec un sourire de pub pour dentifrice. Alors que nous rigolions, il me demanda si je me remettais de ma maladie, et je lui rappelais, à la fois touchée et un peu frustrée de le voir s'inquiéter pour moi alors qu'il ne l'avait pas fait pendant 5 ans, que j'allais mieux. Il ne répliqua pas, de toute façon je pense que ça resterait un sujet tendu entre nous encore quelques mois, le fait que l'on se surprotège - ou plutôt qu'il me surprotège- après des années éloignés l'un de l'autre. Lui montrant en faisant un petit tour sur moi même qu'il n'avait aucune raison de sen faire pour moi car je retrouvais la forme physique et morale, je fis un grand sourire lorsqu'il me demanda si je participais au Spring Break. Bien sûr, je ne vais pas perdre une occasion de me mettre en maillot de bain en pleine année scolaire ! Et toi? Je savais pas vraiment si il aimait ce genre de chose. Sûrement, puisque la plage avait fait partie de nos vies, mais peut-être qu'il boudait ça avec tout le campus? un poil inquiète, je lui retournais la question sur sa forme, parce qu'il avait l'air pensif, et sa réponse me rassura. La ville, il allait finir par l'apprivoiser, j’en étais sûre ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, hésite pas hein.. je suis là depuis un moment moi. Mes 17 ans précisément, donc ça commence à faire de moi une presque américaine. Attrapant son bras, je fis un grand sourire : C'est parti. On commence par quoi ? demandais-je en tendant mon ticket à l'homme à l'entrée.

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C'était tellement bon d'être à nouveau près d'elle, d'avoir retrouver une partie de ma famille. J'avais cru pouvoir avancer sans eux, mais il avait fallu que je me rende à l'évidence, on est jamais assez vieux pour s'improviser orphelin, y compris lorsqu'on peut se qualifier "d'homme" à l'âge de vingt-quatre ans. C'est bon de pouvoir se comporter un peu comme un gamin en présence de gens qui, justement, nous on connus à l'époque ou c'était tellement plus simple. (Ou pas, dans notre cas, ou la vie n'avait jamais été franchement une énorme partie de rigolade, pour moi en tout cas. Comme quoi, l'argent ne fait pas tout) Tss, je suis pas déjà tout ridé quand même, dis moi que je ne suis pas le portrait craché de papa dis-je en prenant un air faussement inquiet, comme complexé tandis que ma soeur me faisait son sourire de star. Nah. On était encore jeunes, tous les deux, alors non, elle allait pas trop m'épuiser, je me sentais déjà motivé, activé par un regain d'énergie. Je ne batailla pas pour ce qui est de la question que je m'inquiétais trop. Je pouvais comprendre que ça l'énerve mais voilà... Enfin, j'avais peur de repartir dans la discussion sur la pente glissante de mon départ et la façon dont je l'avais abandonné, car avec le recul, je percevais ça comme ça. Et là en plus, quand elle allait apprendre que je reparlais à papa. Bon sang, elle allait rien comprendre. Et je comprenais pas assez non plus pour essayer de lui expliquer. Je souris lorsqu'elle me dit qu'elle serait de la partie. Tant mieux, j'étais content qu'elle vienne, sachant que j'irais aussi. Ouais, après tout ce temps à Londres, j'ai sérieusement besoin de reprendre des couleurs, je dois être blanc comme un c*l. Je vais en profiter pour reprendre un peu le surf et tout. Ca va être cool. Lançais-je avec bonne humeur. Oui, ça allait être sympas. J'allais revenir tout bronzé et avec l'esprit dégagé, vidé. J'éludais un peu sa question et je constata avec soulagement qu'elle releva rien. Bien. J'acquiesçais ensuite. Oui, je savais qu'elle était là pour moi, pas de soucis. Oui, t'inquiètes. La rassurais-je. Elle m'attrapa le bras en souriant. Lui rendant son sourire, je pencha un peu la tête et l'embrassa sur le front avant de me diriger avec elle vers l'entrée, filant mon ticket à l'homme se chargeant de ça, juste derrière ma soeur, tout en réfléchissant à sa question. Comme tu veux ? Une montagne russe plus calme pour commencer, ou on s'attaque direct à du lourd ? Lançais-je à ma soeur une fois dans le parc.

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L'entendre me dire qu'il n'était quand même pas le portait de papa me fit soudain perdre un instant mon sourire. Parler de lui était douloureux, encore. Malgré le fait que dans quelques mois cela fera un an qu'il ne me parle plus, j'avais l'impression que la blessure était toujours ouverte si je ne faisais pas attention de me préparer à affronter la mention de son nom. Je déglutis doucement, clignant des yeux, avant de sourire à nouveau. Je n'allais pas commencer à être triste aujourd'hui, je refusais que cette journée soit gâchée. " Non, tu n'est pas son portrait craché, et heureusement.. " Je ne voulais pas m'attarder sur ce sujet si douloureux pour moi, et je préférais lui répondre à sa question sur le Spring Break : bien sûr que j'allais y aller ! Et visiblement, lui aussi avait l'intention de venir, ce qui me réjouissais. Nous allions pouvoir faire la fête ensemble, même si cette idée était quelque peu spéciale pour moi, la petite Jones en Australie, celle que César amenait et à qui personne ne donnait de bouteilles. Parce que j'étais Olympe, et que César veillait.. Alors il y aurait un nouveau pas franchit, lorsqu'il me verrait boire. Et surtout, si il me voyait bourrée après seulement quelques verres, comme j'ai une sale tendance à ne pas tenir l'alcool.. Lorsqu'il évoqua le surf, je fis un petit sourire. " Dis César, tu m'apprendras ? J'avais jamais osé te demander avant, mais.. mais maintenant, j'suppose que tu seras rouillé, alors mon niveau pourri ne sera pas trop une tâche? " J'avais toujours voulu apprendre, mais je n'aimais me ridiculiser ou montrer mes faiblesses, alors je n'osais pas me lancer. M'accrochant à son bras, je pénétrais dans le parc après avoir tendu mon ticket à la personne de l'entrée. Haussant un sourcils lorsqu'il me retourna ma question, je jetais un rapide regard au parc. Il pensait franchement que j'allais me laisser décourager en voyant des loopings? Hors de question, j'voulais commencer fort. Histoire de voir si mon estomac tenait encore la route. " On commence par du lourd, histoire de te mettre en jambe. Hum.. celui-là, là-bas? Avec l’ascenseur qui se lâche? Ou alors les montagnes russes au fond, choisit, je te laisse l'honneur. C'est moi qui déciderait su suivant", ajoutais-je tout en avançant dans la foule, par trop fournie pour une belle journée, nous avions de l'espace, ce qui n'était pas mon souvenir dans les parcs d'attractions.

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J'avais parlé de papa en plaisantant et pourtant je vis le visage de ma soeur et un voile venir obscurcir son regard. C'était encore tellement sensible, tout ça. Ma soeur allait vraiment me tuer lorsqu'elle allait apprendre pour mes récents appels téléphoniques avec notre père. Elle allait prendre ça comme un coup de poignard dans le dos. Afgh. A mon tour de m'efforcer de déglutir en silence. Parler du Spring Break. Bien, bien. Il fallait que je pense à autre chose sinon Olympe allait me démasquer en moins de deux et notre belle journée frère-soeur allait être définitivement gâchée. Je confirma à ma soeur ma présence au Spring Break, lui expliquant que ça serait l'occasion de remédier à mon teint trop pale à mon goût, dut à toutes ces semaines en Angleterre, un pays définitivement bien moins ensoleillé que notre Australie natale à tous les deux. J'acquiesça lorsque ma soeur me demanda si je pourrais lui apprendre à surfer. C'est vrai que j'en avais jamais eu l'occasion et puis ce serait l'occasion de passer du temps avec elle. J'acquiesça de la tête en souriant. Pas de soucis, on se fera ça. Acceptais-je. Le surf, ça avait toujours fait parti de mes activités sportives préférées. Je me souvenais de ces soirées à fuguer, passant du temps en secret sur la plage avec des gens que mes parents ne m'auraient jamais autorisé à fréquenter, à surfer, à me sentir vivant. Oui, c'était bon et rien que d'y penser, ça me manquait d'autant plus. Après avoir passé l'entrée, on se retrouvait dans le parc. Il y avait des gens, c'est clair, mais franchement, on avait déjà fait des parcs plus bondés. Tant mieux, l'attente serait moins longue, car s'il y avait un truc saoulant dans ce genre de coins touristiques, c'était bien faire la queue. Les montagnes russes tranchais-je en souriant tout en la suivant, repérant le chemin pour rejoindre l'attraction en question. Je me frotta les mains avec bonne humeur. J'ai hâte, ça fait tellement longtemps lançais-je en rejoignant la queue et en allant m'appuyer contre une barrière en attendant que ça avance un peu. Il faisait déjà bon, un peu chaud même. Heureusement, je m'étais habillé légèrement, en prévision. Mon portable vibra dans ma poche, me faisant sursauter légèrement. Je plongea ma main dans la poche de mon bermuda pour l'en sortir. Papa. Je remit le téléphone dans ma poche dans des gestes que j'espérais décontractés, même si j'en doutais. Il fait bon, ça va être une belle journée dis-je en souriant, pour faire diversion, en quelque sorte.

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Dehors la pensée de papa, dehors ses souvenirs difficiles, l'idée de parler du Spring Break me plaisait beaucoup plus. Surtout du surf, parce que jeune je n'avais jamais vraiment osé apprendre, puisque les rares fois où j'accompagnais mon grand frère à la plage, il y avait ses amis et que je n'osais jamais m'imposer pour demander. Je préférais rester en retrait, et au final je n'avais jamais appris.. Je faisais souvent ça, lorsqu'il m'amenait voir ses amis. J'étais là sans véritablement être, j'osais pas réellement parler trop fort, m'imposer, face à tous ces garçons plus vieux. Puis bon, j'étais la petite soeur de César, alors ils me voyaient tous comme une gamine, même lorsqu'il est parti et que je commençais à grandir, à devenir femme, je restais la deuxième Jones.. Et donc au final j'étais une pure australienne qui ne savait pas surfer, et je n'étais pas une blonde plantureuse, je m'éloignais du cliché national, quand même. Mais bon, là nous étions en plein fête foraine, très loin de notre pays natal, et ce n'était pas plus mal, après tout, il faisait beau, il y avait du soleil. César choisit les montagnes russes, et je me dirigeais vers le manège choisit tout en essayant de ne pas bousculer d'autres personnes. Une fois dans la queue, pas trop immense pour ce manège-ci mais nous en avions pour au moins un quart d'heure, je m'adossais à une barrière face à César, à côté d'un groupe de jeunes( plutôt mignons, d'ailleurs !), souriante. J'étais détendue, et bien.. " Moi aussi j'ai hâte.. je n'en ai jamais refait, après ton départ. J'assimilais trop ça à toi, en fait. " C'était assez idiot, mais c'était un souvenir que je ne voulais pas abîmer avec d'autres souvenirs plus récents. Une fois dans la queue, son téléphone se mit à vibrer, et il le sortit, avant de le ranger un rapidement, et il changea de sujet. Hooou.. le cachotier ! Un sourire taquin étira mes lèvres, et je me penchais vers lui, pour essayer de glisser une main dans sa poche. Pour qu'il en veuille pas m'en parler, et qu'il fasse comme si de rien n'était, ça devait être une fille.. " césaaaar ..? C'était qui? ta copine, je parie? Haaan, aller, montre moi sa tête ! Comment elle s'appelle? " C'était une question anodine, mais si une trainée se jette sur lui, elle va m'entendre..

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