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J’avais été faible et je m’en voulais énormément pour ça, je m’étais promis de ne plus jamais lui adresser la parole, même au bord de la mort je préférais crever que de lui demander de l’aide et pourtant j’étais bien trop stupide et je baissais une nouvelle fois ma garde, il allait me briser le cœur comme il savait si bien le faire et j’étais en quelque sorte d’accord puisque je lui laissais une chance de redevenir le frère que je n’avais pas eu et qui me manquait cruellement depuis cinq ans. Peut-être que si je n’étais pas devenu l’homme que j’étais à ses côtés la situation n’aurait pas été la même mais tirer un trait définitif sur mon adolescence me semblait bien trop difficile pour que je sois capable de le faire. Après avoir volontairement testé sa motivation à recoller les morceaux avec moi j’avais décidé de lui laisser dix petites minutes pour s’exprimer, je n’étais pas un monstre mais je ne lui conseillais pas de dire quelque chose qui ne me plaisait pas, je pouvais être très méchant, encore plus qu’à l’époque du lycée. Prêt à lui adresser la parole pendant quelques minutes je descendais les escaliers pour rejoindre un arbre contre lequel je m’installais, le soleil n’était plus au meilleur de sa forme l’heure tardive en cause. Un blanc horriblement gênant s’installait bien trop vite entre nous, qu’il ne compte pas sur moi pour faire la conversation comme si rien ne s’était passé, j’en étais bien incapable pour le moment. Je baissais la tête me caressant le bras attendant qu’il me sorte une bourde qui m’exaspérerait plus qu’elle ne pourrait me faire sourire. « - Alors, comment ça va toi ? » Je lève les yeux vers lui, alors il compte me demander comment je vais ? Je ne peux contenir un petit rire amusé. « Tu vas vraiment me demander ça ? » Je me mords la lèvre inférieure, je me dois d’être plus sympathique sinon rien ne s’arrangera et pourtant je dois me faire violence pour penser comme ça. « Ça va, j’ai une belle vie maintenant… » Je n’allais pas lui demander si ça allait parce que ça m’était égal, ce n’était pas lui qui était dégouté de l’amour depuis cinq années et pour le reste de sa vie ou presque !
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