C’était une belle journée de Décembre, enneigée et froide. Une couche épaisse de blanc de neige scintillante était déversée sur les rues de Salt Lake City, l’endroit où la petite famille avait décidée de faire un trip, pour leurs vacances d’hiver. Les cousins éloignés, proches, les grands-mères, les tantes, les oncles… tout le monde avait fait irruption dans le cottage -chalet des Swatt-Hawthorne. Une grande chaleur chaude se propageait dans la pièce, grâce au feu de cheminée qui illuminait l’endroit froid et renfermé. Le cottage des Swatt-Hawthorne était très isolé, situé sur une colline, cachée par une grande montagne glacée, dans un grand désert enneigé. A peine quelques cottages lointains se faisaient voir. Il faut dire que le cottage était très grand, malgré ses apparences, qui sont très trompeuses. Toute la famille était réunie dans le salon et ils sirotaient du lait de poule avant de décider d’aller se coucher. Demain, ils allaient tous déserter, après trois semaines passées ici. Les Swatt-Hawthorne, avaient décidés de faire un trip à New-York, pour le boulot du père de June, qui reprenait dès demain.
La nuit avait bien vite fait de se passer, et elle avait été glaciale. Toute la famille, au complet, s’était rendue à l’aéroport de Salt Lake City, et avaient tous pris des vols différents, en famille. Tandis que certains retournaient en Alaska, d’autres avaient pris la direction d’Atlanta et de la Californie. Certains se rendaient, quant à eux, en Arizona. Les Swatt, comme prévu, avaient donc pris leur vol en direction de New-York. Ils devaient y passer une bonne semaine, voir deux. Ils s’étaient pris pour l’occasion, un très grand appartement luxueux. Il faut dire que les Swatt sont de personnes extrêmement riches et qu’il est hors de question pour eux de vivre ailleurs que dans un grand habitat, que ce soit temporairement ou définitivement.
Un jour, June rentrait du lycée. Elle aperçut des dizaines de voitures de police près de sa résidence et tapait le code avant d’entrer. Elle montait quatre à quatre les deux étages qui la séparaient de son appartement et rentrait. La vue de tous les policiers et de son petit-frère qui pleurait la rendit douteuse. Elle prit son petit-frère dans ses bras et lui demanda ce qu’il s’était passé, mais il ne répondit pas, pleurant à chaudes larmes. June lui caressa rapidement le dos, pour le réconforter, puis se leva, afin d’aller voir deux-trois policiers. June n’y comprenait rien et une policière vint lui poser une main réconfortante. « Ne vous en faites pas… tout ira bien, mademoiselle. Mais je suis sincèrement désolée, mes condoléances. » Condoléances ? Pour qui ? Des milliers de questions trottaient dans sa tête. Elle comprit bien trop vite que ses parents n’était plus de ce monde, et qu’ils avaient rejoint les défunts, là-haut. June ne se fit pas prier pour laisser couler toutes les larmes qui lui venaient. Son cœur battait très vite et elle se laissa tomber à côté de son petit-frère.
Quelques mois avaient passés depuis l’accident, qui s’était révélé être un accident de voiture sur un pont. June savait juste que ses parents étaient morts, et cela suffisait à la rendre détruite. June n’avait pas remonté la pente mais elle essayait d’être forte, pour son frère, qui avait toute la vie devant lui. June avait été tuée l’instant où elle avait entendu les mots de la policière. Ses parents étaient tout ce qui représentait de plus cher pour elle. La jeune fille, âgée de dix-huit ans, avait totalement perdu le contrôle d’elle-même. Elle commençait à sombrer dans la drogue, l’alcool… Elle mentait à son frère, et sa tante qui était venu les garder, après avoir reçu la garde de son frère et d’elle. Ses journées se résignaient à boire, coucher avec n’importe qui, fumer, se droguer, et chaque nuit, elle pleurait en pensant à ses parents. Rien ne pouvait l’arrêter. Elle était devenue accro à l’alcool. Elle se devait de coucher avec le premier mec qui lui passait sous la main, pour oublier cet accident. Ce genre de mec qui ressemble à un apollon mais qui est plus qu’un salopard à l’intérieur.
Un soir, June et ses amis sortirent dehors. Ils étaient tous alcooliques, bourrés. Ils sortaient tout droit d’une fête enchaînée et surtout alcoolisée. Ils erraient dans les rues de N-Y, sans but précis. Des centaines de bouteilles d’alcool se lançaient aux uns les autres. Même le conducteur buvait. Ils rigolaient tous ensemble lorsque leurs sourires se transformèrent en grimace atroce. Une fille se tenait droit debout sur la route et Matt, qui conduisait, avait violemment tourné la voiture pour ne pas l’écraser. La voiture survola les barrières du pont sur lequel ils se trouvaient et se dirigea tout droit vers les eaux profondes et troubles de la nuit.
Elle se réveilla dans un hôpital, les yeux lourds et la tête dans les vapes. Le docteur lui annonça qu’elle avait survécu à l’accident, par il-ne-sait-quel miracle, mais qu’elle était la seule et unique survivante. Tous ses amis avaient péris dans l’accident. Elle se mit à pleurer. Elle se sentait coupable parce que c’était à cause d’elle… C’était elle qui avait proposé cette sortie. C’était elle qui leur avait proposé, à eux tous, de sortir, ce soir-là. C’était elle qui avait proposé d’aller à cette petite fête pour s’amuser… Il se trouve qu’elle était dans le coma depuis un mois. Cet accident lui a, il faut dire, ouvert les yeux. Elle se sentait coupable de tout… D’avoir détruit la confiance de ses parents, celle de son frère, de sa tante.
C’est ainsi qu’elle s’était reprise en main… Elle s’était rendue compte que ce qu’elle faisait n’était pas du tout bien et que malgré la mort de ses parents, elle se devait d’être la fille dont ils étaient fiers. De plus, ses parents n’auraient pas voulu qu’elle gâche sa vie à cause d’eux. Elle s’est donc reprise en main et a arrêté la drogue, l’alcool et tout le tralala. Elle s’est concentrée sur ses études. Son rêve avait été d’atteindre la prestigieuse université de Princeton mais sa tante lui avait fièrement dit que son père était allé à Harvard et que ça serait un bel hommage que sa fille aille dans l’université dans laquelle il s’est rendu. C’est ainsi que June s’est retrouvée élève à l’université d’Harvard. Elle avait reçu sa lettre d’admission quelques jours avant la rentrée. La jeune fille, qui a toujours été passionnée par l’astronomie et l’astrophysique a décidé d’en faire ses matières principales. Sa tante lui avait dit que la tradition de la famille avait été que tous les descendants de Miranda Swatt devaient aller dans la prestigieuse maison Eliot et June s’en fit un but. La Grèce allait beaucoup lui manquer. C’est d’ailleurs là-bas que son petit frère et sa tante étaient repartis.