(+ Declan) you won : I'm tired of all this

« Ne m’appelle pas Hale ! » s’emporta-t-elle brusquement, manquant de fait de se vendre comme une vulgaire débutante. Il n’était pas question que Mallory laisse ses démons la dominer de cette façon. A la place, elle prit quelques secondes pour se remettre les idées en place avant d’approcher Declan, s’emparant de son poing avec autant de douceur qu’il n’avait mis de violence pour frapper contre le mur. Elle déposa un baiser contre sa main blessée avant de se rapprocher encore, soudainement bien moins craintive à l’idée de se brûler les ailes, caressant sa joue non sans déposer son front contre celui de l’irlandais, la respiration haletante. « Pardonne-moi » commença-t-elle en déglutissant avec difficulté, calmant peu à peu ses nerfs à vif à cause de cette conversation ridicule qu’ils s’imposaient. « Tu en vaux la peine, Declan. Je le sais depuis que j’ai posé mon regard sur toi. Je ne t’aurais pas donné ma virginité si je n’en n’avais pas été convaincue… je crois que j’ai surtout peur que tu me rejettes. Mais je n’ai pas envie d’être séparée une minute de plus de toi. Je ne suis pas quelqu’un de patient mais j’apprendrais… peut-être que l’on pourrait profiter du Spring Break pour essayer de passer un maximum de temps ensemble, loin d’ici, et apprendre à mieux se connaître ? Mais ne me laisse pas dehors, s’il te plaît… d’ailleurs tu accepterais que l’on s’en aille de cet endroit de pourris ? Je crois que je pète surtout un câble d’être ici ! »

J’allais finir totalement désespéré de ne pas réussir à me faire comprendre d’elle. Que devais-je faire ou dire pour qu’elle accepte de regarder les choses en face ?! Je n’étais pas amoureux d’elle mais je ne demandais que ça ! On ne m’avait pas appris à aimer même si j’avais eu les parents les plus attentionnés du monde seulement, bien qu’ils aient fait tous les efforts possibles et inimaginables, ils ne m’avaient jamais appris à aimer. Je ne savais pas ce que c’était, j’avais été programmé pour tuer et non pour jouer les parfaits petits-amis. Ma tante m’avait bien appris à être un gentleman, à ne pas traiter mes amantes comme de vulgaires sac à foutre –si je pouvais me mettre cette expression d’être plus crue. Malheureusement, je n’avais pas le mode d’emploi. Mallory s’approcha de moi suite à son coup d’éclat que je ne compris pas, attrapant ma main pour y déposer un baiser qui m’arracha un frisson. Je continuais pourtant de la regarder avec cette indifférence qui l’énervait tellement, attendant la suite. « Je ne le fais pas exprès, je ne sais pas ce que c’est d’être à deux, d’avoir quelqu’un qui compte sur moi… Si tu ne me dis pas les choses, je ne les devinerai pas » soupirais-je admettant devant elle que j’étais relativement aveugle quand je m’y mettais. « On peut toujours voir ce que ça donne à punta machin chouette… Je retiens jamais ce nom, c’est chiant » râlais-je avant de l’attirer dans mes bras pour une étreinte maladroite mais tendre. « On se casse… Dis, il était si pourri que ça mon poème ?! Il rimait pourtant ! »

Il arriverait peut-être un moment où ils seraient définitivement sur la même longueur d’ondes ? Une chance que Mallory soit quelqu’un d’extraordinairement positif et optimiste, sans quoi elle se serait déjà tiré une balle. Une chance également que Declan n’ait pas relevé son coup de sang précédent, car elle aurait été bien en peine de lui expliquer… voilà un secret de famille qui ne devait absolument pas filtrer à moins qu’elle ne veuille mettre en danger tous ceux qu’elle côtoyait actuellement, Declan comprit. « Noté de te mettre les points sur les virgules… je suis bavarde, ça tombe bien ! Je ne sais pas ce que c’est qu’être à deux non plus, mais avec un peu d’imagination… je peux peut-être nous apprendre à l’être ? » Les yeux de Mallo pétillaient violemment, pas de larmes, mais bien de joie de vivre. Mallo était sûrement la personne la plus vivante que l’on puisse connaître, et ce n’était pas peu dire… « On s’en fout du nom… ce qui compte c’est toi torse nu, moi en bikini, des plages à perte de vue… ça te parle ? » plaisanta-t-elle pour essayer de dédramatiser la situation avant de mieux soupirer d’aise entre ses bras. Contrairement à l’irlandais, la jolie Eliot adorait les câlins ! « Va falloir que j’te donne des cours !! Mais je veux bien monnayer ça vu que j’ai quelques nouveaux dessous qui devraient te plaire… si tu me conduis ! Tu as vu comme je suis trop sympa, je t’offre une occasion d’être un parfait gentleman… » Mallo lui offrit un baiser aussi léger qu’une brise, comme pour lui donner un goût de reviens-y. Sait-on jamais qu’il morde à l’hameçon…

« Je crois que nous apprendrons mutuellement à être à deux. Il y a du taff mais rien n’est impossible à cœur vaillant… Je pourrais même passer des heures à te citer des histoires mais celle que je préfère, c’est Penelope défaisant sa broderie inlassablement pour gagner du temps car elle ne voulait pas trahir son mari » haussais-je les épaules. Il ne fallait pas oublier que j’étudiais l’histoire et l’archéologie. J’étais même intarissable sur la question. « Mais tu sais me parler et trouver les mots justes ! J’en rêve d’avance… J’espère que ce mois de mars va arriver rapidement que je puisse profiter de toi sous le soleil… Dis, le bikini, il sera affreusement sexy j’espère ? » plaisantais-je tandis que ma main se glisser dans ses cheveux en une douce caresse presque inconsciente. Je n’étais pourtant pas du genre à aimer faire des câlins mais je ne résistais pas lorsqu’on venait se blottir tout contre moi. « Dis-moi où tu veux que je te conduise et on y va ! On grillera même tous les feux rouges de la ville pour arriver le plus rapidement possible »rigolais-je avant de l’embrasser comme il se devait. Ses lèvres m’avaient tellement manqué il faut bien le dire.

« Qui n’a jamais lu le mythe de Pénélope ? » répliqua-t-elle aussitôt car Mallory avait beau ne pas être aussi férue d’histoire et d’archéologie que semblait l’être Declan, cela ne l’empêchait pas d’avoir un brin de culture tout de même. « Oh mais ne t’inquiètes pas et puis sauf si tu veux avoir la surprise, au pire je peux te faire un petit défilé de mes plus beaux bikinis pour que tu puisses choisir ? Mais sinon pour te répondre oui, il sera tellement sexy que tu vas illico presto nous trouver un coin tranquille une fois que tu le verras ! » Petit clin d’œil de la part de Mallo avant qu’elle ne ferme les yeux quelques secondes, profitant de cette frêle mais non moins caresse qu’il lui offrit et à laquelle elle ne s’était pas attendue une seconde. Finalement, Declan n’était peut-être pas aussi réfractaire aux câlins qu’il voulait bien le faire croire… « Suis-moi… » lui proposa-t-elle avant de s’emparer de sa main une fois qu’elle lui eut rendu son baiser comme il se devait, l’emmenant discrètement à l’arrière du bâtiment histoire que personne ne les voient et surtout, que personne ne les arrête. Mallo voulait profiter de cette fin de soirée avec lui et personne d’autre. « Ma coloc n’est pas là et toutes mes affaires sont là bas… je veux bien que tu grilles tous les feux pour qu’on y soit plus vite ! »

"Je connais un tas de personne, on ne s'intéresse plus vraiment aux anciennes histoires mais je suis content que toi, si" répondis-je avec un léger sourire. Pour le passionné d'histoire que j'étais, il était toujours agréable de savoir que sa petite-amie avait un minimum de culture générale. "Je vote totalement pour le défilé ! On commence quand? Quant au bikini, on verra à moins que je te l'arrache devant tout le monde pour mieux te faire l'amour" ajoutais-je rapidement avant de rigoler. Ce n'est pas moi que ça gênerait ayant déjà participé à des orgies. J'aimais tout essayer -pour preuve, j'avais même roulé une pelle à mon cousin avant de définitivement adhérer que les hommes, ce n'était franchement pas mon truc; Par la suite, Mallory me traina à l'arrière d'un bâtiment et je commençais à me demander si un jour, j'allais sortir par la grande porte avec elle. Enfin, ce n'était pas que ça me gênait, je m'en foutais surtout qu'elle m'avait agité une belle carotte sous le nez quelques instants plus tôt. "Tes désirs sont des ordres, accroche toi bébé, je vais te montrer tout mon talent" plaisantais-je avant de démarrer ma bécane qui m'avait vu naitre pour mieux faire rugir le moteur, bien décidé à faire péter tous les records de vitesse.

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