I went from zero, to my own hero FEAT Cody

Lavender avait les mêmes affaires que la veille sur le dos, c'était le prix à payer pour avoir raccompagné un étudiant - qui était tout sauf sobre - la veille au soir. Elle n'aurait même pas le temps de passer se changer avant de commencer les cours, elle avait de la chance si personne ne le remarquait ! Heureusement, elle commençait la journée par des travaux dirigés, et certains étudiants de sa promotion avaient l'habitude de comprendre "Grasse matinée" lorsqu'ils entendaient "TD", étant donné que leur présence était vivement recommandée mais techniquement pas obligatoire. Elle n'avait qu'un hâte, franchir de nouveau le seuil de cet appartement mais cette fois-ci, pour retrouver sa véritable chambre : son cocon étudiant à la Quincy House. Le policier qui les avait hébergés pour la nuit avait pris son service vers 5h du matin, Lavender avait pu entendre le bruit de l'eau de la douche ruisseler avec violence sur le carrelage de la salle de bains. Après lui avoir confié un jeu de clés hier soir - non sans avoir vérifié la carte d’identité de Lavender au passage - il lui avait gentiment proposé de la déposer sous le paillasson en partant le lendemain. Elle aurait presque pu s'imaginer en héroïne de fiction, à entrer par effraction chez des particuliers, à la recherche d'indices éventuels. Mais la réalité était toute autre.
- Tu es toujours comme ça ? Je me demandais si tu appelais souvent les filles Catwoman ? Non, parce que ça marche généralement ? plaisanta t-elle avec un rictus au coin des lèvres. Si tu le dis, poursuivit-elle. Ce n'était pas le moment de le contrarier, il tentait visiblement de raccrocher tous les wagons pour reprendre pied dans la réalité. La dure réalité même.
Cody accepta l'aide de l'étudiante après quelques instants d'hésitation et en moins de temps qu'il faut pour le dire, il se retrouva sur pieds. Il était un peu plus grand que Lavender et, maintenant qu'il était debout, l'odeur d'alcool s'insinuait encore plus dans ses narines. Lavender se retint de grimacer.
- J'aimerais te dire que c'est le cas. Seulement, on a un peu plus de route pour y aller. Si on veut être à l'heure, il faudrait partir maintenant...mais en prenant un taxi ! Lavender pria pour que les conducteurs de transports en commun ou taxi n'aient justement pas choisi ce jour pour une énième grève.
- Mais avant...poursuivit-elle en bougeant légèrement son nez en signe de désapprobation, tu devrais faire un tour dans la salle de bains, histoire de te rafraîchir un peu et...d'enlever un peu l'odeur aussi.

Les techniques de drague de Bleeker – si on pouvait appeler ça de la sorte – ne se traduisaient généralement pas par l'attribution de petits noms tels que Catwoman, Wonderwoman et autres héroïnes Marvel. Il comprit donc l'ahurissement de Lavender en l'écoutant et la question qui suivit. En temps normal, il se serait vexé d'un poil. Sauf qu'après une vague réflexion – il essayait de faire démarrer son cerveau mais ce dernier semblait avoir une légère panne – il prit conscience qu'il n'était pas en capacité de se prendre la tête ce matin et encore moi avec Lavender. Sans paraître un peu trop tragique, elle était un peu sa seule chance de partir d'ici vivant étant donné que Cody ignorait totalement où ils étaient. Il doutait même de pouvoir trouver seul la porte d'entrée. « Euh … Non. Pas si elles ne sont pas un peu dans le même état que moi hier soir. » Comme vous l'avez compris, il ne savait pas vraiment dans quel état il se trouvait la veille, mais pour finir chez un flic à l'autre bout de la ville avec une fille qu'il n'avait jamais vu avant, il n'était certainement pas dans le meilleur état possible. Et le pire dans tout ça, c'était qu'ils devraient un taxi. UN TA-XI. Avez-vous ne serait-ce que la moindre idée du prix d'une course en taxi à Cambridge ? Ouais, la peau de leurs jolis petits culs réunis. Et c'était forcément Cody qui endosserait la note puisqu'il devait déjà beaucoup à Lavender. Le Harpagon qui sommeillait en lui fit surface. « Un taxi … Ou un bus sinon ? » demanda-t-il en haussant les épaules, l'air faussement désintéressé. « C'est la première fois qu'une fille dit que je sens mauvais. Je ne sais pas comment le prendre, si j'dois en rire plutôt qu'en pleurer. » conclut-il, le visage tellement stoïque que c'en devenait déconcertant. Puis il s'éclipsa dans la salle de bain attenante à la chambre, le temps d'un petit brin de toilette. « Prépare-moi un café, j'arrive. » Ils avaient certainement l'autorisation d'abuser encore un peu de l'hospitalité du flic qui leur a déjà laissé les clefs de son logement … Non ?