never forget, never forgive (grace & blake)

Never forget, never forgive

grace et blake, une histoire d'amour ne s'oublie jamais

 

Voilà. C’était le moment, là dans quelques minutes, même pas quelques secondes, il l’a reverrait. Blake était immobilisé à quelques mètres de la porte « réservée aux employés » du Middle East, une cigarette à la main, la deuxième depuis son arrivée. Il y travaillait depuis qu’il était arrivé à Harvard, et jusqu’à l’année passée, il y avait travaillé. Mais là, cela faisait un an, un an qu’il ne l’avait pas revue. Et là, il savait qu’il faisait les mêmes heures. Il serait donc obligé de la revoir. Elle. Le patron l'appréciait, c'était un "ancien" mais avec les cours, il ne pouvait pas se permettre un autre horaire que celui-ci. Mais au fond de lui, au fond du cœur, de excitation de la revoir y était. la revoir. Grace Même son nom était beau, il aimait tout chez elle. C’était ça qui le tuait. Même après qu’elle lui ait brisé le cœur, à juste titre peut-être, il n’arrivait pas à la détester. Et devoir la voir, voir les clients parfois la regarder d’un œil malicieux. Cela le bouffait. Il regarda sa montre, et se mis en marche vers ce qui allait ressembler à une salle de torture. Il se prépara, dit bonjours aux quelques personnes autour de lui. Il était barman aujourd’hui. Il essaya de ne pas fouiller la salle, de ne pas la chercher, mais c’était inévitable, il l’a vue. Elle était là, avec ses cheveux aussi blonds, ses traits aussi fins. Elle n’avait pas changée, ou bien c’était lui qui n’avait pas changé. Elle était trop important pour lui, c’était ça le problème dans leur histoire. Ils étaient trop pareils, ils s’entrainaient dans le fond, au lieu de se pousser vers le haut. Et pourtant, il ne regrettait rien de leur histoire, et chaque instant passé avec elle, bien que pénible, il ne les échangerait pour rien au monde. Au fond, il était accro à elle, autant qu’il l’était de la cigarette.  Son regard resta bloqué sur elle, il ne put s’empêcher de le détourner. Leurs regards allaient se croiser, c’était presque comme l’œuvre du destin… Il crevait d'envie de lui dire que son coeur ne l'avait pas oublié mais son égo était le plus fort...

« Hum ... Salut ! » un mot, un petit mot, et Blake avait déjà l’impression que l’année passée à l’autre bout de la terre n’avait pas existé.  Son regard, son petit sourire, elle avait une emprise sur lui, plus que ce qu’il ne pouvait imaginer. Certaines personnes sont comme ça, irrémédiablement liés par le destin, et eux deux, ils étaient définitivement liés. Il n’avait pas pu s’empêcher de sourire à son tour, du coin de la bouche. Il ne devrait pas sourire, il devrait être indifférent. L’amitié après l’amour … c’était la simple et unique question. Est-ce qu’une amitié après l’amour est possible ?  Blake voulait y croire mais à chaque fois qu’il voyait les yeux de Grace, il perdait le contrôle de lui-même et il aimait ça. Il passa la main sous sa nuque, il était nerveux. Diable pourquoi il était nerveux ? C’était qu’une fille. Le problème c’est que c’était pas QU’une fille justement… Il se demanda ce que cela aurait été s’il n’avait pas pris sa dose de nicotine avant de venir… « Salut » le simple mot en réponse aurait pu paraitre sec et indifférent, il aurait du paraitre sec et indifférence, mais il avait souris en le disant, ce qui rendait ce simple et ridicule mot avec une consonance toute autre. C’était un salut heureux, un salut trop affectueux.  Il fallait qu’il dise autre chose, il ne pouvait pas laisser ce salut tout seul. Il bafouilla un peu, lui qui d’habitude était si sûr de lui. Il se sentait faible, pathétique, son égo ne pouvait pas permettre qu’il soit ainsi. Il baissa la main, détourna le regard de ses yeux, de ses cheveux, de son visage, même de son corps, regarda juste autre part et lui dit le plus nonchalant qu’il puisse. « Tu n’as pas changé en un an » ne pas lui dire, il ne fallait pas qu’elle comprenne qu’elle avait toujours cette puissance sur lui. Il sorti la première chose qui lui passa par la tête et fit semblant de ne pas se maudire de la nullité de cette phrase.. Il regretta soudainement de ne pas être resté à Haïti, à sauver des vies, aider des gens, s’occuper tellement qu’il ne pouvait penser à Grace… Il avait pourtant espérer, espérer que cette année loin d’elle, lui permettrait de tourner la page, lui permettrait de s’endormir le soir, sans penser à elle. Et dans l’idéal, lui permettrait de garder une amitié avec la jolie blonde. Parce Grace était quelqu’un d’important à ses yeux et le sera toujours, et il refusait de la perdre, il refusait qu’un jour, ils se croisent dans la rue, sans même un regard…  

« Je pourrais dire la même chose pour toi. Alors ... euh ... t'es de retour pour de bon ? » Il la regarda. Il trouvait cette conversation si bizarre. Pourtant, il avait longtemps imaginé ces conversations. Dans certains de ses rêves, ils se retrouvaient et tout allait bien. Mais, aujourd’hui, ils se retrouvaient à se parler gêner. Il aurait tellement voulu pouvoir lui parler comme il parlait aux autres serveurs, normalement. Mais une histoire ne s’oublie jamais et cela change toujours tout.  Il la regarda, tout en essayant un verre avec un essuie. Il ne pouvait pas lui mentir. Il était parti un an et il ne resterait sûrement pas longtemps ici. Il allait bientôt faire son internat et ses horaires seraient fortement diminués. «  De retour en ville, oui » Il se mordit la lèvre. Bizarrement, il n’avait pas envie de lui dire qu’il partirait surement, qu’ils se verraient moins. Au fond c’était peut-être bon qu’ils se voient moins, peut-être qu’ainsi ils pourraient construire une amitié. « Mais, je vais bientôt faire mon internat à l’hôpital en cardio, du coup je ne sais pas si j’aurai encore le temps ou l’énergie pour bosser » même si il venait d’un milieu pauvre et qu’il ne roulait pas sur l’or. Il avait envie de lui dire qu’elle lui manquera. Et il eut un moment de faiblesse. « Ca va me faire bizarre de ne plus te croiser. C’est pour ça que je suis parti à Haïti pour vous habituer» Il se sentit gêné directement, et rigola un peu à la fin. L’humour est la meilleure carapace du cœur. Il détourna le regard et feignit de faire quelque chose dans le bar. Il regrettait déjà d’avoir dit ça.

« Mais je ne veux pas que tu sois loin ... T'as pas encore compris, que j'étais malheureuse sans toi ? » cette réponse surpris Blake. Ils avaient toujours eu du mal de se dire ce qu’ils avaient sur le cœur, c’était peut-être ça aussi qui faisaient qu’ils s’étaient séparés et pour ça aussi qu’ils avaient du mal à s’oublier. Comme si ils ne s’étaient pas tout dit, tout fait, c’était toujours en cours. « Mais vas-y fait de toute manière je sais que tu as pris ta décision ! » Il avait envie de lui dire qu’il voulait rester aussi, qu’il n’avait pas envie de ne plus la voir, qu’il serait capable de venir à tous concerts du Middle East rien que pour la voir, que jamais il ne l’avait oublié et qu’encore aujourd’hui, il avait du mal à l’oublier. Mais il avait souffert, il avait eu du mal à s’en remettre. Julian avait dû le ramasser à la petite cuillère, il n’avait pas su sortir une seule blague en plusieurs semaines, c’était plutôt inquiétant quand on connaissait Blake. D’ailleurs s’il savait qu’il était là à parler à nouveau avec Grace, il lui fouetterait une baffe. Et pourtant de la voir en colère comme ça, c’était comme une déclaration, une déclaration du lien qui les lier, que comme lui, elle avait du mal à l’oublier. «  J’ai jamais dit ça » Il se retourna sur elle, hésita à la toucher, comme si en faisant ça, cela allait raviver tout ce qu’il avait sciemment enfui en lui. Mais il lui prit la main, dit à son égo de se taire au moins quelque secondes, laissé son cœur et sa passion parler. « Je n’ai pas envie de plus te voir non plus. »… peut-être qu’il pourrait travailler le week-end ? Peut-être qu’il pourrait continuer de venir, peut-être que même ils pouvaient se voir hors de ce lieu… il allait souffrir il le savait mais il avait envie de lui dire, de lui dire son importance…

« Je ... je ... j'aurais pas dû m'énerver comme ça, excuse-moi. C'est que j'arrive pas à imaginer ma vie d'aujourd'hui loin de toi encore une fois ... c'est tout » elle pleurait, des larmes coulaient sur ses joues, ses si jolies joues que Blake avait longtemps effleuré de sa main. Elle la regarda, il avait envie de lui dire de ne pas pleurer qu’il ne fallait pas. Il ne put s’empêcher, ces larmes qui coulaient était le déclencheur, il lacha ses mains, quelques instants, et les posa dans le dos de la jolie blonde, de sa jolie blonde, enfin il fut un temps où cela l’était, ou pour quelques minutes, il se permit d’agir comme si elle l’était toujours. Il l’enlaça, la serra très forte. Peut-être un peu pour ne pas voir les larmes de Grace qui lui transperçaient le cœur, parce qu’il ne pouvait pas réfléchir correctement quand Grace était là, et encore moins quand elle pleurait… « Ne pleure  pas on va croire que je suis méchant avec toi » il sourit, mais au fond, il l’était. Il lui avait dit que peut-être il ne se reverrait plus jamais… Mais au fond, cela ne serait-il pas mieux pour eux, de moins se voir, pour tourner la page ? Après tout, si elle l’avait quitté c’était pour une bonne raison… Il repensa à ce moment-là, et son cœur se serra… son cœur souffrait. Il avait cette petite blonde dans ses bras, et il s’accrochait à elle pour ne pas la laisser partir. C’était ça le problème de Blake, il n’arrivait pas à la laisser partir, il n’arrivait pas à l’oublier, c’était sa première, son premier amour… «  Je commence à croire que jamais je n’arriverais à t’oublier » il rigola, pour retirer du dramatique de cette situation…  Rire, pour mieux oublier