Rosie ♣ Leçon d'histoire et désintérêt.

Le Jeudi 13 Janvier 2014. Bientôt, Elsy Esterhazy doit s’envoler pour les jeux Olympiques de Sotchi auxquels elle doit participer pour les épreuves de patinage artistique et la jeune femme ne sait trop dire si elle est prête ou non. Ses valises ne sont pas bouclées, même si la jeune femme a déjà un peu commencé à les préparer, parce qu’elle ne souhaite pas avoir d’ennuis au dernier moment, à quelques heures du départ. Mais son esprit est préoccupé par ce qu’elle a encore à faire avant de partir et par les entrainements qui l’attendent encore. Oh bien sûr, elle sait que son entraineur lui en programme autant pour son bien, pour lui permettre en tout cas de saisir son rêve au vol, de le réaliser. Elle sait que cette exigeante bonne femme, ancienne championne olympique d’ailleurs, fait tout ça pour lui permettre d’atteindre les sommets, de se rapprocher des étoiles. Mais la pression de ces jeux devient stressante par moment et de fait Elsy n’est pas toujours forcément au mieux de sa forme. Ce jour là, elle sort d’un cours d’histoire, le dernier qu’elle avait avant son départ, arrêtant les cours plus tôt pour faire des entrainements intensifs sur la journée, quand une jeune femme l’interpelle, pour lui parler de la leçon du jour. Rosie, évidemment. Les deux demoiselles ont l’habitude de faire ça après chaque cours, de discuter de ce qu’elles ont apprit ou d’approfondir les connaissances de l’une et de l’autre en donnant leur propre savoir sur le sujet du jour à l’autre. Mais aujourd’hui, Elsy est davantage préoccupée par les jeux olympiques que par autre chose et c’est donc une attention très distraite qu’elle accorde à son amie. Et celle-ci peu bien remarquer que son amie d’ordinaire si bavarde est aujourd’hui assez muette et évasive dans les réponses qu’elle lui accorde.

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Le professeur d'Histoire médiévale annonça la fin du cours. Tandis que la masse des élèves se dirigeait immédiatement vers la porte de la salle, Rosie prit le temps de fermer ses livres et de les ranger dans son sac afin qu'ils ne s'abiment pas. Elle se leva, enfila sa veste, qu'elle avait posée sur le dossier de sa chaise, et sortit de la classe. Dans le couloir, il y avait bien plus de bruit et d'agitation. Elle repéra Elsy et se mit à marcher dans la direction de la jeune femme, en prenant soin de se pas se faire bousculer par les étudiants qui allaient et venaient. Bonjour, déclara-t-elle. Le mot sonnait étrangement dans sa bouche, trop froid et peu naturel, mais il fallait bien faire des efforts pour être poli quand on se trouvait en société. Les couloirs commencèrent à se vider peu à peu. Le prochain cours de Rosie n'était que dans deux heures : elle avait encore du temps devant elle. Le niveau sonore ayant baissé, la blonde se lança dans un discours sur les mutations sociales engendrées par la révolution féodale en France. D'habitude, c'était Elsy qui menait la conversation, mais elle n'était pas particulièrement bavarde ce jour-là. Rosie pouvait dire que quelque chose la préoccupait, mais elle ne s'attarda pas dessus et continua à disserter. L'Histoire était bien plus passionnante.

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Ce n'était pas vraiment le moment mais comment le dire en douceur sans blesser Rosie ? Elsy ne savait pas. On lui avait apprit la diplomatie dans son adolescence, une qualité que tout chef d'état se doit d'avoir pour ne point fâcher. Avec ses amis c'est plus difficile à faire. Car ils vous connaissent vraiment et que vos rapports avec eux sont bien différents de ceux que vous pouvez avoir avec la populace de votre état. Comment dire qu'aujourd'hui, elle n'a pas la tête à parler histoire médiévale sans se fâcher avec Rosie, l'agaçante Rosie, la froide Rosie. Anastasiya était surnommée la reine des glaces mais Rosie devait être l'impératrice, surement. Ce qui n'empêchait pas qu'Elsy l'apprécie et aime discuter avec elle du sujet du cours. Mais pas aujourd'hui. Voyant la jeune femme venir à elle, la brune avait eut l'idée de fuir les lieux. Le problème c'est qu'il y avait beaucoup trop de monde pour qu'elle puisse parvenir à son but, même si son amie se trouvait elle-même freinée par le déplacement de la masse des élèves. La Dunster a alors tôt fait de rejoindre la Eliot avec qui elle commence à parler. Et blablabla et patati et patata. Elsy n'écoute que d'une oreille distraite mais Rosie ne semble ni s'en rendre compte ni en prendre ombrage. Mince. Si bien que la hongroise se trouve ensuite obligée de prendre les choses en mains, tout en délicatesse.

"- C'est intéressant Rosie mais... je suis désolé ce n'est vraiment pas le moment. Je pars bientôt pour les jeux Olympiques et... Et je suis vraiment très occupée..." lance la brune gênée, les joues rouges, alors qu'elle ne veux surtout pas se fâcher avec la Dunster.

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Rosie continua de parler pendant quelques minutes avant qu'Elsy ne l'interrompe. C'est intéressant Rosie mais... je suis désolée ce n'est vraiment pas le moment. Je pars bientôt pour les jeux Olympiques et... Et je suis vraiment très occupée... déclara la brune, apparemment gênée d'avoir été obligée de couper la Dunster dans son élan. Rosie fronça imperceptiblement les sourcils, agacée par le fait que l'autre jeune femme ne l'ai pas écoutée. Elle pensait qu'Elsy était plus intéressée que les autres, qu'elle était réellement passionnée d'histoire, comme elle, mais cela ne semblait pas être le cas. En tout cas, quelque chose d'autre occupait son esprit pour le moment. Évidemment que c'est intéressant, affirma la blonde. L'évocation des Jeux Olympiques lui fit penser à son cours d'histoire antique sur le sujet, qu'elle n'avait pas relu depuis longtemps. Elle pourrait faire des recherches approfondies sur le sujet et écrire un article dessus. Oui, c'était une bonne idée. Elle savait que les Jeux de cette année avaient lieu à Sotchi, en Russie. Elle ne s'y intéressait pas parce qu'elle avait un quelconque intérêt pour le sport, mais plutôt parce que sa classe de journalisme avait dû écrire un article dessus. Elle avait opté pour la partie sur l'histoire de la ville, tandis que ses camarades s'étaient concentrés sur l'aspect politique et sportif de l'évènement. Mais Elsy lui avait dit qu'elle n'avait pas le temps, et Rosie ne pouvait donc pas lui relater la fondation de la ville, en 1838, et lui expliquer l'importance de la station thermale au XXème siècle. La brune partait pour les Jeux Olympiques. Était-ce en tant que simple spectatrice, ou pratiquait-t-elle un sport ? Elle se rendit compte qu'elle ne savait absolument rien d'Elsy, mis à part qu'elle aimait l'Histoire. C'était le bon moment pour mettre ses talents d'observation à profit. La Eliot possédait une démarche et une façon de se tenir particulières : danseuse, bien sûr ; également habituée aux longues réceptions officielles, elle en était presque sûre. Alors... Patineuse ? demanda-t-elle. Si Elsy était patineuse professionnelle et qu'elle avait le niveau pour participer aux Jeux Olympiques, Rosie aurait dû normalement la connaître. Mais ce n'était pas le cas : pour elle, Elsy n'était que sa camarade du cours d'Histoire médiévale.

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Rosie se renfrogna un peu, c’est du moins ce que crû voir son amie qui réalisa, plus qu’elle n’avait pût le faire jusque là, comme elles n’avaient jamais pris le temps de discuter ensemble, de voir ce qui les éloignait ou les rapprochaient. Elles n’avaient jamais cherchés à se connaître ne serait-ce qu’un peu. Tout ce qui les intéressait entre elles n’étaient toujours que de parler du programme de leurs cours d’histoire médiévale. Autant dire qu’elles ne savaient pas grand-chose l’une sur l’autre et même dans un premier temps, alors que la demoiselle parle des jeux olympiques et de Sotchi, elle a l’impression que l’autre demoiselle s’en contrefiche. Que ce n’est pas du tout son problème. D’ailleurs elle réplique que l’histoire c’est très intéressant. Alors que pour le moment, Elsy n’est pas vraiment dans le trip. Ce à quoi elle pense là, c’est surtout au fait qu’elle doit vraiment se dépêcher d’être prête pour ses jeux. Mais enfin, il lui semble que Rosie réagit un tant soit peu. Et la princesse Hongroise se sent curieusement observée par son amie. Que peut-elle bien chercher à découvrir en la toisant de cette manière là ? La hongroise n’en sait rien mais elle finit par comprendre qu’en fait la jeune femme cherchait à découvrir la discipline dans laquelle elle concourrait, puisqu’elle demande enfin si Elsy est patineuse.

«- Effectivement, je suis patineuse artistique.» reconnait la brune

Curieusement, la demoiselle ne précise pas que c’est même son boulot puisqu’elle est professionnelle. Mais bon. Elle a l’impression que toutes deux viennent de faire un grand pas rien qu’en parlant de ça. C’est vrai que c’est déjà un pas dans la mesure où cela n’arrive pas tout les jours qu’elles parlent d’autre chose que de la leçon du jour. Limite ça surprend Elsy, que Rosie ne soit pas partit dès qu’elle s’est faîte rembarrer. Mais d’un autre côté l’européenne préfère, ça veut dire qu’elle ne lui en veut pas de l’avoir coupée dans ses dires non ? C’est ce qu’elle espère en tout cas.

«- Et je pars représenter la Hongrie en Russie aux jeux Olympiques le 28 Janvier. Enfin, le 28 Janvier c'est la date à laquelle je pars quoi...» l'informe-t-elle.

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Effectivement, je suis patineuse artistique, répondit Elsy, validant ainsi l'hypothèse de Rosie. La blonde avait eu raison, encore une fois. Elle aurait pu se sentir fière de sa déduction, esquisser un sourire, mais son visage ne se défit pas un seul instant de l'expression neutre qu'il affichait. C'était normal, pour elle. Au fil des années, elle était devenue une très bonne observatrice, et elle avait amassé tout un tas d'informations sur le genre humain. Cela lui permettait de déduire des choses sur les gens qu'elle côtoyait sans avoir à leur poser des questions, et elle pouvait même parfois prédire la façon dont ils allaient réagir. Au fond, tout le monde était un peu pareil. Seuls des détails changeaient. Et je pars représenter la Hongrie aux Jeux Olympiques le 28 janvier. Enfin, le 28 janvier c'est la date à laquelle je pars, quoi... ajouta la brune. La date passa à la trappe dans l'esprit de Rosie. Nous n'y étions pas encore. Elle pensait à autre chose. Nous n'avons pas encore eu de cours sur la Russie à l'époque médiévale, déclara la Dunster, tout naturellement. Enfant, elle avait adoré apprendre l'Histoire de la Russie. Les pays du Nord et de l'Est de l'Europe l'avaient toujours plus attirée que ceux du Sud. Théorie des climats, peut-être. Rosie avait pleinement conscience qu'Elsy avait d'autres choses à faire et qu'elle n'était pas intéressée par l'Histoire pour le moment, mais elle s'en fichait légèrement. Un groupe d'élèves traversa alors le couloir, dévisageant plus ou moins discrètement les deux jeunes femmes. La blonde se mit lentement en marche dans la direction opposée, qui était celle de la sortie du bâtiment. Elsy avait été plutôt sympathique jusque là, autant lui rendre la pareille et la rapprocher de son but.

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C’était toujours pareil avec Rosie, il n’y a toujours que l’histoire médiévale qui compte, le reste n’a aucune importance. S’en est affligeant, désespérant. Elsy ne sait plus trop comment faire pour pousser l’étudiante à s’intéresser de temps à autre à quelque chose d’autres que ses cours mais non, il faut toujours qu’ils reviennent sur le tapis. Comme si la demoiselle ne pouvait pas vivre sans en parler, sans y penser, sans… Bon sang. Comme si il n’y avait que les cours, les études dans l’existence. Il ya aussi la vie, les relations humaines. Mais tout cela passe bien au dessus de la tête de la Dunster. Et elle le prouve encore une fois alors que la hongroise lui parle de son départ prochain pour représenter la Hongrie aux jeux olympiques de Sotchi, puisqu’elle se met à dire que le professeur ne leur a pas encore faire découvrir l’histoire médiévale du peuple Russe… Irrécupérable. Pourtant elle avait fait un si bon début en sondant si sagement et si justement la princesse… Au fond celle-ci se sent un tantinet désespérée de voir que la Dunster est toujours si nombriliste. Même quand elle réussit quelque chose, elle garde cet air froid et détaché. Neutre, beaucoup trop neutre.

Comme Rosie emprunte la direction de la sortie du bâtiment, Elsy lui emboite silencieusement le pas puisque de toute façon il lui faut quitter l’établissement. Pourtant pour le coup, elle aurait bien aimé avoir la possibilité de s’engager dans la direction opposée. Histoire de ne pas se sentir trop bête à rester totalement muette en marchant juste à côté de l’asociale demoiselle. Mais bon. C’est donc en silence qu’Elsy quitte le bâtiment et se retourne vers Rosie, sans trop savoir comment en prendre congés, alors qu’elle ne semble toujours pas réagir vraiment à ce que la brune lui a annoncé sur les jeux.

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Rosie et Elsy attirent bientôt la porte du bâtiment. Le trajet s'était fait en silence, et la blonde pouvait dire que la patineuse en était gênée. Personne n'aimait les silences : ils signifiaient que l'on ne savait pas quoi dire, et cela nous rendait mal à l'aise. Mais Rosie ne s'embarrassait pas de conversations inutiles. A vrai dire, elle passait trois quarts de son temps dans le calme le plus total. Les deux jeunes femmes sortirent de l'établissement, et la brune se retourna vers la Dunster. Elle voulait certainement prendre congé mais ne savait pas comment s'y prendre. Il est temps que je te laisse, j'imagine, déclara Rosie, évitant ainsi à Elsy de se prendre la tête à chercher une façon de lui dire au revoir. Enfin, d'un point de vue logique, c'est toi qui va me quitter, puisque tu t'en vas, et moi je reste. Elle fouilla dans son sac et en sortit un petit livre. C'était l'oeuvre d'un historien anglais qui avait travaillé sur le bas Moyen Âge en Europe de l'Est. Elle comptait le garder pour elle, mais tant pis. De toute façon, elle l'avait déjà lu. Tiens, si tu t'ennuies dans l'avion, dit-elle en le tendant à la brune. Cette dernière ne partait pas tout de suite, mais elles n'auraient sans doute pas l'occasion de se revoir avant le début des Jeux. Bonne chance ? ajouta-t-elle ensuite. Cela sonnait plutôt comme une question que comme un encouragement. Après tout, Rosie ne croyait pas au destin. Si Elsy reportait une médaille, ce ne serait pas par chance mais parce qu'elle s'était entraînée pour surpasser ses concurrents. Toujours était-il que c'était probablement la première fois de sa vie qu'elle souhaitait bonne chance à quelqu'un.

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La brune se sent mal à l’aise quand Rosie déclare qu’il est temps de se quitter. Elle a cette faculté de pouvoir cerner les gens, qui surprend toujours beaucoup la princesse. Elle a toujours l’air si désintéressée de tout qu’il est difficile de l’imaginer si prompte et si performante dans ce qui est de voir les gens au plus profond d’eux-mêmes, au plus profond de leur esprit. Mais pas le temps de dire quoi que ce soit, Rosie semble chercher quelque chose. La demoiselle ne s’attend pas vraiment à voir la blonde sortir un livre et le lui donner pour qu’elle puisse s’occuper dans l’avion. Le prenant en remerciant sa compagne de cours et de discussion, la demoiselle en regarde la couverture qu’elle trouve assez jolie. Et comme l’autre fille lui souhaite plus ou moins bonne chance, Elsy reste finalement à la regarder, un tas de questions tournoyant dans son esprit au sujet de cette surprenante jeune femme dont le caractère lui semble encore si compliqué à comprend alors qu’elle a l’impression d’en découvrir une surprenante nouvelle facette. Elsy regarde Rosie comme si elle la voyait pour la première fois. C’est un peu vrai puisque c’est la première fois qu’elle la voit sous un angle comme celui-là.

«- Pourquoi… Pourquoi tu ne te montre jamais comme ça Rosie ? Je veux dire là, on dirait une fille très gentille alors que d’habitude, d’habitude tu sembles désintéressée de tout, un brin nombriliste même à ne penser qu’à toi et à ce qui t’intéresse toi, à savoir le moyen-âge. Pourquoi tu ne te montre jamais un tant soit peu intéressée par les autres, comme tu le fais aujourd’hui ? Je ne comprends pas…»

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Elsy accepta le livre, observa la couverture, puis lorsque Rosie lui souhaita bonne chance, elle s'arrêta net. Pendant quelques instants, la brune observa le visage de sa camarade comme si elle cherchait à déchiffrer quelque chose. Oh oui, Rosie n'avait pas l'habitude de faire comme tout le monde : des cadeaux, des encouragements... Et quand elle en faisait, cela semblait étrange. Pourquoi… Pourquoi tu ne te montre jamais comme ça Rosie ? Je veux dire là, on dirait une fille très gentille alors que d’habitude, d’habitude tu sembles désintéressée de tout, un brin nombriliste même à ne penser qu’à toi et à ce qui t’intéresse toi, à savoir le moyen-âge. Pourquoi tu ne te montre jamais un tant soit peu intéressée par les autres, comme tu le fais aujourd’hui ? Je ne comprends pas… demanda tout à coup la Eliot. Une expression de surprise passa très rapidement sur le visage de la Dunster. Elle ne s'attendait pas à ce que la patineuse réagisse de cette façon. Cette dernière semblait vraiment perdue, comme les parents de Rosie lorsqu'ils avaient découvert que leur fille n'était pas comme les autres enfants, et qu'elle ne changerait certainement jamais. Au fond, la blonde espérait qu'Elsy n'allait pas finir par agir comme que ses parents. Incompréhension, désespoir, colère, indifférence. Pour dire toute la vérité, c'était un peu décevant. Parce que je trouve la plupart des gens absolument inintéressants, déclara sincèrement Rosie. Je ne suis pas intéressée par les mêmes choses que l'humain moyen, ce qui fait de moi quelqu'un d'anormal, j'imagine. Bien sûr, cela ne justifiait pas le fait qu'elle soit égoïste ou agaçante, ni n'expliquait pourquoi elle n'avait pas les mêmes centres d'intérêts que le reste de la population ; mais après tout, elle ne pouvait pas réellement l'expliquer. Si je suis moins désagréable avec toi, c'est parce que je te trouve plus digne d'attention que les autres, ajouta-t-elle. En arrivant à Harvard, elle avait rencontré des gens cultivés avec qui elle pouvait soutenir une conversation, mais elle ne connaissant pas Elsy depuis longtemps et n'était sans doute pas prête à considérer celle-ci comme une amie, étant donné qu'elle n'en avait jamais eu.

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