can't believe you're here ♦ NINA&EZRAEL

Ezrael était épuisé. Il était réveillé depuis tôt ce matin, pour réviser et ensuite se rendre aux cours de médecine qu'il avait dans la matinée. Il n'avait pas eu un moment pour lui, et son cerveau était assagi de tellement de connaissances en un coup qu'il en avait mal à la tête. Il sentait ses paupières se refermer à des moments inopportuns et avait fait de son mieux pour garder son esprit éveillé, malgré la difficulté. Mais maintenant, c'était fini. Il avait son ordinateur portable dans son sac et ses cours soigneusement écrits à l'intérieur de son traitement de texte. Tout ça était sauvegardé et il allait pouvoir passer un reste de la journée un peu moins effréné. Il aurait pu rejoindre un de ses amis ou s'entourer de quelques filles, d'ailleurs, il en croisa quelques unes qu'il connaissait dans les couloirs et leur adressa un regard encourageant. Il n'avait pas le temps de se cacher dans une pièce vide avec l'une d'entre elles, malgré son envie dévorante. Il avait besoin de contact, de se perdre dans les lèvres et le corps d'une jolie compagnonne femelle, pour oublier toujours son mal être et tout ce qui n'allait pas bien dans sa vie. Il n'était pas à plaindre, mais depuis l'attentat, tout allait en descendant.

Son ventre grogna, et il posa sa main sur son estomac. Il aurait bien voulu manger à la pizzeria mais n'avait pas l'argent sur lui. Du coup, c'était direction la cafétéria. Puisqu'Harvard était réputée, la nourriture qu'ils servaient n'était pas trop mauvaise. Ce n'était pas du quatre étoiles bien entendu, mais cela ne rendait pas malade toute la soirée. Il se dirigea, son sac en bandoulière, vers le réfectoire de l'université. Peut-être qu'il croiserait une de ses connaissances là bas, il n'avait pas envie de manger seul. Passant devant les différents étals, il prit assez de nourriture pour faire manger une famille de cinq et vint se balader entre les allées. Alors qu'il était en train de scanner la foule de son regard, celui-ci s'arrêta sur une jeune femme qu'il reconnut. Et qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs années. Il s'arrêta, faillit renverser son plateau, et vint s'asseoir en face d'elle, les yeux écarquillés. « Ni .. Nina ? » bredouilla-t-il. Il était tellement choqué. Il n'avait jamais su ce qu'elle était devenue, elle était partie sans lui dire pourquoi ni ou elle allait. Et maintenant, il la retrouvait ici, à Harvard. « J'arrive pas à y croire .. » Il était plus content qu'énervé. Il sentit son cœur s'accélérer en la voyant. Elle était toujours aussi jolie.

C'était un vendredi. J'étais complétement naze, c'était vrai. J'étais toujours aussi perdue dans mes sentiments et je ne savais pas du tout ce que j'allais faire de on après midi. Je n'avais plus cours à partir de douze heures et je n'avais rien prévu pour le reste de la journée. J'étais assise sur une chaise dans mon cours de compréhension des messages subliminaux. J'en avais mare, mon estomac criait famine. Pour ne pas trop qu'on m'entende autour de moi à chaque fois qu'on entendait les gargouillements de mon ventre, je foullais un peu dans ma trousse, ce qui masquait un peu les bruitages. Je regardai à gauche et à droite, à la recherche d'une horloge où lire l'heure pour savoir quand mon cours se terminait, histoire que je me fasse une bonne pizza bien grace pas bonne pour la ligne. Rien du tout. Les murs étaient vide. Je soupirai longuement mais pas trop fort, j'aimais pas quand les profs me regardaient d'un air de "qu'est-ce que tu veux, toi ?!". Alors, je sortis discrètement mon téléphone pour regarder l'heure. Onze heure cinquante sept. YES ! Plus que trois minutes à attendre. Enfin !
Une fois sortie de la salle trois minutes quarante plus tard, je me ruais vers la cantine. D'habitude, j'allais dans ma chambre histoire de faire quelques créas de vidéos le midi, mais là, quelque chose à fait que je m'étais sentis obligée d'aller manger là-bas. Pourquoi ? Je n'en savais encore rien mais je comprenais quelques minutes plus tard. Je trouvai une place sur une table dans l'ombre, tout au fond de la salle. Il n'y avait encore personne dessus. Je me dirigeai alors la-bas et posai mon plateau. J'avais dans mon assiette une pizza au chorizo avec plein de fromage. Une petite salade en guise d'entrée et un fondant au chocolat en dessert. Le chocolat c'était mon pêché mignon depuis toujours. Quand j'étais petite, ça m'arrivait même de manger devant la télé en cachette quelques cuillères de Nutella. J'avais même pas passé deux minutes seule à table quand je vis une silhouette familière s'approcher. J'avais tout de suite reconnus la personne qui venait s'asseoir à ma table.
Non... c'était impossible.. Ezrael ?! Là-bas ?! C'était la première chose qui avait traversé ma tête. Ezrael avait été mon premier amour. J'avais été folle de lui et j'avais été jusqu'à entraver les règles de mes "parents" pour le voir. Mais quand j'avais appris que je n'étais pas une Helios mais bien une Fedine, j'avais complétement coupé les ponds sans jamais rien lui dire. Malheureusement, ne jamais avoir vraiment rompu avait laissé les séquelles de l'amour. J'avais encore des sentiments pour lui, malgré les trois ans sans contact l'un avec l'autre.
Il avait un plateau bien chargé, ce qui me fit sourire légèrement, il avait toujours eut un grand appétit. Mon coeur battait dans ma poitrine quand je l'entendais écorcher mon nom.
Ezrael...? Bon sang...
La coïncidence était énorme puisqu'avant, lui aussi vivait à Los Angeles.

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Nina & Ezrael
Il ne savait pas quoi dire, quoi faire. Il ne s'était pas attendu à la revoir un jour. Elle était partie, sans rien lui dire, sans même lui laisser un mot. Et il s'était imaginé tout un tas de trucs à son sujet. Pas qu'elle était morte, c'était trop glauque, mais .. Il s'était même demandé si ça n'avait pas été de sa faute si elle était partie de Los Angeles sans regarder en arrière. Ils s'étaient aimés comme des fous, et en la revoyant ainsi, il se rendit compte qu'il ne l'avait jamais tout à fait oubliée. Déglutissant difficilement, il l'entendit dire son nom. En tout cas, elle ne l'avait pas oublié. Il était comme ça, en plein milieu du chemin, et comprit qu'il gênait lorsque quelqu'un le bouscula. Il faillit tout laisser tomber une deuxième fois, et décida de s'asseoir en face de Nina. Il ne disait plus rien, elle semblait avoir perdu sa langue également. Que dire après tant de temps ? Il avait l'impression de perdre la tête. Ses yeux étaient fixés sur les frites qu'il s'était servi, et il lui semblait que son cerveau ne fonctionnait plus correctement.
« Je ne crois pas au destin, mais .. »
Mais il était bien obligé de se dire qu'une coïncidence pareille, c'était juste pas possible. Les chances de la retrouver à Harvard étaient infimes, tellement minuscules ! Ce genre de chose n'arrivait que dans les films, dans les romans, mais pas dans la vie réelle ! Ezrael en restait bouche bée. Il grignota quelque chose pour occuper sa bouche et s'empêcher de dire n'importe quoi. Il était tellement content de la revoir, mais ne voulait pas lui donner l'impression qu'il n'avait pensé qu'à elle tout le temps. Il avait changé. Il n'était plus le gamin ringard de son adolescence, il était devenu un homme qu'il n'avait jamais pensé être à cette époque là. Maintenant, les filles, il les voyait une nuit. Il n'avait jamais eu de relation amoureuse après Nina, comme si il avait été tellement blessé qu'il ne s'en était jamais remis.
« Avoue, tu m'as suivie, c'est ça ? Tu ne vas pas vraiment en cours à Harvard ? »
Surtout que, si elle était là pour étudier, ça voulait dire que ça faisait plusieurs années qu'ils avaient foulé les couloirs de la même université sans jamais se croiser. C'était assez incroyable. La faim avait quitté Ezrael et il reposa sa fourchette lentement, regardant Nina dans les yeux. C'était bien la seule fois qu'il faisait une telle chose avec une gêne. D'habitude, il pouvait fixer les jeunes femmes sans faiblir, mais c'était différent avec elle. Tout était différent avec elle. Il avait envie de savoir ce qui lui était arrivé. Ce qu'elle ne lui avait pas dit. Les gens qu'elle avait rencontré durant ce temps où ils avaient été séparés.

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Le revoir c'était juste... Juste trop bizarre. Mais en même temps, j'étais tellement heureuse de le voir. Ca faisait tellement de temps que je ne l'avais pas vu. Avant, Ezrael était tout pour moi. Il était toute ma vie. Je regrettai encore d'être partie. C'est vrai, il n'y était pour rien, lui. Il ne pouvait pas savoir, surtout que personne n'était au courant enfaite. Alors, allais-je devoir lui dire ? Pour la première fois de ma vie, j'avais envie d'en parler à quelqu'un. D'en parler... à lui. Alors, le fait qu'il soit là, ça me faisait plutôt bizarre, je l'avoue. Je m'étais mise à jouer avec mes doigts en faisant des mouvements si compliqués que je ne saurais pas les refaire ni les expliquer. C'était parce que j'étais nerveuse.
Je n'y crois pas non plus à la base.
Je regardai brièvement ce que j'avais dans mon assiette. Je bus un peu de ma boisson sans jamais le quitter des yeux. Il avait toujours la même allure, toujours aussi beau qu'au premier jour.
Te suivre ? C'est pas mon genre tu le sais bien...
J'avais rougis. C'était pourtant rare que je rougisse ainsi. Mais c'était son regard qui me faisait rougir. Et puis, c'était vrai. Ezrael me connaissait presque mieux que personne.

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Nina & Ezrael
Alors c'était bien un coup du destin. Il avait du mal à y croire mais il n'y avait pas d'autre explication. Il décida de ne pas se coincer sur ce fait et essayer de penser à autre chose. Comme à sa joie, de revoir son ancienne petite amie. Ils avaient été si proches durant leur temps au lycée, il se rappelait comme ils se voyaient en secret la nuit. Ils avaient beaucoup partagés ensemble, dont leur première fois. C'était assez bizarre de se rappeler de cette époque pour Ezrael, qui avait tant changé. Il lui semblait voir Nina comme dans un rêve, et qu'il lui suffirait de se pincer pour qu'il se réveille et revienne dans la réalité. Il hésita d'ailleurs à le faire, mais tout semblait bien trop réaliste. Elle était bien devant lui. Il l'observa rougir, ce qui agrandit le sourire sur son visage. Elle était tellement mignonne comme ça.
« Ah mais je ne sais pas, tu peux avoir bien changé depuis le temps .. »
Il passa une main dans ses cheveux. Il disait ça car lui avait beaucoup changé, et il se demandait si elle n'allait pas le détester pour l'homme qu'il était devenu. Il ne souhaitait pas lui montrer qu'il était un homme à femmes, à présent. Qu'il avait tellement confiance en lui que parfois ça donnait envie de vomir. Il voulait rester le Ezra d'autrefois. Et il se trouvait changé en sa présence, comme si il revenait en arrière dans le temps rien que de la voir.
« J'ai le droit à une explication, maintenant ? » dit-il. Ce n'était pas une attaque, il l'avait dit d'un ton doux. Il voulait véritablement savoir ce qui s'était passé pour qu'elle l'abandonne comme ça.

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Je n'arrivais pas à le quitter des yeux. J'étais comme retournée dans le passé. Quand on passait des heures sous les draps en cachettes à discuter ou à faire autre chose. C'était un moment où j'étais parfaitement heureuse. Où je n'avais pas autant de problèmes que j'en avais ce jour là, dans la cafétéria d'Harvard. Ezrael n'avait physiquement pas changé. Il était toujours le beau garçon aux cheveux châtain que j'avais aimé. Ou... que j'aimais. On peut aimer deux personnes en même temps ? Sûrement. C'était une question qui me trottait dans la tête quand je discutais avec lui, à ce moment là. Je ne savais pas trop quoi dire, ni quoi faire.
J'avais changé depuis qu'il m'avait vu pour la dernière fois. J'étais devenue impulsive et sensible. Trop, sensible. C'était à cause de l'évènement qui avait changé ma vie.
Etre là, discuter avec lui c'était inespéré. Mais, vraiment. Je ne pensais pas le revoir un jour, mais maintenant qu'il était là, je ne pensais pas que j'allais faire comme si je ne le connaissais pas.
Des explications ?
Il voulait savoir. Il avait le droit de savoir, c'était vrai. Je l'avais laissé tombé comme une vieille chaussette sale. Alors qu'il n'étais pas du tout seulement une vieille chaussette sale. Il était bien autre chose. Il était plus quelqu'un de proche que je ne voulais pas perdre.
Je veux bien te donner tes explications.
Puis, je regardai autour de moi. Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu'un m'entende.
Mais pas ici. Là où personne ne pourra m'entendre. Je reposai mes yeux sur lui. Tu comprendras pourquoi.
Ezrael allait être la première personne de mon entourage à savoir.

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Nina & Ezrael
Peut-être n'avais-je pas le droit de demander des explications. Et si j'avais été celui à la faire fuir ? C'était une idée qui s'était retournée dans ma tête tellement de fois. Après tout, tout homme sensé ayant une petite amie qui aurait quitté la ville d'un jour à l'autre se serait demandé la même chose. Mais encore une fois, c'était peut-être à cause d'une raison tout à fait différente. Je ne savais pas si je me sentirais mieux en sachant la vérité. Peut-être que ce serait encore pire. Mais à côté de ces pensées, j'étais excité comme un gamin. J'allai enfin retrouver ma meilleure amie, celle qui avait hanté mes pensées d'adolescent.
Elle accepta. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement, mais j'essayais de me montrer calme. Elle regarda autour d'elle comme si elle avait peur qu'on l'entende, et m'expliqua qu'elle voulait s'expliquer autre part qu'ici. C'était bizarre, était-ce un tel secret qu'il ne fallait que personne, même pas des gens qui s'en fichaient éperdument, ne l'entende ? J'acquiesçais. Je déglutissais difficilement et me levais lentement.
« Si tu as encore faim je peux attendre, mais .. »
Je l'observais. Je me sentais mal de vouloir autant que ça savoir ce qui s'était passé, peut-être que ce n'était pas mes affaires après tout.
« On peut aller dans une salle de classe vide, ou .. je sais pas. Mais te force pas, si tu n'as pas envie de me le dire, je comprendrais, tu ne me dois rien .. »
C'était fou comme je me sentais comme l'ancien Ezra devant elle. Je n'aurais jamais dit une chose pareille à quiconque d'autre, j'étais trop curieux et avais toujours l'envie de tout savoir, même si cela en me regardait pas.

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Ezrael était là, sous mes yeux, devant moi. C'était bizarre, parce que je savais parfaitement que je n'avais pas été très juste envers lui. Surtout qu'il n'avait pas l'air de m'en vouloir. Il méritait de savoir ce qui s'était passé de si grave dans ma vie pour que je le laisse sans rien dire. Alors, quand il répondit favorablement à ma proposition de partir d'ici pour pouvoir m'expliquer tranquillement, je me levai.
Non, ne t'inquiètes pas. Ca ne me dérange pas de t'en parler. Tu dois savoir pourquoi. Tu as le droit à tes explications.
Et puis, de toute façon, il fallait que j'en parle. Mais que j'en parle à quelqu'un d'extérieur. Pas à Ellena qui était dans l'affaire étant donné qu'elle était la nièce des Helios, mais à quelqu'un qui ne faisait partie d'aucune famille. A quelqu'un. J'aurais pus choisir Katherine, Jaelle, Idylle ou Liam. Mais non. J'avais choisis d'en parler à Ezrael. Alors, après qu'on se soit levé, il me proposa d'aller dans une salle de classe vide ou quoi. La salle de cours ferait l'affaire. J'hochai alors lentement la tête et le regardai. Je lui souris légèrement.
Ne t'en fais pas. Je ne me force pas, Ezra.
Alors, on commençait à marcher dans les couloirs en direction d'une salle de classe vide. Quand on en trouva une, j'ouvrai la porte pour vérifier qu'elle était bien vide. Il ne fallait surtout pas que quelqu'un nous entende. Sinon, je ne sais pas ce que j'aurais fais. J'actionnais la poignée de porte. La salle était bien vide. On entra alors dans la classe. Je m'assis sur une table et respirai un grand coup. C'était la première fois que j'en parlais.
Alors voilà. Je ne m'appelle pas Nina Helios comme tu le pensais jusque là.
Je posai mes yeux sur lui.
Tu as déjà entendue parlé de l'affaire Fedine ? Une petite fille de trois ans qui a été enlevée dans un parc en Russie ? Non ?
Je baissai les yeux.
J'avais trois ans. Je suis née en Russie et j'ai une soeur jumelle. J'étais au parc avec ma soeur et ma mère. Ma mère et ma soeur ont détourné le dos pendant deux minutes. Tu sais tout ce qui peut arriver si tu tourne le dos à ton enfant pendant deux minutes ? Et bien voilà... Les Helios m'ont enlevée. Il m'ont embarqué à L.A. et ont changé mon nom. Je m'appelle Aleksandra Fedine.
Je versai une larmes. Deux. Puis trois. Quatre... Je m'empressai de les essuyer.
A mes dix neuf ans, la police à débarqué à la maison et a arrêté papa et maman... enfin... Typhaine et Zac. De là, j'ai coupé les ponts avec toutes mes connaissances. Même toi... Je suis désolée...
Je ne le regardai plus. Je n'y arrivai plus. Je m'en voulais trop.

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Je ne savais pas à quoi m'attendre. Et dans ces moments là, tout ce que je pouvais faire était d'imaginer mille et uns scénarios plus impressionnants les uns que les autres. Ça donnait mal à la tête et d'un côté, j'avais vraiment envie de savoir le fin mot de l'affaire afin de pouvoir passer à autre chose. Mais d'un autre côté, j'avais un peu peur d'être énervé contre elle en découvrant pourquoi elle m'avait quitté. Elle avait été une part très importante de ma vie et ce serait mentir que de dire que je n'avais pas souffert lorsqu'elle était partie.
Je la suivis silencieusement dans une salle vide. Je n'avais même pas fini mon plateau mais de toute façon je n'avais pas faim, à présent. Tout ce que je voulais était entendre sa voix, qui continuait à me donner de drôles de chatouillis dans le corps après toutes ces années. Nous entrâmes et je m'asseyais sur un rebord de table, comme elle. Vint le moment des explications.
Je me tins silencieux pendant tout son récit. Je n'avais pas changé d'expression du visage, toujours neutre, bien qu'en moi, tout partait dans tous les sens. Son histoire était comme celle d'un roman ou d'un bon film, et je me demandais une seconde si elle ne me mentait pas. Mais non. Elle était sincère, comme elle l'avait toujours été avec moi. Je ne savais pas quoi penser de tout ça mais au moins, j'étais rassuré sur un point : je ne pouvais pas lui en vouloir. Si j'avais appris quelque chose de ce genre, je pense que je n'aurais pas pu rester attachée à cette fausse vie qui avait été faite mienne toute ma vie. Peut-être que quand la surprise retomberait, je trouverais à redire à cette opinion, mais en attendant, j'avais juste envie de la serrer dans mes bras. Elle avait versé quelques larmes, mais je m'étais forcé à rester à ma place.
Elle ne me regardait plus, et moi, j'étais immobile. Elle avait fini de parler, j'avais les bras croisés et je serrais les dents. Puis, lentement, je passais une main sur mon visage en prenant une grande inspiration, histoire d'intégrer toutes les informations qu'elle m'avait donné. Si elle ne pleurait plus, elle n'avait pas l'air bien pour autant. Alors, je cédais et m'approchais d'elle, passant ma main derrière sa tête pour qu'elle puisse s'appuyer sur mon torse, passant mon autre main dans son dos. J'étais bien plus grand qu'elle, alors, je posais mon menton sur sa tête.
« Je t'en veux pas, je peux pas t'en vouloir .. »
Si on m'avait dit que je serais dans cette situation un jour, je n'aurais cru personne. Je caressais silencieusement les cheveux de Nina .. ou plutôt d'Aleksandra. Je ne savais pas comment elle se faisait appeler à présent, je ne savais pas ce qui lui était arrivé depuis, je ne savais rien. Mais cela n'effaçait pas le passé que nous avions en commun.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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J'en avais parlé pour la première fois de ma vie. Je n'aurais jamais pensé que ce moment allait exister un jour, alors imagines-toi à ma place. La première fois que j'en parle, c'était à mon ex, à quelqu'un pour qui mon coeur battait encore. A quelqu'un pour qui j'avais l'impression de toujours devoir quelque chose. Et peut-être même que j'avais encore des sentiment. Mais j'espérais que non, il se passait trop de choses dans ma vie pour que je découvre que je suis amoureuse de deux personnes en même temps. D'ailleurs... c'est possible ça ? C'était une question qui me trottait dans la tête depuis un moment déjà, alors à ce moment là, encore plus.
Je me sentais plutôt bizarre après avoir raconté mon histoire. J'avais l'impression d'être un personnage d'une fiction et de me retrouver dans Gossip Girl à jouer le rôle d'une autre. Mais non, c'était bien mon histoire, c'était bien la vraie vie. Ma vie.
Il y avait eut un silence. Un silence lourd. Ce genre de silence pesant. Jusqu'à ce que je sentis ses mains sur moi. Il m'attirait légèrement vers lui, c'était ainsi que je me retrouvai appuyée sur son torse. J'avais fermé les yeux et m'étais blottis dans ses bras. Comme au bon vieux temps j'ai envie de dire. Des frissons parcoururent mon corps quand je sentais qu'il caressait mes cheveux. Je crois bien que j'avais un sourire apaisé à ce moment là. Il était vraiment gentil avec moi, autant qu'avant.
J'avais l'impression de ne jamais l'avoir quitté, de ne jamais avoir quitté ses bras sous la couette de mon lit. D'avoir dormi assez longtemps pour que tout le reste de ma vie ne soit que rêve et cauchemars.
Je n'ignorai pas ses paroles mais j'eus un sourire léger quand il les prononça. Sans attendre un mot de plus je poursuivis.
J'ai une soeur jumelle qui s'appelle Irinyaa. Elle est à Harvard et on s'est déjà croisé. Elle ne sait pas qui je suis mais je sais qui elle est. Je sais que c'est mal et que je devrai lui dire la vérité mais je n'y arrive pas.
Je serrai mes bras autour de son ventre sans bouger ma tête de son torse. J'étais bien, là.

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