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worst idea everDIAMANTIKA & JEREMIAHfiche par ©century sexJ’avais passé la soirée à chercher le trouble sans le trouver. Personne ne semblait vouloir jouer aujourd’hui, personne qui ne mérite mon attention du moins. Je me croyais condamné à finir la nuit seul, sans aventure à raconter, mais la chance, paraît-il, sourit à ceux qui en ont la patience. La porte grinça dans mon dos, laissant entrer une femme séduisante et un homme menaçant. Ils s’assirent aux sièges conséquents du mien au bar, avec autant d’aise qu’en aurait eu un roi sur son trône. Ils perturbèrent l’ambiance en parlant bruyamment, en s’embrassant publiquement comme si leur vie en dépendaient. Que pouvait-elle lui trouver de toutes manières? Je ne les quittai jamais plus du regard, choisissant l’obstination comme stratégie pour les réduire au silence. Après la cinquième minute, un de deux dû enfin reprendre son souffle, rigolant tout deux comme deux enfants dans la cours d’école. Pathétique. «Hey toi!?» Je relevai les yeux, j’avais perdu conscience du temps en réfléchissant. L’homme m’interpella. «T’as un problème?» Visiblement il n’aimait pas que quelqu’un pose ses yeux sur sa copine, quel égoïste. J’haussai les épaules en détournant le regard, je ne cherchais pas ce genre de problème ce soir. J’avais déjà une nouvelle idée en tête. Je me relevai pour quitter la pièce, tenant en parfait équilibre sur mes jambes comme je n’avais pas bu la moindre goutte d’alcool, au désespoir du barman qui n’avait trouver aucun argument légitime pour m’obliger à partir. Sur mon chemin du retour je me frottai consciemment aux côtés de l’homme qui avait repris possession de la bouche de sa dulcinée. Mes doigts se glissèrent minutieusement dans la poche de sa veste, et se refermèrent contre un trousseau de clés. Un sourire ce glissa sur mon visage, narquois au possible. Merci monsieur, pensais-je. Je me précipitai vers la sortie avant que l’on ne m’accuse de vol. Le parking était déserté presqu’en totalité, si ce n’était de cette moto sport de couleur verte fluo qui scintillait sous la lumière du réverbère. Je m’avançai vers elle, les yeux rivés sur les clés que je tenais, tombant sur celle que j’espérais trouver. Mitsubishi, je reconnaissais le logo, c’était le même qui ornait l’aile de l’engin. Mes yeux s’illuminèrent en sentant la clé glisser sans anicroche dans le démareur. Miracle. Je posai sur ma tête le casque noir avec une visière couvrant tout le visage, il m’allait parfaitement. Un rire m’échappa, j’étais comme un enfant devant un nouveau jouet. À l’arrière de la moto gisait, coincé sous une corde élastique tendue, un autre casque de couleur rosé, à sa vue je fus inspiré par l’idée de partager ce plaisir à deux. Je me saisit de mon téléphone pour texter l’unique personne qui serait assez dingue pour me suivre dans mon impulsion, Diamantika. J’avais eu un coup de foudre certain pour ce cristal rare, ce n’était rien de physique, mais quelque chose de bien plus profond, une âme qui en reconnait une autre par leur similitude. Elle était et resterait toujours l’unique femme à être complice de toutes mes folies, elle aimait vivre presque autant que moi et pour ça je lui trouvais toutes les beautés du monde. Je chevauchai la moto d’un mouvement, n’attendant pas d’avoir de réponse pour savoir qu’elle serait prêt à me suivre, même entre deux rêves. Tournant la poignée du guidon, un grognement de moteur perça l’air, délicieuse sensation. Je titubai quelques mètres avant d’en trouver mon équilibre, je n’avais jamais fait de moto, mais j’avais vu assez de films pour me considérer un expert. La noirceur était presque totale dans les rues de Cambridge et les témoins à mon crime trop rare, j’adorais cette tranquillité, elle nous aidait toujours à voir le monde différemment. Plus joliment. Quand j’arrivai devant la maison Eliot à l’université, elle se trouvait déjà sur la pan de la porte, patientant l’arriver de son prince charmant qui n’arriverait jamais. Je débarquai de la moto pour la rejoindre, retirant le casque pour le remettre là où je l’avais trouvé, puis montant quatre à quatre les marches de l’entrée. Une fois à sa hauteur, je plongeai une main dans mes cheveux en bataille, il n’y aurait rien pour les sauver ce soir. J’osai enfin la voir, mes yeux la reluquant de la tête aux pieds sans la moindre politesse. «Tout en beauté ce soir, petit diamant, faut arrêter sinon un jour je vais finir par croire que tu fais tout ça pour moi.» Je me penchai vers elle, enroulant un doigt autour d’une mèche de ses cheveux. Oh ce parfum. Mes lèvres s’échouèrent une seconde contre les siennes comme de mon habituelle salutation. Elle ne s’en était jamais indigner trop sérieusement pour me faire arrêter jusqu’alors. Pourquoi m’en priver? Ses lèvres avaient un goût de sucre que j’adorais. Je souris en glissant ma langue contre mes lèvres, la romance loin d’être au rendez-vous. «Prête pour l’aventure?» Soufflais-je en lui prenant la main rapidement et en la traînant jusqu’en bas. je m’arrêtai devant notre nouveau moyen de transportation. «Sécurité d’abord, évidemment.» Je lui glissai le casque rose entre les doigts, le coeur battant dans ma gorge, l’excitation grisant la moindre parcelle de ma peau.
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