(+ Siobban) could you understand, really ?

« Je n’ai pas dit que je n’avais aucun tort, ma parole mais débouche tes oreilles ! » s’emporta à nouveau Thaïs, se trouvant en plein trou noir d’incompréhension. Siobban allait-elle la blâmer encore des lustres ou allaient-elles un jour pouvoir passer à autre chose ? « Je n’ai pas besoin que tu me protèges bordel ! Juste que tu comprennes qu’il y a parfois des impondérables qui poussent à faire des choses… appelle ça de l’égoïsme si tu veux mais en attendant je ne t’ai pas sauté à la gorge, je revenais juste pour endurer mes partiels après des semaines d’insomnies alors la dernière chose dont j’ai besoin c’est de me prendre la tête avec toi ! Maintenant tes petites leçons, tu peux te les garder et si t’es pas contente, tu sais où est la porte ! »

« Je n’ai pas dit ça non plus….Quand à mes oreilles, elles sont propres merci de t’en inquiéter. » Croisant toujours les bras, je me demandais bien pourquoi est-ce qu’il fallait qu’on soit obstinées toutes les deux. « Et les impondérables, on peut prévenir quand même après, non ? Ou est-ce une option ? Je me doute que tu as autres choses à faire comme tout le monde. Mais prévenir aurait été bien vois-tu….Je n’aurais pas eu à m’inquiéter pendant toutes ces semaines. » Tout en me calmant un peu, je disais : « Je ne t’ai pas sauté à la gorge, j’ai ouvert la porte et j’ai posé une question. Si je t’aurais sauté dessus, je t’aurais déjà pris dans mes bras….Mais cela doit aussi s’appeler sans doute de l’égoïsme... » L’entendre me dire qu’au final, elle ne voulait pas de mon aide, je disais toujours sur le même ton étant froide : « Et oui, la porte est toujours au même endroit. Elle n’a pas changé de place. » Je me demandais bien ce qu’il fallait que je fasse pour qu’elle se calme un peu, mais bon, elle avait oublié de se mettre à ma place.  

« Tu sais quoi Sio ? T’es pas contente, c’est pareil… je me suis excusée tu t’attends à quoi de plus ? A ce que je te bisouille les pieds ? A ce que je te fasse le ménage pendant un mois en guise de pénitence ? » Thaïs était lasse, tellement lasse de tout ça. La dispute avec Sio n’était qu’une étape de plus pour lui faire détester la vie qu’elle menait actuellement. Il n’était guère étonnant qu’elle soit dans un état de nerfs insupportable… on ne cessait de lui mettre des bâtons dans les roues et là, si Siobban s’y mettait aussi, Thaïs n’avait plus qu’à se pendre. « Soit tu passes outre la merde que j’ai faite et on pourra avancer, soit tu ne peux pas et à ce moment là on aura un problème. Mais n’aie aucune crainte sur le fait qu’en cas de merde, c’est mon bébé que je vais protéger en premier. Maintenant soit tu me laisses finir mon entraînement d’avant partiel, soit je vais le faire ailleurs mais cette discussion est officiellement terminée. »

« Rien, à part que tu te calmes, cela n’est pas bon pour le bébé. » Il ne fallait pas que je m’énerve et donc, je continuais alors de ne pas rester sur cette voie. « Je passerais ne t’inquiètes pas pour cela. Quand à ton bébé, tu ferais mieux d’aller te reposer à moins que tu ne veuilles le perdre….Il me semble que cela est mieux si tu veux le protéger, non ? » Faisant un pas vers elle, je lui demandais : « Tu ne veux pas adapter la chorégraphie, je vois bien que tu as du mal. » Me dirigeant vers elle, je lui mettais une bouteille d’eau dans les mains. Je savais qu’il fallait que je fasse un pas, et je lui disais sincèrement : « Tu m’as manqué….Je ne veux pas perdre ma petite sœur….Je veux juste que tu n’ais rien, tu comprends… ? Je vais t’aider. Tu veux bien ? Te vois comme ça ne me plait pas du tout. » 

« Ah parce que le sort du bébé t’intéresse, maintenant ! Première nouvelle, je croyais que s’il y avait un pépin, je pouvais toujours me brosser pour obtenir de l’aide !! » Dans les secondes qui suivirent, et à la plus grande surprise de Thaïs en personne, Siobban se calma et aussitôt, les paroles qu’elle prononça arrachèrent plusieurs sanglots à la blondinette. Non seulement ce genre de stress n’était pas du tout indiqué mais depuis quand n’avait-elle pas fait une vraie nuit de sommeil complète ? Elle ne comptait plus tant cela faisait longtemps. On lui en demandait beaucoup en ce moment et ces partiels, en plus de sa dispute avec son amie, l’achevaient totalement. « Je n’ai pas envie de perdre le bébé mais ça fait des mois que je bosse ma choré, je ne peux pas tout refaire alors que mon examen est demain… » expliqua-t-elle d’un ton nettement plus calme, tentant d’apaiser sa respiration devenue haletante à cause de la colère et de leur dispute. « Toi aussi tu m’as manqué Sio… et ça me déglingue qu’on s’engueule comme deux chiffonnières pour un malentendu ! Je veux bien que tu m’aides, je crois que j’en ai bien besoin… »

J’allais pleurer aussi, je savais que mon cœur allait craquer donc par la suite. « Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose….» Je prenais donc le temps de l’écouter et je pensais bien que pour la suite j’irai alors dans le bon sens, faisant un pas de plus et lâchant mes affaires, je me précipitais pour aller voir ma sœur. « T’aime sœurette….Moi non plus je n’aime pas du tout…. Je vais t’aider….» La pregnant dans mes bras, je faisais une douce étreinte. J’appréciais fortement ma sœur, et donc, je la gardais dans mes bras. Lui frottant un peu le dos pour la rassurer, je prenais donc le temps de m’occuper d’elle. Je lui disais alors tout en reculant un peu : « Il faut que tu l’adaptes quand même…Sinon, tu vas vraiment avoir du mal…. » Reculant un peu, j’allais chercher mes affaires et les mettant à côté de ma sœur, je lui disais : « Tiens assis-toi sur la chaise, tu vas prendre une petite pause. Cela te fera du bien. » 

Restait à savoir laquelle allait le plus craquer en premier, au point de s’avancer pour serrer la seconde dans ses bras. Pour le moment, Thaïs avait déjà du mal à contrôler ses pleurs, ce serait pire si jamais elle esquissait ne serait-ce qu’un pas vers Sio. Ce n’était pas pour la punir, pourtant, et son amie sembla bien le comprendre puisque ce fut celle qui initia leur étreinte. La jolie irlandaise laissa ses pleurs apaiser toutes les tensions ressenties jusqu’à lors, serrant Siobban à son tour comme pour se faire pardonner ses erreurs de son côté. « Heureusement que tu es là… c’est tellement stupide qu’on se dispute comme des chiffonnières !! » fit-elle en s’essuyant légèrement les yeux quelques minutes plus tard, lui offrant son premier sourire depuis le début de l’entrevue. « Je veux bien m’asseoir, j’ai un peu la tête qui tourne… tu crois que si je ralentis le rythme de la choré ça passerait mieux ? »

Je voyais donc ma petite sœur pleurait tout comme moi, et donc, je me demandais bien ce qu’il fallait que je dise à nouveau mais bon. Tout en la rassurant, je lui disais : « Oui parfois, on est bien nulles….» Je ne voyais pas trop quoi dire et donc, je réfléchissais à la suite à donner. Mais bon, je tentais de lui donner une réponse : « Oui poses tes fesses sur la chaise. » Lui ouvrant la bouteille d’eau, je lui donnais : « Allez bois un peu déjà pour te calmer. » Tout en réfléchissant, je commençais par lui masser les mollets. « Oui ralenti, fais tout en douceur. Comme ça tu ne te fatigues pas. Puis avec ton gros ventre, ils vont bien comprendre le truc. » 

« J’avoue on a pas été fines… » avoua-t-elle en soupirant. Thaïs n’avait pas été meilleure sur ce coup là, bien au contraire. Elle l’avouait sans peine maintenant que la colère s’était apaisée pour laisser la place à son habituelle raison. « Merci pour l’eau, j’avoue que ça m’a assoiffée… » reprit-elle non sans boire plusieurs longues gorgées avec plaisir pour mieux esquisser une petite moue. Sio avait hélas raison : si Thaïs ne ralentissait pas le rythme, elle ne tiendrait pas toute la chorégraphie avant de s’écrouler. « Il faudrait peut-être que je change de musique, ce serait plus crédible tu ne crois pas ? »

«Oui pas vraiment fines du tout…. » Oui la voyant boire, je lui disais : « Tu dois boire plus c’est tout. Attends, j’ai ma tablette avec moi bouge pas. Quel est le nom de la chanson que tu avais prise ? » Tout en l’allumant, je la branchais sur la multi prises, et je lui disais : « Je vais voir pour la ralentir un peu et mettre le rythme au bon moment. » Je m’asseyais sur le sol, et tout en enlevant mes chaussures, je disais : « On peut prendre la même pour les repères, il faut juste la ralentir un peu plus. Comme ça tu te fatigueras moins. » Allumant le logiciel, je patientais pour avoir sa réponse. Et alors il serait possible de réduire la musique en allant chercher la chanson. Il fallait payer un dollar, pour moi ce n'était pas une tare donc pas de soucis de ce côté là. J'allais aider ma sœur.