No caution when it comes to feelings ► Owen & Camille

Camille poussa la porte des toilettes du gymnase et se dirigea directement vers les éviers. Faisant couler l'eau chaude, elle prit la main d'Owen pour la mettre en dessous du jet et rincer la plaie. Quand elle réfléchissait à ce qu'il venait de se passer, elle n'arrivait pas à y croire. Bien sûr qu'elle avait prévu d'embrasser son meilleur ami ce soir là, mais cela devait être une comédie pour provoquer Demyan. Là, elle savait que c'était différent... Elle était perdue à cause de ce baiser, mais aussi parce que au fond d'elle, elle le savait, ça ne lui avait pas déplut. Et ça c'était pas normal. Au fur et à mesure que l'eau coulait, la main d'Owen commençait à reprendre une couleur à peu près normale. Ecoute Owen je... commença-t'elle finalement en se tournant vers lui. Tu n'aurai pas dû faire ça. A présent, elle ne savait plus comment se comporter avec lui.

Je me détachai d'elle, surpris qu'elle ne m'ait pas repoussée mais elle avait  l'air choquée plus qu'autre chose. Comme je m'y attendais, Camille changea de sujet et pris en excuse l'état de ma main pour me faire taire et repousser les explications. Quoi ? Elle allait faire comme si de rien ne s'était passé ? Elle se contenta seulement de me dire que je n'aurais pas du le faire et pourtant au fond de moi j'étais persuadé que j'avais bien fais. Je n'arrivais pas à croiser ses yeux étant donné qu'elle ne regardait que ma foutu main et je ne pus m'empêcher de continuer sur le même sujet. " Ecoute Camille, j'ai accepté de jouer à ton petit manège mais je ne peux en jouer deux en même temps, faire ton petit ami est une chose et faire semblant de ne pas t'aimer en est une autre. Et puis... tu es sur que je n'aurais pas du le faire parce que ça pourrait gâcher notre amitié ou parce que tu ne veux pas te t'avouer que mes sentiments sont réciproques ? " Je tentais une nouvelle approche en lui prenant la main qui ne me soignait pas. " Camille ... je ne peux plus faire semblant. "

Non Owen n'aurait pas dû faire ça. Et en même temps, elle ne l'avait pas repoussé alors il ne devait rien y comprendre. Craignant soudain de croiser son regard, elle s'appliquait à nettoyer la plaie de son ami, enlevant un par un les morceaux de verres avec douceur. Ecoute Camille, j'ai accepté de jouer à ton petit manège mais je ne peux en jouer deux en même temps, faire ton petit ami est une chose et faire semblant de ne pas t'aimer en est une autre. Lorsqu'il prononça le mot "aimer", Camille piqua un fard. Il voulait dire qu'il l'aimait ? Vraiment ? Comment avait-elle pu rien voir pendant tout ce temps... Finissant de nettoyer la main d'Owen, elle prit une serviette et la lui sécha. Et puis... tu es sur que je n'aurais pas du le faire parce que ça pourrait gâcher notre amitié ou parce que tu ne veux pas te t'avouer que mes sentiments sont réciproques ? Merde merde merde, mais qu'est-ce qu'elle pouvait répondre à ça ? Elle ne voulait pas blesser Owen, et cette situation la mettait vraiment mal à l'aise. Camille ... je ne peux plus faire semblant dit-il en prenant sa main libre. Enfin elle tourna son regard vers lui, bien consciente qu'elle ne pouvait plus fuir. Je comprends dit-elle. Oui, elle savait bien ce que c'était que de cacher ses sentiments... Elle ne souhaitait pas que son ami souffre davantage. Je suis désolée de t'avoir demandé de faire le faux petit ami, je ne savais pas, je... pardon. Je ne voulais pas te blesser tu sais. Elle aurait dû ôter sa main de la sienne, mais elle ne le fit pas. Ils avaient toujours été très proches avec Owen, très tactiles. Il avait toujours été un réconfort pour elle. Mais comment devait-elle agir à présent ? Oui, j'ai peur pour notre amitié... j'ai cru comprendre que tu avais saisit que Dem... Dem compte beaucoup plus que comme un frère pour moi. Elle se pinça les lèvres, désireuse de ne pas le heurter.  

Elle ne quitta pas ma main et ce fait me remplissait de bonheur, elle n'était donc pas complètement étrangère à ce que je pouvais ressentir. Elle me comprenait et je la comprenait, nous n'avions même pas besoin de parler que nos yeux en disaient long. " Je suis désolée de t'avoir demandé de faire le faux petit ami, je ne savais pas, je... pardon. Je ne voulais pas te blesser tu sais. " répondit elle. " Mais bien sur que tu ne voulais pas me blesser, je te connais et tu ne pouvais pas deviner mes sentiments pour toi, je les ai trop bien gardé." lâchais je, attrapant sa main pour la mettre cette fois si sur ma joue.  " Oui, j'ai peur pour notre amitié... j'ai cru comprendre que tu avais saisit que Dem... Dem compte beaucoup plus que comme un frère pour moi." Oui je savais combien il comptait pour elle mais je savais aussi qu'il lui faisait beaucoup de mal. Je ne le connaissais pas et ma seule envie était de lui en foutre une pour tout ce qu'il avait pu lui dire de mal. " Ecoute Camille, je sais ce qu'il est pour toi, je te connais assez pour déceler dans tes mots les preuves de ton amour. Mais son amour est mauvais pour toi, il ne fera que te faire du mal, comme il t'en a toujours fait. Je ne veux plus voir cette tristesse dans ton regard lorsque tu penses à lui. Je sais aussi que tu as peur pour notre amitié mais tu sais que je prendrai soin de toi et que si tu me donnais une chance, je ne serai qu'à toi. Jusqu'à ce que tu n'ais plus envie de moi "Mon dieu elle me rendait dingue cette fille.

Terriblement anxieuse, les paroles rassurantes d'Owen lui firent du bien. Elle se sentit déjà mieux dès l'instant où elle comprit qu'il ne lui en voulait pas. mais le fait était là, elle s'en voulait de lui avoir demandé de jouer le faux copain. Ca avait dpu être affreux pour lui d'accepter... Tout d'un coup, elle comprit mieux pourquoi il avait autant hésité quand elle le lui avait demandé. Soudain, Owen amena la main de Camille à sa joue. Une fois de plus elle le laissa faire, parce que cette proximité de la gênait pas, au contraire. Ecoute Camille, je sais ce qu'il est pour toi, je te connais assez pour déceler dans tes mots les preuves de ton amour. Mais son amour est mauvais pour toi, il ne fera que te faire du mal, comme il t'en a toujours fait. Je ne veux plus voir cette tristesse dans ton regard lorsque tu penses à lui. Immédiatement, ses pensées le contredirent. Il était évident qu'Owen ne voyait que la surface de leur relation à elle et Dem. Et la manière dont il lui avait parlé dans la soirée n'était pas le meilleur exemple de la conduite qu'il avait avec elle. Peut-être qu'elle se fourvoyait, qu'elle se mentait à elle même. mais tous les moments de complicité avec Dem c'étaient bien passés, eux. Avant qu'ils n'aient leur fameuse dispute et qu'elle apprenne pour Roxanna... Je sais aussi que tu as peur pour notre amitié mais tu sais que je prendrai soin de toi et que si tu me donnais une chance, je ne serai qu'à toi. Jusqu'à ce que tu n'ais plus envie de moi. Camille se sentait mal, très mal. Owen était un mec en or, elle en était convaincue, et ce qu'il était en train de lui dire la touchait au plus profond d'elle-même. Personne ne lui avait jamais dit des choses aussi fortes... Owen.. dit-elle avec tendresse. Tu sais pour Dem... il n'est pas aussi mauvais que tu le crois. Il est très gentil avec moi. C'est juste qu'il ne sait pas, et puis on s'est disputé l'autre fois à cause de... de ce qu'il s'est passé. Merde, elle espérait ne pas en avoir trop dit. Elle ne pouvait clairement pas lui dire qu'elle avait couché avec son demi-frère... Je t'aime beaucoup Owen, je suis sûre que tu ferai un petit ami parfait mais... je ne t'aime pas comme toi. Je ne peux pas faire ça, ce ne serait que te faire du mal !  

"Je t'aime beaucoup Owen, je suis sûre que tu ferai un petit ami parfait mais... je ne t'aime pas comme toi. Je ne peux pas faire ça, ce ne serait que te faire du mal !". Lorsque j'entendis cette phrase,  tous mes espoirs et mes projets avec elle s'écrasèrent au sol. Elle ne m'aimait pas comme moi je l'aimais, et même si j'aurais pu l'aimer bien longtemps si elle m'avait laissé faire, aimer dans un seul sens ne conduisait jamais loin. Ma main s'éloigna de sa joue, la proximité étant comme devenue dérangeante : elle ne m'appartenait pas, je n'avais pas à la toucher ainsi. Le souvenir de ma mère avec un autre homme me revint en tête et l'espace d'un instant je me surpris à comparer les deux situations ; elles avaient toutes les deux voulu un autre homme. Toutes les femmes étaient elles comme ça ? Ma mère m'aurait surement donné une gifle si elle avait entendue mes pensées mais je n'étais même plus sûr que ces dernières étaient les miennes. L'alcool me tournait bien trop la tête et voilà que je comparais deux histoires complètement différentes ! Puis après quelques minutes de silence et de réfléxion, je pensai à un bout de phrase qu'elle avait dit en toute hâte. " Depuis ce qui s'est passé ". Mais qu'est ce qui avait bien pu se passer pour qu'ils se disputent à ce point ? Mais le regard de Camille en disait long, je la connaissais par coeur. " Oh merde... c'est pas vrai, lâchais je à demi mot me tenant la tête. T'a cocuhé avec ce connard ? ". Moi qui était d'ordinaire si calme allait et venait d'un bout à l'autre de la pièce. " Il me faut de l'air. Je dois sortir." Et je me précipitai vers la sortie, ignorant la tempête que j'allais me prendre en pleine face, car celle qui s'apprêtait à sortir de moi était bien plus grande.

Au fur et à mesure qu'elle prononçait ces mots, elle sentait Owen s'éloigner d'elle. Comprenant que ses sentiments n'étaient pas partagés, Owen retira sa main de son visage et s'écarta d'elle. Voyant toute la peine qu'elle devait lui causer, Camille se tut en se pinçant les lèvres. Mon dieu ce qu'elle pouvait se sentir mal. Jamais elle n'avait souhaité le blesser, et elle ne voulait pas gâcher leur bonne entente non plus... mais accepter de se mettre en couple avec lui quand il l'aimait et pas elle, non, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas faire. Owen semblait perdu dans ses pensées quand soudain, il sembla assimiler ce qu'elle avait souhaité lui cacher jusque là. Camille fuit son regard, mais c'était trop tard. Il avait compris. Oh merde... c'est pas vrai. T'a couché avec ce connard ? dit-il à demi-mots en se prenant la tête. Camille sursauta en entendant l'insulte mais ne s'y attarda guère, bien trop anxieuse quant à la réaction d'Owen. Comme enragé, il commença à parcourir la pièce d'un bout à l'autre sans raison. Owen.. commença Camille d'une voix timide, assez impressionnée de le voir ainsi. Elle était habituée aux coups de colère de Demyan, mais voir Owen d'ordinaire si doux et calme réagir ainsi, c'était un sacré choc. Il me faut de l'air. Je dois sortir dit-il soudain en prenant la direction de la sortie. Quoi ?! Non attends.. commença-t'elle catastrophée. Mais trop tard, il était déjà sortit et s'était carrément engouffré par la porte menant à l'extérieur, alors qu'on leur avait interdit de le faire à cause de la tempête. Paniquée, Camille sortit à son tour et fut immédiatement frappée par un coup de vent violent. Owen reviens c'est dangereux !! cria-t'elle pour qu'il puisse l'entendre par-dessus le sifflement du vent. Soudain, une rafale encore plus importante lui fit perdre l'équilibre, la fracassant face contre terre.

J'étais de nature calme et le fait de me voir ainsi avait du vraiment la choquer mais la révélation qu'elle venait de me faire était tout simplement insupportable. Comment avait elle pu coucher avec le mec qui la faisait le plus souffrir ces derniers mois ? Je savais Camille intelligente mais sur ce coup là je ne parvenais pas à comprendre son comportement. Avec Demyan elle paraissait se plier à lui et ne plus avoir de personnalité. De plus, il y avait bien d'autres garçons à ses pieds qui d'ailleurs auraient mieux pris soin d'elle que son beau frère. En passant la porte du gymnase, le vent s'engouffra dans mes oreilles donnant lieu à un sifflement perçant. Les cris de Camille me poursuivaient et pour une fois je n'avais pas l'envie de venir la consoler. Soudain, ma meilleure amie poussa un dernier cri et tomba se cognant la tête au sol. Je me retournai vers elle et la vit gisant à terre. " Camille" criais-je décontenancé. Je la pris dans mes bras et rentrait à nouveau dans le gymnase. La déposant sur un lit de l'infirmerie je compris qu'elle allait très mal. La plaie qui couvrait son front avait l'air grave et je ne savais pas quoi faire. Je lui passai de l'eau sur le visage. " Réveille toi "

Pouvait-on être si maladroite ? Pourtant Camille ne l'était d'ordinaire, mais là avec le vent sa robe longue et ses talons, les éléments avaient joués contre elle. Elle s'était donc étalée au sol, tombant la tête la première ce qui la fit perdre connaissance. La voyant au sol, Owen accourut et la porta jusqu'à l'intérieur du gymnase, direction l'infirmerie. Après l'avoir allongée sur un lit, il lui passa un peu d'eau sur le visage. Avec un froncement de sourcil, Camille reprit ses esprit avec une violente douleur au niveau du front. Ouh.. dit-elle avec peine en portant sa main sur son visage par automatisme. La douleur se fit encore plus forte et elle la retira vivement, ses doigts à présent rouges vifs. Je crois que je me suis fait mal dit-elle avec un petit sourire devant la mine catastrophée de son ami. Une infirmière arriva alors immédiatement avec des compresse et toutes sortes de trucs et commença à nettoyer sa plaie, lui faisant la morale sur le fait qu'il ne fallait pas sortir à cause de la tempête. Après un rapide examen, elle lui dit que ce n'était pas bien grave, mais il fallait tout de même mettre un pansement cutané pour resserrer la plaie. Elel en profita également pour regarder la main d'Owen, et une fois leurs bobos soignés, elle donna à Camille quelques médicament et l'intima de se mettre au calme. De toute évidence, la fête était finie. Ils sortirent donc de l'infirmerie et se dirigèrent vers l'endroit aménagé pour le couchage. Je suis désolée Owen.. dit-elle en marchant, autant pour s'être cassée la figure que pour l'échange qu'ils avaient eu dans les toilettes. Je ne voulais pas te mettre en colère.

Le choc avait été brutal, je l'avais remarqué au bruit qu'avait fait sa tête lorsqu'elle avait percuté le sol. Bien sûr que la culpabilité me rongeait, elle n'était pas tombée toute seule ! Mais à mon grand soulagement l'infirmière qui s'occupa d'elle me répondit qu'il n"y avait rien de grave et que ma meilleure amie s'en sortirait sans trop de mal. Ma culpabilité avait provoqué des larmes mais je m'empressai de les effacer, je n'avais pas le droit de pleurer. Demyan lui avait fait du mal et j'avais l'impression d'être le même genre de personne en la laissant derrière moi. " Je suis désolée Owen " me dit elle avec ce regard à la fois innocent et emprunt de tristesse. " C'est moi qui suis désolée, je ne pensais pas que tu aurais eu la bêtise de me suivre. Je suis encore tout chamboulée par ce que tu viens de me dire. Comment t'a pu t'abaisser à ça ? J'arrive pas à te comprendre sur ce point là et tu sais qu'en général j'essaye d'être ouvert pour toi. ". Car oui, tout cela me dépassait complètement ! Comment avait elle pu coucher avec un homme qui l'aimait un jour et la rabaissait quelques temps après ?