Personne n'est parfait, tout le monde fais des erreurs...

Une gamine à problèmes ?? J'aurais bien voulu lui dire que ce n'était pas le cas, mais je ne savais pas comment m'y prendre. Elle n'était pas une gamine puisqu'elle était à l'université et si elle avait des problèmes se n'était pas de sa faute, mais de celle de ses agresseurs. Intérieurement je souriais, je crois que j'aurais mal prit le fait qu'elle ai quelqu'un dans sa vie. J'ai soudain sentis sa main dans la mienne et j'ai sentis un frisson parcourir mon dos. J'ai entrelacé mes doigts aux siens et j'ai commencé à caresser sa peau. Elle était tellement douce. Mon regard c'est perdu au fond du siens et c'était comme si le monde autour avait été aspiré dans le néant : je n'entendais plus les bruits, je ne distinguais plus rien à part ses yeux. Sans m'en rendre compte j'ai rapproché mon visage du siens. J'avais envie de l'embrasser, juste une fois, juste pour savoir quel goût avait sa bouche. L'odeur de son parfum parvenait jusqu'à mon nez, m'attirant d'avantage vers ses lèvres. J'ai finalement franchis la distance qui séparait nos deux bouches posant mes lèvres sur les siennes. Et soudain, à peine quelques secondes après avoir commencé à l'embrassé je me suis rendu compte de ce que je faisais. J'ai ouvert les yeux et j'ai reculé, rougissant comme un gamin. "Je...je...pardonne moi. Je...je sais pas ce qu'il m'a prit. Je...je te demande pardon...j'aurais pas dû faire ça, excuse moi..." Je me suis mordu la lèvre avant de baisser la tête d'un air coupable. J'avais réussis à gagner un minimum de confiance de sa part et là avec mon geste j'avais tout gâché. Elle allait me planter là et ne plus jamais me revoir. Mais quel con ! Je ne voulais pas ça, j'aimais sa compagnie et je ne voulais surtout pas avoir laissé filé une chance de me rapprocher d'elle, elle était beaucoup trop spécial pour que je l'a laisse partir.

Dès qu'il a commencé à entrelacer ses doigts aux miens, je me suis totalement plongée dans son regard. Je le sentais s'approcher, plus rien ne comptait, plus aucun bruit n'arrivait jusqu'à mes oreilles, tout était flou, sauf lui. Il me fascinait totalement, j'oubliais mon angoisse naissante. Cette angoisse grandissait, mais je devais l'occulter, la faire taire. Cette angoisse c'était l'éventuelle possibilité d'un baiser. La distance qui séparait nos lèvres devenait de plus en plus faible, mon coeur commençait à battre de plus en plus fort. Ma main se resserra sur la sienne. Mon souffle se coupa. Mes yeux se fermèrent. Ses lèvres sur les miennes. Mon coeur s'arrêta. Je ne savais pas ce qu'il se passait, c'était pour moi la première fois, je ne comprenais plus rien, cela c'était fait si vite que logiquement la peur aurait dû m'envahir, mais ce n'était pas du tout ce qu'il se passait. Il s'est alors reculé, le visage rougit. J'ai lâché cette main que j'avais tenu si fort entre mes doigts, fait moi aussi un pas en arrière. Les yeux tout écarquillés, la tête baissé, je ne savais plus rien .. je ne comprenais plus rien. C'était bien ? C'était mal ? Il s'en voulait ? Toutes ces questions tournaient très vite dans mon esprit. Je n'arrivais même pas à dire si j'avais apprécier .. Foutaises .. Je savais que j'avais apprécier, mais je ne pouvais l'accepter, il s'était passé quelque chose de si fort, et pourtant j'avais si honte, si peur. « Je .. je .. pardonne moi. Je .. je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Je .. je te demande pardon .. j'aurais pas dû faire ça, excuse moi.. » J'étais pétrifiée, j'avais lâché mon carnet lorsqu'il avait commencé à m'embrasser, je ne pouvais le reprendre, je ne voulais pas bouger. J'ai regardé mon seul moyen de communication être par terre, j'ai serré mes bras contre moi-même. J'ai sentie une larme couler le long de ma joue, étonnamment j'ai souri. Le sourire timide ainsi aux lèvres, j'ai relevé alors la tête doucement, peut-être n'avait-il plus envie de me voir. Pourtant les quelques pas que je faisais m'avançait vers lui. Comme pour réclamer qu'il me prenne dans ses bras, pour me réconforter, pour me rassurer, me dire de ne pas avoir peur. Je ne contrôlais plus rien .. Jamais je n'aurais pu imaginer que quelque chose comme ça se produise.

J'avais pensé à plusieurs éventualités quand j'avais reculé après l'avoir embrassé. Elle pouvait s'enfuir, me fusiller du regard ou même me frapper, mais non, elle s'était mise à pleurer et quand j'avais vu les premières larmes couler le long de ses joues j'en m'en était voulu. Je m'en voulais horriblement de lui faire du mal parce qu'a se moment là pour moi je ne pouvais pas être en train de faire autre chose que de la faire souffrir. Je ne savais plus comment réagir, je ne voulais pas la faire fuir à nouveau. Quand j'ai vu qu'elle faisait un pas dans ma direction je l'ai pris dans mes bras et je l'ai serré fort contre moi. J'ai glissé ma main dans ses cheveux pour l'apaiser et je l'ai bercé doucement pour calmer ses larmes. Je sentais son coeur battre contre mon torse, elle était affolée et je m'en voulais d'avoir cédé à cette pulsion et de lui avoir fait peur. J'ai posé mon front contre le siens et j'ai plongé mon regard dans le siens pour l'a rassurer totalement, pour lui faire comprendre que je ne recommencerais plus une chose pareil. Elle était tellement belle, tellement fragile, on aurait dit une feuille d'automne, vulnérable. J'ai passé ma main sur ses joues doucement pour sécher ses larmes en chuchotant avec un petit sourire : "Je te demande pardon...je...j'ai pas pu résister. Tu es tellement belle. Je voulais connaître au moins une fois le goût qu'avait tes lèvres. Je ne le referais plus sans ton accord." Je me suis tue et j'ai rougis, baissant légèrement les yeux. C'était la première fois que je voulais rester avec une fille sans coucher avec elle. Je voulais juste qu'elle soit dans mes bras, je voulais sentir son parfum, je voulais plonger son regard au fond de ses yeux, je voulais juste sa présence. C'était étrange comme sensation et pourtant tellement agréable, je ne voulais pas qu'elle cesse, au contraire je voulais qu'elle continue...

Il m'avait pris dans ses bras, c'est ce que j'attendais au fond. Alors qu'il me tenait fort contre lui et qu'il passait sa main dans mes cheveux, je passai mes bras autour de sa taille. Mon rythme cardiaque commençait à reprendre une cadence plus respectable. C'était lui qui avait causé en moi cet affolement et pourtant c'était aussi lui qui le calmait instantanément, en me prenant dans ses bras. Fixant mon regard dans le sien, il essuyait mes dernières larmes avec bienveillance. « Je te demande pardon .. je .. j'ai pas pu résister. Tu es tellement belle. Je voulais connaître au moins une fois le goût qu'avaient tes lèvres. Je ne le referais plus sans ton accord. » me chuchotait-il. En entendant qu'il me trouvait belle, je ne pus m'empêcher de rougir, et ce n'était pas légèrement, mes joues devaient très certainement avoir pris une couleur rouge écarlate. Pour être franche à ce moment précis j'étais plutôt perdue. Je ne comprenais pas grand chose de ce qui se passait, mais ce que je savais c'était que je n'avais aucune envie de tout ceci s'arrête, je pourrais rester des heures ici, juste en le regardant, en me sentant à l'abris de tout dans ses bras. J'aurais aimé lui dire tout ça, mais je ne pouvais pas, j'ai alors cherché des yeux mon carnet sur le sol, il était juste à coté de mes pieds. Mais je n'avais pas spécialement envie d'arrêter de l'enlacer. N'était-ce pas paradoxale ? Une fille qui ne supporte aucun contact physique, et qui soudainement se sent plutôt bien dans les bras d'un garçon .. Comme si c'était le seul à pouvoir faire ça .. Il y a avait quelque chose d'impalpable entre nous, une certaine alchimie, une sensation tellement plaisante. Je me suis finalement décidé à me défaire de son étreinte pour ramasser mon petit carnet. « Je suis totalement perdue .. Je ne sais pas du tout ce que je devrais faire, ce que je sais c'est que j'apprécie vraiment ta présence, je me sens à l'aise avec toi, à l'abris de tout. » Je ne savais pas si je devais lui "dire" ça, c'était nouveau.

Elle était tellement belle quand elle rougissait. Encore, plus que lorsqu'elle était au naturel je veux dire. Je ne voulais pas qu'elle bouge de mes bras et apparemment, elle n'en avait pas envie elle non plus. Pourtant au bout d'un moment elle c'est éloigné et elle a ramassé son carnet pour écrire quelque chose. Au début elle ne semblait pas vouloir me le faire lire, elle paraissait hésitante. Finalement je me suis glissé derrière elle pour lire ce qu'elle avait marqué sur la feuille. J'ai posé ma tête sur son épaule au fur et à mesure que je lisais sa phrase. Je ne savais pas quoi lui dire. Moi aussi j'étais perdu, jamais je n'avais eu autant envie d'être avec une fille sans coucher avec elle. C'était pas quelque chose qui m'arrivait souvent. Finalement, je l'ai serré dans mes bras, collant son dos contre mon torse. J'avais encore envie de l'embrasser mais je me suis retenu, je ne voulais pas la faire fuir, pas maintenant. "Moi aussi je suis totalement perdu... Mais je sais que je t'apprécie beaucoup également et que je me sens bien avec toi aussi." J'ai fait une pause avant de me mordre la lèvre en rougissant, c'était la première fois que je disais ça à une fille. "Est-ce que...est-ce que tu accepterais de me revoir ?? Qu'on puisse passer du temps ensemble et qu'on apprenne à se connaître...On pourrait devenir amis comme ça..." Je sais, j'avais l'air d'un crétin à lui demander ça, surtout que j'avais envie d'être plus que son ami, parce que des amis ne s'embrassent pas et ne se font pas des calins comme ça, hors moi j'avais encore envie de la serrer dans mes bras et d'embrasser ses lèvres. Mais je savais qu'elle n'était pas prête pour ça et je préfère rester près d'elle en temps qu'ami, plutôt que de ne plus la revoir.

Il était venu se placer derrière moi, m'enlaçant à nouveau, posant sa tête sur mon épaule. Je l'écoutais me dire que lui aussi partageais ce sentiment d'être perdu, qu'il appréciais ma compagnie. Je ne dérougissait pas. Si j'avais hésité à lui faire part de ce que je ressentais à ce moment précis c'était car je ne croyais pas une seconde qu'il puisse le partager. Je posai alors une de mes mains sur les siennes, tournant la tête pour le regarder. « Est-ce que .. est-ce que tu accepterais de me revoir ?? Qu'on puisse passer du temps ensemble et qu'on apprenne à se connaître .. On pourrait devenir amis comme ça .. » Je ne pouvais pas paraître déçue de ce qu'il me proposait, pourtant je n'arrivais pas à cacher cette moue qui s'affichait sur mon visage. Qu'est ce que j'espérais ?! Je ne connaissais quasiment rien sur ce gars là, je l'avais déjà laissé m'embrasser une fois, je le laissais me prendre dans ses bras. Tout ça ne me ressemblait pas, de quoi pouvais-je bien être déçue .. C'était comme s'il y avait deux forces totalement contraires qui s'opposaient en moi. Mais la raison l'emportait encore et toujours. Je lui ai alors souri en réponse à ce qu'il me proposait, et ai déposé un baiser sur sa joue. Quelque chose me dérangeait encore, il était clair que je n'étais pas prête à l'embrasser à nouveau, mais le laisser me prendre dans ses bras, le fixer droit dans les yeux, main dans la main, ce n'étais pas le genre de chose que je faisais avec un ami. Et pourtant c'était le genre de chose que je voulais faire avec lui. « Bien sur que j'accepterais de te revoir, j'ai envie d'en savoir plus sur toi .. » J'ai alors marqué un temps avant de poursuivre en me mordant la lèvre inférieur. « A la seule condition que je puisse quand même faire ça. » Je savais que, comme il avait sa tête sur mon épaule, il lisait chacun de mes mots juste après qu'ils aient été écrit. Je me suis alors retournée, l'enlaçant à mon tour. Sentant mon corps collé au sien, je plaçai alors mon visage contre lui .

Elle se colla contre moi, me serrant dans ses bras et cachant son visage contre mon cou. Je passais alors mes mains autour de sa taille l'attirant contre moi. Doryan tu faisais un truc dangereux là, si tu continuais comme ça elle allait te rendre accro et tu ne pourrais plus te passer d'elle. Cependant j'ai continué à la serrer dans mes bras trop heureux qu'elle accepte de me revoir même si je l'avais embrassé. "Bien sûr que tu pourra continuer à faire ça...autant de fois que tu en aura envie." Je souris doucement, je sentais son souffle dans mon cou et je me sentais bien. Nous sommes restés un moment comme ça, sans bouger et sans rien dire. Juste dans les bras l'un de l'autre. Au bout d'un moment j'ai repris sa main et nous avons continués à marcher. Je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder. Elle était tellement jolie. Je n'étais pas le seul à la regarder d'ailleurs, beaucoup de mecs que l'on croisait la mâtait certains étaient même en couples. Inconsciemment j'ai resserré ma main sur la sienne. Je ne sais pas si c'était par jalousie ou par protection, mais je n'aimais pas tous ces yeux posés sur elle. "Tu veux qu'on aille dans un endroit plus tranquille ?? Il y a trop de monde je trouve ici...et j'aime pas trop la foule." Ce n'était qu'un demi mensonge, car il est vrai que je n'aimais pas la foule, même si se n'était pas la raison principale qui me poussais à m'en aller d'ici. Je crois que je voulais être seul avec elle pour pouvoir mieux profiter de se moment étrange mais tellement bien.

J'avais moi-même choisi notre lieu de rencontre, lorsqu'il avait demandé à ce que l'on se revoit. C'était alors totalement délibérément que j'avais opté pour le lieu public que je connaissais le mieux, j'avais voulu qu'il y ait du monde autour, on ne savait jamais. Pourtant maintenant ça me gênait plutôt, J'étais anxieuse de savoir que les regards de certaines personnes pouvaient se porter sur nous. Je n'aimais pas du tout me faire remarquer ou quoi que ce soit, plus j'étais discrète, transparente, limite invisible, mieux ça m'allait. Alors que je sentais la main de Doryan se resserrer sur la mienne, je jetai un coup d'oeil aux alentours. Il y avait du monde un peu partout, beaucoup d'entre eux semblaient occupés, mais je pouvais tout de même sentir des regards appuyés sur nous. « Tu veux qu'on aille dans un endroit plus tranquille ?? Il y a trop de monde je trouve ici .. et j'aime pas trop la foule. » J'ai acquiescé de la tête en guise de réponse. Je savais qu'au détour du prochain arbre, il y avait un petit coin ombragé, assez proche de l'eau, à l'abri des gens et de leurs regards insistants. Je désigna d'un geste de la main l'endroit auquel je pensais. On pouvait rester dans le coin, dans un endroit beaucoup moins exposé que là où nous étions, ou bien on pouvait totalement s'en aller d'ici. « Tu veux rester dans le coin ou bien aller ailleurs ? » lui écrivais-je. S'il décidait d'aller ailleurs, ce serait à lui de choisir, je n'avais vraiment aucune idée d'où on pourrait aller, mais peu importe où il voulait aller .. Je n'avais qu'une envie, c'était d'en savoir plus sur lui. Je voulais le connaitre vraiment, et pas uniquement par tous les ragots qui courent dans Harvard. Quand certains de mes camarades de la Dunster House ont su que je sortais le voir aujourd'hui, j'avais eu le droit à un briefing sur les dangers que peuvent représenter les Mather pour une fille aussi naïve que moi, j'avais eu droit aux commérages en tout genre à propos de Doryan lui même et de ces multiples conquêtes. Il y avait certainement du vrai dans tout ce que j'ai entendu, mais je ne voulais pas y penser, je voulais le connaitre vraiment.

Elle nous entraîna dans un endroit plus isolé où personne ne passait. Il y avait un banc sous un vieux chêne tellement grand que les branches tombaient presque jusqu'au niveau du sol isolant ainsi le banc à la vu des autres. J'ai hoché négativement la tête face à la remarque de la rousse, ici c'était parfait pas besoin d'aller ailleurs. Je me suis assis attrapant sa main pour qu'elle s’assoie également. Il y a eu un silence pendant quelques minutes, il faut dire que je savais pas vraiment de quoi parler. Finalement j'ai sortie mon paquet de cigarette avant d'en allumer une et de tirer dessus. Finalement je soupirais avant de chuchoter : "Pourquoi t'as accepté de venir ?? Je veux dire...t'as surement du entendre plein de trucs à mon sujet. Je suis sûr que tes copines t'on fait un charmant tableau de moi. Du genre que je suis un salop avec les filles, que je drague toute les étudiantes, que je me fou bien de leurs gueule en leur faisant croire des trucs, que j'ai brisé pleins de coeurs..." Je me suis stopper parce que pendant cinq minutes l'idée que personne ne lui avait parlé de moi m'avait effleuré l'esprit et que si c'était le cas je venais littéralement de bousiller toutes mes chances de me rapprocher vraiment d'elle. J'ai tiré de nouveau sur ma clope avant de recracher la fumée en soupirant. "Je...ce qu'on t'as dis sur moi...c'est vrai. Je suis un vrai salop avec les filles. Parce que ce que je veux vivre avec une fille...je veux que se soit comme dans les films tu vois. Seulement, aucune fille n'a été comme ça avec moi jusqu'à maintenant. Alors comme je veux pas souffrir le premier, je les fait souffrir d'abord." Je crois que c'est la première fois de ma vie que j'étais aussi sincère avec une fille. Je sais même pas pourquoi je lui racontais tout ça, qu'est-ce qu'elle pouvait en avoir à faire de ma vie sexuelle ?? Ouais, je dis ça parce que mettre vie sentimentale ça collerait pas vraiment. J'ai serré sa main dans la mienne pour ne pas qu'elle parte, sans toute fois relever les yeux car j'avais trop peur de ce que je pouvais lire dedans : du dégoût...

Nous nous dirigeâmes alors dans le coin isolé que j'avais proposé et nous nous assîmes là bas. Alors qu'il allumait sa cigarette, j'en attrapai une dans son paquet et l'allumai. Je l'écoutais sagement, encaissant chacune de ses paroles coup après coup. Bien sur que j'avais entendu parler de lui, dans les termes exacts qu'il utilisait même. Mais ça n'avait en rien altérer ma décision de le revoir, à l'origine je ne devais pas rester longtemps. Je devais juste écouter ce qu'il avait à me dire, l'excuser pour son comportement lors de notre première rencontre et tourner les talons. On m'avait aussi dit qu'il démentirait très certainement la réputation qu'il avait, histoire de m'appâter plus facilement. Ainsi ne sachant plus vraiment à quel saint me vouer, j'attendais qu'il poursuive, tirant sur ma cigarette. Bien sur en grande naïve que j'étais, j'aurais aimé entendre que sa réputation n'était qu'un tissu de mensonges, mais sincèrement .. tout le monde savait que c'était vrai. Enfin, il faut être franc, même si tout n'était pas vrai, il n'y a pas de fumée sans feu. Et puis, bon, un Mather reste un Mather. « Ce qu'on t'as dis sur moi .. c'est vrai. » Au moins il était franc. Mais dans ce cas, je me demandais ce que je faisais ici, pourquoi je m'étais laissé faire, pourquoi je lui tenais encore la main. Et pourtant je ne bougeais pas, immobile, j'écoutais la suite. « Je suis un vrai salaud avec les filles tu vois. Parce que ce que je veux vivre avec une fille .. je veux que ce soit comme dans les films tu vois. Seulement, aucune fille n'a été comme ça avec moi jusqu'à maintenant. Alors comme je veux pas souffrir le premier, je les fait souffrir d'abord. » Ça tenait debout, au fond il y avait une certaine logique dans ce qu'il disait. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait, qu'est ce que je devais faire ? Pourquoi il me disait tout ça ? Je ne savais même pas que penser de ce qu'il me confiait. Et s'il n'était pas sincère .. Il resserra sa main sur la mienne, mais délicatement je retirai celle ci de son étreinte. Ce n'était pas contre lui, mais j'avais besoin de me concentrer, de rassembler tous les éléments, et sentir sa main dans la mienne ne m'aidait pas. Et si je décidais de le croire, qu'est ce que ça allait me coûter ? Après tout qu'est ce que j'y connaissais en vie sentimentale / sexuelle. « Ça me semble .. logique, enfin ça tient debout. » Je ne savais pas quoi écrire d'autre, je respirais un coup, tirant sur ma cigarette. « Mais tu n'as pas peur de repousser la possible fille qui pourrait t'offrir ce que tu recherches à cause de ce que tu fais avec les autres filles ? Personnellement je ne suis pas du genre à écouter les ragots, je préfère me faire ma propre image des gens, mais ce n'est pas le cas de tout le monde .. » Je déchira alors le bout de papier de mon carnet, le posant en face de lui de sorte qu'il puisse la lire. Je ne pouvais pas voir son regard, c'était perturbant, on en apprends beaucoup sur les émotions de l'autre, rien qu'avec un regard. J'ai alors repris sa main, pour lui montrer que ce que je retenais de son discours c'était juste qu'il voulait vivre quelque chose de particulier avec une fille, comme dans les films. J'occultais volontairement la partie salaud avec les filles. Les ragots et réputations, c'était ce qui m'avait entrainé dans la merde en Suisse, alors je ne me fiais plus jamais à ça. J'essayais souvent de voir uniquement le coté positif des choses. Et ce que je voyais là, c'était que Doryan était un garçon particulièrement intéressant, qu'il était franc .. J'avais définitivement envie d'en savoir plus. Mais pour le moment je voulais qu'il sache que sa réputation ne m'effrayais pas, que même s'il m'avait embrassée, je ne me voyais pas du tout comme un possible coup d'un soir qu'il ferais souffrir, que je voulais découvrir qui il était vraiment, au fond de lui.