Personne n'est parfait, tout le monde fais des erreurs...

Au départ je m'étais dis que Zytha était folle. Quand j'avais essayé de la draguer et que mes mains étaient devenu baladeuses, elle m'avait carrément poussé en hurlant comme une malade. Quand elle était partie, elle pleurait et moi...je ne comprenais rien. Quelques jours plus tard en croisant la présidente des Dunster sur le campus, j'avais demandé a la jeune femme pourquoi la jeune fille l'avait aussi mal pris. Elle était resté évasive, me disant qu'elle avait eu un problème personnel plus jeune. J'avais décidé de chercher son facebook, pour en apprendre plus sur elle. Je n'avais pas trouvé de compte à son nom...mais à la place je suis tombé sur...cette vidéo. J'avais été tellement...chamboulé en l'a voyant qu'il fallait que je vois Zytha, ne serais que pour lui faire mes excuses. Quand elle était rentré de Cancun, je lui avais donc envoyé un message. A ma grande surprise elle avait accepté de me voir, même si elle avait choisis un endroit hyper fréquenté.

Quand je suis arrivé au point de rendez-vous, elle était déjà là. Elle m'attendais assise sur un banc. Je me suis approché d'elle et me suis assis. Pas trop près, je ne voulais pas qu'elle parte. Pendant un moment il y a eu un silence entre nous, pour une fois que je ne savais pas comment parler à une fille ! Finalement je me suis lancé. "Je te demande pardon pour l'autre soir...je voulais pas te faire de mal, je pensais pas que tu réagirais comme ça et maintenant je sais pourquoi." Elle a relevé le regard vers moi, surprise. Moi de mon côté j'ai continué. "Je...j'ai vu...la vidéo. Je...j'ai trouvé ça horrible, je veux que tu sache que je suis pas comme ça, même si t'en doute...jamais je ne ferais ça à une fille. Personne ne devrais vivre ça Zytha...je suis désolé." Et je l'étais vraiment. J'ai tendis ma main jusqu'à la sienne pour la prendre doucement. Rien de plus juste se geste pour lui dire que maintenant je ne serais plus pareil avec elle et que si elle en avait besoin...je serais là. Elle m'avait touché.

Spoiler:

Je me maudissait encore d'avoir accepté de le revoir .. Notre première "rencontre" avait été plus que chaotique, le garçon avait eu les mains baladeuses, et c'est loin d'être quelque chose que j'apprécie .. Je ne supporte pas que l'on me touche, que l'on me frole, même s'il n'y a aucune arrière pensée derrière ça. Alors je peux vous dire que ma réaction ne s'est pas faite attendre lorsque j'avais sentit ses mains se poser sur mon corps, comme s'il s'octroyait le droit de me tripoter comme ça. Mais j'étais trop naïve et je le savais. C'est pour ça que j'avais accepté de le revoir à mon retour de Cancun. Pour ça et aussi et surtout pour ce qu'il m'avait avoué via texto hier. Il disait devoir me parler à propos de notre première rencontre. Je n'étais pas paranoïaque mais il était probable qu'il est compris ma réaction et qu'il sache ce qu'il s'est passé en Suisse. J'eus une bouffée de chaleur, il ne pouvait pas savoir, personne ne savait ..

Je le voyais arrivé à notre rendez-vous, j'ai détourné le regard, fixant le sol. Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux, je l'ai sentit s'assoir à coté de moi. J'avais mon carnet sur les genoux ansi qu'un crayon dans la main, je n'écrivais rien, mais me tenais prête à communiquer. J'attendais qu'il engage la "conversation". « Je te demande pardon pour l'autre soir...je voulais pas te faire de mal, je pensais pas que tu réagirais comme ça et maintenant je sais pourquoi. » J'ai relévé rapidement la tête, fixant mon regard dans le sien. Il savait ? Non non .. Il croyait savoir, Il ne pouvait pas savoir. J'avais changé de prénom, j'avais entérré Aimée et tout ce qui la concernait. Mon ancienne moi était morte le jour de l'incident. J'avais peur, je sentais mon coeur accéléré. « Je...j'ai vu...la vidéo. Je...j'ai trouvé ça horrible, je veux que tu sache que je suis pas comme ça, même si t'en doute...jamais je ne ferais ça à une fille. Personne ne devrais vivre ça Zytha...je suis désolé. » Non .. Ça ne pouvait pas être possible. J'avais fait tout mon possible pour toujours caché ce qui m'étais arrivé. Tout ça pour rien, maintenant tout Harvard allait pouvoir être au courant, rien ne me disait que je ne pouvais avoir confiance en Doryan .. Le voilà qui me tendait alors sa main, je l'ai sentit me toucher, mais j'étais paralysée par la peur. J'avais le regard vide, j'ai sortie une cigarette et l'ai allumée. J'ai alors écris sur une feuille de mon carnet : « Dis moi que tu ne l'as montrée à personne .. Promets moi que tu es le seul à l'avoir vu, que tout Harvard ne sera pas au courant, que je peux te faire confiance et que tu garderas vraiment ça pour toi .. »C'était un choc énorme, comme si le monde s'écroulait sous mes pieds .. Je devais être devenue toute pâle .. Je tirais frénétiquement sur ma cigarette pour me détendre, en vain. Je ne pouvais le regarder, j'avais tellement honte de ce qu'il m'était arriver, je ne pouvais pas comprendre qu'il puisse me parler après avoir vu ça.

Lorsque je l'ai vu prendre son carnet et écrire, je me suis sentis déçu. Elle m'en voulait à ce point là ?? Au point de ne pas m'adresser la parole ?? J'ai attrapé le papier quand elle me l'a tendu et j'ai lu. Au fur et à mesure que je lisais, je me sentais de plus en plus déçu. J'ai hoché négativement la tête. Elle me pensait vraiment comme ça ?? Elle pensait vraiment que j'étais aussi méchant ?? Si ça se trouve la moitié du campus pensait comme elle. J'ai baissé la tête avant de murmurer : "Tu me vois vraiment capable de te faire ça ?? Je ne suis pas comme ça...jamais personne ne sauras, je te promet et jamais plus quelqu'un ne te refera de mal comme ça je te le promet aussi..." J'avais un peu espéré qu'elle n'entende pas la deuxième partie de ma phrase, mais je crois que si. J'ai attrapé la cigarette qu'elle tenait à la main avant de la porter à la bouche pour tirer dessus. Elle me paraissait soudain plus pâle que tout à l'heure. J'ai posé ma main sur son front pour m'assurer qu'elle allait bien, je tenais pas à ce qu'elle fasse un malaise non plus à cause de moi. Quand je me suis assuré qu'elle allait bien j'ai finalement décidé de lui poser la question qui me brûlais les lèvres. "Zytha...le carnet, c'est parce que tu ne veux pas m'adresser la parole ou bien parce que tu ne parle pas ??" Bon, ok le fait de ne pas entendre sa voix me perturbait fortement. Je sais pas, parler à quelqu'un sans entendre le son de sa voix c'était nouveau et bizarre pour moi. Et puis j'étais du genre très vite perturbé en plus.

Je m'en voulais de le voir si contrarié, il avait l'air de mal prendre le fait que je ne lui parle pas. Il n'étais pas au courant de mon mutisme, et c'était normal, très peu de gens sont au courant. « Tu me vois vraiment capable de te faire ça ?? Je ne suis pas comme ça ... jamais personne ne sauras, je te promet et jamais plus quelqu'un ne te refera de mal comme ça je te le promet aussi … » Je me sentais encore plus mal d'avoir cru qu'il pouvait être capable de faire ce genre de chose. Quand je le regardais, au fond, je voyais bien que ce n'était pas son genre, mais le fait de savoir qu'il était au courant pour mon année en Suisse me faisait perdre toute logique. Sa dernière me résonnait encore et encore dans mon esprit : « Et jamais plus quelqu'un ne te refera de mal comme ça je te le promet … » Tout en récupérant ma cigarette et tirant dessus, je me suis enfin mise, pour la première fois depuis qu'il était arrivé, à le regarder. Mes yeux fixés droit sur lui, ce qu'il venait de dire m'avais touché. Personne ne m'avait encore promis une telle chose, on pouvait alors aisément apercevoir de l'affection et de la tendresse dans mon regard. Il posa doucement sa main sur mon front, certainement pour s'assurer que j'allais bien, mais il n'avait pas de souci à se faire, j'étais juste choquée, ça passait doucement. Peu à peu je reprenais des couleurs. Soudain il vint à me demander ce à quoi je me préparais : « Zytha ... Le carnet, c'est parce que tu ne veux pas m'adresser la parole ou bien parce que tu ne parle pas ?? » On fini toujours par me le demander, et à chaque je me sens gênée. Je n'aime pas mettre les gens mal à l'aise, alors de savoir qu'ils peuvent penser qu'ils sont la cause de mon mutisme me peine. J'ai alors souris à Doryan, puis me suis mise à écrire. « Non, ça n'a rien à voir avec toi ! C'est .. » Je rayais alors le dernier mot, ne sachant pas vraiment comment poursuivre. « Depuis mon agression en Suisse je ne parle plus. » continuais-je à écrire. Je ne pleurais pas encore mais sentant l'émotion venir je passai machinalement mes mains sous mes yeux. « Cela doit bien faire bientôt un an, je ne peux plus parler, c'est au dessus de mes forces .. Même mon ancien psy' n'a rien pu y faire. » Malgré notre relation privilégiée, poursuivais-je dans mes pensées. J'aurais aimé adresser quelques mots à Doryan mais rien ne pouvais sortir. Je plongeai alors mon regard dans le sien.

Je voyais qu'elle reprenait des couleurs et cela me rassura un peu. Puis elle reprit le carnet et continua d'écrire, je me penchais légèrement pour voir ce qu'elle écrivait. Intérieurement, je me sentis comme soulagé de savoir que je n'étais pas fautif de son mutisme et je me sentais un peu triste, elle devait surement avoir une belle voix et à cause de ça elle ne pouvait plus parler. "Moi aussi le psy n'a jamais pu m'aider..." C'était sortis tout seul et je me mordis la lèvre après avoir prononcé cette phrase. Mon psy avait essayé de faire cesser mes crises d'angoisse dès que je voyais du sang, que j'étais dans une foule, dans un hôpital ou quand il y avait des bruits fort genre feux d'artifice. Bah...aujourd'hui encore je n'y supportais pas. Je prenais de violentes crises où je devenais dangereux pour moi même et pour les autres. Je ne voulais pas trop penser à ça, alors je me suis levé et j'ai tendu ma main à la rouquine. "Une ballade ça te dis ?? Je t'oblige pas, c'est comme tu veux." Je lui fis un petit sourire. J'avais envie de la connaître, elle n'était pas comme les autres et m'intriguait un peu je dois l'avouer. Habituellement, je n'aurais pas perdu mon temps. Je ne me serais même pas excusé de mon comportement, mais là elle me fascinait en quelques sorte. Ouais, je sais, moi fasciné par une fille, il y avait un problème. Bah...j'en sais rien. J'avais l'impression qu'on était proche, alors qu'on ne se connaissait pas, enfin presque pas. "Sa ne te manque pas de pas parler ??" Question stupide. Je sais. C'était sorti tout seul. J'avais l'impression que je contrôlais pas ce que je disais avec elle. Bizarre. Etrange. Flippant !

Je sentais qu'il y avait irrémédiablement quelque chose qui nous liait. J'avais l'impression d'être très proche de lui, sans pour autant le connaitre. Lui en connaissait plus sur moi que n'importe qui, en tant normal cela m'aurait plus effrayé qu'autre chose, mais là c'était différent, le fait qu'il en sache sur moi me laissait me sentir en sécurité. Je n'avais pas peur, j'avais envie de lui accordé ma confiance. Je savais que je l'accordais bien souvent trop vite, et que parfois je le regrettais, j'étais naïve, mais là .. C'était différent, il y avait quelque chose d'indéniable. « Moi aussi le psy n'a jamais pu m'aider … » Je n'avais pas réagit sur le moment, peut-être avions nous réellement pas mal de chose en commun. Il me proposa alors de faire une balade, me tendant la main pour me lever. Je n'avais pas envie d'hésiter, mais mon corps n'était pas de cet avis. Ma main s'approchait lentement de la sienne, craintive, tremblante. Je fini par me lever et remettre ma main contre moi. Ce n'est pas encore cette fois ce que je prendrais la main de quelqu'un. C'est avec un regard troublé et un sourire que je lui fit comprendre que j'étais partante pour la balade. Soudainement, il me demanda « Ça ne te manque pas de ne pas parler ? » J'ai alors ris silencieusement. Cela n'avait pas grand chose de drôle, mais le comble était que j'avais pratiquement oublié le son de ma voix, j'avais oublié combien il pouvait être bon de crier, de rire .. Alors je n'avais sincèrement aucune idée, il est vrai qu'il y a de fortes contraintes à mon mutisme. Il n'est pas toujours simple d'exprimer ce que l'on ressent sans parler, mais j'ai l'impression de m'être habituée à ce mode de vie .. J'ai alors commencé à écrire, « Parfois j'y pense, et ça m'attriste. Mais ça fait partie de moi maintenant, et je ne peux pas le nier, je dois l'accepter, et en faisant ceci je ne peux ressentir ce manque. Je me dit que mon mode d'expression me va, et que peut-être un jour je reparlerais, mais je ne crois pas vraiment que cela me manque. » J'ai hâte, il est certain que j'ai hâte. Mais, il est beaucoup plus facile de se cacher derrière quelques mots griffonnés que derrière quelques murmures. J'avais envie de lui partager combien il me faisait me sentir différente, à l'abri de tout, pourtant je n'avais aucune idée de ce que j'étais en train de faire. Me balader dans un parc avec un garçon que je ne connaissais pas n'étais pas mon genre. Je pris une grande respiration, et approcha ma main de la sienne, dans le but de la prendre. Mais regardant autour tout le monde qu'il y avait dans ce parc je ne pus m'y résoudre ; ma main frôla lentement la sienne et revint se coller frénétiquement dans la poche de mon sweat.

Je fus déçu qu'elle ne prenne pas ma main, mais je respectais cependant son choix. Après tout elle ne me connaissait pas et j'étais un garçon. Après ce qu'elle avait vécu c'était logique qu'elle se montre méfiante. Je devais m'estimer chanceux de pouvoir me balader avec elle, c'était déjà un bon début. Nous avons donc commencé à marcher et je fus impressionné de voir qu'elle arrivait à écrire tout en marchant. Décidément, cette fille était pleine de ressources. Je pris ensuite le carnet, avant de hocher la tête. J'aurais bien voulu savoir à quoi ressemblait sa voix. Je suis sûr qu'elle était magnifique, aussi magnifique qu'elle.

Nous étions toujours en train de marcher quand je l'a vis approcher sa main de la mienne. Je serais pas comment vous décrire ça, mais ça m'a fais quelque chose. Quoi j'en sais rien, mais j'ai sentis qu'il y avait quelque chose. J'étais un peu triste qu'elle ne fasse que l'effleurer, mais je ne lui montrait pas. Je me contentais de lui sourire timidement. Je ne savais pas trop quoi lui dire, j'avais pas l'habitude de parler avec une fille. Ouais, c'est le comble pour un mec qui a eu 37 conquêtes. Mais je couchais avec, je leurs parlaient pas. Hors là je voulais lui parler, apprendre à la connaître et vraiment me rapprocher d'elle. Pas comme avec les autres.

Alors que nous débutions tout juste notre balade, un silence s'installait déjà. Je repensais alors à ce qu'il m'avait dit auparavant sur son psy. Je n'havais qu'une envie, c'était d'apprendre à le connaître, mais devais-je commencer par ça. Cela pouvait très facilement être un sujet gênant. Après un long moment d'hésitation je me suis enfin mise à écrire « Tu as dis quelques mots sur un psy tout à l'heure .. alors comme tu en sais plus sur moi que quiconque je me suis dit que .. que l'on pouvais peut-être se mettre à "égalité" .. » Je devais être en train de rougir, c'était lâche d'utiliser comme prétexte ce qu'il savait sur moi pour assouvir mon désir d'en savoir plus. « Pourquoi as-tu du en voir un ? » continuais-je. « Tu ne veux peut être pas en parler ce serait logique .. je comprendrais tout à fait ! »

Je le regarda un instant, puis sortit mon paquet de cigarettes. J'en pris alors une puis l'alluma. Ne devrais-je pas plutôt lui demander autre chose, quelque chose de moins personnel ? Je ne savais pas par où commencer, je n'allais pas lui demander s'il était à Harvard, ça je le savais, je savais aussi que c'était un Mather .. Il n'étais donc pas vraiment nécessaire de savoir à quels cours il était inscrit. Il était bien connu que les étudiants de cette maison n'avais pas le prix d'assiduité aux cours. Inconsciemment j'avais commencé à ré-écrire : « Tu as .. quelqu'un en ce moment ? » Je m'en suis voulu immédiatement, rayant grossièrement ma phrase, dans l'espoir qu'il n'ai rien vu. Mais cet espoir était vraiment très mince …

Je fus surpris quand je lu la phrase qu'elle avait mis sur son carnet. Ce n'est pas que je n'avais pas envie de lui parler, mais je ne savais pas quoi dire. Pourtant elle disait vrai, je savais quelque chose pour elle, alors je devais lui parler à mon tour. Je tournais, nerveusement mes mains dans tous les sens. Après un long moment je me suis finalement lancé. "Ma mère est morte quand j'avais 7 ans en mettant mon petit frère au monde. Il est mort lui aussi. Après ça mon père à pété un câble et a fait sauter des bombes dans les sacs des mes deux grands frères avant de se faire sauter lui même." J'ai marqué une pause avant de baisser la tête et de continuer en essayant de retenir mes larmes. "Je...j'en avais une dans mon sac aussi. Seulement, j'étais au parc avec ma classe quand elle a explosé...c'est pour ça que je suis encore là aujourd'hui et que...que j'ai aussi mal tourné..." J'ai passé ma main sur ma nuque, avant de soupirer légèrement, au lieu d'essayer de me faire bien voir, j'avais l'impression de m'enfoncer d'avantage.

Je me suis tourné de nouveau vers la jeune fille avec un petit sourire pour ne pas qu'elle s'inquiète. J'avais envie de lui prendre la main, mais je ne voulais pas qu'elle le prenne mal alors je me suis retenu. Quand j'ai vu qu'elle ré-écrivait sur son carnet je me suis penché légèrement. Ce qu'elle écrivit me perturba, même si elle barra vite ce qu'elle avait mit. J'ai bafouillé ne sachant pas quoi dire puis finalement, j'ai déclaré très vite : "Je...non...j'ai jamais eu personne dans ma vie, je m'en sens pas capable et je ne me sens pas à la hauteur." Ouais, j'avais peur en fait, je ne savais pas comment m'y prendre. Finalement, j'ai approché ma main de la sienne sans la prendre avant de murmurer un peu mal à l'aise : "Je suppose que toi non plus...tu as personne dans ta vie ??" Bon ok ma question était totalement stupide je l'accorde, mais je n'avais pas pu m'empêcher de la poser...pour être sûr qu'elle n'avait personne. Pourquoi ?? Je ne serais pas le dire.

Il semblait nerveux lorsque je lui ai demandé de me parler de lui. Et lorsqu'il se lança, je ne sus plus quoi dire. J'étais choquée, j'étais loin de m'attendre à ça. C'était tristement égoïste mais à ce moment précis, je me sentais chanceuse. J'avais moi aussi perdue tragiquement ma mère lorsque j'étais gamine, j'avais neuf ans. Et pourtant mon père n'était pas devenu fou, il s'était juste éloigné. Je me demandais alors comme tout cela pouvais tourner si mal. Comment un décès, le chagrin, pouvait conduire à de telles atrocités, j'avais maintenant beaucoup de peine pour lui. Mais il ajouta que c'était cet épisode de sa vie qui l'avais fait aussi mal tourné. Je n'avais pas envie paraître inquiète mais je crois que c'était assez difficile à dissimuler. Il me regarda en souriant, oui c'était certainement pour me rassurer, il avait de la chance parce que ça marchait. Rien que son sourire me rassurait, c'était quelque chose de troublant, il y avait ce je-ne-sais-quoi d'apaisant, de réconfortant. Mais il me sortit de mes pensée en déclarant ceci très rapidement : « Je .. non .. J'ai jamais eu personne dans ma vie, je m'en sens pas capable et je ne me sens pas à la hauteur. » Machinalement, j'ai souri, pourtant il n'y avait rien de réjouissant dans le fait qu'il n'avait jamais eu personne dans sa vie. Mais je ne pouvais m'en empêcher, encore une fois cela nous rapprochait. Je l'entendis murmurer. « Je suppose que toi non plus .. Tu as personne dans ta vie ? » Tout en souriant je lui ai écrit ces quelques mots : « Quelle question ! Personne ne veut d'une gamine à problème comme moi ! Personne … » Il avait approché sa main de la mienne, sans la prendre. Il faisait attention à ne pas me mettre à l'aise. Je me suis alors subitement arrêtée de marcher. J'ai regardé sa main, lentement j'ai fermé les yeux, approchant la mienne. Lorsque que j'ai senti que je le frôlais, j'ai frissonné. J'ai un court moment stoppé mon geste, et enfin j'ai pris sa main. Tout en arborant un fiable sourire gêné, j'ai relevé la tête pour le regarder droit dans les yeux.