Tous les mêmes, macho mais cheap /w JENO

Salaud. Elle a le coeur qui saigne. Double ou triple idiot !...Elle a envie de le serrer très fort, lui faire du mal. Mais, elle ne peut pas, au fond, elle aura beau le traiter de gringalet, elle n'est pas mieux. Ses bras sont tout minces, ses mains toutes douces, elle ne sera même pas capable de le blesser avec ça. Ses lèvres se posent contre le micro, elle passe ses mains tout autour de sa taille. Mal à l'aise ? Elle a l'impression que la salle est remplie, en tout cas, plus que d'habitude. Des nouvelles têtes, des gens chelous...un peu de tout... Va-y, j'aime ça quand tu cries...et y'a cet idiot en plein milieu de la salle qui ne comprend rien. Il ne sait pas qu'il est seulement là pour elle. Il aime la voir dans cette longue robe noire, celle qui se dessine en un grand v sur sa poitrine et qui affine sa taille. Il aime ses lèvres, parce qu'elles sont charnues et qu'elles ressemblent une fois fermé à un coeur. Le Burlesque, elle ne sait plus comment, elle y a atterrit. Mais, c'est un amusement pour elle, un petit job qui est devenu vraiment rentable. Son nom à elle, c'est Helena. Ou plutôt Lena. Elle est grande, un peu dans le sens distorsionné. Grande gueule, ancienne romantique que la vie à changer en radicale. Lena repousse le micro loin d'elle, elle attend que le pianiste se remet à jouer une partition de jazz. Puis, elle vint se tenir à côté de lui en passant légèrement une main dans son dos et elle susurre le nom d'une autre chanson. Puis, elle se remet à sa place...Hey, joliie, youhouuu, ...elle n'aime pas ça, les idiots...FERME. LA ! dit-elle. Il est saoule, il crie encore plus fort qu'elle ne se force à chanter. Alors, elle s'arrête en plein milieu d'un chant, elle descend des estrades un à un... Elle veut rentrer chez elle. Mais, faut que cet idiot la suit...Elle se rapproche du bar où elle laisse ses affaires d'habitude...une tequila Barry...Le barman te lance un regard accusateur...ça va, c'est bon, c'est honnête au moins, j'te passe pas ma fausse carte d'identité...elle rigole...alala, ça semble être loin l'époque où elle aimait ce genre de conneries. Une main se glisse sur sa cuisse, elle réagit précipitamment en la rejetant...CRETIN ! Garde tes mains chez toi !...Elle le repousse par le torse, mais il l'attrape par le poignet. Elle sait que ce genre de choses ça le fait marrer. Ian sait qu'elle a peur des types dans son genre, que c'est une grosse gueule, mais qu'elle n'a pas envie de se faire sauter. Qu'elle n'a plus envie de se faire aimer. Elle tente de se libérer le poignet, mais, il la soulève presque...tu peux faire quoi maintenant ?...t'es faible jolie, il te faut un gros bras ?...Et tu lui craches à la figure, puis t'as rien à perdre après tout. T'as plus rien à perdre.

Elle était encore en train de s'échapper. Elle essayait du moins...A beau dire qu'elle avait sale caractère, les relous dans ce genre ça lui foutait la frousse. Mais, ce relou ça lui faisait penser à quelqu'un. Le même qui lui avait demandé un ou deux ans plus tôt, si elle ne voulait pas prendre l'air. Le même chez qui elle s'est retrouvée dans le lit. Elle était une gamine, le genre qui sortait et qui faisait semblant de fumer, elle l'est toujours, mais ces erreurs la rattrape. Dans tous les cas, les relous elle les aimantait, c'est sûr ! Ian lui tenait le poignet, elle avait craché sur son visage et les quelques rires d'un type assis pas loin, la remit en question. Une voix qu'elle connaissait et qui parlait fort. Ce genre de voix pour qui le tabou n'existe pas, le genre de voix qui n'appartient qu'aux mauvaises personnes. Elle est grave. Sa voix. Ian regarde Helena pendant un instant, il s'arrête de bouger, elle l'observe calmement. Il passe son petit doigt sur les rebords de ses lèvres..."pétasse...", il chuchote : "pétasse !"...peut-être qu'elle passera à la casserole, peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Et cette voix qui continue à rire et bientôt, elle entend son nom, son coeur palpite, qui la connait ? Elle ne donne jamais son nom. Jamais ! Elle est discrète. Cette voix se fiche d'elle, une marque de narcissisme qu'elle connait. Par simple réflexe, alors que les poings de son relou se referme fortement sur le paume de sa main. Elle le mord...Il émet un cri de rage et la relâche,...elle sait qu'il reviendra à la charge, mais peu importe elle prend le risque. Tellement qu'elle se rapproche du bar et s'exclame...Dégage de là ! pas de politesse, pas de sympathie...juste de la haine... Jeno, casse-toi, si c'est pour lancer des phrases lourdes !...elle le reconnaîtrait parmi milles personnes, parce qu'elle le connait trop bien. Il lui fait dos alors, elle le repousse légèrement ce qui le force à se relever de son siège. Il sent la vodka et d'autres stupéfiants, elle le sait. Son coeur rage,... Rien à foutre de son shooter, rien a foutre ! pense-t-elle. Elle n'aime pas le voir ainsi, mais qu'est-ce qu'elle y peut ? Qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse, c'est sa vie après tout. Mais qu'il ne vienne pas lui pourrir la sienne, elle est mieux sans lui ! Mieux sans les soucis qu'il lui apportait. Tellement mieux sans son amour... On veut pas de ton merdier ici, va-t-en ! dit-elle en lui désignant la sortie. Elle sait ce qu'il vend, elle la comprit depuis bien longtemps. Elle ne sait pas ce qu'il fout ici, mais elle ne veut pas qu'il vienne sur son lieu de détente. Le seul endroit où jadis, elle était susceptible de ne pas le voir. Elle le tire par les manches, il la dégoûte, elle n'a plus envie de voir son visage. Il faut toujours qu'il soit dans les parages. Il faut toujours qu'elle se rappelle de lui. C'est un cauchemar pour Lena.

...ET MONSIEUR CROIT QUE SA VIE DE MERDE LUI APPORTE LE BONHEUR crie-t-elle. Elle a mal de tête, la musique recommence et ses tympans en prennent un coup. Elle sait où l'atteindre, il a joué sa carte de salaud. Celle de l'imbécile mal claqué qu'elle a manipulé tout ce temps. Elle la prend, Lena joue le jeu. Il le veut, il l'aura. Plus de règles. Helena le traitera comme tous ses salauds. Ses baiseurs invétérés qui une fois seuls se retrouvent perdus dans le cauchemar d'une vie raté. Elle pensait que son retour serait des plus calmes, mais c'est totalement faux...Ö faut-il sauver la salope que je suis ? demande-elle en haussant les épaules. Elle prend son verre de ses mains et le lance dans sa figure, avant de faire dégager pratiquement tous les gens en leur piquant leurs boissons... Barry, j'offre la prochaine tournée, monsieur Carpenter va s'enjailler, youhou... Elle rit. Lena avait toujours voulu le faire, lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle lui lance les boissons du comptoir à la figure,... ET UNE, parce que Monsieur le salaud, c'est très bien foutu de ma gueule...Allez une autre, Helena rit puis, elle l'inonde de bière, de tous ce qu'elle trouve sous la main... DEUX tu m'as traité de 'pute?', j'étais vierge, si je l'avais été, tu m'aurais baisé depuis le début...elle s'approcha de Jeno, une fois calmée et elle le gifla...TROIS. Contrairement à toi, je nage dans le fric, si j'ai envie en un claquement de doigt, je t’achètes ton merdier et ce bar...dire que j'ai faillis ...elle se mord la lèvre inférieure, les yeux embués de larmes..., dire que je croyais qu'on avait une chance...je comprends mieux maintenant pourquoi je suis partie...Lena recule en se mordillant l'intérieur de la joue, elle semble déstabilisée. Il l'a mis hors d'elle. Elle s'éloigne, elle préfère encore s'isoler dans les toilettes des dames et attendre que la colère passe. C'est en se retournant qu'elle passe un regard au-dessus de ses épaules...en fait, ça te fait mal, ...elle rit un peu, ...ô si, ça te fait mal de t'être retrouvé comme une merde sur le trottoir...ça ta fait mal de te retrouver manipuler par une gosse dans mon genre...et bah, ouai, malheureusement on ne peut pas tout le temps gagner...Elle marche tout doucement, les cheveux mouillés par les verres qu'elle lança dans son euphorie. Lena pénètre une folle en danse, elle le laisse cogiter tout seul. Il ne l'a connait pas non plus, elle est tout aussi folle que lui.

"Plus j'grandis, plus le temps passe et plus j'suis déçu, sous l'emprise de l'angoisse des futurs blessures. Plus j'me cherche des excuses, plus je m'enlise. Je m'enivre de négativité, et j'me sens vivre. Souvent, j'ai peur de l'ennui. J'ai peur d'avoir aucune raison d'me plaindre. Pourtant j'me sens triste tout le temps, j'me sens vide. J'ai peur d'être normal, d'être moyen, ni trop mal ni trop bien"-ORELSAN

Elle ne sait plus qui elle est, est-ce vraiment les mots qu'il lui dit ? Est-ce vraiment ce qu'elle a fait ? Tu es fatiguée, limite, t'as l'impression d'avoir joué un jeu tout ce temps. Ce n'est pas toi. Cette fille qu'il décrit, tu n'es pas comme ça. Tu n'es pas une garce, ni plus ni moins. Mais, il te met hors de toi. T'as l'impression que son avis est le bon, que personne ne doit le contredire, qu'il est dieu pour te juger comme cela. Te connait-il réellement ? T'as t-il déjà vu pleurer pour lui ? ...Est-ce que deux mois, c'est beaucoup ? Croire que jouer la comédie pendant deux mois, alors que c'était réellement une partie de toi qui maintenant s'efface. Ton coeur bat, oui, c'est la narratrice qui prend le rôle de Lena. Tes doigts frôlent tes joues, et cette colère c'est celle que tu gardais, une colère que tu as essayée d'étouffer. Mais, ce n'est pas toi. C'est la tristesse qui habite ton coeur. Prend la cette respiration, arrêtes-toi avant d'agir...arrêtes-toi. C'est fini, maintenant. Tu n'as plus les mots et tu préfères ne plus rien dit. Qu'il croit ce qu'il veut, après tout. Laisse le. Tu le regardes dans les yeux quelques instants...Il est temps de redevenir Helena Beatriz Reilly. Il est temps de se détacher de ton passé. Tout est lent autour de toi, comme-ci chacune de tes actions ne représentaient plus rien. Il t'énervait parce que dans ses mots, tu avais l'impression d'entendre ton père. Ton père te reprochant toutes les misères du monde,..Lena, t'es conne là, mais t'es humaine, alors t'as le droit de pêcher, t'as le droit de faire des erreurs. Tu as vingt ans, alors oui, qu'on t'excuse pour tes faux pas et ta fausse braverie. Pour tes coups de gueules et tes pleures excessifs et peut-être même pour ton comportement de gamine incomprise. Parce qu'au fond, c'est ce que tu es. Tu es incomprise. Sortons de la focalisation de ton intériorité. Revenons à "elle". Elle est là, stable, ses bras tremblent...
"J'ai peur de mes proches parce qu'ils connaissent mes faiblesses. Mes talons d'Achille, ils savent à quel point mes fondations sont fragiles. Ils m'font confiance pour l'instant. Mais quand je les décevrai, ils seront près de moi, prêt à frapper les premiers" -ORELSAN

Cette musique qui retentit dans ses oreilles, Jeno qui remet sa veste et qui pousse la porte de sortie. Ö qu'elle aimerait lui dire d'attendre, mais voici, elle est troublée. Elle ne sait plus qui elle est... Elle ne sait plus. La plaie qui s'était refermée se rouvre, elle qui avait tant voulu lui montrer sa paix, lui montrer sa joie. Ps : sa nouvelle "vie". Se retrouve misérable face à ses démons. Elle s'était promise de changer, de ne plus être cette ancienne Lena. Mais, son souvenir à elle la rattrape. Helena se précipite vers lui, elle ouvre la porte, les larmes qui roulent sur ses joues roses, des flots énormes qui ne s'arrêtent pas et c'est son coeur qui parle. Ö tu t'en fous de paraître pitoyable, au moins ça sera fini, ça sera dit...tu pourras ne plus y penser, elle attrape son poignet droit, elle le stoppe...Je me rappelles quand tu m'as dit la troisième porte du fond, c'est ma chambre...ou quand tu m'as dit,  je ferai c'que tu voudras, j'irai où tu voudras qu'on aille ... et si vraiment tu as envie de me revoir, j'te laisserai de quoi me contacter...ou quand tu m'as avoué que tu m'aimais et que ce jour-là tu comptais m'inviter au bal...La vrai Lena, ne l'a pas oublié... marmonne-t-elle la voix qui tremblote...Elle n'oubliera jamais même-ci, toi tu le fais...Parce qu'elle était en toi, elle était toi. Elle lui lâche la main, puis se retourne.

Une cigarette se consume entre ses lèvres. Vérité qui la libère. Il l'insulte, elle l'insulte. C'est toujours comme ça, ses temps-ci. C'est comme ça qu'ils en viennent. Son coeur se déchire, les larmes coulent. C'est triste, mais c'est comme ça. Elle est faible aujourd'hui. Si elle lui a demandé de partir au début, c'est parce qu'elle savait qu'elle n'arriverait pas à tenir le coup. Ce n'était pas pour la merde qu'il vendait, c'était plus pour son coeur à elle. Sa raison était forte, mais son coeur surplombait celle-ci. Il dirigeait tout. Comme s'il avait les réponses sur son bonheur. ET parfois sa conscience travaillait, elle lui demandait pourquoi elle aimait tant s'autodétruire. Se détruire, c'est ce qu'elle faisait en fuyant tout. Alors que vivre, c'était l'une des plus belles batailles que la vie offrait. Jeno n'était plus calme, elle comprenait, Lena savait qu'elle l'avait blessé. Elle savait que les mots qu'il disait n'étaient que des mots. Elle passa sa main sur son torse, là où se trouvait son coeur et elle appuya fortement. JE NE LA FERMERAI PAS!...tu sais quoi, t'as raison...ouai, j'suis faible, Jeno. J'suis une menteuse et peut-être même que je t'ai manipulée...Elle n'avait jamais demandé à ce qu'il retombe amoureux d'elle. Lena sentait que cela serait impossible, cela demandait une guérison complète...mais, ça c'est toi qui le dit !...Rien ne t'as attiré en moi, j'suis une ordure, c'est normal...Elle passa ensuite une main derrière son oreille droite en soupirant...j'avais prévu que je te rencontrerai dans un bar, que je m'endorme dans ton lit, de te retrouver par après, sortir avec toi et attendre pour qu'on le fasse. J'avais prévu de me casser ensuite pour fuir ma famille, ô oui et j'avais prévu que tu me haïrais...j'avais tout prévu...Mensonge ! Comment pourrait-elle le savoir ? Comment....tu fais bien de me hair,...c'est la meilleure chose à faire, après tout. C'est ce que tu fais toujours quand tout t'échappe et que tu n'as pas de réponses à tes questions...Elle prit son visage entre les paumes de ses mains...déteste-moi Jeno, c'est la meilleure chose à faire, trouve-moi dégoûtante, c'est encore mieux. Lena se détache de lui, crevée. Elle doit se battre contre autant d'émotions qui la torture. Helena essuie ses yeux mouillés et maintenant elle a un mal de tête atroce. Elle sait qu'au fond, il a eu mal.