ALEJANDRO ► un rendez-vous (très) spécial

UN RENDEZ-VOUS (TRÈS) SPÉCIAL.

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A vrai dire, Shayanes-Naira était assez soulagée que la discussion vire du business à la discussion plutôt banale qu'ils étaient en train d'avoir. Elle avait beau être la gérante de cette entreprise, ce n'est pas pour autant qu'elle se sentait à l'aise avec ce côté affaire. Peut-être qu'elle ne s'y ferait jamais. Pourtant, elle se débrouillait toujours très bien. Elle gérerait surement ce nouveau rendez-vous avec succès. Peut-être même plus que les autres.

+ Je l'ai fait dès le début. Un visage comme le tiens, ça ne s'oublie pas. Ceci dit, j'ai préféré rester discret, je ne voulais pas te gêner ou quoique ce soit ou inquiéter Rafael. C'est une sorte de... gardien, n'est-ce pas?

La jeune femme sourit.

+ Et bien, je dois avouer qu'un visage comme le tien, ça ne s'oublie pas non plus. Mais j'ai eu d'autres choses en tête ces derniers temps.

Elle s'assit au fond du fauteuil avant de poursuivre.

+ Rafael ? Oui, en quelques sortes. C'est un très vieil ami de mon père, ils se connaissent depuis leur enfance. Il a reçu l'ordre de mon père qu'il ne m'arrive rien. Il n'est pas méchant. Mais tu as bien fait, toute ma vie ne le regarde pas, après tout.

Shaira appréciait beaucoup Rafael, mais elle ne supportait pas qu'il rapporte tout à son père. Ou presque tout. Il n'avait pas besoin de savoir tout ce qu'il se passait dans la vie de la brune, ça ne le regardait pas. Alejandro arborait une posture d'homme d'affaire classe et qui savait ce qu'il voulait. Shayanes-Naira était plus détendu tout en étant classe et sexy. Elle avait croisé délicatement ses jambes.

+ Plutôt oui. Je regrettais un peu qu'on n'ait pas eu le temps d'échanger un peu plus l'autre soir. C'est quand même tout un hasard qu'une entreprise de mon grand-père veuille investir dans la tienne. Mais mettons le business de côté un peu. Ça va toi?

Comme souvent, elle sourit. Elle avait ce sourire dont elle seule avait le secret. Sexy, délicat, sûr et confiant.

+ C'est vrai que l'endroit et le moment était assez mal choisis pour avoir une discussion un peu plus personnelle. Mais je ne m'attendais absolument pas à te revoir dans ces circonstances. Et encore moins à ce que ton grand-père veuille investir dans l'entreprise de ma mère. Oui, laissons le boulot quelques minutes.

Elle marqua une pause.

+ Je vais très bien. Je te retourne la question.

Elle mentait. Elle n'allait pas si bien que ça. Les problèmes faisaient partis de sa vie. Et par problèmes, on entend bien sûr mari de la belle. Une belle enflure. Elle ne souhaitait qu'une chose : divorcer. Chose qu'il ne semblait pas vraiment vouloir, lui.

+ Je suppose que tu étudies ? Je suis curieuse de savoir dans quel domaine tu t'es lancé. J'ai une bouteille de vin dans la cuisine, en voudrais-tu un verre ?

Elle gardait le vin pour les amis et pour les négociations. Là, c'était plus pour boire un verra avec une connaissance. Il ne pouvait pas refuser un bon vin.

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Si Alejandro était aussi à l'aise pour parler business qu'avoir une charmante conversation banale, il était quand même heureux de pouvoir reprendre là où il avait laissé les choses avec Shayanes. Après tout, c'était une belle femme. Si elle a la bague au doigt, le beau brun la remarque sans doute, mais ce n'est pas ce qui va l'empêcher de faire connaissance avec une fille et puis, ils ne font que discuter de toutes manières. En affaire, c'est toujours bon de tisser des liens avec son partenaire.

D'autres choses en tête? Elle semblait avoir l'esprit bien occupé. C'est un peu le cas de tout le monde, certains plus d'autres. Elle semblait faire partie de ces certains. En tout cas, le jeune homme avait acquiescé, la belle brune poursuivant de son propre chef pour parler de Rafael. Ce dernier agissait en véritable chaperon, rapportant tout au paternel de Shayanes, ce qui fit sourire l'Espagnol.

-C'est un rappel constant que ton père tient beaucoup à toi alors.

La belle brune avait un nouveau sourire, le genre de sourire qu'un homme n'est pas prêt de se lasser de voir. Celui qui se lie à cette femme a bien de la chance, quoique parfois, les beautés cachent les pires défauts. D'accord pour laisser le boulot de côté, elle lui retournait la question, après avoir répondu très brièvement à la sienne.

-Je vais bien aussi, avec la fin de l'épidémie, les classes ont repris. Je suis heureux de ne pas avoir été atteint. Il parait que c'était terrible. Et toi, je sais que tu vas bien, mais je sais aussi que tu as eu l'esprit occupé ses derniers temps.

Petit clin d’œil, petit sourire en coin, il laissait peut-être entendre qu'il n'est pas le genre d'homme qu'on berne d'un simple sourire, mais il ne se montrait pas indiscret pour autant. Ce qui a occupé l'esprit de Shayanes ne le regarde pas. Peu après, la belle brune lui proposait un verre de vin. Ah ça, ce n'était pas de refus! Espérons qu'il soit bon. Alejandro pouvait être difficile sur le vin...

-Oui, j'avoue que je ne dirai pas non à un verre de vin.

Comme elle filait à la cuisine, sans doute pour aller y chercher la bouteille de vin, le jeune homme se levait, heureux de pouvoir se dégourdir un peu et faisait quelques pas dans le bureau, observant la déco, les bibelots, la vue par la fenêtre et demandait avec une voix assez forte pour se faire entendre:

-Tu as une cuisine à cette étage?

En attendant, le jeune homme en profitait pour enlever son manteau pour l'accrocher et se retrouver ainsi en shirt noir.

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Il est vrai que Shayanes-Naira portait encore sa bague. Mais en bonne femme bien éduquée, elle attendait simplement le début officiel de son divorce pour se débarrasser de cette bague qu'elle ne supportait plus de voir à son doigt, lui rappelant beaucoup trop de souvenirs, de mauvais souvenirs. Rares étaient les bons. La seule chose positive de se mariage avait été la naissance de sa fille, Kalini, pour qui elle se battrait jusqu'au bout pour obtenir la garde exclusive et enlever tous ses droits de père à son mari.

+ C'est un rappel constant que ton père tient beaucoup à toi alors.

En effet, son père tenait à elle. Il ne voudrait pas perdre sa fille comme il a perdu sa femme. Mais elle pensait qu'il y avait bien d'autres manières de montrer à sa fille qu'on tient à elle, que de lui coller un homme sur le dos vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle se garda bien d'étaler son opinion sur le sujet.

+ Oui, c'est sur, il tient à moi.

Comme Alejandro avait questionné la demoiselle, à savoir, si elle allait bien, elle avait tout naturellement retourné la question à son interlocuteur.

+ Je vais bien aussi, avec la fin de l'épidémie, les classes ont repris. Je suis heureux de ne pas avoir été atteint. Il parait que c'était terrible. Et toi, je sais que tu vas bien, mais je sais aussi que tu as eu l'esprit occupé ses derniers temps.

A oui, l'épidémie. Shaira y avait échappée, étant en voyage d'affaires à ce moment là. Elle s'estimait chanceuse de ne pas avoir été touchée par cette épidémie. En revanche, sa fille, elle, l'avait été. Elle a donc du écouter son voyage pour s'occuper de sa fille. Shaira était assez résistante à ce type d'épidémie.

+ Oui, j'ai vaguement entendu parler de l'épidémie. Je n'étais pas sur place bien que j'ai du quand même revenir. Heureusement, tout ça est terminé et les cours ont repris. C'est une bonne chose. Comment sais-tu que j'ai eu l'esprit occupé ?

Elle le regarda, intriguée. Elle savait qu'elle lui en avait touché deux mots, mais il semblait en savoir plus que ce qu'elle lui avait dis.
La jeune femme proposa un verre de vin à Alejandro. Du bon vin. Français, car c'est là-bas, selon elle, qu'il est le meilleur. Il accepta tout de suite. Elle se leva donc et marcha de sa façon très élégante jusqu'à sa petite cuisine. Et oui, quand on travaille en tant que mannequin, on adopte souvent une démarche très élégante et sexy.

+ Tu as une cuisine à cette étage?

La jeune femme entendit Alejandro lui poser cette question alors qu'elle prenait la bouteille et qu'elle mettait le contenu dans une carafe. Ici, on ne fais jamais les choses à moitié.

+ Oui, j'ai une petite cuisine près de mon bureau. Souvent, je reste tard ici le soir pour travailler, que ce soit pour mes études ou pour l'agence. Alors, je prévois de quoi me faire un dîner et je cuisine ici.

Elle prit deux verres de vins, découpa quelques cubes de fromages et apporta le tout sur un plateau, dans le bureau. Alejandro avait retiré sa veste et il arborait un simple tee-shirt noir qui lui donnait un air très... attirant. Elle lui sourit puis versa le vin dans les deux verres et en tendit un à Alejandro. Elle revint ensuite s'asseoir à côté de lui.

+ Santé.

Shayanes-Naira leva son verre dans la direction d'Alejandro.

+ Sinon, tu ne m'as toujours pas répondu. Qu'étudies-tu ?

De nouveau, elle lança son fameux sourire à Alejandro avant de déguster une gorgée de ce vin français. Une petite merveille.

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Cette belle phrase où Shayanes disait que son père tenait effectivement à elle cachait mal une certaine exaspération. La fille devenue femme qui voit son père veiller sur elle comme si elle était une gamine. Au moins, son père s'occupe d'elle. Il y en a d'autres chez qui les enfants, ce n'est pas du tout un soucis. On laisse à d'autres le soin de s'en occuper et on récolte tout le mérite de ce qu'ils deviennent.

Comment Alejandro avait "deviné" qu'elle avait l'esprit occupé? L'Espagnol eut un sourire et ne tarda pas à s'expliquer en tout simplicité.

-C'est toi-même qui me l'a dit tout à l'heure. Tu as dit que tu as eu autres choses en tête. Je t'ai juste paraphrasé.

Quand on lui parle, il écoute et il a une assez bonne mémoire, pas infaillible, mais bonne. Elle n'avait donc pas souffert de cette épidémie? Alejandro non plus. Un vulgaire coup de chance si vous voulez son avis, il ne prétend avoir de meilleurs anticorps que les autres. Comme la jeune femme allait chercher le vin, l'Espagnol la suivait des yeux, avant de se lever, de se mettre à l'aise, poser une petite question, histoire de poursuivre la discussion. Au passage, il omettait de répondre à d'autres questions de Shayanes. Chaque chose en son temps de toute façon. En tout cas, la Brésilienne prévoyait tout et passait apparemment beaucoup de temps à travailler. Sûrement qu'un jour, cela sera aussi son cas, mais en attendant, il a bien assez de ces études.

-Pas bête, mais j'espère que tu prends un peu de temps pour toi quand même.

Comme l'autre jour, lorsqu'il l'a croisé en boîte. Shayanes revenait avec un plateau, mais aussi, du vin en carafe, du fromage, les coupes, bref, elle s'était déjà donné trop de mal pour qu'il ne soit pas un brin gêné. Elle aurait pu laisser sa réceptionniste en bas faire tout cela. Il lui dit merci en espagnol, revenant à sa langue maternelle, puis reprenait en portugais.

-Tu n'étais pas obligée de te donner tout ce mal, la carafe...

Puis, il trinque avec elle, disant à son tour un petit "santé", avant de prendre une gorgée du vin et de se rasseoir, seulement une fois que Shayanes était assise à nouveau. Il ne s'assoyait jamais avant une femme lorsqu'elle est dans la pièce et se levait chaque fois qu'elle se lève. Goûtant le vin, il se demanda si ce n'était pas un Bordeaux par hasard? En tout cas, tapotant sa coupe, il put répondre cette fois comme il se devait à la question de la Brésilienne.

-Oui, pardon, ça m'a échappé. J'étudie en droit, un domaine classique. Je suis spécialisé en droit commercial, international ou transfrontalier. Je vais t'éviter la nuance entre les deux.

Après quoi, il piquait un petit morceau de fromage et le manger, avant de reprendre une gorgée de vin.

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Sous ses airs d'homme qui en sait plus que ce qu'on lui dit, Alejandro n'était pas un devin. Il avait juste paraphrasé la jeune femme lorsqu'elle celle-ci lui avait dit qu'elle avait l'esprit quelque peu occupé. Elle rit de la situation, se demande comment il aurait pu savoir ce qui la tourmentait.
La discussion continuait tout naturellement. Ils en étaient venus à parler de l'épidémie à laquelle ils avaient tous les deux échappés. Un coup de chance surement. Shaira était contente de ne pas avoir été touchée. Elle avait déjà subit beaucoup de choses et la grippe aurait été de trop. Seulement, sa petite fille avait, elle, était touchée. Alors elle était restée à son chevet, jours et nuits pour prendre soin d'elle. Si bien que lorsqu'elle fut guérie, elle du prendre quelques jours de repos, tellement elle était épuisée.
Ils en étaient aussi venu à parler de la cuisine et la jeune brésilienne avait avoué à Alejandro qu'elle passait beaucoup de temps ici.

+ Pas bête, mais j'espère que tu prends un peu de temps pour toi quand même.

+ J'essaye.

A vrai dire, elle n'avait pas beaucoup de temps pour elle. Entre sa fille, son entreprise et ses études, sa vie était bien remplie. Sans oublier son mari qui lui prenait la plupart de son temps. Elle aimerait tellement en finir avec ce salaud.

+ Tu n'étais pas obligée de te donner tout ce mal, la carafe...

Elle sourit afin de rassurer Alejandro. Elle avait été éduquée comme ça et elle aimait faire les choses biens.

+ Ne t'inquiète pas pour ça. J'aime faire les choses correctement. Je ne fais jamais les choses à moitié.

Elle bu une seconde gorgée, appréciant l'arôme prononcé du vin.

+ Oui, pardon, ça m'a échappé. J'étudie en droit, un domaine classique. Je suis spécialisé en droit commercial, international ou transfrontalier. Je vais t'éviter la nuance entre les deux.

Shaira rit. Il était bien gentil de lui épargner la différence.

+ C'est bien gentil. Je ne suis pas la moins intelligente, mais il est vrai que ce n'est pas vraiment mon sujet favori. Et ça se passe bien ? Quand termineras-tu tes études ?

Elle était curieuse d'en apprendre un peu plus sur le jeune homme. Il était venu ici pour parler affaires, mais elle sentait qu'ils pouvaient aller plus loin qu'une relation de business.

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Lorsqu'Alejandro évoqua le fait à Shayanes qu'elle ne devait pas oublier de prendre du temps pour elle, la jeune femme mentionna qu'elle essayait, ce qui le fit sourire en coin. C'est le défaut de bien des gens. Est-ce celui de l'Espagnol? Bien il considère avoir atteint un certain équilibre, même si parfois, il trouve que sa vie est un peu trop réglé au quart de tour et manque de... comment dire.. spontanéité? C'est vrai, les journées se suivent et se ressemblent, les fêtes sont du pareilles au même, les conversations durant les soirées mondaines se confondent avec d'autres. Il ne se plaint pas de son existence, mais il a toujours cet espèce de sentiment d'insatisfaction. L'Espagnol croit que c'est un sentiment perpétuel dont on ne se débarrasse jamais vraiment.

Chose certaine, Shayanes s'était donnée bien du mal: découper le fromage, mettre le vin en carafe, il n'en demandait pas tant, mais elle comme elle dit, inutile de faire les choses si c'est pour les faire à moitié, une philosophie à laquelle il adhère entièrement.

-Voilà des qualités qui t'honorent, Shayanes.

Puis, comme il parlait de ses études, il évitait d'entrer dans des détails qu'il jugeait ennuyant pour le commun des mortels. Si jamais la jeune femme avait des problèmes juridiques avec son entreprise, il pourra toujours lui expliquer la nuance, mais en attendant, elle n'avait pas à le savoir. Shayanes eut un joli rire et le jeune homme gardait un petit sourire, presque discret, sirotant toujours son vin durant les intermèdes de la conversation. À la question, il eut une légère inspiration, un brin songeur.

-D'ici deux ans environ, si tout se passe bien. Après, je ne sais pas trop, je ferai peut-être mon barreau ici, en Espagne, ou bien je ne le ferai pas, je verrai. Cela dépendra aussi de ce qu'on attend de moi.

Bien qu'il considère avoir la pleine maîtrise de sa vie, le fait est qu'il a quelques obligations aussi et qu'il ne peut pas, ou ne doit pas, seulement en faire qu'à sa tête. C'était ensuite au tour de l'Espagnol de poser des questions.

-Et toi? Tu étudies en quoi?

Puis, il enchaînait tout naturellement ensuite, après la réponse de la Brésilienne:

-Et tu en as encore pour longtemps?

Voilà, ils étaient maintenant à égalité où à peu près de ce qu'ils savaient un sur l'autre. Puis, après une petite pause, où il se permettait de manger encore un peu de ce délicieux fromage qui lui rappelait les tapas de son pays natal, il posait une nouvelle question:

-Shayanes, c'est un joli prénom, mais je me demande... Y a-t-il un diminutif? Ou tes amis t'appellent tous Shayanes?

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De ce qu'elle connaissait d'Alejandro, elle pensait qu'ils étaient un peu pareil. Il ne semblait pas non plus du genre à faire les choses à moitié. Une des raisons pour laquelle ils s'entendraient bien. Shaira n'aimait pas côtoyer des incapables ou des personnes faisant mal leur travaille. C'est pour cela qu'elle faisait très attention avec qui elle travaillait et dans quoi elle s'embarquait.

+ Voilà des qualités qui t'honorent, Shayanes.

Elle sourit, une façon silencieuse de remercier son interlocuteur. Les deux jeunes gens étaient venu à parler études. Elle s'intéressait à ce que faisait Alejandro. Et elle ne fut pas étonnée lorsqu'il lui apprit qu'il étudiait le droit. Il avait assez le profil pour.

+ D'ici deux ans environ, si tout se passe bien. Après, je ne sais pas trop, je ferai peut-être mon barreau ici, en Espagne, ou bien je ne le ferai pas, je verrai. Cela dépendra aussi de ce qu'on attend de moi.

Elle lui avait demandé quand est-ce qu'il aurait terminé ces études. Shayanes-Naira comprit à sa dernière phrase qu'il ne décidait probablement pas seul de ce qu'il ferait de sa vie. Elle connaissait un peu ce sentiment, bien que ce qu'elle voulait elle, collait parfaitement avec ce que voulait sa famille. Si cela s'était passé autrement, elle aurait fait entendre son avis à elle, se fichant pas mal de ce que peuvent penser les autres.

+ Et toi? Tu étudies en quoi?

Elle leva légèrement les bras avant de déclarer.

+ Que ça ne t'étonne pas. J'étudie le design de mode afin de devenir styliste et de pouvoir travailler, enfin, dans mon agence. Je fais actuellement un doctorat.

Elle n'attendait que ça. Diriger et travailler dans son agence. Et bientôt, son rêve pourra enfin se réaliser.

+ Et tu en as encore pour longtemps?

+ J'entame mon avant dernière année. Donc, comme toi, dans deux ans environ.

Elle prit un morceau de fromage qu'elle savoura à sa juste valeur. Elle trouvait que le vin et le fromage formaient un parfait mélange. Surtout lorsque les deux sont excellents. Shayanes-Naira ne mangeait que des bonnes choses. ?

+ Shayanes, c'est un joli prénom, mais je me demande... Y a-t-il un diminutif? Ou tes amis t'appellent tous Shayanes

C'est sa mère, qui a trouvé son prénom. Shayanes-Naira. A vrai dire, elle ne supporte pas qu'on écorche son prénom. C'est soit Shayanes-Naira, soit rien. Mais avec le temps, elle est devenue un peu moins intransigeante. Donc elle accepte les Shayanes. Seuls sa famille, Anya et Kenny ont le droit de l'appeler Shaira, diminutif de Shayanes-Naira.

+ Je te remercie, je dois ce magnifique prénom à ma mère. A vrai dire, tout le monde m'appelle Shayanes-Naira. Il y a quelques rares personnes qui m'appellent Shaira. C'est mon diminutif.

Elle sourit à Alejandro. Si il venait, un jour, à l'appeler Shaira, elle ne lui en voudrait pas.

+ Et toi, tu as bien un petit surnom, non ?

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Les deux jeunes riches parlaient maintenant études, une discussion bien différente de celle qu'ils avaient un peu plus tôt sur les affaires. Alejandro n'est pas quelqu'un qui, d'emblée, va aller parler de lui en long et en large, mais lorsqu'on lui posait des questions, il était heureux d'y répondre. Des questions qu'il retournait d'ailleurs à son interlocutrice, qui tant qu'à elle, étudiant le design et la mode, se disait même rendu au doctorat. En voilà une qui ne lésine pas sur les études. Ceci dit, Alejandro se demandait sur quoi peut bien porter un doctorat en mode... Une thèse sur les tendances printanières des dix dernières années?

L'Espagnol gardait ce genre de commentaires pour lui et demandait plutôt si elle en avait pour encore longtemps à étudier. Après tout, une fois ces études faites et terminées, elle pourra se concentrer davantage sur sa business et sa vie au sens plus large, à commencer par ce mari qui avait bien de la chance. Même durée d'études donc, même s'ils ne sont pas du tout au même niveau. Alejandro n'était pas au doctorat!

Curieux, il trouvait le prénom de Shayanes-Naira bien loin et était curieux de savoir si la belle brune n'avait pas un diminutif. Naira? Shaira? Shaya? Il y avait plein de possibilités! Il apprit donc que le surnom de la jeune femme était Shaira, utilisait assez rarement selon elle. Alejandro répéta doucement:

-Shaira... C'est encore plus joli je trouve.

Avouait-il. De son côté, avait-il un surnom? Pas vraiment, hormis peut-être des petits surnoms du temps où il jouait dans une équipe de foot au collège, mais ce n'était pas des diminutifs de son prénom et de toute façon, il n'a jamais aimé ceux qui "massacraient" son prénom. Il se prénomme Alejandro, pas "Jando", pas Alex, pas Aleja ou encore "Dro'". Alejandro, quatre syllabes, ce n'est pas si mal!

-Pas vraiment, Alejandro me suffit et puis, je sais pas, j'aime bien mon prénom tel qu'il est.

C'est classique, distingué et en même temps, indémodable. Après quoi, l'Espagnol se levait et se permettait de se servir du vin, avant de proposer de remplir la coupe de la Brésilienne à ses côtés. Il en profitait alors pour lui demander:

-Si tu veux, tu pourrais me faire visiter ta boutique? Je passe déjà mes journées assis en classe, je t'avoue que j'aime bien bouger le reste du temps.

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La discussion suivait tranquillement son cours. Parler des études, ce n'est pas non plus ce que Shaira préférait, bien qu'elle adore particulièrement ce qu'elle fait. Mais elle se dit qu'il faut bien commencer quelque part et que les études étaient une bonne façon de commencer. Lorsqu'ils avaient terminés sur un sujet, ils partaient sans difficultés particulières sur un autre. Alejandro avait demandé à la brune si elle avait un diminutif.

+ Shaira... C'est encore plus joli je trouve.

Elle ne savait pas si c'était plus joli, adorant son prénom, mais c'était beaucoup plus court. La jeune femme aimait bien qu'on lui dise que son prénom était joli. Non seulement parce que c'était vrai, mais en plus parce que c'est une des seules choses qui lui reste de sa mère, avec son deuxième nom, carvalho.

Shayanes-Naira était curieuse à son tour, de savoir si le jeune homme avait un surnom. Un diminutif, elle en doutait. Mais peut-être un surnom ? Bien que la jeune femme n'est pas vraiment adepte des surnoms.

+ Pas vraiment, Alejandro me suffit et puis, je sais pas, j'aime bien mon prénom tel qu'il est.

Elle acquiesça.

+ Très bien, alors, ce sera Alejandro. Je trouve ça très beau.

Ensuite, le jeune homme se leva afin de se resservir. La jeune femme l'observa. Puis, il lui proposa de la resservir. Elle accepta volontiers, elle adorait ce vin.

+ Si tu veux, tu pourrais me faire visiter ta boutique? Je passe déjà mes journées assis en classe, je t'avoue que j'aime bien bouger le reste du temps.

Il se rassit et elle réfléchis à sa question. Il n'y avait pas grand chose à lui faire visiter. La boutique était assez petit proposant des pièces uniques. Elle marchait bien, certes, mais elle avait peur qu'il soit déçu. Le but premier de sa mère était d'ouvrir plus de boutiques et ce, dans le monde entier. Mais peut-être qu'avec l'association qui sera peut-être mise en place avec Zara, ceci deviendrait possible. Elle possédait plusieurs boutiques au Royaume-Uni et quelques unes étaient en route pour s'installer en France.

+ Tu souhaiterais la visiter aujourd'hui ?

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Échanges de compliments sur leurs prénoms respectifs, Alejandro était aussi heureux de voir que celle qu'il appellerait désormais Shaira trouvait que son prénom était beau, très beau même. N'est-ce pas beau à entendre? Et que pense-t-elle de l'homme qui le porte, de manière plus générale? Trêve de compliments, il se levait pour se resservir du vin et en profitait pour remplir la coupe de la propriétaire de la boutique de design, l'invitant à lui faire faire une petite visite de la boutique. Pour la première fois, la jeune femme parut plus embêtée. Pourquoi donc?

-Oui, bien sûr. Pour tout te dire, je suis un peu là pour cela. Te rencontrer, discuter, voir la boutique, les vêtements que vous fabriquez, etc. Ce n'est sûrement pas la première visite de potentiel investisseur que tu reçois, si?

Et jusqu'ici, ça se passait bien, qu'elle se rassure et Alejandro évitait de laisser la belle et charmante Shaira l'aveugler, même si faut avouer que cette femme lui plaisait assez, mais ce n'est pas lui qui ira draguer ouvertement une femme mariée, surtout pas sur un lieu d'affaires. Ce qui ne l'empêchait pas de se montrer charmant.

-Si cela pose problème, si vous êtes en pleine rénovation, je peux toujours revenir plus tard. Ce n'est pas comme si j'habitais à dix milles lieues d'ici.

Il voulait être le plus accommodant possible.

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