(+ Wyatt) la nuit est jeune, soyons les maîtres du monde.

Il est vrai que d'ordinaire, tu juges à tord et à travers tous ceux que tu croises. Tu pointes du doigts les plus « différents », tu regardes de travers ceux qui ne cadrent pas dans ton moule et tu méprise tous ceux qui veulent essayer trop fort d'être de ton monde. Ça fait partie de toi. Depuis toute petite, ta mère t'a mise des idéaux irréalistes dans la tête, te disant que mis à part eux, tu ne fréquenterais personne d'autre... Et c'est selon ces critères que tu as bâti ton « empire » à Milan. Seulement, en arrivant à Cambridge, ce fut bien différent. Tu te rendis compte que tu n'avais plus besoin d'avoir ce regard vis à vis les gens : les confréries s'en chargeaient pour toi. Enfin... Ce soir, peu importe avec qui tu buvais, l'important c'était d'avoir du plaisir. Après avoir fait le bilan de pourquoi tu serais une bonne compagne pour monsieur je-bois-seul-au-bar, il finit par lever son verre en ta direction et lancer un « Alors, amusons nous » haut et fort. Tu ne pus t'empêcher de sourire, satisfaite, tout en levant ton verre pour l'imiter dans son geste. Il but une gorgée, tu fis de même. « Madame ‘’je ne juge personne’’ à un prénom ? » demanda-t-il après que vous ayez posé vos verres sur le comptoir du bar. Tu souris, légèrement amusé. Là, ça aurait été le bon moment pour lui sortir n'importe quoi. Mais ce soir, tu avais envie d'être honnête. « Madame " je ne juge personne " s'appelle Olyvia. » souris-tu, avant de reprendre une gorgée. « Et vous, jeune homme solitaire ? » demandas-tu à ton tour. S'il se permettait la question, tu pouvais sans doute te la permettre aussi.

Nous parlions ensemble depuis une dizaine de minutes et je ne connaissais même pas son prénom. C’était pour vous dire, le manque certain de politesse dont je faisais preuve ce soir. « Madame " je ne juge personne " s'appelle Olyvia. » Olyvia… Son surnom c’était Oly je présume un peu comme une de mes ex. Je l’appelais souvent Oly’. « Et vous, jeune homme solitaire ? » Le jeune homme solitaire, cela aurait pu faire un titre de film. Quoi que le garçon solitaire aurait peut-être eu plus de chance de fonctionner. « Olyvia le jeune homme solitaire s’appelle Wyatt » Je m’étais attardé sur son prénom avec amusement. Puis, je prenais une autre gorgée de mon whisky. Il n’était pas mauvais, mais ce n’était pas le meilleur que j’avais bu. En même temps, j’étais dans une boite peu cher, il ne fallait pas qe j’attende à une boisson de meilleure qualité. D’ailleurs, je les soupçonnais d’avoir triché avec les glaçons pour augmenter son volume, car je ne le trouvais pas fort. Plutôt étonnant pour ce type d’alcool. « Alors Olyvia, comment trouves-tu le Whysky. Pas assez italien pour toi ? » disais-je avec un sourire narquois au bord des lèvres. Cette fois-ci, je buvais une plus grande gorgée. « Pourquoi avoir jeté ton dévolu sur moi ? » C’est bien comme cela que ça fonctionnait ? Elle m’avait vu au bar et c’était dit que je ferais une cible parfaite. C’est peut-être trop surfait de dire ça, mais en étant Winthrop, j’avais pris l’habitude de me faire accoster par des filles. Sauf, que celle-ci était un peu plus confiante en ses actes. Si Torrey me voyait, elle m’aurait tué sur place.

Votre conversation passait maintenant vers des choses plus sérieuses. Il est vrai que de parler de whisky ou de ton intelligence t'avait plu, mais le plus triste dans tout ça, c'est que tu ne savais même pas son prénom... Comment ferais-tu ta petite enquête demain alors que tu ne sais même pas qui elle est ? Écrire « jeune solitaire au bar » ne t'aiderait sûrement pas à en savoir plus sur lui... Tu souris alors lorsqu'il reprit la parole. Tu sentais que là, c'était le point de non-retour. Une fois son prénom en poche, tu ne pourrais plus l'oublier. « Olyvia le jeune homme solitaire s’appelle Wyatt » répondit-il. La façon dont il avait utilisé ton propre prénom dans sa réponse te fit sourire davantage. Tu hochas alors la tête, le remerciant d'avoir enfin révélé son identité. Il prit une gorgée de son verre, tu l'imitas une nouvelle fois. « Alors Olyvia, comment trouves-tu le Whysky. Pas assez italien pour toi ? » Tu te mis à rire. Alors, le mec comprenait vite ! « Effectivement, pas assez italien à mon goût ! On dirait qu'il le dilue ! » rajoutas-tu avant d'en prendre une autre gorgée et de grimacer. Celle-là goûtait vraiment mauvais. Beurk. Après avoir reprit une - très - grande gorgée, il reposa son verre et te demanda bien franchement « Pourquoi avoir jeté ton dévolu sur moi ? » Un petit sourire en coin se dressa sur tes lèvres. Oh. Alors ce cher Wyatt voulait savoir « pourquoi lui ? ». Pourquoi tu t'acharnais sur lui plutôt que sur une autre personne ? Tu humectas tes lèvres et fit mine de réfléchir. Après quelques secondes, tu posas les coudes sur le bar et joignit tes mains sous ton menton. Tu fixas le jeune homme droit dans les yeux. « Parce que tu avais l'air pathétique assis tout seul. Et parce qu'un homme aussi beau que toi ne dois pas avoir l'air pathétique. Encore moins dans une boîte de nuit. Qui sait quelle pute aurait pu t'aborder. Alors estime-toi heureux que ce soit moi plutôt qu'une junkie de fond de ruelle. » dis-tu avant de reprendre une gorgée qui te réchauffa toute l'œsophage.

« Effectivement, pas assez italien à mon goût ! On dirait qu'il le dilue ! » Olyvia avait donc relevé la même chose que moi. « Je crois que ce sont les glaçons »[/color] Il faisait souvent ça dans les bars. Cela leur permettait de faire des économies sur l’alcool. Après une grande gorgée de whisky, je lui demandais pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi. Il y avait d’autre mec dans la boite. « Parce que tu avais l'air pathétique assis tout seul. Et parce qu'un homme aussi beau que toi ne dois pas avoir l'air pathétique. Encore moins dans une boîte de nuit. Qui sait quelle pute aurait pu t'aborder. Alors estime-toi heureux que ce soit moi plutôt qu'une junkie de fond de ruelle. » Pathétique, moi ? Remarque, ça ne m’étonnais pas. Je devais faire pitié de loin. Néanmoins, elle disait que j’étais beau. « Tu te soucie de moi maintenant ? » disais-je en ricanant doucement. Je n’en avais rien à faire des putes. Je n’aurais pas cédé à leur avance. Il n’y avait que Torrey à mes yeux. Aucunes filles n’arrivaient à sa hauteur. Aucunes n’avaient cette alchimie. « J’en ai rien à faire de toutes ses filles » Cette fois-ci, je me parlais plus à moi-même. Puis, je buvais une gorgée de ma boisson comme un pauvre pochtron.

Tu ne pus t'empêcher de sourire lorsque Wyatt souleva la question sur le whisky. Il semblait s'y connaître, lui aussi. Et ça t'amusa de voir que vous trouviez tous les deux qu'il ne goûtait pas très « fort ». « Je crois que ce sont les glaçons » Tu souris une nouvelle fois. Effectivement, c'était forcément les glaçons. Ils en mettent toujours trop de toute manière. Comme ça il mette moins d'alcool et tout le monde semble contente. Sauf lorsque les clients notent la différence. Après ta réponse plutôt longue sur sa précédente question, il répondit par un vague « Tu te soucie de moi maintenant ? » en riant légèrement. Tu fronças les sourcils. Ce n'était pas tant du « soucis », comme il disait. Bien plus une question de... respect. Wyatt semblait avoir trop de classe pour patauger là, seul, au bar. Tu voulais lui éviter le pire. Qui plus est, tu y trouvais bien tom compte : il était plutôt gentil. Ou du moins, il répondait à toutes tes attentes jusqu'à présent. « J’en ai rien à faire de toutes ses filles » dit-il alors plus à lui qu'à toi. Tu fronças de nouveau les sourcils avant de prendre une grande gorgée de ton verre. Pour que tu sois capable de le boire aussi vite, c'était forcément de la mauvaise qualité. Tu reposas le verre sur le comptoir et regarda le jeune homme directement dans les yeux. « Tu es quandm ême chanceux que ce soit moi à tes côtés et pas une autre. J'ai plus de classe qu'elles. » dis-tu en pointa du doigt ses vraies putes qui se faisaient aller le cul à tout va, se frottant sur les gars déjà saoul qui dansaient maladroitement sur le dance floor. « Être avec moi, ça t'évite d'être coincé avec l'une d'entre elle. Alors estime toi heureux. Et c'est pas par soucis pour toi. C'est juste que... Je pense que tu méritais mieux de ta soirée qu'une pute. ».

Aucune fille ne m’attirait, sauf Torrey. Bien évidemment, Olyvia était une jeune femme très séduisante, mais mon cœur était déjà pris. « Tu es quand même chanceux que ce soit moi à tes côtés et pas une autre. J'ai plus de classe qu'elles. » Je ricanais légèrement tout en lui jetant un coup d’œil en coin. La jeune femme pointait du doigt les filles qui dansaient vulgairement sur la piste de danse. Puis, elle reprenait, parlant d’une voix confiante. « Être avec moi, ça t'évite d'être coincé avec l'une d'entre elle. Alors estime toi heureux. Et c'est pas par soucis pour toi. C'est juste que... Je pense que tu méritais mieux de ta soirée qu'une pute. » On peut dire, qu’elle ne mâchait pas ses mots. Je ne sais pas pourquoi, mais cela me fit sourire. « On peut dire que tu sais bien te vendre » Je lui parlais sans ironie, mais avec une petite pointe d’amusement. Ça me donnait envie d’en apprendre plus sur elle. « Tu sembles mystérieuse, alors qui es-tu Olyvia ? » J’avais reposé mon verre et je la regardais franchement dans les yeux.

Wyatt était de très bonne compagnie. Tu n'aurais pas vraiment pu rêvé mieux pour ce soir. Après tout, tu lui avais vendu ta salade en disant que d'être avec quelqu'un comme toi lui éviterais de se retrouver coincé avec une pute, mais... l'inverse était aussi vrai. Être avec le jeune homme t'empêchait aussi d'être prise avec un mec louche qui pu l'alcool à cent kilomètres à la ronde. Du coup, vous étiez tous les deux gagnants. Mais ça, il n'était pas obligé de le savoir. « On peut dire que tu sais bien te vendre » dit-il en souriant. Tu lui souris en retour. Toi, tu sais qui tu es et tu sais surtout ce que tu vaux. Pourquoi t'empêcher de le montrer aux autres ? Oui, parfois ça pouvait paraître comme de la vantardise ou comme si tu avais la grosse tête, mais en fait... c'était une qualité honorable. Grâce à ça, tu ne te retrouvais jamais dans des situations indignes qui te font perdre la tête. « Tu sembles mystérieuse, alors qui es-tu Olyvia ? » dit-il finalement en te regardant droit dans les yeux. Il semblait insistant, désireux d'apprendre à te connaître davantage. Ça t'arracha un léger sourire et en finissant ton deuxième verre, tu plongeas ton regard dans le sien. Était-il vraiment prêt à savoir qui tu es ? Après tout, qu'avais-tu à perdre ? Et puis, l'alcool commençait à faire son effet alors tu n'avais plus rien à cacher. « Eh bien, comme tu l'as sûrement constaté, je viens d'Italie. Ma mère est très riche. Mon beau-père l'est tout autant. En fait, le plus riche, c'est mon père. Biologique. Il payait ma mère pour qu'elle garde le silence. Parce que mon père biologique a mis ma mère enceinte même s'il était marié et qu'il n'avait pas encore d'enfant avec sa propre femme. Bref, le truc de fou. Et là, j'suis aux USA parce que j'en pouvais plus de vivre dans une famille qui me mentait. » soupiras-tu. Cette histoire, tu l'avais raconté à plusieurs personnes à présent et pourtant cette fois ça t'embêtait réellement de la raconter à Wyatt. Ce n'était pas très glorieux... Quoi qu'en fait, ça n'a jamais été ton problème, mais bien plus celui du Roi d'Italie et de ta mère. « Et toi aussi, tu sembles bien mystérieux. Tu as quoi à cacher ? » demandas-tu alors, ayant toujours gardé ce contact visuel avec lui.

Olyvia semblait être une femme emplie de secret. La voir dans ce bar, me faisait penser à ses personnes qui voulaient se changer les idées et cachés leur secret, comme être une autre personne le temps d’une nuit. En fait, la plupart des personnes accoudées au bar, cachaient quelque chose. Même moi, j’avais un secret. « Eh bien, comme tu l'as sûrement constaté, je viens d'Italie. Ma mère est très riche. Mon beau-père l'est tout autant. En fait, le plus riche, c'est mon père. Biologique. Il payait ma mère pour qu'elle garde le silence. Parce que mon père biologique a mis ma mère enceinte même s'il était marié et qu'il n'avait pas encore d'enfant avec sa propre femme. Bref, le truc de fou. Et là, j'suis aux USA parce que j'en pouvais plus de vivre dans une famille qui me mentait. » Wahou. C’était une histoire compliqué et elle c’était facilement confiée à moi. Durant toute cette révélation, elle ne m’avait pas lâché du regard comme pour me défier de la plaindre ou de la fuir. « Histoire difficile. Ça mérite que je t’offre un autre verre. » Je commandais un cocktail au barman. « Et toi aussi, tu sembles bien mystérieux. Tu as quoi à cacher ? » Entre ce qu’elle venait de dire et ma commande, elle ne m’avait pas lâché des yeux. Elle avait un regard assez hypnotique. Je ricanais faiblement avant de répondre. « Je ne cache rien. J’suis un simple mec du Nouveau-Mexique. » Je m’avançais légèrement avant de dire : « Puis, ça ne serait pas amusant, si je te disais mon secret. »

« Histoire difficile. Ça mérite que je t’offre un autre verre. » Tu souris légèrement, ne le quittant toutefois pas du regard. C'est vrai que ton histoire était plutôt rocambolesque et digne d'un film d'Hollywood, avec des gros drames et peut-être même des armes, mais... Tu n'étais pas là pour te plaindre. Tu n'étais même pas là pour qu'on fasse l'ombre d'une moue de pitié à ton égard. Vraiment. Pourtant, il te commanda un drink. Drink que tu ne pus refuser lorsque le barman le posa en face de toi. Après quoi Wyatt finit par répondre à ta propre question. Tu t'étais bien livrée à lui, il fallait bien qu'il le fasse aussi. « Je ne cache rien. J’suis un simple mec du Nouveau-Mexique. » Oh. Rien que ça ? Toi aussi, au fond, tu aimerais pouvoir résumer ta vie ainsi. Il s'approcha de toi en soutenant ton regard. « Puis, ça ne serait pas amusant, si je te disais mon secret. » Un léger rire de ta part se fit entendre. Coquin, ce mec. Cachotier aussi, mais ça, ça faisait partie de la game. « Laisse-moi deviner, alors... » dis-tu en faisant mine de réfléchir. « Ta meuf vient de te larguer parce que tu l'as trompé ? » dis-tu avant de prendre une gorgée du breuvage placé devant toi.

« Laisse-moi deviner, alors... » J’avais hâte de connaître ses suppositions. « Ta meuf vient de te larguer parce que tu l'as trompé ? » Pourquoi est-ce que l’on pensait au pire scénario ?! A croire qu’il y avait marqué le mot ‘’infidèle’’ sur mon front. Sérieusement, j’avais dérapé une seule fois et cela parce que j’étais complètement dingue de Torrey. Ce que je ressentais pour elle ne se contrôlait pas. A présent, c’était elle qui me l’avait fait à l’envers. Le revers de la médaille je suppose. En guise de réponse, je me contentais de ricaner doucement, avant de finir mon verre de whisky. « Mauvaise supposition » Je reposais mon verre sur le comptoir dans un bruit sec. Un coude sur le comptoire, je m’appuyais sur la main, tournant mon visage vers la jeune femme. « Pourquoi penser à une telle tragédie ? »