(+ Bambi) I'm not your father...

« Je ne suis pas suicidaire, ils n’ont aucun humour ! Non mais sérieusement, c’est d’un sinistre que de braver la mort en pleurnichant. Il faut au contraire sourire et se battre, tu n’es pas d’accord ? J’ai cru que j’allais faire une dépression de ma dépression, c’était un rien déprimant » plaisantais-je avant de lui faire part de mes craintes concernant Thaïs. Bambi était vraiment adorable lorsqu’on arrivait à survivre à ses épines et j’étais certain qu’elle méritait au contraire qu’on s’attarde sur son cas. « Je croise les doigts sinon, il ne me restera plus qu’à trouver une poupée… Tiens, tu es blonde… Adjugé vendu, tu seras la doublure de ma fille ! Call me Daddy » rigolais-je en passant ma main dans ses cheveux pour l’emmerder. Le pire dans tout ça, c’était que j’étais tellement paternaliste que cela me gênerait même pas de jouer les pères spirituels pour cette jeune femme quoiqu’il en soit, ma boutade était surtout là pour la sortir de cette tristesse dont elle semblait s’entourer au sujet de la famille. « Tu peins quoi en général ? D’ailleurs… Lowell ? Humm non… Je ne sais pas pourquoi, je te vois Mather.. Tu as le sens de la contradiction ! »

« Je ne suis pas le sourire incarné. Mais se battre, par contre… » Bambi n’était pas la dernière et le mot « dépression » ne faisait définitivement pas partie de son vocabulaire. Ceci dit elle se surprenait à faire des efforts inouïs en présence de ce professeur quasiment inconnu au bataillon, sous le fallacieux prétexte qu’il lui inspirait confiance un peu plus que les autres. La belle blonde ne lui montrerait certainement pas illico presto les bleus impressionnants jonchant ses deux poignets, quoique ses gestes les montrent sans même faire exprès, de temps à autre, lorsqu’elle s’exprimait face à Samuel. Il ne manquerait plus que le hasard fasse bien les choses… « Daddy ?! Je suppose que c’est de l’humour second degré et lâchez mes cheveux ou j’ébouriffe votre brushing gominé ! » Bambi n’était aucunement violente dans ses propos, elle plaisantait même. Chose extrêmement rare, du reste… « Mather. J’essaye de me battre contre les clichés débiles liés à ma maison mais ceci dit je peins tout : portraits, paysages, souvenirs… ce qui attire mon œil. Si je ne fais pas erreur, vous êtes écrivain, non ? Je crois avoir vu votre bouquin dans une librairie l’autre jour. »